Pays

Macédoine du Nord

590 espèces

La Macédoine du Nord, en forme longue la république de Macédoine du Nord, est un pays d'Europe du Sud situé dans la partie centrale de la péninsule des Balkans.

Géographie physique

La Macédoine du Nord est un État d'Europe du Sud-Est, situé au centre de la péninsule balkanique. Sans accès à la mer, elle est bordée au sud par la Grèce, à l'est par la Bulgarie, au nord par la Serbie et le Kosovo et à l'ouest par l'Albanie. Elle couvre 25 713 kilomètres carrés ; par comparaison, elle est ainsi un peu plus petite que la Belgique. Son territoire se trouve entre 40°50' et 42°20' de latitude nord et 20°27' et 23°05' de longitude est.

La Macédoine du Nord est un pays essentiellement montagneux et il compte 34 sommets s'élevant à plus de 2 000 mètres d'altitude. Son point culminant, le mont Korab, atteint les 2 764 mètres d'altitude. Le pays compte aussi des collines, des plateaux, des ravins et des vallées fluviales. Le principal cours d'eau macédonien est le Vardar, fleuve qui traverse le pays sur 301 kilomètres d'où l'autre dénomination du pays comme Macédoine du Vardar. Il prend sa source dans le nord-ouest du pays, traverse la frontière grecque au sud-est et rejoint la mer Égée près de Thessalonique. Il possède plusieurs affluents, comme la Bregalnitsa, longue de 225 kilomètres, ou la Tsrna, longue de 207 kilomètres. Le bassin du Vardar comprend en outre 80 % du territoire du pays et seuls deux grands cours d'eau n'en sont pas tributaires, il s'agit du Drin noir, qui rejoint l'Albanie et se jette dans la mer Adriatique, et de la Stroumitsa, qui se jette dans la Strouma en Bulgarie.

Le pays compte aussi 53 lacs naturels et artificiels. Le plus grand, qui est aussi le plus ancien d'Europe, est le lac d'Ohrid qui couvre 349 kilomètres carrés. Il est suivi par le lac Prespa, qui couvre 274 kilomètres carrés. Ces deux grands lacs sont frontaliers : celui d'Ohrid est partagé avec l'Albanie et celui de Prespa avec l'Albanie et la Grèce ; la Macédoine du Nord possède toutefois la grande majorité de leur surface. Le plus grand lac artificiel est celui de Tikvech, il couvre 14 kilomètres carrés, fait 30 kilomètres de long et a une profondeur de 95 mètres ; il fut créé en 1968 grâce à un barrage hydroélectrique. Le pays possède enfin de nombreuses sources d'eau thermale, exploitées depuis l'Antiquité. La plus chaude de ces sources a une eau à 73 °C.

La vallée du Vardar sépare deux ensembles géographiques distincts. Dans l'Ouest, le relief est très accentué : de grandes chaînes de montagnes appartenant au système dinarique, comme les monts Šar, et au massif du Pinde, alternent avec des plaines encaissées comme le Polog ou la Pélagonie. Dans l'Est, le relief est plus doux car plus ancien ; il est lui aussi entrecoupé de plaines et appartient au système des Rhodopes. Le territoire macédonien connaît une activité sismique importante et il fut principalement formé au Cénozoïque, bien que des massifs rocheux datent du Précambrien. Le pays connaît des tremblements de terre réguliers et intenses ; le dernier grand séisme en date a eu lieu en 1963 et a détruit 80 % de Skopje, sa capitale. Une ancienne activité volcanique a enfin laissé des poches souterraines de sulfure d'hydrogène.

