Chaetophractus nationi
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Commande
Famille
ESPÈCES
Chaetophractus nationi
Poids
2150
76
goz
g oz 

Tatou des Andes

Le Tatou des Andes (Chaetophractus nationi) est une espèce de tatous de la sous-famille des Euphractinae. Il a été décrit par Michael Rogers Oldfield Thomas en 1894. Il est parfois aussi appelé en français Tatou à neuf bandes, peut-être par erreur dans la mesure où cette dénomination désigne plutôt un de ses cousins proches : Dasypus novemcinctus. Il est nommé localement quirquincho andino (du quechua kirkinchu) ou bien armadillo peludo andino ("tatou poilu des Andes"). En anglais, il peut s'appeler Bolivian Hairy Armadillo, ou Hairy Armadillo, ou encore Andean Hairy Armadillo ("tatou chevelu bolivien ou andin").

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Il n'est pas le seul représentant de sa sous-famille de tatous à arborer une toison assez fournie de poils relativement longs à même sa carapace : il y a d'abord ses proches cousins du même genre (Chaetophractus) que lui, à savoir le Petit tatou velu (Chaetophractus vellerosus), et le Grand tatou velu (Chaetophractus villosus), qui sont ses voisins des plaines en Argentine, Bolivie et Paraguay. Un peu plus lointains, mais toujours dans la sous-famille des Euphractinae, il y a aussi le Pichi (en français Picheur, ou Tatou velu de Patagonie : Zaedyus pichiy), et le Chlamyphorus truncatus (en français le Tatou tronqué ou Tatou nain d'Argentine).

Mais par ailleurs, la communauté scientifique des zoologues n'est pas unanime sur la classification de cet animal : est-il une espèce à part entière, ou une sous-espèce d'altitude du Petit tatou velu des plaines : (Chaetophractus vellerosus)? Certains sites spécialisés liés à l'UICN indiquent que des études récentes (Abba et alii, 2013) n'ont pas trouvé de différences morphologiques et génétiques vraiment significatives entre les deux espèces, exception faite de leurs habitats bien différenciés, et appellent à des études taxonomiques approfondies pour trancher cette question.

Finalement, une étude récente (2015), publiée dans The Journal of Mammalogy semble avoir exaucé ce vœu. Elle affirme « présenter la première évaluation systématique phylogénétique des tatous poilus utilisant des analyses morphologiques et moléculaires de toutes les espèces décrites » ; elle conclut à la grande proximité morphogénétique des deux espèces Chaetophractus nationi et Chaetophractus vellerosus, et propose de considérer les deux dénominations comme synonymes, mais en les conservant toutes deux pour maintenir le petit Tatou des Andes dans son statut actuel de protection, car il est encore très menacé selon eux : « les populations alto andines de Bolivie souffrent toujours d’une réduction continue d’effectifs due à leur surexploitation à des fins traditionnelles ». Par ailleurs, ils indiquent que leurs analyses phylogénétiques systématiques des cinq genres de tatous euphractinés suggèrent la paraphylie (ou incomplétude) du genre Chaetophractus, du fait que Chaetophractus vellerosus semble génétiquement plus étroitement relié à Zaedyus pichiy qu’à Chaetophractus villosus, alors qu’ils sont de deux genres classés comme différents.

Il faut rappeler en effet que, traditionnellement, les peuples autochtones des Andes ont utilisé la carapace de cet adorable petit tatou des Andes comme caisse de résonance pour fabriquer des instruments de musique typiques de la musique andine : par exemple un genre de crécelle ou matraca, utilisée pour rythmer la danse traditionnelle de la Morenada au Carnaval d'Oruro. Mais le plus célèbre est un instrument à cordes pincées : le charango. Les indiens l'ont inventé en s'inspirant probablement de la vihuela de mano apportée par les espagnols en Amérique dès le XVIe siècle. Cet instrument ressemble à un petit luth ou à une mandoline napolitaine, et est attesté pour sa part dès le XVIIIe siècle. Sa caisse est aujourd'hui plutôt faite exclusivement en bois taillé dans la masse (ou en bois laminé/collé pour le fond avec éclisses en bois courbé à chaud comme une petite guitare), car le tatou des Andes étant considéré comme une espèce en danger, il est de plus en plus strictement protégé.

Notamment, son exportation (vivant ou mort) de ses pays d'origine, et son importation sont sévèrement réglementées voire interdites, à l'exception de programmes de préservation de l'espèce par échanges entre parcs zoologiques très contrôlés. Son statut CITES (Convention sur le commerce international des espèces en danger) le range en "Annexe II" (contrôle étroit du commerce, puis interdiction). Il est aussi en "liste rouge" UICN depuis 1996 et son statut y est considéré comme "vulnérable", car les données zoologiques boliviennes semblent indiquer que sa population aurait décliné de plus de 30% au cours des dix dernières années. On pourra consulter un passage en revue de l'ensemble des dispositions légales de régulation du commerce de cette espèce sur le site Species+, un portail d’accès aux informations-clés zoologiques et légales sur l'ensemble des espèces vivantes du globe liées à la CITES (Convention sur le commerce international des espèces sauvages en danger) et à la CMS (Convention on Migratory Species, la « Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage » dite Convention de Bonn).

C'est peut-être le charme et les mœurs paisibles et discrètes de ce petit animal, ainsi que son utilisation ancienne comme instrument de musique, qui l'ont rendu emblématique des contrées où il habite, ainsi qu'en attestent les nombreuses légendes dont il est le héros,, et les représentations multiples dont il fait l'objet depuis les époques précolombiennes jusqu'à nos jours, où on le rencontre sous forme d'animal en peluche très prisé des enfants.

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Distribution

Géographie

Chaetophractus nationi est une espèce endémique de l'Altiplano central de Bolivie, et du même habitat dans les pays limitrophes.

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Plus précisément il vit en Bolivie donc (quart sud-est : départements d'Oruro, de La Paz, Cochabamba : Gardner-1993, et de Potosí), mais aussi au Chili (nord-est : régions de Tarapacá et d'Antofagasta : Nowark-1991), au Pérou (sud-est : département de Puno, Pacheco et alii-1995) et en Argentine (nord-ouest : provinces de Catamarca, Jujuy, Salta, et Tucumán). On pourra trouver les zoologues référents pour ces diverses localisations sur le site Species+, déjà cité.

Le tatou des Andes affectionne un habitat montagnard plutôt en altitude moyenne ou haute, d'où son nom. Il vit dans les plateaux herbeux d'altitude, au cœur de l'écosystème spécifique de la Puna andine (Montgomery, 1985), vers 3 500 m en moyenne, dans une fourchette allant de 2 400 m à 4 000 m d'altitude. Le climat, malgré la latitude tropicale, y est tempéré par l'altitude, et même froid, avec des précipitations rares. En effet, il semble adapté plutôt à des conditions semi-désertiques : il aime les aires ouvertes, les sols sablonneux où il creuse son terrier (Redford et Eisenberg 1992, Pérez Zubieta 2008) : vastes sablières, dunes, mais aussi les pâturages de haute altitude (altiplano).

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Chaetophractus nationi carte des habitats

Zones climatiques

Chaetophractus nationi carte des habitats
Chaetophractus nationi
Attribution-ShareAlike License

Habitudes et mode de vie

Mode de vie

Régime et nutrition

Chaetophractus nationi est omnivore. Il mange en effet aussi bien de la nourriture animale que de la nourriture végétale.

Régime Omnivore,

Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Références

1. Chaetophractus nationi article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Chaetophractus_nationi
2. Chaetophractus nationi sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/89604632/119877197

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