Pika à collier
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Commande
Famille
Genre
ESPÈCES
Ochotona collaris
Taille de la population
Unknown
Durée de vie
6-7 years
Poids
130-200
4.6-7.1
goz
g oz 
Longueur
18-20
7.1-7.9
cminch
cm inch 

Le pika à collier (Ochotona collaris) est un petit mammifère (~180 mm ; ~140 g) de la famille des Ochotonidae et de l'ordre des lagomorphes, regroupant aussi les lièvres et les lapins. Il vit principalement dans les rocheuses et les régions montagneuses de l'ouest du Canada et du centre et l'est de l'Alaska. Très proche de son cousin le pika américain (O.princeps), il est grandement menacé par les changements climatiques. Le pika à collier occupe la majeure partie de son été à remplir son garde-manger avec de nombreux végétaux pour pouvoir survivre tout l'hiver, puisque c'est une espèce qui n'hiberne pas. Il est ainsi sensible aux étés et aux hivers les plus chauds, la neige lui offrant notamment une protection contre les prédateurs. Certains individus ont parfois été vu en train de se nourrir d'autres animaux pour trouver une source viable de protéine et de matière grasse. La période d'accouplement se trouve entre mai et juin, avec une ou deux portées par an, les jeunes attendant l'année suivante pour à leur tour s'accoupler, préférant se préparer à l'hiver.

Apparence

À peu près de la taille d’un cochon d’Inde, sa fourrure est plus grise que son cousin le pika américain, avec des teintes noires grisonnantes ainsi que quelques touches blanches. En été, certains adultes auront, au niveau de la tête et des épaules, des nuances rousses. Le pelage du ventre est d’un blanc crémeux. Il tient son nom, pika à collier, d’un collier de pelage gris clair autour de son cou, de sa gorge jusqu’à ses oreilles. Ce collier est plus visible en été. Le pika à collier n’a qu’une mue par an, alors que son cousin américain en a 2.

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Les pattes avant possèdent 5 griffes, mais le premier en partant de l’intérieur, le pollex (ou encore le pouce chez l’homme), ne laisse pas toujours son empreinte au sol. Les pattes arrière ont quant à elles 4 griffes. Ils laissent rarement des traces sur le sol, à part peut-être en hiver sur la neige.

Formule dentaire : I : 2/1, C : 0/0, P : 3/2, M :2/3, où I, C, P et M correspondent respectivement à incisives, canines, prémolaires et molaires. Cette formule permet de cartographier la dentition de tout être vivant et ne prend en compte que la moitié du haut et du bas. Il faut donc multiplier par 2 pour obtenir la dentition complète. Ainsi : 2+1+3+2+2+3 = 13x2 = 26 dents. Les pikas possèdent une molaire supérieure de moins que les léporides.

Ces chiffres s’appliquent pour les populations Canadiennes à l’âge mature.

Mâle et femelle, à l’âge adulte, sont de même taille.

Taille totale : 155–217 mm

Taille de la queue : 3–14 mm

Taille des pattes : 20–36 mm

Taille des oreilles : 19–25 mm

Poids moyen des adultes : 129 g en Alaska, 146,7 g en Colombie Britannique et de 157,4 g dans le Yukon / petits : inconnus.

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Distribution

Géographie

Se trouvent dans les régions montagneuses du sud-est de l’Alaska, et pour le Canada, dans les régions montagneuses du Yukon, l’ouest des Territoires du Nord-Ouest et une petite portion du nord-ouest de la Colombie-Britannique ainsi que dans les monts Mackenzie. La plus grande partie de l’habitat du pica à collier se trouve dans les écorégions Taïga de la Cordillère, Cordillère boréale et Taïga des plaines, une petite partie se trouvant dans les écozones Taïga des plaines et Maritime du Pacifique. La vallée de la rivière Liard constitue probablement une barrière écologique définissant la limite sud de l’aire de répartition du pica à collier. L’aire de répartition du pika à collier s’élève à 60% au Canada, soit 644 003 km2, réparti comme suit : 69% au Yukon, 25% dans les Territoires du Nord-Ouest et 6% dans le nord de la Colombie-Britannique.

