Aigle de Bonelli
Royaume
Phylum
Classe
Commande
Famille
Sous-famille
Genre
ESPÈCES
Aquila fasciata
Taille de la population
21-24 Thou
Durée de vie
20-32 years
Poids
1.4-2.4
3.1-5.3
kglbs
kg lbs 
Longueur
55-74
21.7-29.1
cminch
cm inch 
Envergure
143-180
56.3-70.9
cminch
cm inch 

Aquila fasciata

L'Aigle de Bonelli (Aquila fasciata, anciennement Hieraaetus fasciatus) est une espèce d'oiseaux de proie de la famille des Accipitridae, et ses pattes garnies de plumes le désignent comme membre de la sous-famille des Aquilinae. Son nom commun provient du naturaliste italien Franco Andrea Bonelli qui en a prélevé le spécimen-type, probablement lors d'une exploration en Sardaigne,.

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L'aire de répartition de cette espèce comprend le bassin méditerranéen — dont l'Europe du Sud, l'Afrique aux frontières montagneuses du désert du Sahara et le Moyen orient —, l'essentiel de l'Asie dont le sous-continent indien et l'Asie de l'Est, et s'étend au sud-est jusqu'en Indonésie. En Eurasie, on peut la trouver du Portugal au sud-est de la Chine et jusqu'en Thaïlande. L'aigle de Bonelli vit généralement dans les zones de collines ou de montagnes, avec des parois ou des falaises rocheuses, entre le niveau de la mer et 1 500 m d'altitude. Son habitat inclut les zones boisées, et peut être aride comme semi-humide. Cet aigle, bien que considéré comme un prédateur partiellement opportuniste, est spécialisé dans certains oiseaux et petits mammifères, notamment les lapins, les galliformes et les pigeons. Il a été observé que lorsque les populations de ses proies habituelles déclinent ou se raréfient, l'aigle de Bonelli devient un prédateur opportuniste qui s'attaque à une plus grande variété d'oiseaux.

Malgré sa répartition très large et son statut de préoccupation mineure attribué par l'UICN, l'aigle de Bonelli a vu sa population décliner à de nombreux endroits, en particulier partout en Europe, et pourrait s'éteindre localement. Le déclin de l'espèce est dû à la destruction de son habitat, aux électrocutions sur les pylônes électriques et à une persécution persistante de la part des humains,,,.

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Apparence

L'aigle de Bonelli est un aigle de taille moyenne. Quand il était encore classé dans le genre Hieraaetus, il en était la plus grande espèce ; cependant, dans le genre Aquila où il est maintenant classé, il en est une des plus petites espèces,,. Plus petit que l'aigle royal, il est à peu près de la même taille que l'aigle ravisseur (Aquila rapax) mais avec des ailes plus courtes ; il est un peu plus grand que l'aigle fascié et notablement plus grand que l'aigle de Cassin,.

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Comme beaucoup d'oiseaux de proie, l'aigle de Bonelli présente un dimorphisme sexuel : la femelle est plus grande que le mâle, contrairement à beaucoup d'autres espèces d'oiseaux : elle peut être jusqu'à 10% plus grosse que le mâle. La taille des adultes peut varier entre 55 et 74 cm. L'envergure des mâles est comprise entre 143 et 163 cm, celle des femelles entre 156 et 180 cm,,. Son poids a été estimé entre 1,4 kg et 2,4 kg, mais ce chiffre sous-estime probablement la taille et le dimorphisme sexuel de cet aigle,. Une étude sur un échantillon de 91 mâles adultes en Europe occidentale a conclu à un poids moyen de 1,94 kg avec un intervalle entre 1,4 kg et 2,24 kg ; sur 87 femelles adultes, le poids moyen était de 2,62 kg pour un intervalle de 2,1 kg à 3,03 kg. Les mâles adultes avaient une taille moyenne de 65 cm et une envergure de 155 cm, les femelles une taille moyenne de 70,7 cm et une envergure de 167,8 cm. La taille des spécimens à l'est de l'Asie est légèrement plus grande, mais le poids moyen reste le même, voire un peu plus faible, avec une moyenne de 1,5 kg pour les mâles et 2,5 kg pour les femelles sur le sous-continent indien, bien que la taille des échantillons pour ces mesures soit inconnue,.

L'aigle de Bonelli a une tête de taille moyenne sur un cou assez long, un gros bec, une queue de taille moyenne à longue, et des jambes très longues et bien recouvertes de plumes. La combinaison d'un corps fort et de longues jambes lui donne une apparence décrite comme « athlétique »,. Il se perche de manière bien droite sur les rochers ou les branches qui lui servent de poste d'observation, mais aussi à couvert sous les feuillages, en particulier quand il est en chasse. Lorsqu'il est perché, le bout des ailes se trouve un peu au-dessus du bout de la queue,. La longueur de l'aile pliée des mâles varie entre 458 mm et 542 mm, avec une moyenne de 480,4 mm en Europe occidentale. Celle de la queue varie entre 237 mm et 287 mm avec une moyenne de 268,1 mm, celle des tarses entre 93 mm et 120 mm avec une moyenne de 99,5 mm, et celle du bec entre 40,4 mm et 45,3 mm avec une moyenne de 43,3 mm. Pour les femelles, la longueur de l'aile pliée varie entre 478 mm et 560 mm, celle de la queue varie entre 246 mm et 319 mm avec une moyenne de 288,5 mm, celle des tarses entre 93 mm et 127 mm avec une moyenne de 119,1 mm, et celle du bec entre 41,3 mm et 51,8 mm avec une moyenne de 46,6 mm,,,. Deux mâles de la sous-espèce A. f. renschi ont été mesurés avec une aile pliée de 444 mm et 452 mm respectivement, et une femelle à 493 mm.

