Mer

Mer Méditerranée

400 espèces

La mer Méditerranée est une mer intercontinentale presque entièrement fermée, bordée par les côtes d'Europe du Sud, d’Afrique du Nord et d’Asie de l'Ouest, depuis le détroit de Gibraltar à l'ouest aux entrées des Dardanelles et du canal de Suez à l'est. Elle s’étend sur une superficie d’environ 2,5 millions de kilomètres carrés. Son ouverture vers l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar est large de 14 km.

Elle doit son nom au latin mare Mediterraneum, qui désigne une « mer au milieu des terres ».

Durant l’Antiquité, la Méditerranée était une importante voie de transports maritimes permettant l’échange commercial et culturel entre les peuples de la région — les cultures mésopotamienne, égyptienne, perse, phénicienne, carthaginoise, libyenne, grecque, étrusque, et romaine. L’histoire de la Méditerranée est importante dans l’origine et le développement de la civilisation occidentale.

Géographie

L'Organisation hydrographique internationale divise la mer Méditerranée en deux bassins dont les limites sont déterminées de la façon suivante :

  • Bassin occidental (environ un tiers de la superficie) :
    • À l'ouest : Une ligne joignant le cap de Trafalgar ( 36° 10′ 52″ N, 6° 02′ 02″ O) au cap Spartel ( 35° 47′ 31″ N, 5° 55′ 29″ O).
    • Au nord-est : La côte ouest de l' Italie. Dans le détroit de Messine, une ligne joignant l'extrémité nord du cap Paci ( 38° 15′ 22″ N, 15° 42′ 51″ E) au cap Peloro ( 38° 16′ 02,8″ N, 15° 39′ 11,71″ E), l'extrémité est de la Sicile. La côte nord de la Sicile.
    • À l'est : Une ligne joignant le cap Boeo ( 37° 48′ 07″ N, 12° 25′ 28″ E), à l'extrémité ouest de la Sicile, à travers l'Adventure Bank jusqu'au cap Bon, en Tunisie.
  • Bassin oriental (environ deux tiers de la superficie) :
    • À l'ouest : Dans le détroit de Messine une ligne joignant le cap Paci ( 38° 15′ 22″ N, 15° 42′ 52″ E) au cap Peloro ( 38° 16′ 02,8″ N, 15° 39′ 11,71″ E), l'extrémité est de la Sicile. Les côtes orientales et méridionales de la Sicile. Une ligne joignant le cap Boeo, à l'extrémité ouest de la Sicile, à travers l'Adventure Bank jusqu'au cap Bon, en Tunisie.
    • Au nord-est : une ligne joignant Kumkale ( 40° 00′ 31″ N, 26° 11′ 54″ E) et le Mehmetçik Burnu (ex cap Helles) ( 40° 02′ 35″ N, 26° 10′ 31″ E), l'entrée occidentale des Dardanelles.
    • Au sud-est : l'entrée du canal de Suez.
    • À l'est : les côtes de Syrie, du Liban, d' Israël et de Palestine.

La Méditerranée est reliée à l’océan Atlantique, par le détroit de Gibraltar à l’ouest ; à la mer de Marmara et à la mer Noire, par les Dardanelles et le Bosphore, à l’est ; à la mer Rouge, par le canal de Suez, au sud-est. La mer de Marmara — mais pas la mer Noire — est parfois considérée (à tort) comme faisant partie de la Méditerranée. Il s'agit géographiquement d'une mer semi-fermée partagée par 23 États riverains même si certains États comme la Fédération de Russie utilisent une argumentation juridique pour refuser ce qualificatif, arguant du fait qu'il s'agit d'une mer très grande contenant beaucoup d'autres mers (comme la mer Adriatique à son tour semi-fermée) et utilisée pour la navigation internationale, comme s'il s'agissait d'un océan.

Le climat méditerranéen est caractérisé par un hiver humide et doux et par un été chaud et sec. Cependant, les inter saisons laissent place à une violence certaine du climat. Des pluies très importantes et très violentes s’abattent parfois alors que la terre asséchée par des périodes de sécheresse ne peut absorber ces précipitations (parfois équivalents à trois mois de pluie voire bien plus selon la latitude). Les inondations fréquentes en témoignent, comme à Vaison-la-Romaine en 1992 ou dans l’Aude en 1999.

