Vison d'Europe
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Commande
Sous-commande
Famille
Sous-famille
Genre
ESPÈCES
Mustela lutreola
Taille de la population
Bnelow 30,000
Durée de vie
6-12 years
Poids
550-800
19.4-28.2
goz
g oz 
Longueur
352-430
13.9-16.9
mminch
mm inch 

Mustela lutreola

Le Vison d'Europe (Mustela lutreola) est une espèce de mammifères carnivores du genre Mustela. Petit mustélidés à la fourrure brun foncé marquée d'une à deux taches blanches sur le museau, le Vison d'Europe est inféodé aux écosystèmes aquatiques. Il vit dans les petites rivières, les marais et les ruisseaux où il se nourrit de petits mammifères, de poissons et d'amphibiens. La saison de reproduction se produit à la fin de l'hiver ; la femelle donne naissance à deux à sept petits dont elle s'occupe seule jusqu'à leur indépendance en automne. L'hybridation naturelle avec le putois (Mustela putorius) est bien documentée.

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Autrefois présent du Golfe de Gascogne jusqu'à Moscou, l'aire de répartition du Vison d'Europe s'est réduite au cours des siècles, avec une accélération au XIXe siècle et XXe siècle. Dans les années 2010, l'espèce n'est plus présente que dans le Nord de l'Espagne, dans le Sud-Ouest de la France, en Roumanie dans le delta du Danube, en Ukraine et en Russie. Avec une diminution de 90 % des populations depuis le début du XXe siècle, le Vison d'Europe est l'espèce de mammifère européen la plus menacée de disparaître. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe l'espèce en « danger critique d'extinction ».

Les causes du déclin sont multiples. Le piégeage pour la fourrure est la principale cause de disparition au XIXe siècle. L'artificialisation des cours d'eau, qui s'est fortement accélérée au XXe siècle, participe fortement à la diminution des populations en détruisant l'habitat favorable au Vison d'Europe. L'introduction du Vison d'Amérique (Neovison vison), échappé de visonnières, a aggravé le déclin des populations.

Petit mustélidé des cours d'eau, le Vison d'Europe ne marque pas la culture européenne. Il est confondu avec le putois depuis au moins le XIXe siècle. Il apparaît sur des timbres et des pièces commémoratives.

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Apparence

La morphologie du Vison d'Europe est typique des mustélidés : corps souple et élancé, cou peu différencié, pattes courtes, tête légèrement aplatie aux oreilles peu saillantes. Il possède 34 dents. Seules les pattes arrière sont semi-palmées, ; la semi-palmure ne se distingue pas sur les empreintes. Le mâle est généralement de plus grand gabarit que la femelle. La longueur de la tête et du corps est de 230 à 430 mm pour le mâle et de 320 à 400 mm pour la femelle. La longueur de la queue est de 90 à 124 mm pour les mâles et de 80 à 120 mm pour les femelles. Le poids est de 700 à 1 200 grammes pour les mâles (plus fréquemment de 800 à 900 grammes) et de 450 à 700 grammes pour les femelles (plus fréquemment de 500 à 600 grammes).

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La couleur du pelage présente une faible variabilité. À l'exception de la tache blanc pur sur le museau, il est uniformément brun sur l'ensemble du corps, avec parfois des reflets roussâtres. Les pattes et la queue du corps peuvent être légèrement plus foncées, presque noires. L'espèce est adaptée à une vie semi-aquatique : le sous-poil est dense et hydrofuge, ce qui permet de l'isoler de l'eau lorsqu'il nage et les pattes arrière sont palmées ; toutefois, la vue est imparfaitement adaptée à la perception sous l'eau et l'odorat reste prédominant afin de permettre la chasse d'animaux terrestres.

La tache blanche sur le museau, qui est visible sur les lèvres inférieure et supérieure, est toujours présente : la forme et l'étendue de cette marque varie sur l'aire de répartition. En France, le blanc dépasse le haut du nez en de rares occasions, tandis qu'en Europe de l'Est, la truffe peut être entièrement entourée de blanc. Sur le menton, le blanc s'étend rarement au-delà de la commissure des lèvres, mais certains individus ont des marques qui peuvent atteindre la gorge ou la poitrine. Le poil de bourre est gris brun. Le pelage est court, même en hiver.