Les tailles respectives des ailes et de la queue font de l'aigle de Bonelli un intermédiaire entre les aigles à queue courte et à ailes longues qui vivent dans les espaces ouverts, et les aigles à queue longue et à ailes courtes qui vivent dans les forêts. Cela lui permet de diversifier ses techniques de chasse en utilisant à la fois les attaques-surprise courtes depuis les arbres, et les poursuites longues à ciel ouvert,,. Ses pieds et ses serres sont proportionnellement très grands, et probablement très puissants en comparaison de sa taille ; en particulier, la grande serre de l'hallux (utilisée pour tuer par pratiquement tous les rapaces de la famille des Accipitridae) est plus grande que celle de l'aigle impérial (Aquila heliaca) qui est plus grand, et même, à proportion, un peu plus grande que son concurrent sympatrique, l'aigle royal, qui est pourtant deux fois plus gros que l'aigle de Bonelli,. Chez les aigles de Bonelli d'Europe occidentale, la serre de l'hallux a une taille moyenne de 37,21 mm chez les mâles et 43,1 mm chez les femelles, et peut aller jusqu'à 47 mm.

Le dos de l'aigle de Bonelli est marron foncé, avec des nuances variant du brun chocolat à la terre d'ombre dépendant de leur état de mue et des variations individuelles et régionales, avec des marges plus pâles sur la plupart des plumes, en particulier celles du milieu de l'aile, qui paraissent donc plus claires. Une tache blanche caractéristique qui grandit avec l'âge orne son dos ; elle est irrégulière et de taille variable, elle peut être quasi-absente (rare) ou s'étendre jusqu'en haut du dos. La queue de l'adulte est grise, avec de fines barres marron foncé, une bande sous-terminale sombre et le bout couleur crème. La tête de l'adulte est marron foncé, avec le cou plus clair et la gorge blanche. Il présente un fort contraste entre ses ailes sombres et le ventre couleur crème marqué de rayures ou de taches brunes,,. La femelle adulte est généralement plus sombre et a plus de taches que le mâle, en particulier sur le ventre, un cas de dimorphisme sexuel rare dans la sous-famille des Aquilinae,. Les taches sont généralement plus marquées sur la poitrine et en haut des flancs, le bas du ventre étant uni ou peu tacheté.

Les jeunes ont, quant à eux, le dos et le dessus des ailes plus clairs, avec le bout des ailes plus pâle, parfois avec une petite tache crème sur le dos (pas une grande tache comme les adultes) et le haut de la queue,,. Leur tête est couleur rouille, avec un brun plus sombre autour et derrière les yeux. Le haut de la tête est couvert de taches sombres, ou parfois gris uni. Leur queue est plus nettement rayée que les adultes, et la bande sous-terminale est à peine plus large que les autres. Comme les adultes, la queue des juvéniles est blanche au bout. Le dessous est roussâtre avec peu de taches noires qui se retrouvent généralement sur les côtés de la poitrine,,,. Au bout du deuxième été, ils ont les mêmes couleurs mais avec de plus en plus de taches en particulier sur le ventre. Par la suite, les aigles immatures développent une bande sous-terminale plus épaisse et le ventre s'éclaircit. Ils ne revêtent leur plumage adulte que vers 4 à 5 ans. Les yeux des adultes sont jaunes ou jaune orangé, ceux des jeunes sont noisette ; à tous les âges, les pieds sont jaune pâle,.

En vol, l'aigle de Bonelli apparaît comme un rapace assez large, avec une tête bien visible et des ailes larges aux bouts carrés, légèrement pincées au niveau du corps avec un dégradé au niveau des extrémités. Les mues peuvent modifier légèrement la forme des ailes, certains individus ayant l'air plus longs ou avec des ailes plus étroites. En vol, la queue a l'air longue et large, mais si elle est resserrée, elle donne l'impression d'être étrangement étroite,,. L'aigle de Bonelli vole avec des battements d'ailes puissants, mais peu amples. En planant, ils tiennent leurs ailes plates, les plumes bien étalées et les carpes légèrement en avant, qu'ils ramènent plus en avant pour planer plus vite. L'essor se fait parfois avec les ailes plates ou légèrement relevées. L'aigle de Bonelli vole souvent en couple, toute l'année.

