Mérion leucoptère
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Malurus leucopterus

Malurus leucopterus

Le Mérion leucoptère (Malurus leucopterus) est une espèce de passereaux de la famille des Maluridae. Il est endémique des régions sèches du centre de l'Australie qui s'étendent de l'Ouest du Queensland à travers l'Australie-Méridionale jusqu'en Australie-Occidentale. Comme d'autres mérions, il affiche un dimorphisme sexuel marqué, avec un ou plusieurs mâles d'un même groupe social adoptant un plumage aux couleurs vives durant la saison de reproduction. La femelle, plus petite que le mâle, est beige clair avec les plumes de la queue bleu-clair. Le mâle en plumage nuptial a le corps bleu clair, le bec noir et les ailes blanches. Toutefois, les jeunes mâles sexuellement matures sont presque indiscernables des femelles et représentent une grande proportion des mâles reproducteurs chaque année. De ce fait, un groupe typique de Mérions leucoptères est formé, au printemps et les mois d'été, de petits oiseaux bruns accompagnés par un ou plusieurs mâles âgés bleus. On en connaît trois sous-espèces dont une vit sur l'île Dirk Hartog et une autre sur l'île de Barrow, au large des côtes de l'Australie-Occidentale. Les mâles de ces sous-espèces insulaires ont un plumage noir plutôt que bleu en saison de reproduction.

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Le Mérion leucoptère se nourrit principalement d'insectes, complétant son alimentation par de petits fruits et des bourgeons. On le trouve dans les landes et les maquis où les petits arbustes lui offrent un abri. Comme d'autres mérions, c'est une espèce à reproduction communautaire, où de petits groupes d'oiseaux maintiennent et défendent leur territoire tout au long de l'année. Les groupes sont composés d'un couple socialement monogame et de plusieurs assistants qui aident à l'élevage des jeunes. Ces aides sont des descendants du couple ayant atteint leur maturité sexuelle, mais qui restent avec le groupe familial pendant une ou plusieurs années après leur envol. Bien que cela ne soit pas encore confirmé génétiquement, le Mérion leucoptère peut être polygame et aider à élever les jeunes d'autres couples. Au cours de sa parade nuptiale, le mâle arrache des pétales de fleurs et les présente aux femelles.

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Apparence

Le Mérion leucoptère est l'une des deux plus petites espèces du genre Malurus, mesurant en moyenne entre 11 et 13,5 cm de long. Les mâles pèsent généralement entre 7,2 et 10,9 g alors que les femelles pèsent entre 6,8 et 11 g. Les longues plumes de la queue mesurent autour des 6,25 cm.

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Le bec est relativement long, mesurant autour des 8,5 mm chez les mâles et 8,4 mm chez les femelles. Il est pointu et effilé, plus épais à sa base. Comme chez les autres oiseaux qui se nourrissent en sondant ou picorant à la recherche d'insectes, le bec du Mérion leucoptère est plus large que profond, et également plus fin et pointu que celui des autres espèces de mérions.

Les individus pleinement adultes présentent un dimorphisme sexuel, les mâles étant plus grands et colorés différemment des femelles. Les femelles adultes sont beige clair avec une queue d'un bleu très clair et un bec variant du rose pâle au chamois, alors que les mâles, en plumage nuptial, ont le bec noir, le corps bleu ou noir selon les sous-espèces, et les ailes blanches. Ces plumes blanches contrastantes sont particulièrement mises en valeur en vol ou au sol, lors de la parade. Les deux sexes possèdent la queue longue, fine et dressée, caractéristique des mérions. Elle mesure environ 6,25 cm, et ses plumes ont un bord blanc, qui disparaît avec le temps.

Les oisillons et les juvéniles ont un plumage brun, un bec rose-brun et une queue plus courte que celle des adultes. Les jeunes mâles développent leur queue bleue et leur bec plus sombre à la fin de l'été ou à l'automne, après la saison des nids, qui a lieu au printemps ou en été, tandis que les jeunes femelles développent une queue bleu clair. Au printemps suivant, tous les mâles sont fertiles et ont développé leur seminal glomera où ils stockent leurs spermatozoïdes. De leur côté, les femelles fertiles développent leur plaque incubatrice, zone ventrale déplumée qui leur permet de transférer leur chaleur interne aux œufs pendant la couvaison. Les mâles entrant dans leur deuxième ou troisième année peuvent développer un plumage parsemé de bleu et de blanc au cours de la saison de reproduction. Lors de leur quatrième année, les mâles acquièrent leur plumage nuptial complet, avec épaules et ailes blanches, tandis que le reste du corps prend une couleur d'un bleu cobalt éclatant. Tous les mâles sexuellement adultes muent deux fois par an, avant et après la saison de reproduction, un mâle passant rarement directement d'un ancien plumage nuptial à un nouveau. Aussi, pendant les mois d'hiver, les mâles en plumage éclipse sont presque identiques aux femelles, à l'exception de leur bec plus foncé.

