Tamarin à selle
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ESPÈCES
Leontocebus fuscicollis

Saguinus fuscicollis • Tamarin à tête brune

Le Tamarin à selle (Leontocebus fuscicollis) est une espèce de primate de la famille des Callitrichidae. C'est le plus petit des tamarins. Il doit son nom à son pelage, dont le dessus est nettement divisé en trois zones de couleur.

Origine du nom de l'animal

Tamarin à manteau brun. Saddle-back tamarin, brown-mantled tamarin. Bebeleche ou jíti (en référence à son cri) en Colombie. Pichico común, chichico (Pérou). Potsitari tsigeri (ethnie matsigenka du parc national de Manú). Leoncito (Équateur). Sagüi de cara suja (Brésil).

Apparence

C'est le plus petit des tamarins. Dessus nettement divisé en trois zones de couleur. Épaules et pattes avant noires à brun acajou, dos central strié d’orange ou de jaunâtre, bas du dos et pattes arrière variant du brun sombre au rouge profond. Dessous rougeâtre sombre. Tête noire, museau blanc bien visible et grandes oreilles nues. Les diverses sous-espèces se distinguent par leurs trois zones de couleur (manteau, selle et croupe) plus ou moins pâles.

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  • Tamarin à selle de Lesson (S. f. fuscus) : Manteau et membres agouti chamois et noir. Premier tiers à deux tiers intérieurs de la queue brun. Couronne et pourtour de la face noirs.
  • Tamarin à manteau rouge (S. f. lagonotus) : Manteau et membres roux. Base de la queue rougeâtre. Couronne et pourtour de la face noirs.
  • Tamarin à selle de Geoffroy (S. f. nigrifrons) : Manteau et bras agouti brun roux. Jambes brun rougeâtre. Base de la queue brun rougeâtre. Couronne tachetée de brun roux et pourtour de la face noir.
  • Tamarin à selle des Andes (S. f. leucogenys) : Manteau et bras agouti brun ou noir avec de longs poils. Jambes rougeâtres. Base de la queue rougeâtre. Couronne et pourtour de la face noirs. Peut-être une espèce à part entière.
  • Tamarin à selle d’Illiger (S. f. illigeri) : Manteau et bras agouti bordeaux rougeâtre. Jambes rougeâtres. Base de la queue rougeâtre. Couronne et pourtour de la face noirs.
  • Tamarin à selle de Spix (S. f. fuscicollis) : Manteau et bras agouti brun. Jambes brun rougeâtre. Base de la queue brun rougeâtre. Couronne et pourtour de la face tachetés de jaunâtre.
  • Tamarin à selle d’Ávila-Pires (S. f. avilapiresi) : Sous-espèce sombre. Manteau, bras et jambes noir et chamois. Base de la queue agouti chamois. Couronne tachetée de chamois et front noir. Pas de sourcils blancs.
  • Tamarin à selle de Cruz Lima (S. f. cruzlimai) : Manteau blun clair. Selle agouti mais mouchetage relativement peu prononcé. Membres orangé rougeâtre. Queue noire. Demi-cercle circumoculaire blanc. Couronne orangé rougeâtre. Sourcils blancs formant une bande suborbitale.
  • Tamarin à selle primitif (S. f. primitivus) : Uniformément agouti. Représenterait le type primitif, d’où son nom. Queue entièrement noire sauf la base sur 2 à 7 cm. Bande frontale grisâtre nettement définie.
  • Tamarin à selle oriental (S. f. orientalis) : Dessus brun agouti sombre. Le mouchetage de la selle est peu prononcé. Croupe d’un brun plus léger et contrastant avec le dos. Queue noire. Museau blanc. Pas de sourcils blancs.
  • Tamarin à selle de Weddell (S. f. weddelli) : Manteau et bras brun sombre. Jambes rousses. Croupe et ventre roux. Base de la queue rousse. Couronne et pourtour de la face noirs. Sourcils blancs.

Corps 22 cm (de 18 à 27 cm). Queue 36 cm (de 25 à 37 cm). Poids 387 g (M) et 403 g (F). Cerveau : 9,3 g. Rapport longueur bras/jambes (x100) : 75. Caryotype : 2n = 46.

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Distribution

Géographie

Le tamarin à selle occupe grosso modo l’aire géographique du ouistiti pygmée, soit un vaste triangle couché de plus d’un million de km² en haute Amazonie comportant la Colombie, l'est de l’Équateur, le sud et l'est du Pérou, le nord de la Bolivie ainsi que le nord et l'ouest du Brésil. Le plus répandu et le plus commun du genre se trouve principalement au Pérou.