Climat

La Macédoine du Nord connaît trois climats : le climat continental dans les régions du Nord, le climat méditerranéen dans le Sud et le climat montagnard dans les zones de haute altitude. Tout le pays connaît quatre saisons bien distinctes, avec des étés chauds et secs et des hivers froids avec d'abondantes chutes de neige. L'amplitude des températures est très importante puisque si le pays peut connaître −20 °C en hiver, il peut faire 40 °C en été. Les basses températures d'hiver sont influencées par des vents du nord tandis que les chaleurs estivales sont dues à la pression subtropicale que connaît la mer Égée ainsi qu'à des influences du Proche-Orient. Ces dernières sont souvent responsables de la sécheresse du pays. Celui-ci connaît en effet très peu de précipitations : la vallée du Vardar ne reçoit ainsi que 450 mm d'eau par an. La diversité de climats et l'irrigation permettent aux Macédoniens de cultiver des plantes très variées, comme du blé, du maïs, des pommes de terre, du pavot somnifère, de l'arachide ou encore du riz.

Faune et flore

La Macédoine du Nord possède de grandes richesses naturelles. Les forêts couvrent 35 % de son territoire ; dans les régions de basse montagne, le hêtre et le châtaignier dominent, tandis qu'au-dessus de 1 200 mètres d'altitude, poussent surtout des conifères, comme le pin et le sapin. Le figuier, le cyprès et le noyer poussent autour des lacs d'Ohrid et de Prespa. Les forêts de basse altitude abritent de nombreux animaux sauvages, comme le cerf, la martre et le sanglier. Dans les montagnes vivent des chamois, des bouquetins, des lynx et des ours. Les grands lacs sont des lieux riches en poissons, dont certains, comme la truite d'Ohrid, sont endémiques, et en oiseaux, notamment des cormorans et des pélicans. Afin de protéger les régions naturelles les plus riches, trois parcs nationaux ont été créés : le parc de Galitchitsa, qui englobe le massif du même nom, entre les lacs d'Ohrid et de Prespa, le parc de Mavrovo, situé dans les montagnes du nord-ouest, en Polog, et le parc du Pelister qui englobe le massif éponyme, situé dans le sud-ouest du pays, en Pélagonie. Ensemble, ils regroupent une surface de 1 064,88 kilomètres carrés, soit 4 % du territoire national. Le lac d'Ohrid est quant à lui classé au Patrimoine mondial de l'Unesco.

Sur le plan biogéographique, la Macédoine du Nord est principalement recouverte des forêts tempérées de l'écorégion des forêts mixtes des Balkans. Elle comprend également une petite partie des forêts mixtes d'altitude des Rhodopes (région de l'Est) et des forêts sclérophylles et mixtes de la mer Égée et de Turquie occidentale (région du Sud-Est), ainsi que l'extension septentrionale des forêts mixtes des monts Pinde (massifs du Pelister et de la Galitchitsa).

Bien que la Macédoine du Nord ait conservé un environnement très propre, celui-ci est soumis à de nombreuses menaces. Ainsi, les forêts, déjà largement diminuées depuis le Moyen Âge, sont victimes de coupes illégales et d'incendies. Les chèvres ont aussi joué un grand rôle dans la dégradation des massifs forestiers ; une loi de 1947, supprimée dans les années 1990, avait d'ailleurs interdit leur élevage. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement entreprend des programmes de reforestation, mais la nature aride des sols et le manque de moyens financiers rendent la tâche difficile. La pollution liée à l'activité humaine touche principalement les cours d'eau et les lacs, victimes de l'irrigation agricole, de l'écoulement des engrais, des rejets industriels et du dépôt d'ordures. La pollution atmosphérique atteint surtout les villes ; elle est due à quelques centrales électriques, à des usines chimiques et métallurgiques et surtout à la circulation automobile. L'impact de cette dernière est aggravé par l'âge élevé du parc automobile et par l'utilisation de carburants de mauvaise qualité. Plusieurs organisations écologiques militent pour la préservation de la nature macédonienne, la plus ancienne et la plus importante étant la Société écologique macédonienne (en), fondée en 1972.