Le plumage bleu des mâles en habit nuptial, en particulier dans la région des oreilles, est fortement iridescent en raison de la disposition aplatie et gauchie de la surface des barbules. Le plumage bleu réfléchit aussi fortement la lumière ultraviolette, ce qui permet peut-être à l'oiseau d'être plus visible de ses congénères, dont la perception chromatique s'étend à cette partie du spectre.

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Distribution

Géographie

Domaines biogéographiques

Le Mérion leucoptère est particulièrement bien adapté aux milieux arides et M. l. leuconotus est un oiseau commun dans toutes les zones arides et semi-arides d'Australie entre 19° et 32° de latitude sud. On le trouve sur une grande partie du continent australien allant depuis la côte occidentale de l'Australie-Occidentale entre Port Hedland et Perth jusque, au nord-est, à Mount Isa, à l'est, au versant occidental de la cordillère australienne dans le centre du Queensland, l'ouest de la Nouvelle-Galles du Sud et le nord-ouest du Victoria et, au sud, la péninsule d'Eyre et la Nullarbor. Les deux autres sous-espèces se trouvent sur les îles Dirk Hartog et de Barrow.

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Les Mérions leucoptères vivent souvent dans les landes sans arbre ou les bosquets dominés par les plantes des genres Atriplex, Maireana, Triodia ou Zygochloa, ainsi que les abords de cours d'eau plantés de Muehlenbeckia,. De même, M. l. leucopterus et M. l. edouardi vivent dans des habitats similaires sur leurs îles respectives.

Il cohabite avec d'autres espèces de mérions, dont la sous-espèce la plus répandue du Mérion de Lambert, Malurus lamberti assimilis. Dans le nord du continent, il est remplacé par le Mérion à dos rouge (Malurus melanocephalus).

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Habitudes et mode de vie

Les Mérions leucoptères vivent dans un système social parmi les plus complexes de leur genre. La plupart des groupes sont composés de deux à quatre oiseaux, généralement un jeune mâle mature et une femelle reproductrice, quelquefois accompagnés d'aides. Ces aides sont généralement les jeunes d'une précédente couvée, un mâle n'ayant pas recouvert son plumage nuptial ou une femelle. Plusieurs sous-groupes vivent sur un même territoire et forment un clan, dominé par un mâle, qui arbore le plumage nuptial bleu ou noir. Alors que ce mâle joue le rôle de dominant vis-à-vis des autres mâles, bruns ou partiellement bleus, du groupe, il ne niche qu'avec une seule femelle et participe à l'élevage de ses seuls petits. On ne sait pas avec certitude s'il s'accouple avec d'autres femelles et s'il est le père d'autres oisillons au sein de son territoire. Les oiseaux d'un même groupe se perchent côte à côte dans la végétation dense, et se lissent mutuellement les plumes.

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Chaque clan a, pour se nourrir, une superficie précise de terre que tous les membres du clan contribuent à défendre. La taille de ces territoires (normalement 4 à 6 ha) dépend fréquemment de l'abondance des pluies et des ressources de la région, les plus petits territoires se trouvant là où les insectes et les ressources sont abondants. Les mois d'hiver, les territoires augmentent en taille lorsque ces oiseaux passent une grande partie de leur temps à s'alimenter avec tout le clan. C'est par ailleurs l'espèce de mérions dont les groupes occupent les plus vastes territoires.

On a observé chez cette espèce, dans diverses situations, des démonstrations de wing-fluttering. L'oiseau baisse la tête et la queue, tient le bec ouvert en silence et, après avoir légèrement écarté les ailes, fait de petits battements rapides. Ces démonstrations sont retrouvées chez les femelles répondant et probablement acceptant les avances du mâle, chez les jeunes quémandant de la nourriture, chez les aides vis-à-vis d'oiseaux plus âgés et chez les jeunes mâles devant les mâles plus matures.

Ce mérion se déplace le plus souvent par de légers sautillements, les deux pattes quittant le sol et se reposant en même temps. Mais ils sont capables également de courir, la tête, le cou et la queue baissés, les plumes ébouriffées, simulant la course d'un rongeur (« rodent-run »), stratagème adopté par plusieurs espèces d'oiseaux dans le but d'égarer leurs prédateurs. Il s'équilibre grâce à sa longue queue, qu'il tient relevée, droite, et rarement à plat. Les ailes courtes et arrondies sont adaptées aux décollages brusques et sont utiles pour de courts vols, mais pas pour des déplacements prolongés.

