Pays

Vanuatu

772 espèces

Le Vanuatu, en forme longue la république de Vanuatu et république du Vanuatu, est un pays situé en mer de Corail et faisant partie de la Mélanésie.

Climat

L’archipel connaît un climat plutôt tropical et humide caractérisé par deux grandes saisons qui se détachent l’une de l’autre : une saison chaude de neuf mois et une saison froide de trois mois avec des alizés du sud-est.

Le pays rencontre une longue saison de pluie. Les mois les plus humides et les plus chauds vont de décembre à avril, ils constituent également la saison cyclonique. Ensuite, les mois les plus secs vont de juin à novembre, également reconnus pour être la saison la plus fraîche à travers le pays. En moyenne, le pays subit des précipitations de 2 360 mm par an mais cela peut aller jusqu'à 4 000 mm dans les îles du Nord.

Le Vanuatu, reconnu comme un pays équatorial, a des températures qui varient peu tout au long de l’année en moyenne entre 20 et 32 °C. D’après les bureaux météorologiques du pays, le mois le plus chaud reste février et le plus frais est le mois d’août. La température de l’eau varie entre 22 °C durant la saison froide et 28 °C durant la saison chaude. Les températures sont plutôt basses entre avril et septembre avec des températures minimales atteignant les 13 °C. Elles s’élèvent à partir d’octobre pour atteindre environ 26 °C de moyenne.

Environnement

Le Vanuatu étant un archipel, il comporte une biodiversité de végétaux et d'invertébrés importante, mais sans comparaison avec celle des continents ou des grandes îles autrefois reliées aux continents (comme la Papouasie).

Faune, flore et biodiversité

Le pays a fait l'objet d'une expédition scientifique majeure organisée par l'équipe du professeur Philippe Bouchet du Muséum National d'Histoire Naturelle, baptisée Santo 2006 (part du programme « La planète revisitée »), visant en particulier à l'exploration de la canopée sur l'île de Spiritu Santo. Cette expédition a inventorié une vaste partie de la faune et de la flore terrestre et aquatique de l'île, et une nouvelle espèce de gecko (Lepidodactylus buleli) a notamment été décrite à cette occasion. Les autres îles sont bien moins connues, et hébergent sans doute d'autres espèces endémiques en raison de leur éloignement ancien.

Flore

La flore du Vanuatu prolifère dans un climat tropical humide, qui permet notamment la présence de nombreuses épiphytes comme les orchidées.

La mission Santo 2006 a recensé environ 650 espèces végétales (angiospermes, gymnospermes, fougères, mousses...) rien que sur cette île, appartenant à 366 genres différents répartis entre 140 familles. Une vingtaine de ces espèces étaient nouvelles pour la science, et probablement endémiques. Santo étant la plus grande île du pays, la biodiversité florale des autres îles doit être proportionnellement légèrement inférieure.

Cinq grands types d'assemblages ont été mis en évidence : la forêt humide de basse altitude (lowloand rain forest), la forêt des nuages (cloud forest), les broussailles (scrub/grassland/seasonal forest), la végétation pionnière, notamment sur le sols volcaniques (vegetation on new volcanic surfaces), la végétation côtière, dont les mangroves (coastal vegetation and mangroves), et la végétation secondaire et cultivée (secondary and cultivated woody vegetation).

Faune marine

La faune marine a été principalement étudiée par la mission « Santo 2006 » menée par le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, ainsi que par quelques études plus ponctuelles liées au ministère des pêches. On décompte au moins 917 espèces de poissons (vivaneaux, loches, thons, marlins, espadons, barracudas, brèmes, coryphènes, requins, raies…) (dont plus de 30 poissons des profondeurs), ainsi que 295 espèces de coraux, et un grand nombre de coquillages (572 espèces, dont 402 gastéropodes et 167 bivalves), crustacés (plus de 1 000 espèces dont des langoustes, cigales de mer, crevettes, crabes de cocotier et de palétuvier...), vers marins ou encore échinodermes. En dehors des poissons, on retrouve plusieurs espèces de vertébrés marins d'intérêt patrimonial fort : plusieurs espèces de tortues marines (imbriquée, verte, luth, à grosse tête), le dugong et le crocodile des estuaires (à Vanua Lava).

Les cônes (mollusque appelé cone snail en anglais) et les poissons-pierre (Synanceia) sont des exemples d'animaux marins venimeux dangereux pour les humains, mais non agressifs.

La faune aquatique d'eau douce reste peu étudiée : 47 espèces de poissons et 29 de crustacés d'après le rapport de l'expédition Santo 2006.