Diversité ethnique

Le recensement de 2002 donne à la Macédoine du Nord 2 022 547 habitants. Parmi eux, 1 297 981 soit 64 % sont Macédoniens slaves, 509 083 soit 25,2 % sont Macédoniens albanophones, 77 959 soit 3,9 % sont Macédoniens turcophones, 53 859 soit 2,7 % sont Roms, 9 695 soit 0,5 % sont Macédoniens romanophones, 35 939 soit 1,8 % sont Serbes, 17 018 soit 0,8 % sont Bosniaques, et 20 993 n'appartiennent à aucun des groupes précédents. Ces minorités sont les seules reconnues par l'État macédonien et elles sont citées dans cet ordre par le préambule de la Constitution. Cette dernière définit également que tous les citoyens macédoniens sont égaux devant la loi et que l'État protège et promeut les cultures de toutes les communautés. Les droits des minorités sont larges, elles peuvent par exemple faire un usage officiel de leur langue dans les municipalités où elles forment au moins 20 % de la population. Si un groupe forme 20 % de la population totale du pays, comme c'est le cas des Albanais, sa langue peut aussi être utilisée dans les institutions gouvernementales. Ainsi, les députés albanais peuvent s'exprimer dans leur langue lors des sessions parlementaires.

Si le climat interethnique est généralement calme, il existe toutefois certaines oppositions, principalement entre les Macédoniens et les Albanais, les deux plus grands groupes. Les relations politiques entre les deux se sont améliorées après le conflit de 2001, après lequel les Albanais et les minorités en général ont obtenu plus de droits, mais les relations sociales restent toutefois souvent difficiles, notamment à cause des préjugés entretenus par chaque communauté. Ainsi, les Macédoniens sont souvent hostiles à l'Islam, religion majoritaire chez les Albanais, et expliquent la forte croissance démographique de ces derniers comme une volonté de les surpasser en nombre. En retour, les Albanais ont souvent l'impression que les Macédoniens les considèrent comme une population immigrée et ne cherchent pas à les comprendre ou à reconnaître leur culture.

Les Turcs, bien moins nombreux que les Albanais, sont plutôt discrets et quasiment absents de la scène politique. Les Roms, quant à eux, vivent généralement dans des conditions difficiles. Parmi les 54 000 Roms de Macédoine, 17 000 sont au chômage et 14 000 n'ont pas accès aux produits de première nécessité. La plupart d'entre eux vivent du petit commerce, de la récupération des ordures et de la mendicité. La Macédoine du Nord fait toutefois figure d'exemple dans les Balkans, car l'État montre une certaine volonté pour intégrer les Roms à la société et pour améliorer leurs conditions de vie, notamment en favorisant leur accès à l'éducation et en créant un ministère des Roms. C'est aussi en Macédoine que se trouve la seule municipalité au monde à avoir adopté le romani comme langue officielle, il s'agit de Chouto Orizari, située dans la banlieue de Skopje. Le pays compte enfin un grand nombre d'ONG dédiées à l'amélioration du sort des Roms.

Les Valaques, dont la tradition pastorale a disparu pendant l'époque socialiste, sont intégrés voire assimilés à la communauté macédonienne, avec laquelle ils partagent la même religion. Ils ont toutefois quelques écoles qui enseignent dans leur langue, l'aroumain. Les Serbes maintiennent des relations plutôt bonnes avec les Macédoniens, même s'il y a de légères tensions entre les deux, surtout à cause de la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo par la Macédoine du Nord. Enfin, les Bosniaques, traditionnellement appelés Pomaks ou Torbechi en Macédoine, sont des Slaves convertis à l'islam par les Ottomans. Ils parlent macédonien, mais s'identifient plutôt aux autres communautés musulmanes du pays. Leur nom officiel de Bosniaques remplace celui de Musulmans, qui lui-même avait été donné par Tito en 1961 à tous les Slaves convertis à l'islam vivant en Yougoslavie. La nationalité musulmane avait ensuite été reconnue comme une nation à part entière dix ans plus tard. La minorité bulgarophone ne cesse de diminuer, et est pourtant la prétexte pour la Bulgarie de faire trainer la demande d'adhésion de la Macédoine du Nord à l'Union européenne.