Les jeunes ont une apparence similaire à celle des adultes.

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Vidéo

Distribution

Géographie

Le Vison d'Europe est le seul mustélidé autochtone européen, avec la loutre (Lutra lutra), adapté à la vie semi-aquatique. Bien qu'il passe la plupart de son temps sur la terre ferme, le Vison d'Europe évolue presque exclusivement à proximité de l'eau. On le trouve rarement au-delà de cent mètres d'un cours d'eau,. Le Vison d'Europe est présent du niveau de la mer jusqu'à 1 120 mètres d'altitude. Le Vison d'Europe préfère les petits cours d'eau de moins de cent kilomètres, souvent entre dix et cinquante kilomètres de long, aux courants de préférence rapides, avec des berges assez hautes et un lit majeur étroit et peu humide. L'espèce s’accommode également des rivières larges, des petits ruisseaux et des lacs glaciaires.

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Les statistiques de décès par collision routière et des témoignages montrent que des individus peuvent occuper une zone située à plus d'un kilomètre d'un cours d'eau : il pourrait s'agir d'une population exilée de visons trop jeunes, âgés ou malades poussée loin des cours d'eau principaux par la population dominante. Cette population pourrait être très mobile, à la recherche d'un territoire inoccupé.

L'aire de répartition dans les années 2010 est très fragmentaire. Le Vison d'Europe occupe une petite zone du nord de l'Espagne, quelques départements français en Aquitaine, Poitou-Charentes et Loire-Atlantique, le delta du Danube en Roumanie (et peut-être dans les Carpates roumaines), en Ukraine et en Russie. L'espèce est extirpée des pays suivants : Allemagne, Autriche, Biélorussie, Bulgarie, Croatie, Finlande, Géorgie, Hongrie, Kazakhstan, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Monténégro, Pays-Bas, Pologne, Serbie, Slovaquie, Suisse et République tchèque.

Les populations du Vison d'Europe sont difficiles à estimer. En effet, sa grande aire de répartition amène une tendance à la surestimation. La présence du Vison d'Amérique sur la majorité des territoires occupés par le Vison d'Europe ne facilite pas le décompte des populations. Le déclin est cependant très important, l'UICN considérant que la population a diminué de 90 % par rapport au début du XXe siècle.

La destruction ou le drainage des zones humides s'est considérablement accéléré dans la seconde moitié du XXe siècle. La construction de barrages hydroélectriques et la pollution de l'eau ont également fortement dégradé son habitat. L'assèchement des zones humides est une cause majeure de perte de l'habitat du Vison d'Europe. La dégradation de nombreux milieux naturels s'est traduite par une baisse globale de la capacité d'accueil des espèces semi-aquatiques. De même, la modification des rivières, par la création de canaux ou la dé-végétalisation des berges a contribué à diminuer l'habitat favorable au Vison d'Europe. Par exemple, les possibilités de tanières et d'abris nécessaires à la reproduction sont amoindries.

La modification des berges et rives a également un impact négatif sur le nombre de proies disponibles pour le Vison d'Europe, les insectes, amphibiens, rongeurs et oiseaux aquatiques diminuant en nombre après l'artificialisation des rivières. Cet effet s'additionne à la disparition de certaines proies, comme les écrevisses décimées par une épidémie d'aphanomicose dans les années 1980.

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Vison d'Europe carte des habitats
Vison d'Europe carte des habitats
Vison d'Europe
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Habitudes et mode de vie

Le Vison d'Europe est un prédateur peu farouche, qui utilise les mêmes chemins pour se déplacer et n'est pas très effrayé par l'être humain. C'est un mustélidé essentiellement actif la nuit et au crépuscule,, bien que l'observation d'individus en pleine journée soit fréquente. L'activité est jugée élevée, avec des déplacements actifs le jour comme la nuit, bien que l'activité soit plus intense la nuit. Le Vison d'Europe est toujours en mouvement : il trotte, court fréquemment et peut nager et plonger dans les eaux de faible profondeur lors de la chasse.