En 1980, l'ornithologue australienne Sonia Tidemann a identifié cinq sortes d'appels sonores différents chez M. l. leuconotus, et les mêmes ont été retrouvés par Pruett et Jones, chez M. l. edouardi, :

  • reel : le principal appel utilisé par les deux sexes afin d'établir leur territoire et d'unifier le groupe. C'est une longue suite de notes « montantes et descendantes » précédées par 3 à 5 appels brefs. Bien que d'apparence faible, cet appel porte loin au-dessus du maquis bas ;
  • harsh (strident, criard) : souvent utilisé pour établir le contact (en particulier entre les mères et leurs jeunes) et lancer un signal d'alarme, il se caractérise par une série d'appels « forts et brutaux », appels qui varient en fréquence et en intensité ;
  • contact : utilisé entre adultes dans la brousse, ces appels sont des high pips avec par intermittence des reels ;
  • high pips : cri d'appel aigu et court, poussé par les oisillons et les femelles autour du nid. Lorsqu'il est utilisé par une femelle adulte, il est entremêlé d'appels harsh ;
  • juvénile : sorte de « gargouillement » émis par les oisillons quand ils sont nourris. Les aides et les parents peuvent faire le même bruit.

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Mode de vie
Comportement saisonnier
Appel d'oiseau

Régime et nutrition

Le Mérion leucoptère est principalement insectivore, son régime alimentaire comprend des coléoptères, des hémiptères, des mantes, des araignées, des chenilles, et divers petits insectes. Les plus grands insectes sont généralement destinés à l'alimentation des oisillons, que ce soit par la femelle reproductrice ou par ses aides, dont le mâle reproducteur. Adultes et jeunes prospectent en sautillant autour des buissons et peuvent compléter leur alimentation avec des graines et des fruits des plantes des genres Rhagodia, Chenopodium, Tecticornia et Sarcocornia.

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Au printemps et en été, les oiseaux sont actifs de jour, prospectant de temps à autre, en chantant. Les insectes sont nombreux et faciles à attraper, ce qui permet aux oiseaux de se reposer entre leurs quêtes. Souvent les oiseaux du groupe s'abritent et se reposent ensemble pendant la chaleur du jour. En hiver, la nourriture est plus difficile à trouver, aussi les mérions sont obligés de la chercher continuellement dans la journée.

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Habitudes d’accouplement

Les Mérions leucoptères ont l'un des plus hauts pourcentages d'accouplements hors couple de tous les mérions et de nombreuses couvées sont élevées par des mâles qui n'en sont pas les pères naturels. Toutefois, les méthodes utilisées par les Mérions leucoptères mâles pour faire la cour à une femelle restent peu claires pour l'instant. On a vu des mâles de la sous-espèce continentale (M. l. leuconotus) en tenue nuptiale hors de leur territoire et, dans certains cas, transportant des pétales roses ou violets, qui, chez les autres espèces de mérions, ont pour but d'aider le mâle à séduire les femelles du voisinage. Par contraste, les mâles des îles de Barrow et Dirk Hartog portent souvent des pétales bleus. Cette utilisation de pétales hors du territoire du clan semble être l'indication de relations extra-conjugales, mais de nouvelles analyses génétiques sont nécessaires pour le confirmer.

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Le mâle parade également en s'inclinant profondément face à la femelle, touchant le sol de son bec et aplatissant son plumage dans un plan presque horizontal, tenant cette pose jusqu'à 20 secondes. Les parties blanches de son plumage forment alors une bande blanche très visible sur son plumage plus foncé.

Les femelles reproductrices commencent à construire leur nid au printemps (en septembre en Australie) ; elles font un nid de forme ovoïde avec des toiles d'araignées, des herbes très fines, du duvet de chardon et d'autres composées, atteignant en général 6 cm de diamètre sur 14 cm de hauteur avec des parois de 3 à 9 mm d'épaisseur. Les nids ont une petite entrée latérale et sont normalement placés dans d'épais buissons près du sol. La couvée, constituée de 3 à 4 œufs, est pondue entre septembre et janvier. Le Mérion leucoptère se reproduit généralement au printemps dans le Sud-Ouest de l'Australie occidentale, mais est plus opportuniste dans les régions arides de l'Australie centrale et nordique, ou des couvées sont enregistrées presque en n'importe quel mois de l'année après une période de précipitations.

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Population

Menaces démographiques

Si la sous-espèce M. l. leuconotus est considérée comme peu menacée (« Préoccupation mineure ») par l'UICN en raison de sa vaste distribution, les deux sous-espèces insulaires sont considérées comme « Espèces vulnérables » par le gouvernement australien en raison de la fragilité de leurs sites de nidification, aisément perturbés par l'activité humaine.

Références

1. Mérion leucoptère article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rion_leucopt%C3%A8re
2. Mérion leucoptère sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/22703732/93934383
3. Xeno-canto le chant des oiseaux - https://xeno-canto.org/643290

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