Mode de vie

Animaux prédateurs

439 espèces

La prédation est une interaction trophique directe, de nature antagoniste, entre deux organismes, par laquelle une espèce dénommée prédateur, consomme entièrement ou partiellement une à plusieurs espèces dénommée proies, généralement en les tuant, pour s'en nourrir ou pour alimenter sa progéniture. La définition lato sensu inclut la zoophagie (depuis les micro-organismes procaryotes jusqu'aux grands mammifères (en) superprédateurs, en passant par les hématophages ou les plantes carnivores), la bactériophagie, la microphagie (depuis les mollusques jusqu'aux baleines à fanons), mais aussi la phytophagie (consommation de plantes par les herbivores, de graines par les granivores...), le parasitoïsme, le parasitisme ou les interactions hôte-pathogène.

Cette interaction fait appel à de nombreux concepts (intention volontaire ou non de consommer, taille du prédateur par rapport à sa proie, taille minimale et nature de la proie, méthode de capture, consommateur final) qui sont l'objet de débats et de définitions, sinon contradictoires ou sources de confusion, du moins polysémiques.

Ainsi, une définition plus restrictive limite la prédation à l'ingestion d'animaux vivants[pas clair] par d'autres animaux (zoophagie et plus spécifiquement carnivorie, les carnivores étant appelés consommateurs secondaires ou prédateurs qui composent le troisième niveau trophique) et exclut les autres modes d'alimentation, la nécrophagie, la saprophagie (avec le cas particulier des charognards exclusifs ou opportunistes — arthropodes aquatiques et terrestres tels que des insectes, des oiseaux marins ou des corbeaux, des ours, des hypercarnivores tels que Crocodiliens, féliformes, Canidés, Mustelidés, Viverridés, serpents, vautours — appelés prédateurs), ainsi que le parasitisme, qui en général ne requiert pas la mort de l'animal consommé.

La perception de la prédation évolue au cours du temps : alors que les prédateurs traditionnels (serpent, crapaud) sont relégués en bas de la Scala naturæ au Moyen Âge ou qu'ils sont caractérisés par une ambivalence (chauve-souris, rapaces nocturnes, ours, loups), ils sont encore vus au XVIIIe siècle comme un mal nécessaire par Linné, naturaliste « fixiste » qui considère que tout être vivant sur terre est issu de la Création divine. Cette perception évolue avec Charles Darwin pour qui la prédation interspécifique et la cruauté de la concurrence intraspécifique sont des mécanismes purement et simplement « naturels », c'est-à-dire échappant totalement au jugement des hommes. Dès lors, les notions d'interactions néfastes qui se développent dans le cadre du darwinisme social, théorie qui reflète les idées de l'époque victorienne au Royaume-Uni, au moment où s'opère la transition d'une économie agraire à une économie industrielle capitaliste, font émerger les concepts de prédation, de survie du plus apte, de progrès entraîné par la compétition pour justifier un capitalisme sans frein à la fin du XIXe siècle. Les notions d'interactions bénéfiques apparaissent à la fin du XIXe siècle parmi des penseurs de sympathies socialistes ou anarchistes. Le développement de ces deux notions opposées le doit ainsi autant « à des irréductibilités de points de vue scientifiques qu’à des oppositions entre leurs prolongements philosophiques et sociétaux ». Au débat politique sur le modèle économique prédateur et pilleur, succède à la fin du XXe siècle l'éthique de la prédation et du « principe de naturalité » qui s'inscrivent dans le cadre plus général de l'éthique animale (et de son bien-être) et l'éthique environnementale.

La complexité du réseau trophique, notamment au niveau des micro-organismes (certains mixotrophes puisent leur énergie parfois de la lumière par photosynthèse et parfois de la prédation par assimilation d'autres organismes vivants), des comportements omnivores ou du continuum d'interactions entre prédation et parasitisme, remet en question la notion de niveau trophique et le classement producteurs primaires, consommateurs primaires (herbivores) et consommateurs secondaires, tertiaires... (prédateurs), d'où la mise en avant par le chercheur Steve Cousins du concept de continuum trophique plutôt que de niveaux trophiques discrets.

Cela n'empêche pas la prédation de faire l'objet encore de nombreuses recherches sur les pressions de sélection qu'elle exerce et les réponses adaptatives des proies, sur l'évolution des stratégies de prédation et des défenses anti-prédation ou la course aux armements évolutive. Courante dans la nature où les prédateurs jouent un rôle prépondérant dans le maintien des équilibres écologiques, elle est un des facteurs écologiques majeurs dans la dynamique des écosystèmes et peut-être le facteur majeur par lequel la sélection naturelle a déterminé la fréquence des traits d'histoire de vie dans les populations.

