Emys orbicularis
La Cistude (Emys orbicularis) est une espèce de tortues de la famille des Emydidae.
En français elle est également appelée Cistude d'Europe, tortue de Brenne, tortue des marais ou tortue bourbeuse, ces deux dernières appellations étant ambiguës (elles peuvent désigner d'autres espèces de tortues).
C'est une petite tortue d'eau douce, palustre et carnivore, d'Europe, classée « quasi-menacée » (NT) par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Di
DiurneUn animal est dit diurne lorsqu'il est actif le jour. On l'oppose au comportement nocturne.Ces comportements sont décrits dans le cadre de la bran...
Ca
CarnivoreUn carnassier ou carnivore est un être vivant dont le régime alimentaire est principalement fondé sur la consommation de chairs ou de tissus d'a...
Pi
PiscivoreIn
InsectivoreUn insectivore est un animal se nourrissant d'insectes ou d'autres arthropodes. Les animaux insectivores appartiennent à différents groupes syste...
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Semi-aquatiquePr
PrédateurLa prédation est une interaction trophique directe, de nature antagoniste, entre deux organismes, par laquelle une espèce dénommée prédateur, ...
Te
Terrier ("a burrow" - not an adjective)Les terriers sont creusés par les animaux fouisseurs terrestres ou aquatiques, respectivement dans la terre et les sédiments, pour y passer tout...
Pr
PrécocialNa
NageurTe
TerrestreTe
TerritorialEn éthologie, le territoire est l'aire sociographique qu'un animal d'une espèce particulière défend systématiquement contre les individus de s...
Ov
OviparesL'oviparité est une stratégie de reproduction d'une espèce où l'ovule à maturation au sein de la femelle est ensuite pondu sous la forme d'un ...
So
SocialDo
DominantUne hiérarchie de dominance est une ordination des relations de dominance et de soumission d'un groupe d'individus particulier. Les hiérarchies d...
No
Non migrateurHi
HibernantL’hibernation est un état d’hypothermie régulée, durant plusieurs jours ou semaines qui permet aux animaux de conserver leur énergie pendant l’...
E
commence avecC'est une tortue de petite taille, en moyenne 14 cm, au maximum 20 cm, avec une carapace légèrement bombée, rappelant la forme d'un galet. Cette carapace est lisse, brun foncé-noirâtre avec des rayures et des taches jaunes. Le plastron est brun avec un dessus jaunâtre. La peau est constellée de points jaunes. La queue est assez longue, même pour les femelles, et plus encore chez les jeunes.
Les jeunes individus et les femelles ont les yeux jaunes tandis que les mâles ont les yeux rouges. Les mâles ont aussi une carapace plus plate que les femelles et sont généralement plus petits. Ils ont une queue presque aussi longue que leur carapace. Le plastron (ventre) du mâle est plus concave et creux que celui de la femelle, de façon à s'emboîter sur le dos de celle-ci, et ainsi être plus stable lors de l'accouplement.
La cistude est répandue dans presque toute l'Europe, sauf dans les régions centrales et dans le nord. Elle est en forte régression dans le sud de la France. Au delà de l'Europe, on la rencontre en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
La cistude a disparu de Suisse au début du XXe siècle, elle est en voie de réintroduction depuis 2010. Elle figure toujours sur la liste rouge des reptiles menacés de Suisse.
La cistude passe la plupart de son temps dans des milieux boueux (ce qui lui vaut parfois le surnom de « tortue boueuse »). Elle vit donc dans les canaux, les tourbières, les bras de rivière, les étangs, les eaux saumâtres et dans tous les autres milieux aquatiques où elle trouve des végétaux. Elle a besoin d'un sol meuble ou sableux et de zones ensoleillées à proximité pour déposer ses œufs.
On peut percevoir les traces de la tortue cistude par des œufs éventrés par des corbeaux, belettes, ou rats, ou par des œufs éclos. En Brenne, un autre moyen de savoir si un étang est habité par des cistudes est de regarder les poissons morts flottants à la surface de l'eau. Il arrive que ces cadavres soient secoués inexplicablement, ce qui s'explique par le fait que les cistudes, charognardes à l'occasion, se nourrissent par le dessous de ces poissons morts.
Cette petite tortue est essentiellement diurne. Plutôt méfiante et craintive, la cistude est surtout active aux heures les plus chaudes de la journée. Elle passe une grande partie de son temps posée sur des troncs émergés ou à flotter à la surface de l'eau, toujours prête à s'enfuir à la moindre alerte.
À l'automne, la cistude s'enfouit dans la vase qui la protège du gel, pour redevenir active au printemps.
La cistude est un animal très discret, très farouche, et plonge au moindre bruit, ce qui la rend très difficile à repérer. Mais avec patience, on peut parfois l'apercevoir se chauffant au soleil sur un rocher au milieu d'un ruisseau. Elle fait cela par groupes de dizaines d'individus, surtout en milieu de matinée. De plus, son aspect grisâtre et terne et sa carapace arrondie lui permettent de se confondre avec des galets au fond des ruisseaux.
Elle bénéficie d'une vie assez longue : de 60 à 70 ans environ (Jusqu'à 100 ans en captivité).
La cistude est principalement carnivore, bien qu'avec l'âge elle se nourrisse de plus en plus de végétaux. Elle se nourrit d'insectes aquatiques, d'alevins (jeunes poissons), de vers, de mollusques, de crustacés, de têtards ; elle pousse même jusqu'à la nécrophagie en mangeant de petits animaux morts et cadavres de poissons. Il lui arrive aussi de happer des libellules au vol en se dissimulant dans la végétation.
Entre début avril et fin mai, commence la saison de reproduction chez la cistude. On remarque un mâle en rut à ses yeux plus rouges qu'à l'ordinaire et à une certaine agressivité, surtout envers les femelles.
L'accouplement des cistudes se déroule généralement sous l'eau et se passe normalement assez rapidement. Le mâle mord la nuque et les pattes de la femelle pour l'empêcher de tendre le cou et la maintient fermement sous l'eau, en l'empêchant d'avancer, s'agrippant au rebord de sa carapace.
Quelques semaines plus tard, c'est-à-dire dans une période comprise entre mi-mai et début juillet, la femelle quitte l'étang et se dirige vers une pelouse bien orientée au soleil et qui ne craint aucune inondation. Lors de ce déplacement qui peut aller jusqu'à 800 m environ, la tortue est parfois victime d'écrasement, par des voitures ou des vaches. Elle pond et dépose ses œufs dans un trou de 6 à 12 cm de profondeur qu'elle creuse dans la terre meuble avec ses membres postérieurs. Si la terre est trop dure à creuser, la tortue est capable de l'ameublir en libérant progressivement les quelques centilitres d'eau qu'elle aura préalablement stockée dans son corps. La couvée compte entre 3 et 16 œufs, avec une moyenne de 7 à 8. Ces œufs sont blancs, très fermes et de forme elliptique. Ils pèsent de 6 à 8 g.
L'éclosion se produit environ 3 mois après la ponte ou après l'hivernation : les nouveau-nés pèsent 5 à 6 grammes. Ils meurent souvent après en se frayant un chemin vers l'air libre, où ils sont chassés par de nombreux prédateurs : renards, blaireaux, hérons ou corbeaux. Elles ne sont pas encore aptes à se reproduire et ne sont adultes qu'au bout de 10 à 12 ans.
Adulte, la cistude n'a plus guère d'ennemis que les installations humaines et d'autres espèces de Emydidae telle que Trachemys scripta elegans, devenue invasive et sujette à transmettre ses propres parasites.