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Forêt secondaire (riche en lianes et plantes grimpantes) mais aussi primaire. Présent dans la terra firme et dans la varzea. Comme tous les tamarins, il évite les forêts de palmiers car ses griffes accrochent mal sur ce type de végétation.

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Tamarin à selle carte des habitats

Biome

Tamarin à selle carte des habitats

Habitudes et mode de vie

Quadrupède. Saut-accrochage vertical. Se déplace en courant sur les plantes grimpantes et en sautant de branche en branche. Au repos, les singes s’assoient les uns à côté des autres, la queue pendante ou enroulée devant.

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Diurne. Arboricole.

Parcourt chaque jour 1 à 1,8 km. Évolue dans la basse strate de la forêt, entre 3 et 20 m, le plus souvent près du sol. Budget d’activités : repos (44 %), alimentation végétale (17 %), recherche d’insectes (16 %), déplacements (21 %) et autres (2 %). Quand la nuit tombe, le groupe s’endort dans un trou d’arbre ou au cœur impénétrable d’une guirlande de lianes.

Un cas d’infanticide a été observé dans lequel un nouveau-né a été tué par sa mère après qu’il a chu de son transporteur à plusieurs reprises, dont la cause pourrait être soit l’abrègement de la vie d’un enfant aux faibles chances de survie soit le stress lié à la présence d’une autre reproductrice au sein du groupe.

6 (de 2 à 12). 5,6 (Ayo, Colombie) pour S. f. fuscus. De 4 à 8 (Yasuní, Équateur) pour S. f. lagonotus. 6,5 (de 5 à 7), dans les Sierras de Contamana, Pérou (d’après Aquino et al.).

La femelle dominante castre chimiquement ses sujettes par son odeur, elle peut s’accoupler avec plusieurs mâles et dispose d’un accès prioritaire aux sources de gomme. Le mâle dominant inhiberait également ses subordonnés. Les dominés affichent en effet des taux de testostérone très bas et les dominées de faibles concentrations d’œstrogènes. Une subordonnée extraite de son groupe se met à ovuler au bout de 9 jours. Remise dans son groupe, son ovulation stoppe immédiatement.

Les mâles tendent à émigrer plus fréquemment que les femelles.

Le tamarin à selle possède 13 types de vocalisations, dont des gazouillis d’oiseau, des trilles doux (cri de contact) et des sifflements puissants (appel longue-distance). Ces sifflements répétés 7 à 10 fois trahissent la présence de ce singe discret et vigilant.

Il peut également communiquer visuellement à travers des déplacements et postures.

Le tamarin à selle délimite son domaine par des sécrétions sternales, périanales et suprapubiennes, essentiellement sur ses zones d’alimentation et de repos. Le marquage n’augmente pas à l’occasion des rencontres avec d’autres groupes, comme c’est le cas chez le pinché à nuque rousse (S. geoffroyi). Grâce à ces dépôts odorants, il est capable de discriminer le sexe, le statut social et même la sous-espèce. Le parfum reste analysable par l’animal durant deux jours. Les composants volatils majeurs des sécrétions sont le squalène, 15 esters de l’acide N-butyrique et plusieurs acides organiques.

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Mode de vie

Régime et nutrition

Frugivore-nectarivore-gommivore. Fruits, fleurs, nectar, exsudats et insectes.

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Il assure la dispersion de nombreuses graines, notamment celles des parkias (comme Parkia vetulina) et des lianes (comme Anomospermum grandifolium et Asplundia peruviana). Avec son complice le tamarin à moustaches (S. mystax), c’est plus de 155 espèces de fruits qui transitent dans leur intestin, c’est dire l’importance de ces primates pour la vitalité de la forêt de haute Amazonie. Durant la saison humide, il ne consomme pratiquement que des fruits, avec un complément de pétioles et de sève. Pendant la saison sèche, retournement de situation, avec une énorme consommation de nectar (75 %) et de gomme (9 %) - riche en calcium, avec seulement 16 % de fruits. Même s’il est plus gommivore que les autres tamarins, il ne peut saigner lui-même le bois et doit profiter du travail du ouistiti pygmée (Cebuella pygmaea), du ouistiti à queue noire (Mico melanurus) ou du ouistiti du Rondônia (Mico sp.) ou bien espérer que la sève s’écoule d’elle-même naturellement. Au sud de la Colombie, il consomme des fruits d’ingá (Inga sp.), des « raisins » d’uvilla (Pourouma cecropiaefolia), des noix de l’anacardier Tapirira guianensis, la pulpe des myrtacées Calyptranthes bipennis. Entre août et novembre, il se concentre sur la sève des ingás, des figuiers, sur le latex blanc des clusias (Clusia columnaris) ou celui du caballeros (Souroubea guianensis). Au Pérou, il passe la saison sèche à consommer la gomme des parkias (Parkia sp.), des bois violets (Peltogyne), des sloaneas (Sloanea sp.), des acacias (Acacia sp.), des combrétums (Combretum sp.) ainsi que le nectar du chupa-chupa (Quararibea cordata).