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La prédation est une interaction trophique directe, de nature antagoniste, entre deux organismes, par laquelle une espèce dénommée prédateur, consomme entièrement ou partiellement une à plusieurs espèces dénommée proies, généralement en les tuant, pour s'en nourrir ou pour alimenter sa progéniture. La définition lato sensu inclut la zoophagie (depuis les micro-organismes procaryotes jusqu'aux grands mammifères (en) superprédateurs, en passant par les hématophages ou les plantes carnivores), la bactériophagie, la microphagie (depuis les mollusques jusqu'aux baleines à fanons), mais aussi la phytophagie (consommation de plantes par les herbivores, de graines par les granivores...), le parasitoïsme, le parasitisme ou les interactions hôte-pathogène.

Cette interaction fait appel à de nombreux concepts (intention volontaire ou non de consommer, taille du prédateur par rapport à sa proie, taille minimale et nature de la proie, méthode de capture, consommateur final) qui sont l'objet de débats et de définitions, sinon contradictoires ou sources de confusion, du moins polysémiques.

Ainsi, une définition plus restrictive limite la prédation à l'ingestion d'animaux vivants[pas clair] par d'autres animaux (zoophagie et plus spécifiquement carnivorie, les carnivores étant appelés consommateurs secondaires ou prédateurs qui composent le troisième niveau trophique) et exclut les autres modes d'alimentation, la nécrophagie, la saprophagie (avec le cas particulier des charognards exclusifs ou opportunistes — arthropodes aquatiques et terrestres tels que des insectes, des oiseaux marins ou des corbeaux, des ours, des hypercarnivores tels que Crocodiliens, féliformes, Canidés, Mustelidés, Viverridés, serpents, vautours — appelés prédateurs), ainsi que le parasitisme, qui en général ne requiert pas la mort de l'animal consommé.

La perception de la prédation évolue au cours du temps : alors que les prédateurs traditionnels (serpent, crapaud) sont relégués en bas de la Scala naturæ au Moyen Âge ou qu'ils sont caractérisés par une ambivalence (chauve-souris, rapaces nocturnes, ours, loups), ils sont encore vus au XVIIIe siècle comme un mal nécessaire par Linné, naturaliste « fixiste » qui considère que tout être vivant sur terre est issu de la Création divine. Cette perception évolue avec Charles Darwin pour qui la prédation interspécifique et la cruauté de la concurrence intraspécifique sont des mécanismes purement et simplement « naturels », c'est-à-dire échappant totalement au jugement des hommes. Dès lors, les notions d'interactions néfastes qui se développent dans le cadre du darwinisme social, théorie qui reflète les idées de l'époque victorienne au Royaume-Uni, au moment où s'opère la transition d'une économie agraire à une économie industrielle capitaliste, font émerger les concepts de prédation, de survie du plus apte, de progrès entraîné par la compétition pour justifier un capitalisme sans frein à la fin du XIXe siècle. Les notions d'interactions bénéfiques apparaissent à la fin du XIXe siècle parmi des penseurs de sympathies socialistes ou anarchistes. Le développement de ces deux notions opposées le doit ainsi autant « à des irréductibilités de points de vue scientifiques qu’à des oppositions entre leurs prolongements philosophiques et sociétaux ». Au débat politique sur le modèle économique prédateur et pilleur, succède à la fin du XXe siècle l'éthique de la prédation et du « principe de naturalité » qui s'inscrivent dans le cadre plus général de l'éthique animale (et de son bien-être) et l'éthique environnementale.

La complexité du réseau trophique, notamment au niveau des micro-organismes (certains mixotrophes puisent leur énergie parfois de la lumière par photosynthèse et parfois de la prédation par assimilation d'autres organismes vivants), des comportements omnivores ou du continuum d'interactions entre prédation et parasitisme, remet en question la notion de niveau trophique et le classement producteurs primaires, consommateurs primaires (herbivores) et consommateurs secondaires, tertiaires... (prédateurs), d'où la mise en avant par le chercheur Steve Cousins du concept de continuum trophique plutôt que de niveaux trophiques discrets.

Cela n'empêche pas la prédation de faire l'objet encore de nombreuses recherches sur les pressions de sélection qu'elle exerce et les réponses adaptatives des proies, sur l'évolution des stratégies de prédation et des défenses anti-prédation ou la course aux armements évolutive. Courante dans la nature où les prédateurs jouent un rôle prépondérant dans le maintien des équilibres écologiques, elle est un des facteurs écologiques majeurs dans la dynamique des écosystèmes et peut-être le facteur majeur par lequel la sélection naturelle a déterminé la fréquence des traits d'histoire de vie dans les populations.

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