Nomadacris septemfasciata
Nomadacris septemfasciata, le criquet nomade ou criquet rouge, est une espèce de criquets de la famille des Acrididae, la seule du genre Nomadacris.
L’aire de distribution de Nomadacris septemfasciata est essentiellement sud-africaine (Anonyme (FAO) 1967, Anonyme (COPR) 1982). Elle comprend les régions équatoriales et tropicales situées du Cap de Bonne Espérance jusqu’aux Congo et à la Tanzanie. Lors de la dernière grande invasion dans les années 1940, des vols remontèrent au-delà de l’équateur jusqu’en Éthiopie, à l’est, et les bords du lac Tchad à l’ouest. Le manuel du COPR (1982) donne une carte récente de son aire de distribution. Outre l’Afrique au sud de l’équateur et les îles de l’océan Indien, des populations isolées sont également connues dans le bassin du lac Tchad, le delta central du fleuve Niger au Mali ainsi que dans les îles du Cap-Vert.
Le criquet nomade a un cycle biologique univoltin (voir figure ci-dessous). Il développe une génération par an avec une diapause imaginale pendant la saison sèche (Frappa 1935). On peut opposer deux périodes fondamentales : la diapause imaginale en saison sèche, et la reproduction en saison des pluies.
La diapause est un arrêt régulier obligatoire du développement d’un insecte (Danks 1987). C’est une stratégie permettant à l’espèce de survivre pendant la période la plus défavorable du cycle (Denlinger 1986). La diapause imaginale maintient les imagos à l’état immature pendant toute la saison sèche, elle se traduit par le blocage du développement ovarien des femelles. L’induction de la diapause est liée à la photopériode (diminution de la durée du jour entre mars et juillet (Norris 1965). La diapause est levée par une combinaison d’autres facteurs : passage par des températures fraîches en août, remontée des températures en septembre, arrivée des premières pluies entre octobre et novembre (Robertson 1958).
La reproduction a lieu en saison des pluies. Cette période physiologique est relativement complexe. Elle regroupe plusieurs étapes successives qui vont de l’imago mature jusqu’au jeune imago de la génération suivante :
L'espèce est considérée comme nuisible du fait des ravages qu'elle peut faire sur les plantes.
Le criquet nomade a un comportement semi-arboricole. Il privilégie les environnements herbacés souvent embroussaillés et denses avec de hautes graminées. En saison sèche, il utilise des perchoirs arbustifs voire arborés.
Le criquet nomade est un acridien méso-hygrophile. Les biotopes des imagos de N. septemfasciata sont généralement des savanes hautes et denses arborées ou buissonneuses (Descamps & Wintrebert 1966, Randrianasolo 1978). La forêt n’est jamais colonisée.
La durée d’incubation des œufs est relativement longue 20 à 35 jours selon les conditions thermo-hydriques. Par ailleurs, la ponte, au début de la saison des pluies, se déroule dans une période météorologique instable. Le risque majeur vient de l’inondation des œufs en cas de pluies précoces et brutales. D’un autre côté une période de sécheresse pourra nuire au développement embryonnaire, jusqu’à tuer l’embryon. Le choix d’un site de ponte est donc crucial du point de vue de la dynamique des populations puisque c’est l’unique période où une population peut multiplier ses effectifs, sans apport de populations allochtones.
Les biotopes de développement des larves et des jeunes ailés sont sensiblement les mêmes que les zones de ponte. Si des zones de pontes sont inondées par la suite, les larves peuvent se développer en haut de la strate herbeuse (Bredo 1938b, Burnett 1951a).
Le criquet nomade est un ravageur polyphage. Têtefort & Wintrebert (1967) et Faure (1935) notent que les plantes suivantes sont consommées par les solitaires : grandes graminées (maïs, canne à sucre, sorgho), palmiers (Hyphaene shatan, Bismarkia nobilis), bambou, bananier, tabac, les citrus, choux, tomates, laurier rose, manguier, sisal, manioc et euphorbes arbustives…