Blaireau européen
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Commande
Sous-commande
Famille
Genre
ESPÈCES
Meles meles
Taille de la population
Unknown
Durée de vie
15 years
Vitesse de pointe
30
19
km/hmph
km/h mph 
Poids
10-12
22-26.4
kglbs
kg lbs 
Longueur
56-90
22-35.4
cminch
cm inch 

Meles meles • Blaireau commun

Le Blaireau européen (en réalité plutôt eurasien) porte le nom scientifique Meles meles. C'est la deuxième plus grosse espèce de Mustélidés d'Europe après le Glouton Gulo gulo. Trapu et court sur pattes, il peut atteindre 70 cm de long (90 cm avec la queue, qui mesure 20 cm environ), pour 25 à 30 cm au garrot et jusqu'à une vingtaine de kilogrammes (12 kg en moyenne).

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Meles meles possède 34 dents. Il présente parfois une très petite prémolaire derrière les canines.

Il est très reconnaissable aux bandes longitudinales noires qu'il porte sur son museau blanc.Ce blaireau vit potentiellement dans presque toute l'Europe et une grande partie du nord de l'Asie centrale et du nord, au sud du cercle polaire (jusqu'à 2 000 m d'altitude en France).

C'est un animal fouisseur, capable de construire de vastes galeries « familiales ».

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Apparence

Il est immédiatement reconnaissable aux bandes longitudinales noires qu'il porte sur le museau et qui couvrent ses yeux noirs jusqu'aux oreilles. Le reste du pelage est gris, devenant noir sous le ventre et les pattes. La mue se déroule à l'automne.

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Massif et court sur pattes, avec un corps allongé et une croupe plus large que les épaules, il peut faire penser à un petit ours doté d'une queue touffue.

La femelle est généralement un peu plus petite que le mâle.

Il a une mauvaise vue, mais une ouïe fine et surtout un très bon odorat. Deux glandes anales produisent des sécrétions odorantes utilisées pour marquer le territoire et les congénères.

Le dessus du crâne porte une forte protubérance caractéristique des crânes de nombreux carnivores, la crête sagittale, qui résulte de la soudure de l'os pariétal.

Ses pattes robustes et pourvues de solides griffes ainsi que sa tête petite et d’allure conique évoquent une adaptation à une vie fouisseuse. Ses pattes puissantes lui permettent par ailleurs de courir à des pointes de 25 à 30 km/h.

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Vidéo

Distribution

Géographie

Il était autrefois largement présent en Eurasie, et il vit encore jusqu’à deux mille mètres d’altitude en France (où il manque cependant en Corse).

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Il semble aujourd'hui confiné à certaines forêts et bordures de haies prairiales et plus rarement en milieu ouvert, mais alors près d'un bosquet, d'une haie épaisse. Cette répartition pourrait aussi résulter des pressions de chasse faites sur l'espèce depuis plusieurs millénaires.

Cet animal réputé forestier s'adapte en réalité à des habitats assez variés qu'il exploite différemment selon la saison, mais il creuse généralement son terrier près de buissons à baies sauvages, tels que le sureau noir et sureau yèble dont il se régale l'époque venue.

La taille de son aire vitale est liée à ses besoins énergétiques et à l'abondance en nourriture de son territoire ou plus précisément à son accessibilité. Ainsi, dans le Sud de l'Angleterre où le climat est clément et le sol riche en insectes et vers de terre, il se contente de 0,2 à 0,5 km2, alors que dans les zones plus froides et oligotrophes du Haut-Jura, il lui faut jusqu'à 3 km2 pour répondre à ses besoins (il peut alors parcourir plusieurs kilomètres chaque nuit, contre quelques centaines de mètres dans les zones plus riches en aliments). En Europe continentale, sa densité moyenne serait d'environ 0,63 individu par km2, mais on en compte jusqu'à six individus/km2 dans une forêt allemande et souvent moins d'un individu/km2 en altitude.

Il tolère assez bien la proximité de l'Homme, tant qu'il n'est pas dérangé de nuit à proximité de son terrier.