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La Macédoine du Nord, en forme longue la république de Macédoine du Nord, est un pays d'Europe du Sud situé dans la partie centrale de la péninsule des Balkans.

Géographie physique

La Macédoine du Nord est un État d'Europe du Sud-Est, situé au centre de la péninsule balkanique. Sans accès à la mer, elle est bordée au sud par la Grèce, à l'est par la Bulgarie, au nord par la Serbie et le Kosovo et à l'ouest par l'Albanie. Elle couvre 25 713 kilomètres carrés ; par comparaison, elle est ainsi un peu plus petite que la Belgique. Son territoire se trouve entre 40°50' et 42°20' de latitude nord et 20°27' et 23°05' de longitude est.

La Macédoine du Nord est un pays essentiellement montagneux et il compte 34 sommets s'élevant à plus de 2 000 mètres d'altitude. Son point culminant, le mont Korab, atteint les 2 764 mètres d'altitude. Le pays compte aussi des collines, des plateaux, des ravins et des vallées fluviales. Le principal cours d'eau macédonien est le Vardar, fleuve qui traverse le pays sur 301 kilomètres d'où l'autre dénomination du pays comme Macédoine du Vardar. Il prend sa source dans le nord-ouest du pays, traverse la frontière grecque au sud-est et rejoint la mer Égée près de Thessalonique. Il possède plusieurs affluents, comme la Bregalnitsa, longue de 225 kilomètres, ou la Tsrna, longue de 207 kilomètres. Le bassin du Vardar comprend en outre 80 % du territoire du pays et seuls deux grands cours d'eau n'en sont pas tributaires, il s'agit du Drin noir, qui rejoint l'Albanie et se jette dans la mer Adriatique, et de la Stroumitsa, qui se jette dans la Strouma en Bulgarie.

Le pays compte aussi 53 lacs naturels et artificiels. Le plus grand, qui est aussi le plus ancien d'Europe, est le lac d'Ohrid qui couvre 349 kilomètres carrés. Il est suivi par le lac Prespa, qui couvre 274 kilomètres carrés. Ces deux grands lacs sont frontaliers : celui d'Ohrid est partagé avec l'Albanie et celui de Prespa avec l'Albanie et la Grèce ; la Macédoine du Nord possède toutefois la grande majorité de leur surface. Le plus grand lac artificiel est celui de Tikvech, il couvre 14 kilomètres carrés, fait 30 kilomètres de long et a une profondeur de 95 mètres ; il fut créé en 1968 grâce à un barrage hydroélectrique. Le pays possède enfin de nombreuses sources d'eau thermale, exploitées depuis l'Antiquité. La plus chaude de ces sources a une eau à 73 °C.

La vallée du Vardar sépare deux ensembles géographiques distincts. Dans l'Ouest, le relief est très accentué : de grandes chaînes de montagnes appartenant au système dinarique, comme les monts Šar, et au massif du Pinde, alternent avec des plaines encaissées comme le Polog ou la Pélagonie. Dans l'Est, le relief est plus doux car plus ancien ; il est lui aussi entrecoupé de plaines et appartient au système des Rhodopes. Le territoire macédonien connaît une activité sismique importante et il fut principalement formé au Cénozoïque, bien que des massifs rocheux datent du Précambrien. Le pays connaît des tremblements de terre réguliers et intenses ; le dernier grand séisme en date a eu lieu en 1963 et a détruit 80 % de Skopje, sa capitale. Une ancienne activité volcanique a enfin laissé des poches souterraines de sulfure d'hydrogène.