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Sédentaire, le Vison d'Europe exploite seul un territoire. La femelle avec ses petits est le seul comportement social de l'espèce. Le territoire est marqué par les fèces et les urines ; le marquage est plus visible autour des zones de refuges diurnes, où les crottes sont regroupées. En été, il évolue sur une aire de 15 à 20 hectares. Celle-ci peut s'agrandir de façon importante en automne et en hiver à la recherche d'eau non gelée. La tanière peut être creusée par le Vison d'Europe, volée à un Grand campagnol (Arvicola amphibius), ou être naturellement créée par un entrelacs de racines ou une crevasse dans le sol.

Selon une étude réalisée en Espagne, le Vison d'Europe occupe un territoire concentré sur les abords de cours d'eau. Les mâles ont un territoire s'étendant sur 6,1 à 8 kilomètres de cours d'eau, sans recouvrement des territoires. La femelle étudiée a un territoire plus petit qui s'étend sur une longueur de 4,5 kilomètres. Une seconde étude espagnole confirme le faible recouvrement des domaines vitaux.

Le Vison d'Europe est plutôt silencieux et il est rare de l'entendre dans la nature. Ces cris d'alarme sont des sons aigus et brefs, émis en série, qui ressemblent à ceux du putois et transcrit comme « yek yek yek ». Les cris sont émis lorsque le Vison d'Europe est piégé et contraint de se défendre face à un prédateur.

D'autres sons, comme des gémissements ou de petits cris rauques répétés, sont souvent émis en présence d'un partenaire.

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Comportement saisonnier

Régime et nutrition

Le Vison d'Europe chasse à l'affût et à l'approche. Il peut se cacher dans des anfractuosités ou des herbes sur la berge avant de capturer sa proie. Il capture également ses proies dans l'eau, car c'est un très bon nageur.

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Il se nourrit de grenouilles, de petits mammifères (rats et campagnols amphibies), d'oiseaux, d'œufs et de poissons (cyprinidés surtout). Le Vison d'Europe chasse majoritairement le Grand campagnol. Il complète son régime alimentaire avec des amphibiens, des mollusques, des crabes, des insectes et d'autres petits rongeurs. Le stockage de la nourriture est fréquent.

Selon une étude menée sur la Lovat en Biélorussie dans les années 1990, le Vison d'Europe capture 22 espèces de proies différentes. Les amphibiens — tels que la Grenouille des champs (Rana arvalis), la Grenouille rousse (Rana temporaria), la Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus), la Grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus) ou des Crapauds — et les petits mammifères — comme les souris du genre Murinae, le Grand campagnol (Arvicola amphibius) et les musaraignes de la famille des Soricidae — composent l'essentiel de la biomasse ingérée. Les poissons forment le troisième type de proies : Grands brochets (Esox lucius), Perches communes (Perca fluviatilis), Gardons (Rutilus rutilus), Loches d'étang (Misgurnus fossilis) et Épinoches complètent le régime alimentaire. Les insectes, bien que capturés en grande quantité, ne représente que 1,5 % en masse - les dytiques forment la principale famille d'insectes capturés. La composition du régime alimentaire varie en fonction des saisons, le Vison d'Europe chassant les proies les plus disponibles. En été, les oiseaux et les insectes sont plus fréquemment chassés. En hiver, le Vison d'Europe s'attaque en premier lieu aux amphibiens, et notamment à la Grenouille rousse (Rana temporaria) qui hiverne dans les étangs.

Le Vison peut s'attaquer aux animaux domestiques, et notamment aux poulaillers.

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Régime Carnivore

Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

L'accouplement s'étale de janvier à juin mais a généralement lieu de février à mars. La période de reproduction varie fortement sur l'aire de répartition et il est probable que le Vison d'Europe s'adapte aux conditions climatiques locales et peut-être au photopériode. Lors de la saison de reproduction, les mâles sont plus agressifs pour la défense du territoire.