Les marées sont de faible amplitude et l’évaporation (3 130 km3/an) y est plus importante que dans l’océan Atlantique, d’où un taux de salinité plus élevé et des températures d’eau plus chaudes qu’en Atlantique. L'humidité ainsi générée est redistribuée sur le bassin méditerranéen en automne et en hiver. Les précipitations (pluviométrie de 1 000 km3/an) et la quantité relativement faible d’eau apportée par les fleuves (apports fluviaux de 430 km3/an) qui s’y jettent sont largement insuffisantes pour combler cette évaporation. Les apports hydrologiques de la mer Noire (180 km3/an) et surtout de l’océan Atlantique (1 520 km3/an), via l’espace de communication du détroit de Gilbraltar, malgré sa dimension relativement modeste, permettent cependant de combler une partie du déficit d’environ 3 000 milliards de mètres cubes.À la faveur des flux d'ouest et du courant-jet une partie de l'humidité se trouve transportée vers le sous-continent Indien sous la forme de perturbations occidentales.

Quelques chiffres de géographie physique

  • Superficie : 2,51 millions de kilomètres carrés (soit 0,66 % de l’océan mondial) ;
  • Dimensions : 3 860 km de l'est à l'ouest et 1 600 km du nord au sud;
  • Périmètre : 46 000 km de littoral ;
  • Profondeur moyenne : 1 500 mètres
  • Profondeur maximale : 5 267 m
    • Deux de ses abysses, tous deux situés en mer Ionienne, rivalisent avec ceux des océans.
      • La fosse de Matapan atteint 5 121 mètres. Elle se situe au large du Péloponnèse à 56 km au sud-ouest de Methóni (Messénie)
      • La fosse Calypso (5 267 m) est située par 36° 34′ N, 21° 08′ E
    • La mer Tyrrhénienne est moins profonde à seulement (3 731 mètres) ;
  • Volume : 3,7 millions de kilomètres cubes ;
  • Marnage des marées : de 0 à 2 m environ, 40 cm en moyenne;
  • Renouvellement de l'eau : environ 90 ans ;
  • Salinité moyenne : aux alentours de 3,8 % ;
  • Fleuves les plus importants : Rhône, Èbre, Chelif, Medjerda, Nil, Nahr Al Assi (Oronte), Büyük Menderes (Méandre), Aliakmon, Pô, Adige.
  • Apport de la pêche : approximativement 2 % de la pêche mondiale.

Biodiversité

La Méditerranée étant un des derniers vestiges océaniques de la Téthys, la plupart de ses espèces étaient pantropicales (espèces présentes dans toutes les mers chaudes du globe : récifs coralliens à porites, mangroves) avant la crise de salinité messinienne. La fermeture de la communication avec l'océan Indien il y a 14-18 Ma et l’assèchement de la Méditerranée durant cette crise messinienne il y a 5,96 à 5,33 Ma ont eu pour conséquence que le biotope marin de la mer Méditerranée est depuis lors principalement issu de l’océan Atlantique. L’Atlantique Nord est beaucoup plus froid et plus riche en aliments que la Méditerranée, et la vie marine méditerranéenne s'est adaptée à des conditions changeantes au cours des cinq millions d’années qui ont suivi son remplissage.

La mer Méditerranée est plus salée et plus pauvre en nutriments que l’océan Atlantique, en particulier à cause du détroit de Gibraltar qui bloque les grands courants de l’Atlantique. En raison de l’aridité du climat et de l’effet des vents, l’évaporation est plus importante que les apports des pluies et des fleuves, ce qui concentre la teneur en sel ; un équilibre est globalement préservé grâce à deux écoulements contraires au niveau de Gibraltar : un flux d'eau Atlantique entrant en surface et un flux d’eau salée sortant en profondeur.

La Méditerranée représente 0,8 % de la surface de l’océan mondial et 8 à 9 % de la biodiversité marine (10 à 12 000 espèces). Le domaine continental de la Méditerranée représente 1,6 % de la surface des continents et 10 % de la biodiversité mondiale (notamment 20 000 plantes, dont 52 % d’endémiques). La faune et la flore méditerranéennes comportent environ 20-30 % d’endémiques, 3-10 % d’espèces pantropicales, 55-75 % d’espèces atlantiques et 5 % d’« espèces lessepsiennes ». Le taux d’endémisme y est de 18 % chez les crustacés et les poissons, 48 % chez les spongiaires, 20 % chez les algues, 50 % chez les ascidies, si bien que la Méditerranée occupe la deuxième place mondiale en termes de richesse d’espèces endémiques. Toutefois, 21% d'entre elles sont classées vulnérables, et 11% en voie de disparition.

La Méditerranée est cependant une mer relativement pauvre en termes de biomasse, notamment dans sa partie orientale en raison d'une limitation en phosphates qui réduit le développement du phytoplancton.