Climat

La Macédoine du Nord connaît trois climats : le climat continental dans les régions du Nord, le climat méditerranéen dans le Sud et le climat montagnard dans les zones de haute altitude. Tout le pays connaît quatre saisons bien distinctes, avec des étés chauds et secs et des hivers froids avec d'abondantes chutes de neige. L'amplitude des températures est très importante puisque si le pays peut connaître −20 °C en hiver, il peut faire 40 °C en été. Les basses températures d'hiver sont influencées par des vents du nord tandis que les chaleurs estivales sont dues à la pression subtropicale que connaît la mer Égée ainsi qu'à des influences du Proche-Orient. Ces dernières sont souvent responsables de la sécheresse du pays. Celui-ci connaît en effet très peu de précipitations : la vallée du Vardar ne reçoit ainsi que 450 mm d'eau par an. La diversité de climats et l'irrigation permettent aux Macédoniens de cultiver des plantes très variées, comme du blé, du maïs, des pommes de terre, du pavot somnifère, de l'arachide ou encore du riz.

Faune et flore

La Macédoine du Nord possède de grandes richesses naturelles. Les forêts couvrent 35 % de son territoire ; dans les régions de basse montagne, le hêtre et le châtaignier dominent, tandis qu'au-dessus de 1 200 mètres d'altitude, poussent surtout des conifères, comme le pin et le sapin. Le figuier, le cyprès et le noyer poussent autour des lacs d'Ohrid et de Prespa. Les forêts de basse altitude abritent de nombreux animaux sauvages, comme le cerf, la martre et le sanglier. Dans les montagnes vivent des chamois, des bouquetins, des lynx et des ours. Les grands lacs sont des lieux riches en poissons, dont certains, comme la truite d'Ohrid, sont endémiques, et en oiseaux, notamment des cormorans et des pélicans. Afin de protéger les régions naturelles les plus riches, trois parcs nationaux ont été créés : le parc de Galitchitsa, qui englobe le massif du même nom, entre les lacs d'Ohrid et de Prespa, le parc de Mavrovo, situé dans les montagnes du nord-ouest, en Polog, et le parc du Pelister qui englobe le massif éponyme, situé dans le sud-ouest du pays, en Pélagonie. Ensemble, ils regroupent une surface de 1 064,88 kilomètres carrés, soit 4 % du territoire national. Le lac d'Ohrid est quant à lui classé au Patrimoine mondial de l'Unesco.

Sur le plan biogéographique, la Macédoine du Nord est principalement recouverte des forêts tempérées de l'écorégion des forêts mixtes des Balkans. Elle comprend également une petite partie des forêts mixtes d'altitude des Rhodopes (région de l'Est) et des forêts sclérophylles et mixtes de la mer Égée et de Turquie occidentale (région du Sud-Est), ainsi que l'extension septentrionale des forêts mixtes des monts Pinde (massifs du Pelister et de la Galitchitsa).

Bien que la Macédoine du Nord ait conservé un environnement très propre, celui-ci est soumis à de nombreuses menaces. Ainsi, les forêts, déjà largement diminuées depuis le Moyen Âge, sont victimes de coupes illégales et d'incendies. Les chèvres ont aussi joué un grand rôle dans la dégradation des massifs forestiers ; une loi de 1947, supprimée dans les années 1990, avait d'ailleurs interdit leur élevage. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement entreprend des programmes de reforestation, mais la nature aride des sols et le manque de moyens financiers rendent la tâche difficile. La pollution liée à l'activité humaine touche principalement les cours d'eau et les lacs, victimes de l'irrigation agricole, de l'écoulement des engrais, des rejets industriels et du dépôt d'ordures. La pollution atmosphérique atteint surtout les villes ; elle est due à quelques centrales électriques, à des usines chimiques et métallurgiques et surtout à la circulation automobile. L'impact de cette dernière est aggravé par l'âge élevé du parc automobile et par l'utilisation de carburants de mauvaise qualité. Plusieurs organisations écologiques militent pour la préservation de la nature macédonienne, la plus ancienne et la plus importante étant la Société écologique macédonienne (en), fondée en 1972.

