Pangasianodon hypophthalmus
Royaume
Phylum
Commande
Famille
ESPÈCES
Pangasianodon hypophthalmus
Poids
44
97
kglbs
kg lbs 
Longueur
130
51
cminch
cm inch 

Pangasianodon hypophthalmus (anciennement Pangasius hypophthalmus ou Pangasius sutchi) est une espèce de poissons de la famille des Pangasiidae. Il est généralement commercialisé sous le nom de panga en Europe, mais ce terme peut aussi désigner d'autres espèces.

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Bien qu'il soit parfois appelé « requin siamois » (et en anglais «iridescent shark», requin iridescent), il n'est pas apparenté aux requins mais aux siluriformes (poissons-chats).

Il vit naturellement en Asie du Sud-Est, dans le bassin du Mékong ainsi que dans le bassin de la rivière Chao Phraya. Il est maintenant largement élevé en piscicultures, y compris dans d'autres bassins fluviaux.

C’est un grand poisson (jusqu'à 1,30 m et 44 kg à l'état libre dans son milieu naturel), migrateur, omnivore capable de trouver sa nourriture dans les eaux turbides des grands fleuves mais aussi dans les zones inondées. Il s’y nourrit de poissons, de crustacés et de débris végétaux. En pisciculture, il est commercialisé lorsque son poids atteint 900 g à 1,5 kg correspondant à une taille de 35 à 55 cm environ. Une grande partie de son poids est comprise dans sa carapace céphalique propre aux poissons de l'ordre des Siluriformes.

Parfois vendu comme poisson d’aquarium, il fait maintenant l’objet d’une importante aquaculture commerciale en Asie du Sud-Est.

Il est notamment devenu l'une des plus importantes espèces aquicoles en Thaïlande.

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Origine du nom de l'animal

Il est pêché et vendu sous de nombreux noms :

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  • « Iridescent shark-catfish » pour les anglo-saxons
  • Striped catfish » remplace l'ancien nom « Sutchi catfish » pour la FAO
  • Il est maintenant légalement obligatoirement nommé « Swai » aux États-Unis pour ne plus être confondu avec des poissons-chats locaux.
  • « Haimonni » en Finlande
  • « Haiwels » en Allemagne
  • « Hajmal » en Suède
  • « Sutchi-hajmalle » pour les danois
  • « Cá Tra » ou « Cá Tra yêu » au Vietnam
  • « Pa sooai », « Pa sooai khaeo » ou « Pa souay kheo » au Laos
  • « Pla sawai » en Thaïlande,,
  • « Trey pra » (ត្រីប្រា) au Cambodge
  • Patin siam ou lele bangkok en Indonésie,
  • « Thailand catfish » à Taïwan

On l'appelle aussi souvent « panga », ce qui ne permet pas de le distinguer d'autres espèces également nommées Panga,.

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Apparence

  • Corps d'aspect brillant et irisé chez les subadultes, gris, plus foncé sur le dessus chez l'adulte.
  • Il peut atteindre 130 cm dans la nature ; pour un poids maximum publié de 44,0 kg en liberté ;
  • Nageoires gris foncé ou noires ; nageoire dorsale à 6 rayons ;
  • Ligne noire au milieu de la nageoire anale ;
  • Bande sombre sur chaque lobe de la nageoire caudale (nageoire rosée chez l'adulte) ;
  • Branchies normalement développées, avec branchies de petite taille intercalées entre des branchies plus grandes ;
  • Les jeunes sont caractérisés par une bande noire le long de la ligne latérale et une seconde bande noire sous la ligne latérale, les adultes étant uniformément gris.

Distribution

Géographie

C’est un poisson migrateur, mais réputé benthopélagique et potamodrome, c’est-à-dire vivant dans de grandes étendues d’eaux profondes des eaux douces et chaudes des zones tropicales (température de 22 à 26 °C, voire jusqu'à 35 °C). Il vit dans une eau dont le pH varie de 6.5 (en saison des pluies) à 7.5 pour une dureté variant de 2 à 29 dH. Ses habitats varient tout au long de l'année. En pleine saison des pluies, il peut être trouvé loin des fleuves dans les zones inondées qu'il quittera pour redescendre vers l'estuaire à la fin de cette saison. Il peut vivre sans impact négatif sur sa croissance jusqu'à une salinité de 13 ppt.

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Il possède des branchies bien développées et une vessie natatoire modifiée qui lui permet de capter l'oxygène en surface. En cas d'hypoxie, le poisson complète donc sa respiration aquatique par une respiration aérienne adaptée, lui permettant de survivre en eau faiblement oxygénée.