Pika à collier carte des habitats
Pika à collier carte des habitats
Pika à collier
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Habitudes et mode de vie

Les appels courts, ressemblant à un bêlement nasal, peuvent être entendus sur de longues distances. Il peut avoir des propriétés ventriloques, surtout si l’animal est dans les rochers. Au contraire des pikas américains, le pika à collier n’utilise pas d’appels longs. Les mâles utilisent plutôt une série d’appels courts, répétés, notamment pour avertir les femelles pour la reproduction. Un couinement de soumission est émis lorsqu’ils sont chassés, ou lorsqu’un petit est en présence d’un adulte. Une étude à notamment décrit combien de fois, en pleine saison de stockage des aliments, un adulte pouvait émettre de petits cris. Ils ont été recensés à plus de 200 fois par jour, dont la moitié obtenait une réponse.

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Les vocalisations se différencient en fonction des populations, ce qui pourrait s’expliquer par les différences génétiques.

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Comportement saisonnier

Régime et nutrition

Herbivores qui mangent à peu près tout ce qu’ils trouvent. Leur alimentation change de l’été, avec une large variété de plante à l’hiver, où ils additionnent aux plantes séchées n’importe quelle végétation qu’ils peuvent trouver dans leurs tunnels. En général, les pikas à collier préféreront les plantes à haute valeur nutritive. Morrison et al., ont ainsi observé qu’ils évitaient le cassiope tétragone, ayant une faible teneur en azote, avec peu d’eau et une faible digestibilité. Hudons et al. ont eux observés, par ordre d’importance, ces végétaux dans les garde-mangers des pikas à collier : graminoïdes, arbustes feuillus, arbustes à feuillages semi-persistant et des herbacés non graminoïdes.

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Lorsqu’ils cherchent leur nourriture, les pikas à collier ne s’éloignent en moyenne pas à plus de 6 à 10 m de leur talus, ce qui leur permet de se protéger des prédateurs potentiels, mais aussi de se garder de la chaleur en se terrant plus fréquemment dans les talus. De plus, la vigilance accrue lorsque l’individu quitte son talus trop longtemps rend la quête de nourriture moins efficace. Le site du talus où le pika à collier accumule sa nourriture peut rester d’une année à l’autre, même si l’individu change.

Comme la plupart des pikas, les pikas à collier sont d’insatiables syllogomaniaques, c’est-à-dire qu’il tend à beaucoup accumuler, notamment les plantes au printemps, pour les placer dans leur terrier en des piles plus ou moins grandes, uniques ou multiples. La position des piles, en fonction du vent, sera différente. S’il y a beaucoup de vent, les piles seront très probablement à l’intérieur, et leur taille dépendront de la hauteur de l’abri. Leur méthode d’accumulation est plutôt classique, en entassant les plantes les plus jeunes sur les plus vieilles. Cette activité commence pour les mâles fin juin, et début juillet pour les femelles, pour devenir une activité à plein temps au fur et à mesure que l’hiver approche, jusqu’à environ mi-septembre. La végétation sèche apporte une importante portion de la nourriture hivernale, c’est ainsi que les pikas à collier consomment en moyenne 20 à 30 kg de foin par an. Leur capacité de survie dépend notamment de la quantité de végétaux accumulés dans leur garde-manger, qui dépend elle-même à quel moment l’individu a commencé à accumuler. Ceci permet de penser aussi que leur garde-manger n’est pas leur seule source d’alimentation durant l’hiver. En automne, aussi, leur alimentation varie. La qualité de la végétation diminuant, le rapport risque des prédateurs/apport nutritif n’est plus assez viable. C’est pourquoi ils se nourrissent, pendant cette période, de lichen présent aux alentours de leurs talus.