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Blaireau européen carte des habitats
Blaireau européen carte des habitats
Blaireau européen
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Habitudes et mode de vie

Cet animal territorial a longtemps été présenté comme solitaire (« sa vie est des plus tristes et des plus monotones » écrivait Victor Rendu) ; Emmanuel Do Linh San, Docteur en éco-éthologie de l'université de Neuchâtel (Suisse) et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris le présentent maintenant comme un « animal qui vit en groupe », longtemps méconnu, même des scientifiques en raison de ses mœurs essentiellement nocturnes. Contrairement aux autres mustélidés, il ne grimpe pas aux arbres, mais peut escalader un tronc penché ou traverser une rivière sur un arbre (au besoin ou pour échapper à un prédateur ou une inondation, il peut aussi nager). Chaque clan est fidèle au terrier principal, mais certains individus peuvent quitter leur clan pour un clan voisin.

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Sa vie sociale (quand il ne vit pas solitairement) est marquée par :

  • le toilettage ; il se fait généralement en commun et durant plusieurs minutes au sortir du terrier ;
  • les marquages sociaux odorants ; ils se font à partir de sécrétions de la région anale déposées par frottement d'un individu sur les flancs et la croupe d’un congénère, ces deux régions étant régulièrement reniflées quand deux blaireaux se rencontrent ;
  • les jeux ; ils concernent surtout les jeunes mais aussi parfois les adultes. Constitués de roulades, bousculades, courses poursuites, « empoignades à la nuque », « emboîtements de mâchoires », « tentatives de grimper aux arbres », etc., avec souvent des vocalises de type staccatos (évoquant parfois un petit rire), couinements, grognements, soufflements ou ronronnement, et des attitudes spécifiques « (aplatissement sur le sol ou au contraire dos arqué et poils hérissés), ponctuées de marquages mutuels » ;

Il existe une certaine hiérarchie dans les groupes, mais qui semble moins marquée que chez de nombreux autres mammifères.

On sait par les études écoéthologiques poussées faites au Royaume-Uni que dans les régions où ses populations sont denses il forme des clans de quelques individus (et jusqu'à une trentaine exceptionnellement) qui, autour d'un terrier commun principal, défendent le territoire du clan par un marquage odorant (sécrétions de glandes périanales, sous-caudales et digitales et crottes accumulées dans des « latrines » périphériques (trous cylindriques creusés dans le sol) surtout utilisées au printemps et en automne), et des patrouilles régulières aux limites du territoire qui sont marquées par des coulées bien nettes. Les blaireaux intrus sont agressés et chassés.Inversement, là où il est rare (en zone périurbaine ou d'agriculture intensive par exemple), son comportement social est différent : il est moins territorial (on observe même des chevauchements de territoires et de domaines vitaux de groupes différents et parfois il vit solitairement sans marquage ni défense du territoire.

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Comportement saisonnier

Régime et nutrition

Les études fondées sur le radiopistage et les pièges photographiques ont montré que le blaireau adapte son comportement alimentaire aux ressources saisonnières de son environnement, ainsi qu'à leur accessibilité (on notera qu'il grimpe mal sur les arbres). Quand il a une large disponibilité de ressources, il peut cependant se montrer très sélectif.

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L'analyse des restes trouvées dans ses excréments a permis de mieux connaître son alimentation.En hiver, sensible au froid, il exploite ses réserves de graisse et se rabat sur les lombrics qu'il trouve en fouissant le sol non gelé. Ses variations annuelles de poids (importantes) semblent liées aux variations d'accessibilité de la nourriture. Il exploite les prairies (au printemps surtout), puis certaines parcelles agricoles (en été) et les forêts (plutôt en automne). S'il trouve un cadavre, il se fait volontiers nécrophage, mais ce n'est pas un chasseur qui poursuit des proies.

Bien qu'il soit classé parmi les carnivores, sa denture est celle d'un omnivore (canines et incisives ne pouvant ni tuer ni dépecer de grosses proies, et molaires plates adaptées au broyage des végétaux).