Faune terrestre

Les seuls mammifères terrestres d'origine sont les 12 espèces de roussettes, ou chauves-souris, dont 4 sont frugivores (Pteropus fundattus, Pteropus tonganus, Pteropus anetianus, Notopteris macdonaldi). La roussette blanche (Pteropus anetianus) est endémique. Cette chauve-souris est très importante pour les forêts tropicales car elle pollinise et dissémine les différentes espèces d’arbres. Elles se nourrissent du nectar, des pollens et des fruits.

Tous les autres mammifères ont été importés par l'Homme : le chien, le cochon, le rat, la souris, la chèvre, des bovins, des chevaux, des chats. On pense que l’espèce du petit rat de Polynésie est endémique, mais les rats communs ont été introduits avec les Européens.

Parmi les reptiles, il existe 19 espèces de lézards, dont 13 de scinques (dont 3 endémiques) et 7 de geckos. Parmi les reptiles endémiques, on trouve le « flowerpot snake », qui n’existe qu’au Vanuatu. Une espèce d'iguane (Brachylophus fasciatus) a été introduite dans les années 1960 depuis les Fidji, ainsi que deux espèces de serpents, le boa du Pacifique et le serpent aveugle, tous inoffensifs.

Les invertébrés sont nettement plus nombreux, avec 2 179 espèces d'insectes répertoriées en 1999, dont 55 de sauterelles, 10 de termites, 366 d'abeilles & guêpes, 304 de scarabées, 364 de papillons. Les espèces de fourmis de quelques îles du Vanuatu étaient cataloguées par E.O. Wilson. 150 espèces d'araignées ont été recensées par la mission Santo 2006, rien que sur cette île.

Oiseaux

L'avifaune (l'ensemble des oiseaux) du Vanuatu se compose selon l'inventaire actuel de 178 espèces, qu'ils soient de mer, de littoral ou de l'intérieur des terres, dont 48 pour la seule Santo. 11 sont endémiques et ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde (Mouette, Carpophage géant (nautou), loriquet, méliphage…). 10 sont introduites (coq sauvage, coq doré, merle des Moluques, moineau, bengali, donacole). On compte quelques rapaces comme le faucon pèlerin (Falco peregrinus), mais il existe aussi d'autres oiseaux dans l'archipel, comme les perruches, le Loriquet à tête bleue (Trichoglossus haematodus) et le Lori des palmiers (Charmosyna palmarum).

Changement climatique

Les îlots et les zones tropicales et subtropicales sont plus sensibles aux variations climatiques, c’est le cas de l’archipel du Vanuatu, particulièrement exposé aux cyclones et à la montée des eaux (de l'ordre de 0,8 cm/an, contre une moyenne globale de 0,3 cm/an).

Les impacts environnementaux observés et attendus du changement climatique sur le Vanuatu sont les suivants : « la hausse du niveau de la mer, l'augmentation probable de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes (cyclones tropicaux, tsunamis, séismes, …), et un accroissement de la variabilité des précipitations, avec une alternance de périodes très sèches et très humides. Le changement climatique est susceptible d’affecter tous les secteurs de l’Archipel, en particulier l'agriculture, l'eau ainsi que les ressources côtières et marines ».

Deux régions du Vanuatu attirent particulièrement l’attention. La première est le site de Lotew (ou “Lataw”), dans l’île Tegua situées dans l’archipel des îles Torrès, au nord du Vanuatu. La seconde zone est la lagune Lungharegi séparant deux îles (Lo et Linua) de l’archipel des îles Torrès. En effet, faisant face à de nombreuses inondations, la communauté de 39 habitants du site de Lotew a été délocalisée en 2004 sur les hauteurs de l’île, ce qui leur a valu l'appellation médiatique de « premiers réfugiés climatiques », même si la montée du niveau des océans n'est que très marginalement responsable de la situation. Bien que ce phénomène persistât depuis 1997 à la suite d'un séisme, les habitants ne voulurent pas de suite déplacer leur village, car ils ne désiraient pas se distancer de leur source d’eau douce, indispensable à la vie quotidienne. Une autre problématique est l’avancée rapide d’une lagune séparant deux îles et détruisant les plantations de cocotiers, ravageant ainsi tous les arbres sur des centaines de mètres et rendant les zones des villages marécageuses. Les effets sont directs sur l’agriculture, qui est le secteur de subsistance pour 80 % de la population rurale de l’archipel du Vanuatu (environ la moitié de la population). Les inondations persistantes nuisent sans cesse aux cultures, affectant ainsi la sécurité alimentaire de ces populations rurales. Les impacts du réchauffement climatique affectent également ces populations sous plusieurs aspects, notamment de sa santé : « La plupart des impacts du changement climatique sur les systèmes physiques écologiques et sociaux affecteront la santé humaine, en raison les modifications des rendements alimentaires, de la qualité de l'eau, des modèles infectieux, de la qualité de l'air, de la cohésion sociale et des revenus domestiques. » En effet, les tsunamis, cyclones et zones marécageuses sont propices à l’augmentation des taux de maladies infectieuses telles que la dengue, la filariose, etc. De plus, dans les pays en développement, le secteur agricole n’a malheureusement pas accès aux nouvelles technologies, qui permettraient notamment une alternative à leur agriculture, ce qui rend les agriculteurs moins aptes à s’adapter aux variations climatiques et accentue cette insécurité.