L'adulte en vol est sombre sur le dessus, avec sa marque blanche plus ou moins grande. La queue grise a des rayures peu marquées, rarement perceptibles, sauf la grande bande sous-terminale tachetée ; le bout est blanc. Les marques de la queue ont l'air à peu près similaires vues de dessus ou de dessous. Les aigles de Bonelli adultes ont des petites couvertures blanches qui, avec la queue grise, forment un contraste avec la bande centrale sombre des ailes sur la grande couverture et la couverture médiane. Les rémiges sont gris-brun clair, légèrement rayées, avec une base plus claire, qui devient presque blanche au niveau des rémiges primaires, avec des pointes sombres. En vol, les juvéniles sont bruns sur le dessus, avec le bout des ailes plus sombre au niveau des grandes couvertures. De temps en temps, les juvéniles ont aussi une tache crème sur le dos, et un U au niveau de la queue, mais qui n'est pas toujours visible même quand il est présent. Au-dessous, les juvéniles sont roussâtres au niveau des ailes et du reste du corps. Le bout de leurs grandes couvertures est parfois plus sombre, formant des lignes diagonales, et un peu de blanc au niveau des rémiges primaires avec le bout sombre. Jusqu'à leur troisième année, ils ressemblent davantage à un juvénile d'un an qu'à un adulte, mais commencent à voir apparaître davantage de marques et de grandes couvertures plus sombres. Au bout de la quatrième année, ils ressemblent beaucoup plus à des adultes, avec une bande sous-terminale plus marquée, le ventre plus clair et des diagonales marquées sous les ailes. Cependant, leur plumage ressemble encore à un mélange de plumes rayées plus claires (typiques des juvéniles) et de plumes plus sombres au niveau des rémiges,,,.

Les aigles de Bonelli sont généralement faciles à reconnaître quand on prend en considération à la fois la forme, le vol et le plumage. Quand la lumière est mauvaise, il est possible de confondre l'aigle de Bonelli avec la bondrée apivore en Europe ou la bondrée orientale en Asie, ces deux espèces étant très polymorphes et capables de mimétisme pour imiter le plumage d'autres rapaces plus puissants. La forme des ailes de l'aigle de Bonelli, en particulier, peut sembler similaire à celle de la bondrée, mais cette dernière a généralement un corps plus petit et plus mince et une tête beaucoup plus petite. En vol, la bondrée présente une queue fendue et non pas carrée comme celle de l'aigle de Bonelli, leurs rémiges primaires ont moins de marges et leurs ailes forment davantage un angle. Les bondrées ont également des rayures plus épaisses sur la queue et sous les ailes, le bout des ailes plus sombre et plus large, et n'ont pas de tache blanche sur le dos ni de diagonales sous les ailes,,. Il est également possible, mais beaucoup plus difficile, de le confondre avec l'autour des palombes (Accipiter gentilis), qui est cependant visiblement plus petit avec des ailes bien plus courtes, une queue un peu plus longue, un style de vol différent et un plumage caractéristique. De loin, l'aigle de Bonelli juvénile peut être confondu avec la buse féroce (Buteo rufinus), mais cette dernière est également plus petite, avec une queue plus courte, des taches sombres au niveau des carpes et le bord des ailes sombre. De plus, la buse a généralement les ailes en dièdre alors que l'aigle de Bonelli les tient à plat,,,. L'aigle de Bonelli peut aussi être éventuellement confondu avec le circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) qui fait à peu près la même taille, mais le circaète a des ailes plus larges et de forme différente, une coloration plus sombre, une queue plus courte, une tête plus ronde sur un cou plus court et une gorge sombre,. De plus, toutes ces espèces fréquentent des habitants différents de ceux de l'aigle de Bonelli, plus boisés et à plus basse altitude. Un observateur inexpérimenté pourrait confondre l'aigle de Bonelli et la forme claire de l'aigle botté (Hieraeetus pennatus), mais en plus d'être plus grands et deux fois plus lourds, les aigles de Bonelli ont également un plumage très différent. Ils sont beaucoup plus sombres, surtout en comparaison des rémiges claires de l'aigle botté. Ce dernier est plus blanc et montre plus de contrastes sur les couvertures du haut des ailes et de la queue. Il y a plus de ressemblances entre les aigles de Bonelli juvéniles et la forme sombre de l'aigle botté, mais il reste possible de faire la différence grâce aux ailes plus étroites et à la taille plus petite de l'aigle botté,. Au sud de la mer Rouge, il est possible que des aigles de Bonelli juvéniles en quête de territoire s'approchent d'une espèce proche et similaire, l'aigle fascié, mais ce dernier est plus petit, avec des ailes plus courtes et une queue plus longue. Le plumage de l'aigle fascié adulte est plus contrasté, avec le dos gris foncé et le bas plus blanc avec des rayures. Le dos des aigles fasciés juvéniles est plus sombre que celui des aigles de Bonelli juvéniles,.

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Distribution

Géographie

La distribution de l'aigle de Bonelli est actuellement dispersée. Il se rencontre autour de la Méditerranée, ainsi qu'en Asie, depuis le Proche et le Moyen-Orient et jusqu'en Chine méridionale,. En Afrique du Nord, il peut être observé de l'Anti-Atlas au Maroc au bas des montagnes de l'Atlas au nord de l'Algérie et de la Tunisie (et probablement autrefois au nord de la Libye),,,,. Au-delà de cette zone de reproduction en Afrique, l'UICN et d'autres organisations ont délimité une zone d'hivernage irrégulière allant des côtes de l'Afrique de l'Ouest au sud du Maroc, ainsi qu'à l'ouest du Sahara, en Mauritanie et au nord-ouest du Sénégal (et plus rarement à l'est du Mali), mais on en sait peu sur cette population et ses origines, et l'aigle de Bonelli n'est pas vraiment considéré comme une espèce migratrice,,,. L'espèce a été également observée irrégulièrement à l'est de l'Afrique, notamment en Somalie.