Diversité ethnique

Le recensement de 2002 donne à la Macédoine du Nord 2 022 547 habitants. Parmi eux, 1 297 981 soit 64 % sont Macédoniens slaves, 509 083 soit 25,2 % sont Macédoniens albanophones, 77 959 soit 3,9 % sont Macédoniens turcophones, 53 859 soit 2,7 % sont Roms, 9 695 soit 0,5 % sont Macédoniens romanophones, 35 939 soit 1,8 % sont Serbes, 17 018 soit 0,8 % sont Bosniaques, et 20 993 n'appartiennent à aucun des groupes précédents. Ces minorités sont les seules reconnues par l'État macédonien et elles sont citées dans cet ordre par le préambule de la Constitution. Cette dernière définit également que tous les citoyens macédoniens sont égaux devant la loi et que l'État protège et promeut les cultures de toutes les communautés. Les droits des minorités sont larges, elles peuvent par exemple faire un usage officiel de leur langue dans les municipalités où elles forment au moins 20 % de la population. Si un groupe forme 20 % de la population totale du pays, comme c'est le cas des Albanais, sa langue peut aussi être utilisée dans les institutions gouvernementales. Ainsi, les députés albanais peuvent s'exprimer dans leur langue lors des sessions parlementaires.

Si le climat interethnique est généralement calme, il existe toutefois certaines oppositions, principalement entre les Macédoniens et les Albanais, les deux plus grands groupes. Les relations politiques entre les deux se sont améliorées après le conflit de 2001, après lequel les Albanais et les minorités en général ont obtenu plus de droits, mais les relations sociales restent toutefois souvent difficiles, notamment à cause des préjugés entretenus par chaque communauté. Ainsi, les Macédoniens sont souvent hostiles à l'Islam, religion majoritaire chez les Albanais, et expliquent la forte croissance démographique de ces derniers comme une volonté de les surpasser en nombre. En retour, les Albanais ont souvent l'impression que les Macédoniens les considèrent comme une population immigrée et ne cherchent pas à les comprendre ou à reconnaître leur culture.

Les Turcs, bien moins nombreux que les Albanais, sont plutôt discrets et quasiment absents de la scène politique. Les Roms, quant à eux, vivent généralement dans des conditions difficiles. Parmi les 54 000 Roms de Macédoine, 17 000 sont au chômage et 14 000 n'ont pas accès aux produits de première nécessité. La plupart d'entre eux vivent du petit commerce, de la récupération des ordures et de la mendicité. La Macédoine du Nord fait toutefois figure d'exemple dans les Balkans, car l'État montre une certaine volonté pour intégrer les Roms à la société et pour améliorer leurs conditions de vie, notamment en favorisant leur accès à l'éducation et en créant un ministère des Roms. C'est aussi en Macédoine que se trouve la seule municipalité au monde à avoir adopté le romani comme langue officielle, il s'agit de Chouto Orizari, située dans la banlieue de Skopje. Le pays compte enfin un grand nombre d'ONG dédiées à l'amélioration du sort des Roms.

Les Valaques, dont la tradition pastorale a disparu pendant l'époque socialiste, sont intégrés voire assimilés à la communauté macédonienne, avec laquelle ils partagent la même religion. Ils ont toutefois quelques écoles qui enseignent dans leur langue, l'aroumain. Les Serbes maintiennent des relations plutôt bonnes avec les Macédoniens, même s'il y a de légères tensions entre les deux, surtout à cause de la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo par la Macédoine du Nord. Enfin, les Bosniaques, traditionnellement appelés Pomaks ou Torbechi en Macédoine, sont des Slaves convertis à l'islam par les Ottomans. Ils parlent macédonien, mais s'identifient plutôt aux autres communautés musulmanes du pays. Leur nom officiel de Bosniaques remplace celui de Musulmans, qui lui-même avait été donné par Tito en 1961 à tous les Slaves convertis à l'islam vivant en Yougoslavie. La nationalité musulmane avait ensuite été reconnue comme une nation à part entière dix ans plus tard. La minorité bulgarophone ne cesse de diminuer, et est pourtant la prétexte pour la Bulgarie de faire trainer la demande d'adhésion de la Macédoine du Nord à l'Union européenne.

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