Il détache l’écorce et brise le bois mort à la recherche de larves, inspecte les fissures des troncs pour y dénicher des insectes. À l’instar des petits singes-lions, il fouille dans les broméliacées épiphytes. Il passe une heure et demie par jour à traquer toutes sortes d’arthropodes, une dizaine de proies étant capturées quotidiennement sur les troncs (cf. encadré Chasseurs d’insectes). Principales proies invertébrés : orthoptères (61 %) et hémiptères (7 %), le reste se décomposant de façon égale en larves de coléoptères, larves de lépidoptères, coléoptères adultes, mille-pattes. Il consomme également des grenouilles arboricoles (3 %) et des lézards (1 %).

Dans la Réserve nationale Pacaya-Samiria (Pérou), il consomme les fruits d’une anone (Annona duckei), de deux espèces d’inga (Inga spp.), d’arapari (Macrolobium sp.), de parkia (Parkia sp.), de gnetum (Gnetum sp.), de satine rouge (Brosimum rubescens), de matapalo (Coussapoa sp.), de deux espèces de figuier (Ficus spp.), du muscadier des marécages (Virola surinamensis) et d’une passiflore (Passiflora sp.).

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Habitudes d’accouplement

Variable. Groupe multimâle-multifemelle, voire groupe unimâle. Polyandrie. Clubs de célibataires mâles et individus solitaires.

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La saison de reproduction s’étale d’avril à octobre et celle des naissances de septembre à mars. Cycle œstral : 15 jours. La femelle met bas pour la première fois vers 18 mois. Intervalle entre les naissances : de 6 mois à 1 an. Après 140 à 150 jours de gestation, la mère donne naissance à des jumeaux dans 74 % des cas, parfois à un seul jeune (22 %) et très rarement à des triplés (3 %), en captivité.

Les deux parents ainsi que les frères âgés s’investissent dans l’élevage des jeunes.

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Population

Menaces démographiques

Cette espèce commune, protégée dans de nombreux sanctuaires du fait de sa large distribution, n’est pas menacée.

Effectif de la population

  • Tamarin à selle de Cruz Lima (S. f. cruzlimai) : Insuffisamment documenté.

Conservation

  • Tamarin à selle de Lesson (S. f. fuscus) : PN de Cahuinarí, PN de La Paya et PN de la Macarena (Colombie).
  • Tamarin à manteau rouge (S. f. lagonotus) : PN de Yasuní et PN de Sangay (Équateur). SB de Jatun Sacha (Pérou) ; commun le long du Río Nanay.
  • Tamarin à selle des Andes (S. f. leucogenys) : PN de Tingo Maria (centre du Pérou).
  • Tamarin à selle d’Illiger (S. f. illigeri) : Réserve nationale Pacaya-Samiria (nord du Pérou).
  • Tamarin à selle de Spix (S. f. fuscicollis) : RE de Jutaí-Solimões (Brésil) et étudié à la SB de Quebrado Blanco (nord-est du Pérou).
  • Tamarin à selle d’Ávila-Pires (S. f. avilapiresi) : RB d’Abufarí (Brésil, à l’ouest du Rio Purús), R. d’Uwasu et R. de Piagaçu-Purús (Brésil, bas Rio Purús).
  • Tamarin à selle de Weddell (S. f. weddelli) : Rfa. de Manuripi et RE du Río Tahuamanú (nord de la Bolivie), PN de la Manu et R. nationale du Tambopata (sud-est du Pérou), R. de Catuá-Ipixuna, RB d’Abufarí, SE de la Cuniã, SE de Samuel et PN de la Serra do Divisor (Brésil).

Références

1. Tamarin à selle article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Tamarin_%C3%A0_selle
2. Tamarin à selle sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/160885500/17931686

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