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Au sud de l'Europe, l'aigle de Bonelli vit dans différentes régions du Portugal et de l'Espagne. La France représente sa limite nord de répartition mondiale où il suit la limite de répartition de l'olivier. On le trouve dans les régions françaises d'Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes jusqu'au département de la Drôme,. De manière plus discontinue, il est également observé en période de reproduction en Italie, sur les îles de Sardaigne et de Sicile,. Au sud-est de l'Europe, une population isolée demeure en Croatie et dans le nord et le sud de la Macédoine (et potentiellement au Kosovo) et de manière sporadique dans différents endroits en Grèce (peut-être aussi à l'ouest de l'Albanie et l'est de la Bulgarie) et en Crète,,,,.

En-dehors de l'Europe, l'aigle de Bonelli se rencontre aussi en Turquie, en Syrie (mais il y est peut-être éteint localement), sur l'île de Chypre, au Liban, en Israël, à l'ouest de la Jordanie, au nord-est de l'Égypte (plus rarement au nord de la péninsule du Sinaï), et potentiellement mais sans certitude dans certaines zones de l'Arabie saoudite, et dans d'autres zones de la péninsule arabique comme le Yémen, Oman et les Émirats arabes unis,,,,,,,,,. Il se rencontre aussi dans d'autres endroits au Moyen-Orient, à l'est de l'Irak, à l'ouest, au sud et au nord-est de l'Iran, et jusqu'au Turkménistan dans la chaîne du Kopet-Dag,,,.

Plus à l'est en Asie, l'aigle de Bonelli se rencontre à l'est de l'Afghanistan et au Pakistan, et sur tout le sous-continent indien, où il est généralement rare, mais plus commun près du Népal. Il est cependant absent de l'est de l'Inde, et n'est présent que de manière intermittente au Sri Lanka et au Bangladesh,,. En Inde, il est présent très régulièrement à certains endroits, comme les rives de la Chambal, le parc national de Ranthambore, le bas de la division de Kumaon, et en hiver dans le parc national de Keoladeo à Bharatpur dans le Rajasthan. Il est aussi présent du centre du Myanmar au nord-ouest de la Thaïlande et au nord du Laos (mais dans ces deux derniers pays, il est possible qu'il ne soit que de passage et ne s'y reproduise pas). En Chine, il habite dans les provinces du Yunnan, du Guangxi et du Guangdong, au nord du fleuve Yangzi Jiang, et plus rarement à Hong Kong,,,,,. Des populations isolées se trouvent en Indonésie, sur les petites îles de la Sonde dont Sumbawa, Timor, Wetar, les Moluques et Florès, cependant des études montrent que l'aigle de Bonelli a été vu sur au moins 20 des petites îles de la Sonde,,.

L'aigle de Bonelli est plutôt sédentaire, mais les jeunes peuvent se disperser sur plusieurs centaines de kilomètres à la recherche d'un territoire. Ils sont parfois observés sur des sites de migration et des lieux où ils ne se reproduisent pas en hiver,. Ils peuvent se déplacer jusqu'à 700 km au nord de leurs lieux de reproduction habituels en France jusqu'aux côtes de la Manche, à Ratisbonne en Allemagne, et, probablement à partir des populations habituelles italiennes, au nord de l'Italie et à la Slovénie,,,. Probablement depuis la péninsule Ibérique, des aigles errants ont été observés dans les îles Canaries. Au-delà du Sri Lanka, l'aigle de Bonelli peut se déplacer (ou plus rarement hiverner) au Kazakhstan, sur la péninsule de Corée, en Malaisie et en Cochinchine (dans l'actuel Vietnam). Pendant l'hiver 1996, l'aigle de Bonelli a été observé sur l'île de Yamdena, venant probablement des petites îles de la Sonde,,,,,.

Malgré sa distribution géographique très large, l'aigle de Bonelli a tendance à occuper des habitats similaires. Il préfère les endroits situés près d'une vaste étendue d'eau, en particulier les bords de la mer Méditerranée et du nord de l'Océan Indien. Il peut également occuper les côtes de l'Océan Atlantique et de l'Océan Pacifique et, plus rarement, celles de la Mer Caspienne. Malgré cette proximité avec l'eau, son habitat est souvent aride et très ensoleillé. Dans certaines parties de l'Asie, cependant, il peut se trouver dans des forêts semi-humides. L'aigle de Bonelli préfère les zones rocheuses, dont les collines ou les régions montagneuses à faible altitude, les falaises, et les gorges de rivières. L'aigle de Bonelli est spécialisé dans la chasse en terrain rocheux irrégulier,,.