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Les naissances surviennent d'avril à mai. La gestation dure de 35 à 72 jours, avec une ovo-implantation retardée pour certaines femelles, ce qui explique l'importante variation de la durée de gestation. Toutefois, selon Marie-des-neiges de Bellefroid et René Roscoux, la gestation ne dure en moyenne que 43 jours et les durées plus longues peuvent être dues à une confusion avec le Vison d'Amérique dans la nature car la gestation des spécimens captifs n'est jamais supérieure à 43 jours. La portée varie de deux à sept jeunes, avec une fréquence plus importante pour les portées de quatre à cinq visons. Les petits naissent aveugles : ils ouvrent les yeux à partir de quatre semaines. Ils sont allaités environ dix semaines et se séparent de leur mère à l'automne. La maturité sexuelle est atteinte l'année suivante. Il n'y a qu'une à deux portées par an. La longévité est de sept à dix ans.

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Population

Menaces démographiques

Une modélisation avec un système d'information géographique montre que les menaces majeures de fragmentation de la population du Vison d'Europe en Biscaye sont la dégradation de l'habitat (par l'urbanisation et l'artificialisation des cours d'eau) et l'expansion du Vison d'Amérique.

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Des Visons d'Europe sont encore détruits accidentellement par confusion avec le Putois, le Ragondin ou le Vison d'Amérique. Dans les années 1990, la mort accidentelle dans un piège initialement destiné au Rat musqué (Ondatra zibethicus), au Ragondin (Myocastor coypus) et au Vison d'Amérique était une des principales menaces pour la survie du Vison d'Europe en France.

Les campagnes d'empoisonnement de rongeurs déprédateurs, et notamment le Ragondins, constituent également une menace bien réelle. Le Vison d'Europe peut s'intoxiquer en consommant des rongeurs empoisonnés. Dans les années 1980 et 1990, l'utilisation de pièges à mâchoires pourtant interdite, est signalée comme un risque pour la survie du Vison d'Europe.

De nombreuses infrastructures routières sont également meurtrières. Le Vison d'Europe traverse notamment les routes au niveau des ponts.

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Effectif de la population

Le zoologiste polonais Stanisław Konstanty Pietruski est probablement le premier à détenir un Vison d'Europe en captivité, ce dont il est très fier car « Linné et Buffon n'ont jamais pu en voir un vivant ».

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Des Visons d'Europe ont été détenus à Lisbonne en 1958, à Berlin de 1931 à 1935 et à Francfort de 1953 à 1956.

Les premières tentatives d'élevage par le zoo de Tallinn commence en 1983. Le projet « Lutreola », qui commence un an plus tard, a pour but d'accroître les connaissances sur le Vison d'Europe en Estonie. Entre 1984 et 1988, les enclos des Visons d'Europe sont construits. Une partie des fondateurs de l'élevage est prélevée directement dans la nature estonienne, les autres sujets étant originaires d'individus captifs d'Union soviétique. En 1986, deux premières femelles donnent naissance à quatre petits. En 1987, la population captive du zoo de Talinn atteint douze individus. Trois jeunes naissent cette même année sans atteindre l'âge adulte. En 1988, aucune naissance n'est enregistrée, probablement en raison de la pollution sonore due à des constructions de bâtiments proches des enclos. En 1989, trois femelles donnent naissance à cinq petits dont quatre atteindront l'âge adulte. En 1990, la population captive du zoo de Talinn est de quinze individus, dont huit sont nés en captivité. Dans les années 1990, deux Visons d'Europe étaient détenus par le zoo de Saint-Pétersbourg.

Dans un élevage de Novossibirsk, dix-sept portées sont nées à partir de deux mâles et deux femelles, ce qui a permis la naissance de 32 mâles et 28 femelles. En France, un éleveur privé détenait des Visons d'Europe en Brière.

En 1992, le premier Conservation and breeding Commitee (EMCC), qui a pour but principal de maintenir une population captive viable, est managé par le zoo de Tallinn. Le premier studbook est publié en 1993.

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Références

1. Vison d'Europe article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Vison_d%27Europe
2. Vison d'Europe sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - http://www.iucnredlist.org/details/14018/0

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