Il semble endémique du bassin du Mékong et de la rivière Chao Phraya, mais il pourrait peut-être vivre dans d’autres bassins de la région (Vietnam, Cambodge, Thaïlande et Laos…). Il a été introduit en divers endroits pour l’aquaculture dont au moins au Bangladesh, peut-être en Chine, aux Philippines, à Singapour, à Taïwan, avec des impacts écologiques négatifs possibles ou probables à Taïwan et Singapour.

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Zones climatiques

Habitudes et mode de vie

Ce poisson a un cycle de vie encore mal connu dans la nature. C'est une espèce commune dans le Bas-Mékong, où les juvéniles sont piégés pour être élevés dans des cages flottantes. Au milieu du Mékong, il est présent sous la forme de grands individus dont la robe a perdu la couleur sombre qui caractérise les juvéniles et subadultes pour devenir grise.

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Comme pour d'autres espèces de l’immense bassin du Mékong, les dates de migration et moindrement de reproduction semblent varier selon les groupes vivant dans diverses zones géographiques (métapopulation avec groupes génétiquement différentiés ?).

Il se reproduit en mai, juin, juillet en Thaïlande et au Laos, et en juin et juillet au Cambodge.

La majeure partie de la population remonte le Mékong en venant d'une zone de croissance encore inconnue vers des zones de frai également inconnues (de mai à juillet) avant de revenir dans les principaux cours d’eau en automne (septembre – décembre).Au Cambodge, au sud de Don Khone et des chutes de Khone (Khone Falls) il remonte vers les sources d'octobre à février, avec un pic de migration en novembre–décembre. Cette migration est déclenchée par la montée des eaux et semble être une migration de dispersion latérale dans les zones inondées par le Mékong à la fin de la saison des inondations.

La migration vers l’aval a lieu de mai à août de Stoeng Treng à Kandal au Cambodge et plus tard dans le delta du Mékong au Viêt Nam. La présence d'œufs de mars à août vers l’aval montre que cette migration est à la fois nécessaire à la reproduction (frai) et à l’alimentation des adultes.

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Mode de vie
Comportement saisonnier

Régime et nutrition

Pangasius hypophthalmus est un poisson omnivore qui broute des algues et des plantes mais aussi mange du zooplancton, des insectes, et même des crustacés et des poissons.

Habitudes d’accouplement

Elle semble mal connue dans la nature et non maîtrisée par l’homme avant 1950. Son taux de reproduction serait assez moyen dans la nature et faible à nul en captivité, avec une population doublant en 4.5 à 14 ans.

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Pangasianodon hypophthalmus a été artificiellement reproduit en Thaïlande, dès 1959 selon Lionel Dabbadie, mais le Viêt Nam, longtemps isolé, élevait de jeunes individus capturés. La pisciculture industrielle a vite été limitée par la difficulté de se fournir en alevins et juvéniles (« fingerlings ») uniquement disponibles au Cambodge et au Viêt Nam dans la nature. De plus, le prix des alevins ou juvéniles ne cessait de monter de sorte qu’en 1995, il constituait jusqu'à 52 % du coût total de production de Pangasius bocourti (en cages flottantes).

Une reproduction de Pangasianodon hypophthalmus a été possible au Viêt Nam en 1981, mais non fiablement renouvelable, alors que la Malaisie y arrivait en utilisant les méthodes thaïlandaises. Avant d'en réussir la reproduction, les pisciculteurs vietnamiens songeaient à introduire le Channel catfish américain (Ictalurus punctatus), avec le risque qu'il devienne invasif, élimine d'autres espèces, ou apporte des pathogènes pour les espèces locales. La région insulaire de Hông Ngu, île située au Viêt Nam près de la frontière cambodgienne dans le delta du Mékong, était spécialisée dans l'élevage en nurserie du panga « Ca tra » à partir d'alevins piégés dans le Mékong et élevés en étangs. Elle continue l'élevage de juvéniles, mais issus de fécondation artificielle.

Ce poisson aurait en fait été artificiellement reproduit pour la première fois par Boonbrahm en 1959 en utilisant une technique testée sur un autre panga (Pangasius bocourti) chez lequel une exposition à de l’urine de femme enceinte déclenchait la reproduction, grâce à une hormone,, : l’hCG, qui est commune à de nombreuses espèces. Cette hormone est en Europe fréquemment utilisée par les éleveurs d’ovins, bovins, chevaux pour synchroniser la reproduction au rythme souhaité par l'éleveur, hors saison sexuelle, et ainsi contrôler la fertilité des animaux élevés. Cette hormone traite aussi certains problèmes d’ovulation chez la femme, ainsi que certaines stérilités masculines. Pour provoquer l'ovulation de la femelle de cette espèce, le traitement doit être fractionné avec une phase préliminaire relativement longue. Les ovules qui vieillissent vite doivent être récoltés et fécondés rapidement. Les manipulations se font sur des poissons anesthésiés (phénoxy-2-éthanol).

