Pygargue à tête blanche
Royaume
Phylum
Classe
Commande
Famille
Genre
ESPÈCES
Haliaeetus leucocephalus
Taille de la population
250,000
Durée de vie
28-36 years
Vitesse de pointe
120
74
km/hmph
km/h mph 
Poids
3-6.3
6.6-13.9
kglbs
kg lbs 
Longueur
70-102
27.6-40.2
cminch
cm inch 
Envergure
1.8-2.3
5.9-7.5
mft
m ft 

Haliaeetus leucocephalus

Le Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) est une espèce de rapaces qui vit en Amérique du Nord.

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Malgré son nom anglais de Bald Eagle (« aigle chauve ») ou sa dénomination populaire d'« aigle à tête blanche », il ne s'agit pas d'un aigle du genre Aquila mais d'un pygargue du genre Haliaeetus : il s'en distingue par son régime alimentaire, essentiellement composé de poissons, mais aussi par son bec massif et par le fait que ses pattes ne sont pas recouvertes de plumes jusqu'aux serres, l'un des caractères propres aux vrais aigles. Alors que l'aigle vit dans les massifs forestiers et les montagnes, le pygargue préfère les lacs, les rivières et les zones côtières, où il peut trouver sa nourriture. À ce titre, il est parfois nommé « aigle de mer » ou « aigle pêcheur » américain.

Subdivisé en deux sous-espèces, il se rencontre sur presque toute la superficie de l'Amérique du Nord, de l'Alaska au nord jusqu'au Mexique au sud tant sur la côte Atlantique que Pacifique.

Emblème national des États-Unis, l'espèce a été un temps menacée dans ce pays au XXe siècle.

L’aigle Méfi, mascotte de l’OGC Nice, est une femelle pygargue à tête blanche. Sherkan est quant à lui la mascotte du Genève-Servette Hockey Club.

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Apparence

Parfois appelé à tort « Aigle royal » (dénomination se rapportant exclusivement à l'espèce Aquila chrysaetos), le Pygargue à tête blanche présente un dimorphisme sexuel car les femelles sont 25 % plus grandes que les mâles. Aussi l'envergure maximale de l'oiseau varie de 179 centimètres pour le mâle à 243 pour la femelle. De même, cette dernière pèse environ 5,8 kilogrammes et le mâle 4,1.

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La taille varie également en fonction des régions : les plus petits spécimens vivent en Floride, au sud-est des États-Unis, où l'adulte mâle dépasse rarement les 3,8 kilogrammes pour une envergure de 1,8 mètre. Les pygargues à tête blanche les plus imposants se trouvent en Alaska, où les plus grands pèsent plus de 7 kilogrammes pour une envergure de plus de 2,4 mètres.

On reconnaît facilement l'individu adulte à son plumage brun, sa tête et sa queue blanches. Mâle et femelle ne présentent aucune différence de plumage. Les jeunes sont complètement bruns sauf pour les pattes.

Les yeux et les pattes du Pygargue à tête blanche sont d'un jaune vif, tout comme son bec, crochu et massif. La queue de l'animal est moyennement longue et légèrement en forme de coin. Les pattes sont dépourvues de plumes. Les orteils sont courts et munis de puissantes serres qui permettent de saisir et d'immobiliser les proies, celle qui se trouve à l'arrière du talon étant utilisée pour les transpercer.

Le plumage du jeune est brun avec des taches blanches jusqu'à ce que l'individu atteigne sa maturité sexuelle, vers l'âge de quatre ou cinq ans,. Bien qu'ils soient tous deux globalement bruns, l'immature de Pygargue à tête blanche se distingue de l'Aigle royal (également présent en Amérique du Nord) par ses parties inférieures plus largement blanches et aux motifs moins bien définis, son bec plus large, sa tête proéminente, ses pattes dépourvues de plumes et ses ailes larges tenues à plat en vol.

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Vidéo

Distribution

Géographie

Des études ont montré qu'il préfère les étendues d'eau d'une circonférence supérieure à 10 kilomètres.