En 1988, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) créent le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Celui-ci fait son premier rapport en 1990 prévenant notamment des conséquences du réchauffement telles que la montée des niveaux de mers et l’inondation progressive des îlots. Avec son passé, et son statut de NNA, Les îles Vanuatu ont une plus grande flexibilité au niveau des affaires internationales, ce qui leur permet de placer des thèmes tels que le réchauffement climatique au cœur des débats politiques. Néanmoins, pour les pays développés qui favorisent l’économie à l’environnement, le réchauffement climatique ne constitue pas une situation de crise comme elle peut l’être pour les îles. Parmi les îles-nations tentant d’amener cette problématique dans l’agenda des politiques internationales afin d’en articuler leurs préoccupations, l’archipel Vanuatu en fut un élément clé et un chef de file. C’est le cas notamment de la conférence sur les îles Marshall en 1989 dont le mot d’ordre était plutôt : « We don't have time to wait for conclusive proof. The proof, we fear, may kill us ». Pour conclure, lors de la 4e édition des Journées européennes du développement, après la signature de l’échange de notes confirmant l’appui de l’AMCC au Vanuatu, M. le Premier ministre Edward Natapei énonça dans son discours : « Il est urgent de prendre des mesures pour éviter un impact génocidaire sur les petits États insulaires. Nous ne pouvons pas faire face seuls aux défis liés au changement climatique ».

Montrer moins

Le Vanuatu, en forme longue la république de Vanuatu et république du Vanuatu, est un pays situé en mer de Corail et faisant partie de la Mélanésie.

Climat

L’archipel connaît un climat plutôt tropical et humide caractérisé par deux grandes saisons qui se détachent l’une de l’autre : une saison chaude de neuf mois et une saison froide de trois mois avec des alizés du sud-est.

Le pays rencontre une longue saison de pluie. Les mois les plus humides et les plus chauds vont de décembre à avril, ils constituent également la saison cyclonique. Ensuite, les mois les plus secs vont de juin à novembre, également reconnus pour être la saison la plus fraîche à travers le pays. En moyenne, le pays subit des précipitations de 2 360 mm par an mais cela peut aller jusqu'à 4 000 mm dans les îles du Nord.

Le Vanuatu, reconnu comme un pays équatorial, a des températures qui varient peu tout au long de l’année en moyenne entre 20 et 32 °C. D’après les bureaux météorologiques du pays, le mois le plus chaud reste février et le plus frais est le mois d’août. La température de l’eau varie entre 22 °C durant la saison froide et 28 °C durant la saison chaude. Les températures sont plutôt basses entre avril et septembre avec des températures minimales atteignant les 13 °C. Elles s’élèvent à partir d’octobre pour atteindre environ 26 °C de moyenne.

Environnement

Le Vanuatu étant un archipel, il comporte une biodiversité de végétaux et d'invertébrés importante, mais sans comparaison avec celle des continents ou des grandes îles autrefois reliées aux continents (comme la Papouasie).

Faune, flore et biodiversité

Le pays a fait l'objet d'une expédition scientifique majeure organisée par l'équipe du professeur Philippe Bouchet du Muséum National d'Histoire Naturelle, baptisée Santo 2006 (part du programme « La planète revisitée »), visant en particulier à l'exploration de la canopée sur l'île de Spiritu Santo. Cette expédition a inventorié une vaste partie de la faune et de la flore terrestre et aquatique de l'île, et une nouvelle espèce de gecko (Lepidodactylus buleli) a notamment été décrite à cette occasion. Les autres îles sont bien moins connues, et hébergent sans doute d'autres espèces endémiques en raison de leur éloignement ancien.