Ensuite, mais toujours en laboratoire, d'autres équipes l'ont reproduit : Potaros et Sitasit en 1976, puis les équipes d'Hardjamulia en 1981, de Thalathiah en 1988, d'Huy en 1990, de Kiem en 1992, Xuan en 1994, etc. C'est Philippe Cacot et son équipe qui ont appliqué ces techniques à une aquaculture à vocation productive, à partir de l’hormone hCG purifiée à partir d’urine. Au Viêt Nam, les deux espèces ont été reproduites en captivité en 1995 à Can Tho et Chau Doc, dans le cadre d'une coopération scientifique impliquant le CIRAD, l’IRD et trois partenaires vietnamiens : deux universités et une entreprise semi-publique vietnamienne d'aquaculture (Agifish). Près de 300 écloseries ont été rapidement créées au Viêt Nam pour approvisionner les élevages en cages et/ou en étangs, tant pour fournir le marché local que pour l'export,, Au total, 1 500 millions de larves auraient été produites, rien qu'en 2005. Le cout des larves a chuté de 80 à 2-5 dongs pièce, et le coût des fingerlings ne compte plus que pour 15 % environ du coût total de production. Des essais de reproduction ont aussi été faits à la fin des années 1990 sur des hybrides entre ces deux espèces,.

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Population

Relationship with Humans

Depuis le milieu des années 2000, le filet de Pangasianodonus hypophthalmus (80 cm en moyenne) rencontre un vif succès sur les étals des poissonniers et dans les hypermarchés, notamment du fait de son prix compétitif, mais aussi grâce à ses filets blancs sans arêtes et au goût peu prononcé de sa chair, ce qui en fait un poisson bien adapté aux goûts de la clientèle occidentale. Avec la perche du Nil, ce poisson est parmi ceux dont le prix d'achat est le plus abordable pour le consommateur.

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Les Vietnamiens ont littéralement « lancé » cette nouvelle variété de poisson sur le marché mondial dans les années 1996-1997. Supportant une densité d'élevage record grâce au développement d'une respiration aérienne, et grandissant très vite, toute une industrie est née dans les dix dernières années grâce à ce poisson.

S'il n’est pas élevé pour être commercialisé, le panga peut vivre jusqu'à vingt ans. Dans la nature, le poisson se reproduit une à deux fois par an et produit 2 000 œufs par ponte, alors qu’avec une ovulation artificielle, il peut atteindre 500 000 Alevins par ponte. L'ovulation artificielle se fait entre autres par l'utilisation d'hormones hCG. Le lieu d’élevage est composé de plusieurs bassins d’une taille de 500 m2, et de 2,5 à 3 m de profondeur. Pour l’approvisionnement de l’étang, un barrage est installé pour gérer le débit d’eau. Comme l'homme ou le cochon, le panga est omnivore. Il est nourri avec des aliments à base de farines de poissons (issus de coproduit ou de poissons minotier), de petites crevettes, de farines de soja, de blé, ou de haricots.Le panga est élevé à 90 % en étang, pendant une durée de 5 à 8 mois, dans une eau à une température de 28−32 °C.

À la fin de cette étape, le panga atteint un poids compris entre 900 grammes et 1,5 kg. Le poisson est ensuite transporté chez un industriel non loin de la zone de pêche pour y être découpé et congelé (transformation). Cette congélation est nécessaire, au vu de la durée du transport vers les pays occidentaux, et permet que le produit ne subisse pas d'altération. Il est ensuite emballé puis stocké, et enfin acheminé par bateau ou par avion jusqu’aux lieux de commercialisation.

Certains documents officiels sont nécessaires pour le transport du panga :

  • la liste de colisage,
  • le certificat de santé (publié par le ministère de la pêche au Vietnam NAFIQUAVED),
  • le certificat d’origine (publié par la Chambre de commerce et d'industrie du Vietnam VCCI).

Arrivé à destination, le produit est décongelé pour ensuite être vendu aux grossistes, aux centrales d’achats, etc.

Du premier jour de pêche du poisson jusqu'à son arrivée chez le client, il y a un délai de 15 jours, qui correspond à :

  • Le premier jour, le poisson est pêché ;
  • Le deuxième jour le poisson est transformé dans l’usine ;
  • Il faut ensuite 3 jours pour produire les spécifications relatives au produit, puis 7 jours pour le certificat de santé et encore 3 jours pour l’exportation des documents.

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Références

1. Pangasianodon hypophthalmus article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Pangasianodon_hypophthalmus
2. Pangasianodon hypophthalmus sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/180689/7649971

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