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Ce rapace a besoin de grands arbres (conifères ou feuillus) pour se percher et faire son nid. Il choisit des forêts dont la canopée couvre de 20 à 60 % et se trouvant près d'un point d'eau.

Le pygargue à tête blanche est sensible aux activités humaines et recherche les zones les plus sauvages. Au milieu des années 1980, une étude concluait ainsi qu'il préférait nicher à plus de 1,2 kilomètre des secteurs faiblement peuplés par l'Homme et à plus de 1,8 kilomètre des secteurs urbanisés ou moyennement occupés. Cependant, dès le début des années 1990, plusieurs études montrent que grâce à l'abandon du DDT et aux efforts de conservation, l'espèce est dorénavant capable de s'adapter à des environnements périurbains ou urbains relativement peuplés, de l'Alaska au sud de la Californie en passant par l'État de Washington, à Seattle ainsi qu'en Colombie-Britannique, à Vancouver.

L'aire de répartition naturelle du pygargue à tête blanche couvre la plus grande partie de l'Amérique du Nord, du Mexique au sud, au Canada et à l'Alaska au nord, en passant par les États-Unis. C'est la seule espèce de pygargue présente sur le continent nord-américain. L'oiseau peut vivre dans des milieux naturels très divers, des bayous de Louisiane au désert de Sonora, jusqu'aux forêts du Québec et de la Nouvelle-Angleterre. Ceux qui occupent le nord du continent américain migrent, alors que les autres restent toute l'année sur leur territoire de chasse.

Les pygargues à tête blanche se rassemblent dans certains secteurs en hiver. Ainsi, de novembre à février, 1 000 à 2 000 oiseaux hivernent à Squamish, à mi-chemin entre Vancouver et Whistler. Ils se nourrissent de saumons dans les rivières Squamish et Cheakamus.

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Pygargue à tête blanche carte des habitats
Pygargue à tête blanche carte des habitats
Pygargue à tête blanche
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Habitudes et mode de vie

En vol, le pygargue à tête blanche utilise les courants ascendants pour se déplacer. Il peut atteindre facilement les vitesses de 56 kilomètres par heure en vol plané à 70 en vol battu. Il peut voler à environ 50 kilomètres par heure pour attraper un poisson. Dans les régions septentrionales, l'oiseau migre vers les côtes ou vers le Sud au début de l'hiver, lorsque les lacs et les cours d'eau commencent à geler. Il choisit ses routes de migration en fonction des courants, des ascendances et des ressources en nourriture. Il se déplace alors pendant le jour pour profiter des courants produits par la chaleur du soleil.

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Le pygargue à tête blanche émet un cri strident ponctué de sortes de grognements. Mais il ne produit pas le cri que l'on peut entendre dans les films, qui utilisent généralement celui de la Buse à queue rousse, pour renforcer l'effet dramatique.

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Comportement saisonnier
Appel d'oiseau

Régime et nutrition

Sur le littoral nord-ouest du Pacifique, les truites et les saumons composent l'essentiel de son alimentation. Localement, son régime peut toutefois s'écarter substantiellement du schéma général. Ainsi, en Colombie-Britannique, les poissons n'entrent que pour 10 % dans son alimentation, alors que les invertébrés marins en représentent 45 % et les oiseaux 41 %. Dans certaines situations, notamment en hiver, il peut se nourrir de charognes d'ongulés, de baleines ou de poissons. Il lui arrive de prendre sa nourriture dans les campings, sur les aires de pique-nique et dans les décharges. Quand il pêche, il n'entre pas dans l'eau comme le balbuzard pêcheur, mais recherche les poissons morts ou mourants ou des poissons de surface. En plein vol, il tend son cou en avant, puis le rejette en arrière jusqu’à toucher son dos. Il capture poissons volants et anguilles en les retenant à l’aide de ses puissantes serres. Le pygargue à tête blanche peut nager s'il est menacé et il arrive qu'il se noie ou qu'il meure d'hypothermie.

