Diable de Tasmanie
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Infraclasse
Commande
Famille
Genre
ESPÈCES
Sarcophilus harrisii
Taille de la population
10-25 Thou
Durée de vie
5-8 years
Vitesse de pointe
24
15
km/hmph
km/h mph 
Poids
4-12
8.8-26.4
kglbs
kg lbs 
Longueur
52-80
20.5-31.5
cminch
cm inch 

Sarcophilus harrisii

Le diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii) est une espèce de marsupiaux carnivores ne vivant qu'en Tasmanie, au sud de l'Australie. Disparu du « continent » australien environ 400 ans avant l’arrivée des premiers colons européens en 1788, il a longtemps été considéré comme une menace pour le bétail et a été chassé impitoyablement jusqu’à ce qu’il devienne une espèce protégée à partir de 1941. Depuis les années 1990, un grand nombre de représentants de l’espèce sont victimes d’une tumeur faciale transmissible par morsure, qui réduit fortement sa population.

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Le diable de Tasmanie est caractérisé par sa fourrure noire, l’odeur forte qu’il dégage lorsqu’il est anxieux, son hurlement fort et inquiétant et son tempérament agressif envers ses congénères quand il mange.

C'est le seul survivant du genre Sarcophilus mais il existe encore d’autres marsupiaux carnivores (chats marsupiaux).

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Apparence

Le diable de Tasmanie est devenu le plus grand marsupial carnivore en Australie après la disparition du loup de Tasmanie en 1936. De la taille d’un petit chien, il est de constitution trapue et épaisse, avec une grande tête et une queue boudinée. La graisse corporelle étant emmagasinée dans la queue, cette dernière sera souvent plus étroite chez un sujet malade. Fait inhabituel pour un marsupial, ses pattes antérieures sont légèrement plus longues que les postérieures. Le diable de Tasmanie peut courir à 13 km/h sur de courtes distances. La fourrure est habituellement noire, bien que des taches blanches irrégulières sur la poitrine et l'arrière-train soient communes. Les mâles sont habituellement plus grands que les femelles : une longueur de 652 mm (tête comprise), avec une queue de 258 mm et un poids moyen de 8 kg. Les dimensions respectives de la femelle sont de 570 mm, 244 mm et 6 kg. L’espérance de vie moyenne, de six ans dans la nature, peut être plus longue en captivité. Taille au garrot 300 mm.

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De longues vibrisses se trouvent autour de la gueule et en touffes sur le dessus de la tête. Elles lui permettent de localiser des proies lorsqu’il fourrage dans l’obscurité et de situer les autres diables lors du repas. Agité, le diable peut produire une odeur forte dont l’âcreté rivalise avec la mouffette. L’ouïe est son sens dominant, mais il jouit également d’un excellent odorat. Puisqu’il chasse la nuit, sa vision semble meilleure en noir et blanc. Dans ces conditions, il peut détecter des objets en mouvement, mais il a des difficultés pour voir les objets statiques. Proportionnellement à sa taille, le diable est le mammifère aux mâchoires les plus puissantes, ceci étant dû en partie à la longueur de sa tête. Un diable de Tasmanie a également un jeu de dents qui croissent doucement tout le long de sa vie.

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Vidéo

Distribution

Géographie

Continents
Régions
Domaines biogéographiques

Il vit sur l'île de Tasmanie. Répandu et assez courant à travers cet État australien, on le trouve dans tous les habitats de l’île, notamment aux abords de zones urbaines. Il affectionne particulièrement les côtes boisées et les forêts sclérophylles sèches.

Diable de Tasmanie carte des habitats

Zones climatiques

Diable de Tasmanie carte des habitats

Habitudes et mode de vie

Chasseur nocturne et crépusculaire, il passe les journées dans un buisson touffu ou un trou. Jeune, il peut grimper aux arbres, mais cela devient plus difficile lorsqu’il grandit. Il peut également nager. Il est essentiellement solitaire et ne vit donc pas en meute. Son territoire a une étendue qui varie de huit à vingt kilomètres carrés et peut considérablement en chevaucher d’autres.

Comportement saisonnier

Régime et nutrition

Un diable de Tasmanie peut capturer jusqu’à un petit wallaby. En pratique, il est cependant opportuniste et se contente le plus souvent de charognes. Bien que le wombat soit sa nourriture préférée, il mange une grande variété d'animaux indigènes, sauvages ou domestiques (y compris moutons, oiseaux, poissons, insectes, grenouilles et reptiles). Son régime est largement varié et fonction de la nourriture disponible. Il mange quotidiennement environ 15 % de sa masse corporelle dont 40 % en trente minutes si nécessaire. Le diable élimine toute trace d’une carcasse, dévorant os et fourrure en sus de la viande et des organes internes. Les fermiers lui en sont reconnaissants : la rapidité avec laquelle il fait disparaître les charognes aide à prévenir la propagation d’insectes ou de maladies nuisibles au bétail.

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Se nourrir est un évènement social pour le diable de Tasmanie : un repas peut réunir jusqu’à douze individus autour d’une carcasse. Mais les affrontements sont alors fréquents. On peut entendre les hurlements des animaux qui s’affrontent à des kilomètres à la ronde. La domination s’établit habituellement par le son ou des postures physiques, toutefois des combats peuvent survenir avec des morsures parfois très graves.