Il occupe les habitats de garrigues riches en arbrisseaux, ou les terrains moyennement boisés, mais peut parfois aussi se retrouver dans des forêts plus denses. Ces terrains à végétation éparse sont très importants, car ils abritent une bonne concentration de proies dans les zones de climat méditerranéen,, ; cependant, une couverture végétale trop dense peut compromettre l'efficacité de la chasse, et l'aigle de Bonelli a tendance à éviter les endroits trop boisés,. En régions méditerranéennes, l'aigle de Bonelli occupe des forêts de pins ou de sclérophylles, dont la densité n'est pas trop importante,. Selon L.M. Carrascal et J. Seoane en 2009, les zones agricoles sont évitées par les aigles de Bonelli en Espagne, cependant l'étude de B. Martinez-Mirranzo en 2016 affirme que l'aigle montre de plus en plus d'intérêt pour les grandes zones cultivées et d'autres habitats aménagés par les humains, probablement parce qu'il s'est spécialisé dans la prédation des pigeons par nécessité,. Cette préférence pour les zones cultivées a également été observée en Sicile. Cependant, les zones urbaines sont toujours évitées par l'aigle de Bonelli pour la reproduction mais aussi pour la chasse. L'aigle de Bonelli se rencontre également en plaine, ou sur des pentes quasi-stériles ou des zones semi-désertiques, notamment en Israël et en Inde où des vallées plus humides côtoient des zones désertiques,,,. Les juvéniles peuvent s'établir temporairement sur les cultures sèches, les petites zones marécageuses, les côtes ou les forêts très profondes,,,. En hiver, l'aigle de Bonelli peut être observé à des altitudes plus faibles et dans des zones plus ouvertes de plaines ou semi-désertiques, où il semble à l'aise, mais préfère les zones plus humides comme les rivières, les marais ou les lacs, en particulier si elles sont proches de son territoire habituel, car les proies sont plus nombreuses dans ces zones,,. En Asie du Sud-Est, sur le sous-continent indien et dans les petites îles de la Sonde, l'aigle de Bonelli peut se trouver près des forêts tropicales qui sont pourtant plus denses et plus humides que son habitat habituel, mais y préfère les zones moins denses et plus rocheuses, comme les pentes et les falaises, ainsi que les clairières,.

L'aigle de Bonelli vit généralement à une altitude de 1 500 m maximum en Europe, à 2 000 m dans les montagnes de l'Atlas, et jusqu'à 3 000 m en Asie et même 3 750 m au Bhoutan. Dans l'Himalaya, on le trouve principalement entre 1 200 m et 2 000 m d'altitude,.

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Aigle de Bonelli carte des habitats
Aigle de Bonelli carte des habitats
Aigle de Bonelli
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Habitudes et mode de vie

L'aigle de Bonelli est très silencieux en-dehors des périodes de reproduction, et se fait peu entendre même pendant cette période. Ses cris sont moins connus que ceux de l'aigle fascié, qui, bien qu'il soit une espèce tropicale, cesse aussi de crier en-dehors de la saison de reproduction,,. Le principal cri de l'aigle de Bonelli est utilisé pendant la parade amoureuse, et parfois aussi au nid. Ce cri puissant et aigu forme un yuiii-yuiii-gii-gii ou un heeeeii-heeeeii, avec des variations selon les individus et les régions. Il porte plus loin que le « jappement » de l'aigle royal, et ressemble un peu au cri de la buse à queue rousse (Buteo jamaicensis),,. Ce cri peut être poussé par les deux sexes ; cependant, l'aigle femelle crie plus intensément quand le mâle lui apporte des proies, tandis que ce dernier crie plutôt en paradant en l'air. L'aigle de Bonelli utilise d'autres sons, comme un klu-klu-klu flûté et un ki ki ki répété qui sert de cri d'alarme. Des biologistes ont également repéré des bruits de jappements, de gargouillements ou de grognements émis au nid ou aux alentours,.

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L'aigle de Bonelli passe beaucoup de temps en l'air et plane ou décrit des cercles autour de son habitat. Comme la plupart des oiseaux de proie, il vit généralement seul ou en couple,. L'aigle de Bonelli est un prédateur puissant et décrit comme « un audacieux rapace »,. Ses méthodes de chasse ressemblent à celles de rapaces comme l'autour des palombes. Souvent, l'aigle de Bonelli chasse à l'affût, en utilisant une branche d'arbre abritée ou un point de vue dans les rochers pour observer l'activité de ses proies. Une fois qu'il a repéré sa cible, il s'élance rapidement pour pouvoir attraper un oiseau en train de s'envoler ou un mammifère en train de s'enfuir, et peut continuer de les pourchasser entre les arbres ou les buissons. Il arrive aussi qu'à la fin de cette poursuite, comme l'autour des palombes, l'aigle de Bonelli finisse par poursuivre sa proie au sol,,. L'aigle de Bonelli peut aussi chasser en vol près du sol comme les busards, ou patrouiller au-dessus des collines à la recherche de proies,. L'aigle de Bonelli peut aussi parfois plonger sur sa proie depuis le ciel. En général, il attaque des oiseaux au sol ou à proximité, mais peut parfois les attraper dans les buissons, ou plus rarement sur l'eau. Il est suffisamment agile pour attraper des oiseaux en vol,,. Un aigle de Bonelli a même été vu volant au-dessous d'un choucas des tours avant de remonter pour l'attraper par-dessous. La chasse en couple est possible, mais rare chez cette espèce. L'un des aigles vole alors directement au-dessus de l'autre, et il arrive qu'il disperse une volée d'oiseaux pour que l'autre les attrape l'un après l'autre, comme la chasse en couple des faucons laggar (Falco jugger). Cependant, selon des études espagnoles, la chasse en couple n'améliore pas les chances de succès et ne permet pas d'attraper des proies plus grandes ; en fait, les proies attrapées de cette manière sont plus petites que ce que chaque membre aurait attrapé seul. L'hypothèse est que la chasse en couple a pour but de renforcer les relations du couple et non de capturer un gibier plus important,,,. Comparé à d'autres membres de la sous-famille des Aquilinae, l'aigle de Bonelli capture la plupart de ses proies vivantes, il recourt peu à la consommation de charognes ou au cleptoparasitisme d'autres rapaces,. Cependant il n'hésite pas à s'en prendre à des proies déjà blessées, comme les canards tirés par des chasseurs, et s'attaque aussi aux jeunes animaux. Dans le parc national de Keoladeo en Inde, des aigles de Bonelli ont été observés suivant des busards, des aigles du genre Clanga et d'autres aigles du genre Aquila pour capturer des oiseaux aquatiques désorientés par leur vol en rase-mottes,.