Son alimentation est variée, avec :

  • de grandes quantités de mollusques, d' insectes ( coléoptères, hannetons, guêpes et autres apidés vivant ou pondant dans le sol ( bourdon, etc.), sauterelles), ainsi que leurs larves ;
  • des champignons ;
  • des petits rongeurs ou des lapereaux, très rarement des œufs trouvés près du sol ou au sol, ou oisillons ;
  • des grenouilles ou crapauds (au moment du frai principalement) ;
  • des serpents (il est immunisé contre le venin de vipère ) ;
  • des vers de terre, principalement en hiver (il pourrait ingérer annuellement près de cent kilogrammes de lombrics) ;
  • des animaux qu'il capture dans le sol en creusant ses terriers (campagnols, taupes, etc.) ;
  • des végétaux, fruits et fruits secs (par exemple des glands), racines et tubercules ; ces aliments végétaux constituent une part bien plus importante de son alimentation que chez les autres mustélidés.

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Régime Omnivore

Habitudes d’accouplement

La maturité sexuelle est atteinte dès l'âge de 2 ans.

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La reproduction se déroule principalement du mois de janvier au mois de mars. Une femelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles d'un même clan et peut être réceptive à d'autres périodes de l'année. L'ovule fécondé reste en attente pendant 10 mois avant de se fixer dans l'utérus (ovo-implantation différée).

La gestation à proprement parler ne dure que deux mois environ. Les blaireautins naissent en général l'année suivante vers les mois de février - mars. La portée de 2 à 7 blaireautins restera avec la mère dans le terrier car, comme beaucoup de petits de mammifères à leur naissance, ils ne sont pas en mesure de se déplacer et n'ont pas suffisamment de pelage pour se protéger du froid. Ils ont les yeux fermés. Ils commenceront à sortir du terrier familial vers l'âge d'un mois et demi et seront allaités pendant trois mois, mais dès 6 semaines la mère peut aussi régurgiter des aliments.

Après la parturition, le blaireau devient un des rares mammifères monogames où les couples paraissent unis pour une longue période.

Le blaireau est très peu prolifique (0,3 jeune par an et par femelle en Europe de l'Ouest) ; il a donc beaucoup pâti dans les années 1970 des campagnes de gazage de terriers censées lutter contre la rage (la politique sanitaire de l'époque était de gazer les renards pour enrayer la progression de la rage, ce qui s'est avéré inefficace et même contre-productif, car chez les animaux territoriaux, éliminer les occupants d'un territoire laisse ce territoire non défendu et invite les animaux voisins, éventuellement malades, à occuper ce territoire, ce qui contribue à diffuser des épidémies telles que la rage - le nombre de cas a augmenté durant la période d'empoisonnement, et chuté, puis disparu dès les campagnes de vaccination) ; les autorités sanitaires ont ensuite (à partir de 1986) financé (avec l'Europe et les départements concernés) la vaccination (par un vaccin dispersé sous forme d'appâts) qui s'est montrée spectaculairement efficace. Une grande partie des terriers gazés étaient occupés par des blaireaux, qui mouraient empoisonnés ou sous les balles ou grenailles de chasseurs les attendant à la sortie.

Les blaireaux ne sortent que le soir venu pour rechercher de la nourriture, uriner et déféquer. Le blaireau peut faire ses besoins dans le terrier, dans des chambres spéciales, mais il les fait le plus souvent à l'extérieur dans des trous en forme d'entonnoir creusés à cet effet (dits « latrines »).

Avant de partir en quête de nourriture, une séance de nettoyage du pelage et d'épouillage est pratiquée, seul ou en commun. Le blaireau se met alors sur le dos et se gratte ventre et flancs avec les dents et les griffes.

Les petits restent devant le terrier à jouer en attendant d'être nourris. Leurs jeux sont une imitation de la vie des adultes (fausses bagarres, creusement, recherche de litière propre qu'ils coincent entre le menton et la poitrine pour la rentrer à reculons dans le terrier). En octobre, les petits atteignent presque la taille des parents.

Pendant la période hivernale, le clan connaît une période de repos et non d'hibernation proprement dite : ses individus réduisent très fortement leur activité et vivent sur les réserves de graisse fabriquée pendant l'automne (durant cette période un blaireau peut augmenter son poids de 60 %). La dispersion est encore mal connue. Il semblerait que ce soit les plus vieux individus qui quittent le clan et non les jeunes comme chez la plupart des espèces.