Flore

La flore du Vanuatu prolifère dans un climat tropical humide, qui permet notamment la présence de nombreuses épiphytes comme les orchidées.

La mission Santo 2006 a recensé environ 650 espèces végétales (angiospermes, gymnospermes, fougères, mousses...) rien que sur cette île, appartenant à 366 genres différents répartis entre 140 familles. Une vingtaine de ces espèces étaient nouvelles pour la science, et probablement endémiques. Santo étant la plus grande île du pays, la biodiversité florale des autres îles doit être proportionnellement légèrement inférieure.

Cinq grands types d'assemblages ont été mis en évidence : la forêt humide de basse altitude (lowloand rain forest), la forêt des nuages (cloud forest), les broussailles (scrub/grassland/seasonal forest), la végétation pionnière, notamment sur le sols volcaniques (vegetation on new volcanic surfaces), la végétation côtière, dont les mangroves (coastal vegetation and mangroves), et la végétation secondaire et cultivée (secondary and cultivated woody vegetation).

Faune marine

La faune marine a été principalement étudiée par la mission « Santo 2006 » menée par le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, ainsi que par quelques études plus ponctuelles liées au ministère des pêches. On décompte au moins 917 espèces de poissons (vivaneaux, loches, thons, marlins, espadons, barracudas, brèmes, coryphènes, requins, raies…) (dont plus de 30 poissons des profondeurs), ainsi que 295 espèces de coraux, et un grand nombre de coquillages (572 espèces, dont 402 gastéropodes et 167 bivalves), crustacés (plus de 1 000 espèces dont des langoustes, cigales de mer, crevettes, crabes de cocotier et de palétuvier...), vers marins ou encore échinodermes. En dehors des poissons, on retrouve plusieurs espèces de vertébrés marins d'intérêt patrimonial fort : plusieurs espèces de tortues marines (imbriquée, verte, luth, à grosse tête), le dugong et le crocodile des estuaires (à Vanua Lava).

Les cônes (mollusque appelé cone snail en anglais) et les poissons-pierre (Synanceia) sont des exemples d'animaux marins venimeux dangereux pour les humains, mais non agressifs.

La faune aquatique d'eau douce reste peu étudiée : 47 espèces de poissons et 29 de crustacés d'après le rapport de l'expédition Santo 2006.

Faune terrestre

Les seuls mammifères terrestres d'origine sont les 12 espèces de roussettes, ou chauves-souris, dont 4 sont frugivores (Pteropus fundattus, Pteropus tonganus, Pteropus anetianus, Notopteris macdonaldi). La roussette blanche (Pteropus anetianus) est endémique. Cette chauve-souris est très importante pour les forêts tropicales car elle pollinise et dissémine les différentes espèces d’arbres. Elles se nourrissent du nectar, des pollens et des fruits.

Tous les autres mammifères ont été importés par l'Homme : le chien, le cochon, le rat, la souris, la chèvre, des bovins, des chevaux, des chats. On pense que l’espèce du petit rat de Polynésie est endémique, mais les rats communs ont été introduits avec les Européens.

Parmi les reptiles, il existe 19 espèces de lézards, dont 13 de scinques (dont 3 endémiques) et 7 de geckos. Parmi les reptiles endémiques, on trouve le « flowerpot snake », qui n’existe qu’au Vanuatu. Une espèce d'iguane (Brachylophus fasciatus) a été introduite dans les années 1960 depuis les Fidji, ainsi que deux espèces de serpents, le boa du Pacifique et le serpent aveugle, tous inoffensifs.

Les invertébrés sont nettement plus nombreux, avec 2 179 espèces d'insectes répertoriées en 1999, dont 55 de sauterelles, 10 de termites, 366 d'abeilles & guêpes, 304 de scarabées, 364 de papillons. Les espèces de fourmis de quelques îles du Vanuatu étaient cataloguées par E.O. Wilson. 150 espèces d'araignées ont été recensées par la mission Santo 2006, rien que sur cette île.

Oiseaux

L'avifaune (l'ensemble des oiseaux) du Vanuatu se compose selon l'inventaire actuel de 178 espèces, qu'ils soient de mer, de littoral ou de l'intérieur des terres, dont 48 pour la seule Santo. 11 sont endémiques et ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde (Mouette, Carpophage géant (nautou), loriquet, méliphage…). 10 sont introduites (coq sauvage, coq doré, merle des Moluques, moineau, bengali, donacole). On compte quelques rapaces comme le faucon pèlerin (Falco peregrinus), mais il existe aussi d'autres oiseaux dans l'archipel, comme les perruches, le Loriquet à tête bleue (Trichoglossus haematodus) et le Lori des palmiers (Charmosyna palmarum).