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Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Les femelles commencent à procréer avec la maturité sexuelle, typiquement dans leur seconde année. À ce moment-là, elles deviennent fertiles une fois par an, produisant de multiples ovules pendant leur période de chaleur. La saison des amours survient en mars. Les animaux s’accouplent, dans des lieux abrités, aussi bien la nuit que le jour. À cette occasion, les mâles se disputent les femelles, ces dernières optant pour le mâle dominant. Les diables sont polygames : à moins qu’elle ne soit gardée après l’accouplement, une femelle s’accouplera avec d’autres mâles.

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La gestation dure 31 jours, pour une portée de 20 à 30 individus, chacun pesant approximativement entre 0,18 et 0,24 gramme. À la naissance, les jeunes gagnent la poche ventrale depuis le vagin. Là, ils se fixent à un mamelon pour les cent jours à venir. Chez cette espèce, à l’instar du wombat, la poche s’ouvre vers l’arrière, rendant difficiles les interventions de la mère. En dépit de la taille de la portée, la femelle ne dispose que de quatre à six mamelons. Il en résulte dès le début de leur existence, une lutte fratricide dans la poche maternelle, qui aboutit très rapidement à la mort de la plupart des petits. Seuls trois ou quatre parviennent à survivre. Statistiquement, il subsiste davantage de femelles.

La croissance est rapide. À 15 jours, l’oreille externe est visible. Les paupières sont apparentes à 16 jours, les vibrisses à 17 et les lèvres à 20. Le jeune commence à développer de la fourrure à 49 jours et possède un pelage complet à 90 jours. Juste après s’ouvrent les yeux — entre 87 et 93 jours — et la bouche peut relâcher son emprise sur le mamelon à cent jours. C’est 105 jours après la naissance que les jeunes quittent la poche, apparaissant comme de petites copies du parent et pesant environ 200 grammes. Contrairement aux petits kangourous, ils ne regagnent pas la poche : ils restent dans la tanière pour trois mois supplémentaires, s’aventurant pour la première fois à l’extérieur entre octobre et décembre, avant de gagner leur indépendance en janvier. Les diablesses sont fécondables six semaines par an environ.

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Population

Menaces démographiques

La Tasmanie a longtemps été le dernier refuge des grands marsupiaux carnivores. Ils se sont éteints en Australie continentale peu après l’arrivée des premiers chasseurs préhistoriques, en commençant par les plus gros. Seuls les plus petits (ce critère est devenu un facteur d’adaptation pour échapper à l’homme) ont survécu. Les fossiles de l’ouest de l’État de Victoria attestent de l’existence du diable de Tasmanie jusqu’à il y a environ 600 ans (soit 400 ans avant l’immigration européenne). Son extinction est attribuée à la prédation des dingos (introduits par l’homme) et à la chasse par les indigènes. En raison de l’absence de dingos en Tasmanie, deux espèces avaient pu survivre. L’extermination du tigre de Tasmanie (thylacine) par les européens à leur arrivée est connue, le diable de Tasmanie a été lui aussi très menacé.

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Les premiers colons tasmaniens mangeaient du diable, qui aurait le goût de veau. Par crainte pour le bétail, un schéma de primes pour en débarrasser les propriétés rurales a été introduit dès 1830. Les cent années suivantes, les pièges et l’empoisonnement amenèrent l’espèce au bord de l’extinction. Cependant, à la mort du dernier Thylacine en 1936, la menace a été reconnue. Le diable de Tasmanie a été légalement protégé en 1941 et la population s’est doucement rétablie.

Les petites populations fragmentées sont plus sensibles aux maladies, notamment exotiques importées par l’homme ou ses espèces domestiques. Au moins deux déclins majeurs de la population sont survenus, peut-être dus à des épidémies : en 1909 et 1950. La population actuelle est très mal connue. Le gouvernement tasmanien l’estime entre 10 000 et 100 000 individus (avec une fourchette plus étroite comprise entre 20 000 et 70 000),. La Tasmanie et l’Australie en interdisent l’exportation.

Bien qu’il n’y ait que 5,25 habitants par km2 en Tasmanie, environ 100 000 animaux par an y sont écrasés sur les routes. Selon l’australien A. Hobday 1 à 2 % des diables de Tasmanie meurent ainsi tous les ans, ce qui est une cause importante et supplémentaire d’affaiblissement de leurs populations.

L’introduction récente du renard roux (Vulpes vulpes) pour tenter d’éradiquer le lapin également introduit a été suivie d’une invasion des renards, probablement facilitée par le recul du diable de Tasmanie.

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Effectif de la population

En 2020, pour la première fois, des diables de Tasmanie ont été réintroduits sur le continent australien. Une vingtaine d'entre eux ont été transférés dans un sanctuaire situé au sein du parc national de Barrington Tops, à moins de 300 km au nord de Sydney, à l'est du pays. L'initiative a été menée par l'organisation australienne Aussie Ark (en), en collaboration avec les ONG Global Wildlife Conservation et WildArk. L'objectif est, à terme, de réintroduire l'espèce dans un environnement dont elle a disparu depuis très longtemps : selon les recherches les plus récentes, les dernières populations australiennes pourraient avoir succombé il y a environ 3 000 ans.

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Références

1. Diable de Tasmanie article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Diable_de_Tasmanie
2. Diable de Tasmanie sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - http://www.iucnredlist.org/details/40540/0

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