L'aigle de Bonelli chasse une très grande variété de proies : dans tout son habitat, on estime à près de 200 le nombre d'espèces dont il se nourrit. Les études de son régime alimentaire ont été principalement menées en Europe de l'Ouest, mais d'autres études ont également été menées ailleurs, principalement à Chypre et un peu moins en Inde,,. Celle de Leslie Brown et Dean Amadon en 1996 considère que le spectre des proies de l'aigle de Bonelli est presque aussi étendu que celui des plus grands Aquilinae comme l'aigle royal et l'aigle martial (Polemaetus bellicosus) ; cependant elle décrit aussi le régime de l'aigle fascié qui était considéré à l'époque comme la même espèce. L'aigle de Bonelli chasse principalement des oiseaux et des mammifères, et ne s'attaque à des reptiles ou à d'autres proies que sporadiquement. En Europe occidentale, il est considéré comme un prédateur spécialisé du lapin de garenne et de la perdrix rouge, mais d'autres oiseaux comme les pigeons, les goélands et les corvidés font également partie de son régime, selon les variations des populations de ses différentes proies. Bien qu'il soit un prédateur puissant, l'aigle de Bonelli attrape des proies dont la taille est dans la moyenne des proies des rapaces, et même un peu plus petites en général que son cousin l'aigle fascié,. Dans la Sierra Morena en Espagne, la moyenne de poids des proies de l'aigle de Bonelli a été estimée à 630 g, en Grèce à 877 g,. Cependant, une étude plus récente en Espagne affirme que le poids moyen des proies a diminué, à 416 g pour les mâles et 459 g pour les femelles, probablement à cause de l'augmentation de la population des pigeons et de la diminution de celle des lapins. L'aigle de Bonelli chasse donc des proies qui font entre 20 % et 45 % de son poids,,,. L'étude espagnole la plus récente indique également que l'aigle de Bonelli a un taux de succès d'environ 28,5 %, un taux un peu plus élevé que celui de l'aigle royal (20 %) et de l'aigle pomarin (Clanga pomarina) (24 %) mais moins élevé que celui de l'aigle criard (Clanga clanga) (34 %).

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Comportement saisonnier
Appel d'oiseau

Régime et nutrition

Régime Carnivore

Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Comme beaucoup d'oiseaux de proies, l'aigle de Bonelli vit solitaire ou en couple. Les couples se forment généralement pour la vie. Les territoires des couples sont définis et maintenus par des manifestations aériennes, avec des cris, des vols circulaires seul ou en couple, et plus fréquemment par des ballets aériens. Pendant les ballets aériens de l'aigle de Bonelli, l'un des membres du couple plonge la tête la première d'une grande hauteur, les ailes presque rabattues, avant de virer et s'élever à nouveau les ailes raides, voler en cercle pour reprendre son altitude d'origine, et plonger à nouveau. Cette séquence peut être répétée de 5 à 10 fois. De temps en temps, pour chasser un intrus de son territoire, l'aigle de Bonelli peut aller jusqu'à l'attraper avec ses serres,. Les ballets aériens ont lieu jusqu'à l'incubation et le début de la vie des poussins, mais sont moins fréquents à cette période. En Espagne, la surface du territoire d'un couple est estimée à 44,2 km2, mais seulement 27,3 % de ce territoire est utilisé en moyenne,. Au Portugal, le territoire d'un couple peut aller jusqu' 130 km2. Sur l'île de Chypre, la distance moyenne entre deux nids est estimée à 7,4 km, avec entre 0,52 et 0,65 couples par 100 km2. Au contraire de beaucoup d'autres espèces de rapaces, il a été établi qu'il n'y a pas de corrélation significative entre la densité de population des proies principales de l'aigle de Bonelli et la distance moyenne entre couples voisins. En cas de mort ou de disparition d'un des membres du couple, l'autre membre peut le remplacer rapidement ; on a même vu des aigles adultes se reproduire avec des immatures.