Une autre partie de leur alimentation résident en la coprophagie. La coprophagie est une technique à travers laquelle l’animal peut absorber le plus de nutriments possibles en ré-ingurgitant des matières fécales, que ce soit les siennes ou, dans le cas du pika à collier, celles des marmottes et des hermines. Ce faisant, les aliments sont à nouveau mâchés et coupés en de plus petits fragments, et les bactéries transportant nutriments et minéraux et produites par le caecum (première partie du côlon) sont ainsi ingurgitées et digérées. Le pika à collier produit deux types d’excréments : les « caecal pellet », qui ressemblent à de petits cylindres noirs et brillants. C’est ce type d’excrément qui est réingurgité par l’animal. « Caecal » parce qu’il représente ce qui est dans le caecum. Le cæcum est « une poche correspondant à la première partie du côlon, faisant suite à l'iléon de l'intestin grêle. La valvule iléo-cæcale régule l'entrée du bol alimentaire dans le caecum, qui transmet ensuite les aliments en digestion vers le côlon ascendant ». Le caecum renferme notamment les bactéries permettant la digestion. L’autre forme d’excrément ressemble à une petite bille noire et collante, est déposée et n’est normalement pas consommée.

Les pikas à collier partagent leur habitat avec la marmotte des rocheuses ainsi qu’avec les spermophiles arctiques, c’est-à-dire des écureuils préférant vivre au sol plutôt que dans les arbres. Ces trois espèces cohabitent sans réelles compétitions, bien qu’ils consomment à peu près les mêmes plantes, ou du moins les observatons effectuées ne permettent pas de déterminer s’il y a une influence réelle sur la dynamique de population chez les pikas à collier. Néanmoins, Franken, lors d’une étude sur l’habitat, a posé l’hypothèse que le pika à collier adaptait leur territoire en fonction de la présence ou non de marmotte.

Les campagnols, tels que celui à dos roux boréal, ou le campagnol nordique et le campagnol chanteur, ainsi que les lemming (brun et variable) partagent eux aussi les habitats naturels des pikas à collier. Cette cohabitation plus ou moins compétitive permet aussi, lorsqu’il y a présence d’un prédateur, de s’entraider. En effet, le pika à collier réagira aux cris d’alarmes des autres espèces comme s’il s’agissait d’un individu de la leur.

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Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Comme dit précédemment, les pikas sont diurnes. Ils hivernent, mais n’hibernent pas, c’est-à-dire qu’ils restent actifs, même en hiver, et passe la plupart de leur temps sous la neige.

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On ne sait pas s’ils creusent dans la terre pour se faire un terrier ou s’ils profitent des crevasses rocheuses pour se protéger, mais on sait au moins qu’ils creusent des tunnels dans la neige.

L’entrée de ces terriers peut être visible grâce à l’urine et aux matières fécales, ce qui lorsque des cachettes sont utilisées sur du long terme, peut les tâcher, surtout dans des régions où il y a peu de précipitations. Ces tâches sont causées par le calcium contenu dans leur urine et qui ne peut se dissoudre, ainsi que par le lichen nitrophile qui ne pousse que sur des roches riches en nitrogène, ou des roches nettoyées par des excréments riches en nitrogène. Puisque les roches dans la région sont généralement pauvres en nitrogène, voir du lichen nitrophile est souvent le signe d’un ancien ou actif territoire.

Leur activité est principalement liée à la force du vent qui, si elle est forte, réduit l’efficacité de leurs cris d’alarme, ce qui les rend plus vulnérable aux prédateurs.

Ils vivent en colonies dans les régions montagneuses, rocheuses en bordure de végétation

Animaux solitaires et territoriaux, ils défendent leur territoire en le marquant (grâce à des glandes présentes au niveau de leurs joues) ou en criant. Ils peuvent aussi chasser ceux qui empiètent sur leur territoire. De ces combats, il en résulte souvent des blessures, notamment sur le dos et la croupe, plus souvent sur l’intrus que le propriétaire. Lorsqu’ils crient, les pikas pointent leur nez vers le haut, souvent lorsqu’ils regroupent leur nourriture, ou de leurs cachettes, ou même lorsqu’ils sont sous le sol. Malgré leur comportement relativement agressif, les femelles et les mâles voisins arrivent tout de même à bien cohabiter. D’ailleurs, il y a meilleure cohabitation et chevauchement de territoire entre deux individus de sexe différents qu’entre individus de même sexe. Les pikas à collier sont des animaux largement polygame.