Changement climatique

Les îlots et les zones tropicales et subtropicales sont plus sensibles aux variations climatiques, c’est le cas de l’archipel du Vanuatu, particulièrement exposé aux cyclones et à la montée des eaux (de l'ordre de 0,8 cm/an, contre une moyenne globale de 0,3 cm/an).

Les impacts environnementaux observés et attendus du changement climatique sur le Vanuatu sont les suivants : « la hausse du niveau de la mer, l'augmentation probable de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes (cyclones tropicaux, tsunamis, séismes, …), et un accroissement de la variabilité des précipitations, avec une alternance de périodes très sèches et très humides. Le changement climatique est susceptible d’affecter tous les secteurs de l’Archipel, en particulier l'agriculture, l'eau ainsi que les ressources côtières et marines ».

Deux régions du Vanuatu attirent particulièrement l’attention. La première est le site de Lotew (ou “Lataw”), dans l’île Tegua situées dans l’archipel des îles Torrès, au nord du Vanuatu. La seconde zone est la lagune Lungharegi séparant deux îles (Lo et Linua) de l’archipel des îles Torrès. En effet, faisant face à de nombreuses inondations, la communauté de 39 habitants du site de Lotew a été délocalisée en 2004 sur les hauteurs de l’île, ce qui leur a valu l'appellation médiatique de « premiers réfugiés climatiques », même si la montée du niveau des océans n'est que très marginalement responsable de la situation. Bien que ce phénomène persistât depuis 1997 à la suite d'un séisme, les habitants ne voulurent pas de suite déplacer leur village, car ils ne désiraient pas se distancer de leur source d’eau douce, indispensable à la vie quotidienne. Une autre problématique est l’avancée rapide d’une lagune séparant deux îles et détruisant les plantations de cocotiers, ravageant ainsi tous les arbres sur des centaines de mètres et rendant les zones des villages marécageuses. Les effets sont directs sur l’agriculture, qui est le secteur de subsistance pour 80 % de la population rurale de l’archipel du Vanuatu (environ la moitié de la population). Les inondations persistantes nuisent sans cesse aux cultures, affectant ainsi la sécurité alimentaire de ces populations rurales. Les impacts du réchauffement climatique affectent également ces populations sous plusieurs aspects, notamment de sa santé : « La plupart des impacts du changement climatique sur les systèmes physiques écologiques et sociaux affecteront la santé humaine, en raison les modifications des rendements alimentaires, de la qualité de l'eau, des modèles infectieux, de la qualité de l'air, de la cohésion sociale et des revenus domestiques. » En effet, les tsunamis, cyclones et zones marécageuses sont propices à l’augmentation des taux de maladies infectieuses telles que la dengue, la filariose, etc. De plus, dans les pays en développement, le secteur agricole n’a malheureusement pas accès aux nouvelles technologies, qui permettraient notamment une alternative à leur agriculture, ce qui rend les agriculteurs moins aptes à s’adapter aux variations climatiques et accentue cette insécurité.

En 1988, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) créent le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Celui-ci fait son premier rapport en 1990 prévenant notamment des conséquences du réchauffement telles que la montée des niveaux de mers et l’inondation progressive des îlots. Avec son passé, et son statut de NNA, Les îles Vanuatu ont une plus grande flexibilité au niveau des affaires internationales, ce qui leur permet de placer des thèmes tels que le réchauffement climatique au cœur des débats politiques. Néanmoins, pour les pays développés qui favorisent l’économie à l’environnement, le réchauffement climatique ne constitue pas une situation de crise comme elle peut l’être pour les îles. Parmi les îles-nations tentant d’amener cette problématique dans l’agenda des politiques internationales afin d’en articuler leurs préoccupations, l’archipel Vanuatu en fut un élément clé et un chef de file. C’est le cas notamment de la conférence sur les îles Marshall en 1989 dont le mot d’ordre était plutôt : « We don't have time to wait for conclusive proof. The proof, we fear, may kill us ». Pour conclure, lors de la 4e édition des Journées européennes du développement, après la signature de l’échange de notes confirmant l’appui de l’AMCC au Vanuatu, M. le Premier ministre Edward Natapei énonça dans son discours : « Il est urgent de prendre des mesures pour éviter un impact génocidaire sur les petits États insulaires. Nous ne pouvons pas faire face seuls aux défis liés au changement climatique ».

Montrer moins