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Population

Effectif de la population

Le blaireau a mauvaise réputation auprès des chasseurs et des agriculteurs : il consomme parfois un peu de blé, d'orge, avoine ou quelques épis de maïs dans les champs, voire des grappes de raisin dans les vignobles, mais cela reste très exceptionnel. Quelques dégâts plus significatifs sont signalés là où il manque d'autres ressources alimentaires.

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Cette espèce a disparu d'une grande partie de son aire de répartition naturelle, du fait de la chasse, du piégeage et de la dégradation ou de la destruction (ex : enrésinement massif des années 1960 en France) ou de la fragmentation écopaysagère de ses habitats. Il souffre probablement aussi de la régression des vers de terre induite par l'agriculture intensive, ou depuis quelques années localement par l'introduction d'espèces invasives de nématodes tueurs de vers de terre.

C'est une espèce qui exploite un vaste territoire et circule beaucoup pour l'inspecter et y déposer des marques odorantes, et qui donc est particulièrement victime du phénomène de mortalité animale due aux véhicules et de l'augmentation globale du trafic routier.

En Europe la métapopulation de blaireaux n'est pas considérée comme globalement menacée, mais l'espèce a beaucoup souffert du gazage des renards (interdit depuis les années 1990) et de la chasse qu'on lui a donnée. Malgré quelques études locales ou ponctuelles, sa démographie et sa dynamique des populations sont mal connues. En France, une estimation grossière a évoqué environ 150 000 individus, mais elle « demanderait toutefois à être affinée par des recensements départementaux conduits selon des protocoles scientifiquement fiables ».

Il a disparu dans une grande partie de son aire naturelle de répartition et ses densités sont très basses dans la plupart des grandes plaines de culture intensive ainsi qu'à l'approche des grandes agglomérations. Par exemple, des études menées dans l'agglomération lyonnaise montrent sa disparition dans les secteurs naturels et agricoles enclavés entre des voies rapides où l'on note aussi une forte progression des surfaces urbanisées. La densité de blaireaux en Lorraine est de 0,53 ± 0,22 adulte/km2.

Cette espèce est sensible à la rage (maintenant éradiquée ou fortement réduite grâce aux vaccins). Elle est également sensible à la tuberculose bovine, qu'elle peut contracter à proximité d'élevages touchés. C'est dans ce but que sont menées des campagnes dérogatoires d'abattage du blaireau au Royaume-Uni (en) depuis 1998. Cependant tuer des blaireaux sains par chasse ou piégeage peut éventuellement aggraver l'épidémie en faisant venir des individus « colonisateurs » infectés et contribuer à étendre une épidémie.

Les autorités britanniques décident en 2020 de mettre progressivement fin à l’abattage des blaireaux dans le pays. Depuis 2013, la campagne de chasse intensive de ces animaux avait entrainé la mort de 100 000 d'entre eux.

En Europe il est classé dans l'annexe III de la Convention de Berne, ce qui en fait une espèce partiellement protégée (pouvant faire l'objet d'une exploitation si la densité de ses populations le permet).

Il est strictement protégé dans certains pays, dont la Belgique depuis août 1992, alors qu'il était antérieurement classé comme espèce-gibier (dont la chasse n'avait cependant plus été ouverte depuis 1973), où la population estimée avait rapidement régressé, avec, en 1983, une population relictuelle correspondant à 10 % environ de celle estimée 20 ans plus tôt à la suite d'une période de « persécutions », puis de gazage des terriers de renards, ainsi qu'au Luxembourg où ses populations semblent peu à peu se reconstituer après une forte régression, probablement pour les mêmes raisons, avant que la vaccination soit utilisée, et depuis 1992 au Royaume-Uni (sauf dérogation) où il fait aussi l'objet d'un élevage conservatoire et de réintroduction.

En Belgique, des passages à blaireaux (écoducs spécialisés, en réalité de simples tuyaux de béton, type canalisations d'égouts) passent sous les routes pour aider les blaireaux à se déplacer sans se faire écraser ou blesser par les véhicules. Cette opération a permis de stopper la diminution de certaines populations.

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Coloring Pages

Références

1. Blaireau européen article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Blaireau_europ%C3%A9en
2. Blaireau européen sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - http://www.iucnredlist.org/details/29673/0

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