Quelques fois, cependant, il est possible de trouver des solitaires ou quelques petites colonies dans les bois, jusqu’aussi bas que le niveau de la mer. La raison pour laquelle ils restent dans les régions montagneuses est la protection naturelle que leur offrent les roches, c’est pour cela qu’en général ils ne se déplacent pas à plus de 10 m de leur terrier pour se nourrir.

La saison reproductive des pikas à collier est au mois de mai et début juin. Après 1 mois de grossesse, la femelle donne en moyenne entre 2 et 6 petits. Les mises bas tardives sont associées à une épaisse couverture de neige et à une fonte des neiges survenant tard au printemps, mais la date de mise bas ne semble pas influer sur le taux de survie des jeunes. La taille de ces petits n’est pas connue, mais l’on sait qu’ils naissent aveugle, sans poils, et qu’ils ont besoin de l’attention de leur mère. L’âge de sevrage est inconnu, bien que l’on sache qu’ils grandissent vite, plus vite que le pika d’Amérique et qu’ils atteignent la taille adulte en 40 à 50 jours. Cette vitesse de croissance est probablement due à leur obligation de se disperser rapidement sur le territoire et de trouver une tanière afin de préparer les provisions pour l’hiver. Comme on l’a vu, c’est cette rapide dispersion des jeunes dans les rocheuses qui permet une bonne survivance de l’espèce et une diversité génétique conservée. En moyenne, les jeunes pikas se dispersent sur une distance allant de 350 à 400 m, mais peuvent aller jusqu’à 600 m voire 2 km, distance observée par la diversité génétique. En moyenne et en se fondant sur quelques observations, la femelle n’arrive à sevrer qu’un seul petit par portée. La femelle, après l’accouchement vit des chaleurs postpartum et s’accouple très rapidement après la première grossesse. Il peut y avoir deux portées dans l’année, et les petits ne s’accouplent pas avant le printemps suivant, bien qu’ils soient en âge de s’accoupler bien avant.

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Population

Effectif de la population

À cause du réchauffement des températures, et donc d’hivers moins froids, le pika à collier est en danger de déclin, bien qu’il soit encore assez commun de le rencontrer dans les régions appropriées. Dans certaines régions, la population a baissé de 90% au printemps. Habitués à des températures plutôt froide et limités à certains endroits, c’est-à-dire sur les côtés et les hautes montagnes, les pikas à collier ne peuvent pas redescendre d’une montagne pour en trouver une autre, car ils ne survivraient pas à des températures plus chaude.

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Le nombre total d’individu dans toutes les régions est estimé à « probablement 10.000 ».

Les pikas à collier répondent à tous les critères d’une métapopulation définis par Hanski et Kuussaari(1995). « Premièrement, ils sont restreints, sur le plan comportemental et sur le plan physiologique, à des parcelles de talus entrecoupées de prairies inhospitalières. Deuxièmement, le pica à collier risque la disparition dans toutes les parcelles (c.-à-d. qu’il n’y a aucune population dans les basses terres). Troisièmement, la dispersion est limitée par la distance. Enfin, la dynamique des populations locales n’est pas synchrone ». Les recherches en matière d’habitats des pikas à collier permettent de révéler leur probabilité de disparition dans l’un d’eux. Il y a ainsi plus forte probabilité de disparition dans des parcelles de mauvaises qualités et mal reliées, tandis que des parcelles mieux reliées entre elles et de meilleures qualités permettront au pika à collier une meilleure survie.

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Références

1. Pika à collier article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Pika_%C3%A0_collier
2. Pika à collier sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - http://www.iucnredlist.org/details/41257/0

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