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La période de reproduction de l'aigle de Bonelli dure de fin janvier ou février à juillet à l'ouest de sa distribution, et de novembre à août ou septembre, avec un pic de décembre à mai, sur le sous-continent indien et en Birmanie. Les deux membres du couple peuvent rester à proximité de l'aire pendant deux ou trois mois avant de se reproduire. Le nid est fait d'une grande structure de branches et de brindilles, à peine plus petit que ceux construits par des aigles deux fois plus grands que l'aigle de Bonelli, mais rarement aussi profond que les vieux nids des plus grands aigles. Souvent, le nid cache complètement la femelle, si l'observateur ne se trouve pas au moins à la même altitude, voire plus haut, que le nid. La taille moyenne du nid peut atteindre 1,8 m de largeur et 60 cm de profondeur, mais après avoir été réutilisé, il peut s'élargir jusqu'à 2 m dans toutes les directions, avec un record en Inde d'un nid de 2,4 m de haut. Les nids placés dans les arbres sont en moyenne plus larges que ceux dans les falaises,,. Un nid dans le parc national de Gir en Inde a été réutilisé périodiquement pendant trente ans. L'aigle de Bonelli peut décorer son nid avec de la verdure, mais moins fréquemment, et moins intensément quand c'est le cas, que beaucoup d'oiseaux de proie.

Le nid est souvent placé haut sur les falaises, ou entre 5 m et 40 m de hauteur (généralement au-dessus de 10 m) du sol dans les arbres. Beaucoup plus rarement, le nid peut se trouver dans le périmètre de bâtiments. Quand il est dans un arbre, l'arbre choisi est généralement le plus grand et/ou celui qui a le feuillage le plus dense de la zone,. Le proche cousin de l'aigle de Bonelli, l'aigle fascié, construit de préférence son nid dans les arbres, et utilise rarement les escarpements rocheux contrairement à l'aigle de Bonelli. Historiquement, partout à l'ouest de sa distribution géographique, l'aigle de Bonelli a été considéré comme nichant presque exclusivement dans les pentes de divers environnements rocheux, que ce soient les montagnes, les canyons des vallées escarpées de rivières, les éboulis ou les falaises côtières. Cependant, une étude au sud-ouest du Portugal a relevé jusqu'à 52 nids d'aigles de Bonelli dans des arbres, souvent des eucalyptus communs (Eucalyptus globulus, 44,2 des nids) ou des chênes-lièges (Quercus suber, 21,2 %), certains étaient dans des petits arbres voire des arbustes comme l'arbousier (Arbutus unedo). La hauteur moyenne des nids dans cette étude est de 23,9 m. L'étude a également déterminé que 67,3 % de ces nids étaient situés sur les pentes des collines et que la branche la plus basse se trouvait à 4,5 m de hauteur, sûrement pour empêcher d'autres prédateurs d'atteindre les nids. En 2017, l'augmentation de l'utilisation des arbres pour la nidification a permis une considérable augmentation de la population d'aigles au sud-ouest du Portugal. Dans les années 1990, un nid d'aigles de Bonelli dans un arbre a été observé pour la première fois en Catalogne, et un autre dans le sud de la France,. En Inde, l'aigle de Bonelli semble pouvoir s'adapter à des nids sur les falaises ou dans les arbres. Dans des endroits comme le Maharashtra ou les Ghats occidentaux, il ne niche que partiellement dans les arbres, tandis que sur le plateau du Deccan, la plaine indo-gangétique et les pentes de l'Himalaya, les aigles de Bonelli alternent entre les falaises et de grands arbres comme le fromager rouge (Bombax ceiba), le figuier des pagodes (Ficus religiosa), le jamelonier (Syzygium cumini) et certains arbres du genre Dalbergia. En Inde, l'aigle de Bonelli niche parfois près des habitations s'il n'est pas trop dérangé, comme dans la région du Saurashtra ou dans l'Himalaya, généralement dans des pins (Pinus roxburghii) près des villages. Au Pakistan, l'aigle de Bonelli est connu pour nicher dans les falaises côtières. Dans les zones désertiques de l'Inde, il niche dans des collines rocheuses relativement basses, et son nid est alors relativement facile d'accès,. Sur l'île de Chypre, 70 % des nids d'aigles de Bonelli se trouvent dans des pins de Calabre (Pinus brutia), à une altitude moyenne de 625 m.

L'aigle de Bonelli utilise souvent le même nid d'une année sur l'autre, mais des nids alternatifs peuvent aussi être utilisés : un couple peut construire entre un et cinq nids sur son territoire. Comme pour d'autres rapaces, la constructions de nids alternatifs peut être une stratégie pour éviter les ectoparasites dans le nid,. La construction d'un nouveau nid prend environ un mois.

Le taux de succès de reproduction de l'aigle de Bonelli varie énormément. Sur l'île de Chypre, on estime qu'un couple produit en moyenne 1,44 juvénile. En Sicile, le taux de succès a varié entre 0,67 (dans les années 1990) à 1,37 (dans les années 2000 après des mesures de protection) et la fécondité des couples ayant réussi était de 1,42 dans les années 2000 et de 1,51 dans les années 1990,. Sur 1 506 tentatives de reproduction en Europe de l'Ouest, 67,5 % ont été couronnées de succès ; sur ces dernières, 39,8 % ont produit un juvénile, 59,7 % en ont produit deux et 0,5 % en ont produit trois,,.