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Il peut aussi se nourrir d'oiseaux comme les grèbes, les pingouins, les mouettes, les canards, les foulques, les aigrettes et les oies ; il peut parfois s'attaquer à des proies plus importantes comme le Grand Héron ou le cygne, mais aussi à des mammifères comme les lapins, les lièvres, les renards, les ratons laveurs, les rats musqués, les loutres de mer et les faons. Sur Protection Island, une très importante colonie d’oiseaux marins de l’État de Washington, les placentas et les cadavres de veaux marins nouveau-nés constituent une ressource alimentaire majeure pour les pygargues. Les reptiles, amphibiens et crustacés (en particulier les crabes) complètent le régime alimentaire du pygargue à tête blanche. Dans les colonies d'oiseaux de mer, il peut exercer sa prédation sur les adultes et les poussins, mais aussi sur les œufs.

Il utilise ses pattes aux serres acérées pour saisir et transporter ses proies. Lorsque la nourriture est insuffisante, le pygargue peut prendre la nourriture à d'autres prédateurs, comme le balbuzard pêcheur ou bien attaquer des animaux comme le coyote, le renard, le vautour ou la corneille. Il peut lui-même être attaqué par l'aigle royal. En principe solitaires, les individus se rassemblent en groupes en hiver là où la nourriture est abondante. C’est notamment le cas pendant la migration des saumons.

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Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Le pygargue à tête blanche peut se reproduire dès l'âge de quatre ans (quelques cas avec succès à trois ans) mais le plus souvent à partir de cinq ans : il retourne alors souvent à l'endroit où il est né (phénomène de philopatrie).

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La saison de reproduction s'étend d'octobre à avril dans le sud de l'aire de répartition de l'espèce et d'avril à août dans le nord.

Les couples se reforment chaque année et exécutent une parade nuptiale spectaculaire. Ils s’accrochent tous les deux par les serres en tournoyant en plein ciel, se laissent tomber et se séparent juste avant de toucher le sol.Les deux partenaires sont fidèles l'un à l'autre tout au long de leur vie. Ce lien cesse lorsque l'un meurt mais aussi si le couple ne peut se reproduire.

Mâle et femelle construisent ensemble le nid, posé sur le sol, accroché à une falaise ou installé sur un buisson ou dans un grand arbre (de préférence un pin dans une grande partie de l'aire de répartition), près d'une étendue d'eau. Le pygargue à tête blanche construit les plus grands nids d'Amérique du Nord : ils peuvent atteindre quatre mètres de hauteur, pour 2,5 mètres de largeur et peser jusqu'à une tonne, mais la dépression centrale n'atteint qu'une dizaine de centimètres. On a trouvé en Floride un nid de 6,1 mètres de hauteur, 2,9 mètres de largeur et pesant 2,7 tonnes. Les rapaces peuvent aussi tout simplement ajouter à leur aire déjà installée des matériaux divers : verdures, lambeaux de peau, pelotes de réjection, branches... Le nid peut ainsi être regarni chaque année pendant une très longue période, près de 70 ans, avant de s’effondrer sous son poids.

La femelle pond généralement deux œufs par an, parfois seulement un ou jusqu'à trois, rarement quatre. Les œufs, d'un blanc terne, mesurent en moyenne 7,3 centimètres sur 5,5 centimètres. Ils peuvent constituer des proies faciles pour les mouettes, les grands corbeaux, pies, les ours noirs et les ratons laveurs. Le temps moyen d'incubation est de 35 jours. Les parents couvent à tour de rôle puis demeurent avec les oisillons, naissant couverts d'un duvet gris pâle, jusqu'à ce qu'ils aient quatre semaines. Le mâle et la femelle se relaient pour s'occuper de leur progéniture, améliorer le nid et chercher de la nourriture. Les oisillons quittent le nid vers l’âge de dix à treize semaines.

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Population

Effectif de la population

Le pygargue à tête blanche était une espèce commune dans toute l'Amérique du Nord avant d'être menacée par différents facteurs au milieu du XXe siècle. On attribua la fragilisation de la coquille des œufs à l'usage du pesticide DDT et à la biomagnification. Si le DDT n'est pas mortel pour les adultes, il affecte néanmoins le métabolisme de l'oiseau, le rendant stérile ou incapable de produire des œufs viables.

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D'autres facteurs ont réduit sa population, dont la fragmentation et dégradation de ses habitats naturels. En 1983, une étude américaine basée sur l'analyse de dépouilles a listé ses principales causes de mortalité : chasse illégale, électrocution sur les lignes à haute tension, hydrargyrisme (empoisonnement au mercure) et saturnisme aviaire (induit par l'ingestion de plombs de chasse ou de fragments de balles). Les collisions et l'émaciation étaient les causes secondaires les plus fréquentes.

Le pygargue à tête blanche a d'abord été protégé par le traité sur les oiseaux migrateurs de 1918, d'abord aux États-Unis et au Canada, avant que ce statut soit étendu à toute l'Amérique du Nord. Le Bald Eagle Protection Act de 1940, qui prenait également en compte l'aigle royal, interdisait leur capture à des fins commerciales et leur chasse.Le pygargue à tête blanche fut déclaré espèce menacée par les États-Unis en 1967 ; des amendements à la loi de 1940 furent pris pour renforcer les restrictions commerciales et pour alourdir les peines envers les contrevenants. En 1972, le DDT fut interdit aux États-Unis. En 1989, le DDT fut complètement banni au Canada, après que son usage eut été strictement limité à la fin des années 1970.

Dans les années 1950, il ne restait plus que 412 couples de pygargues à tête blanche aux États-Unis, hors de l'Alaska, mais ces mesures de protection eurent pour effet une augmentation du nombre de pygargues. Au début des années 1980, on estimait leur population à 100 000 oiseaux, entre 110 000 et 115 000 en 1992, avec une forte concentration en Alaska (40 000 à 50 000 individus) et en Colombie-Britannique (20 000 à 30 000). Il y en avait plus de 300 000 aux États-Unis fin 2019, soit 4,4 fois plus qu'en 2009 selon une évaluation faite par le Service de la pêche et de la faune.

Le 12 juillet 1995, l'United States Fish and Wildlife Service l'avait classé sur la liste des espèces en danger. Le 6 juillet 1999, il a été proposé de le retirer de cette liste, ce qui fut fait officiellement le 28 juin 2007. Le pygargue a aussi été classé dans la catégorie « préoccupation mineure » sur la liste rouge de l'UICN. La population au Québec reste vulnérable même si l'espèce est en légère augmentation (avec plus de cinq cents spécimens dont une centaine sur l'île d'Anticosti et le reste principalement en Outaouais).

Ces aigles ne semblent plus menacés, mais ils sont cependant généralement en mauvaise santé. En 2022, dans la revue Science, une étude montre que l'ingestion de plomb de chasse par les aigles reste très préoccupante : pour 1 210 aigles à tête blanche et royaux évaluées dans 38 États (dont 620 aigles vivants), près de 50% soufraient d'empoisonnements répétés au plomb. Le phénomène est généralisé et les empoisonnements fréquent ; c'est « une contrainte sous-estimée mais importante pour les populations continentales de ces espèces protégées emblématiques » selon les auteurs de l'étude qui plaident pour l'abandon des munitions au plomb au profit de munitions alternatives (balles en cuivre par exemple) ; « le changement pourrait apporter de grands avantages à la faune, ainsi qu'aux chasseurs - et en particulier à leurs enfants - qui consomment du gibier sauvage ».

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Coloring Pages

Références

1. Pygargue à tête blanche article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Pygargue_%C3%A0_t%C3%AAte_blanche
2. Pygargue à tête blanche sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - http://www.iucnredlist.org/details/22695144/0
3. Xeno-canto le chant des oiseaux - https://xeno-canto.org/703906

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