Comme beaucoup de rapaces, l'aigle de Bonelli est sujet au caïnisme, où le premier aiglon qui éclot attaque les plus jeunes, et peut finir par les tuer voire les manger. Dans environ 20 % des nids, le second aiglon survit, le caïnisme n'est donc pas systématique chez cette espèce. La ponte et l'éclosion des œufs peut se désynchroniser en fonction de différents facteurs de stress comme le manque de nourriture, le dérangement ou les mauvaises conditions météorologiques, ce qui peut augmenter la probabilité de caïnisme,,. Quand un aiglon meurt, soit par caïnisme soit pour une autre raison, les parents peuvent parfois le manger. Il a été prouvé que les jeunes aigles de Bonelli menacés peuvent survivre grâce à l'intervention humaine, s'ils sont retirés du nid pour être élevés en semi-captivité ou confiés à d'autres parents. En Inde, l'habitat et le nombre et le type de proies sont des facteurs déterminants pour le succès de la reproduction. Dans des zones protégées comme le parc national de Ranthambore, les couples produisent généralement deux jeunes, tandis que dans des habitats plus difficiles comme la division de Kumaon, ils n'en produisent qu'un. Le nombre de jeunes est principalement déterminé par la capacité de l'habitat à fournir des proies. Quand un aiglon presque prêt à s'envoler a été volé par les enfants d'un village en Inde, 15 heures après, des chercheurs ont placé un autre aiglon dans le nid qui a été accepté par les parents. Dans un cas similaire, un autre couple d'aigles en Inde a rejeté son aiglon après qu'il a été volé, mais après des tentatives répétées de le réintroduire dans le nid, il a fini par être réaccepté et s'est envolé avec succès. Quand des braconniers ont volé des aigles en Espagne, quelques couples sont parvenus à faire de nouvelles pontes pour remplacer leurs petits (avec 2 œufs par ponte) 25 à 30 jours plus tard.,. Une étude de 1 052 tentatives de reproduction en Europe de l'Ouest a démontré que des températures froides et une pluviométrie élevée pendant la nidification ont un effet négatif sur le succès de la reproduction. Dans le nord de l'Espagne où les températures sont plus fraîches qu'au sud, le taux moyen de succès est plus bas et les jeunes préfèrent se disperser vers le sud où le climat est plus chaud,.

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Population

Menaces démographiques

Cette espèce semble notamment nécessiter des sites de reproduction spécifiques (falaises à replats ou cavités, en dessous de 700 m d'altitude) et des aires de chasse au couvert végétal plutôt ouvert et comprenant une mosaïque d'habitats convenant à ses proies. À de nombreux endroits en Europe de l'Ouest et sur l'île de Chypre, l'aigle de Bonelli fait face à une persécution constante de la part des chasseurs et des colombophiles. Les tirs et l'empoisonnement continuent jusqu'au XXIe siècle,,,. L'altération ou la destruction de son habitat (création de routes, abandon des terres agricoles, reforestation spontanée des garrigues et urbanisation), accompagnée de la réduction du nombre des proies et le dérangement par les humains à proximité des zones de nidification augmente la menace qui pèse sur l'aigle de Bonelli,,. Même les activités de tourisme ont un effet négatif sur cet aigle, qui doit modifier son territoire pour éviter l'activité humaine. Entre 1990 et 1996, 424 morts d'aigles de Bonelli ont été enregistrées en Espagne, dont 55 % par électrocution sur les lignes électriques et 26 % par tir ou par empoisonnement. Les adultes étaient davantage victimes de persécutions humaines, les juvéniles d'électrocution. En Catalogne et au centre de l'Espagne, respectivement 50 % et 86 % des morts étaient dues aux électrocutions, tandis que les persécutions humaines étaient majoritaires dans le Levant espagnol et le nord de l'Espagne (respectivement 52 % et 43 % des morts). L'abandon de ses territoires par l'aigle de Bonelli n'a pas été corrélé à une concurrence entre espèces, mais à l'influence et la persécution des humains. En Sicile, les principales menaces sont probablement la fragmentation de l'environnement et l'agriculture intensive. Avant, la récupération des œufs menaçait régulièrement l'espèce en Sicile mais ce comportement semble s'être réduit récemment,,. Parce qu'il est déjà relativement rare sur l'île de Crète, seuls quelques aigles de Bonelli ont été retrouvés morts de persécutions humaines en comparaison d'autres rapaces. L'électrocution par collision avec des pylônes électriques est une cause majeure de mortalité, en particulier sur les juvéniles qui n'ont pas encore une bonne connaissance de leur environnement. Selon une étude en Espagne, 56 % des juvéniles et 13 % des adultes sont tués par électrocution. En France, 44 % des juvéniles bagués et surveillés ont été tués par électrocution,,,. Les fermes d'éoliennes en Espagne sont une autre source potentielle de dérangement et de mort pour l'aigle de Bonelli, mais ce dernier semble moins touché que l'aigle royal. L'empoisonnement involontaire est également fréquent, dû à l'ingestion d'animaux contaminés par du plomb de chasse, source de saturnisme aviaire, ou l'ingestion de proies ayant elles-mêmes été contaminées par des pesticides, et se repère à de forts taux de plomb ou de poisons dans les plumes des aigles à différents endroits. Des études dans l'Europe de l'Ouest et le nord-est de l'Afrique indiquent également que l'aigle de Bonelli souffre d'une diversité génétique probablement faible au sein de l'espèce, en raison d'effectifs faibles au sein de la métapopulation, risquant d'entraîner de la consanguinité.

Références

1. Aigle de Bonelli article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_de_Bonelli
2. Aigle de Bonelli sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/22696076/155464015
3. Xeno-canto le chant des oiseaux - https://xeno-canto.org/707068

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