Les « espèces-phares » de Méditerranée sont les mérous (notamment Epinephelus marginatus, mais aussi Mycteroperca rubra, Epinephelus costae, Epinephelus caninus et Epinephelus aeneus), le corail rouge (et quelques autres gorgones et coraux abyssaux), la grande nacre, plusieurs espèces de requins et raies, le phoque moine de Méditerranée, les tortues caouanne et verte, les cétacés (rorqual commun, cachalot, orque, baleine de Cuvier, dauphin de Risso, Marsouin commun, globicéphale noir, dauphin commun, dauphin à bec étroit, Dauphin bleu et blanc, grand dauphin), et certains oiseaux marins comme le balbuzard pêcheur ou le puffin yelkouan. De nombreux invertébrés bénéficient aussi d'un grand succès populaire, notamment les nudibranches.

Les populations de vertébrés en Méditerranée ont baissé de 20% entre 1993 et 2016, pour des raisons diverses : surpêche, prolifération des barrages, surconsommation d’eau, pesticides et changement climatique qui prend la forme d’un réchauffement général, prolongé et accéléré des temps dans cette zone commeailleurs sur la planète.

Invasions biologiques

Le percement du canal de Suez en 1869 a créé le premier passage d’eau de mer entre la mer Méditerranée et la mer Rouge. Cette dernière étant plus haute que la partie orientale de la Méditerranée, le canal forma un fleuve d’eau salée de la mer Rouge dans la Méditerranée. Traversé par le canal, le Grand Lac Amer (très salé avant le percement) a bloqué la migration des espèces de la mer Rouge vers la Méditerranée pendant plusieurs décennies. Progressivement, la salinité de ce lac s’est égalisée avec celle de la mer Rouge, la barrière migratoire s’est levée, et les plantes et les animaux de la mer Rouge ont commencé à coloniser la Méditerranée orientale.

Les espèces animales et végétales de la mer Rouge prennent l’avantage sur les espèces de l’océan Atlantique dans l’environnement méditerranéen oriental salé et pauvre en aliments. La construction du barrage d'Assouan sur le Nil dans les années 1960 a réduit l’apport d’eau douce riche en nutriments dans la Méditerranée orientale, ce qui rend l’environnement de la Méditerranée proche de celui de la mer Rouge. Cet échange d’« espèces lessepsiennes » ou « érythréennes » (du grec eruthros signifiant « rouge ») est connu sous le nom de migration de Lesseps, d’après Ferdinand de Lesseps, l’ingénieur qui a surveillé la construction du canal. Ces espèces s'installent principalement dans le bassin oriental et s'y acclimatent, si bien que 15 % des poissons de la Méditerranée orientale sont exotiques en 2007 (en Turquie elles représentent 43 % des ressources halieutiques ; au Liban, 72 % des poissons sont des Siganus rivulatus). Certaines migrent dans le bassin occidental (Siganus luridus, Fistularia commersonii).

En 2008, 560 espèces exotiques (une majorité de poissons, arthropodes et mollusques) ont été recensées en Méditerranée. Leurs voies d'arrivée sont le Canal de Suez, le détroit de Gibraltar et la voie anthropique (notamment l'aquaculture, les eaux de ballasts ou le fouling). 220 proviennent du bassin Indo-Pacifique, 100 de l'océan Indien, 58 de la mer Rouge, 34 de l'océan Atlantique. L'UICN a établi une « Liste noire des espèces envahissantes dans le milieu marin » de Méditerranée, recensant 15 poissons, 4 crustacés, 11 mollusques, 10 végétaux et de nombreux autres invertébrés.

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La mer Méditerranée est une mer intercontinentale presque entièrement fermée, bordée par les côtes d'Europe du Sud, d’Afrique du Nord et d’Asie de l'Ouest, depuis le détroit de Gibraltar à l'ouest aux entrées des Dardanelles et du canal de Suez à l'est. Elle s’étend sur une superficie d’environ 2,5 millions de kilomètres carrés. Son ouverture vers l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar est large de 14 km.

Elle doit son nom au latin mare Mediterraneum, qui désigne une « mer au milieu des terres ».

Durant l’Antiquité, la Méditerranée était une importante voie de transports maritimes permettant l’échange commercial et culturel entre les peuples de la région — les cultures mésopotamienne, égyptienne, perse, phénicienne, carthaginoise, libyenne, grecque, étrusque, et romaine. L’histoire de la Méditerranée est importante dans l’origine et le développement de la civilisation occidentale.

Géographie

L'Organisation hydrographique internationale divise la mer Méditerranée en deux bassins dont les limites sont déterminées de la façon suivante :

  • Bassin occidental (environ un tiers de la superficie) :
    • À l'ouest : Une ligne joignant le cap de Trafalgar ( 36° 10′ 52″ N, 6° 02′ 02″ O) au cap Spartel ( 35° 47′ 31″ N, 5° 55′ 29″ O).
    • Au nord-est : La côte ouest de l' Italie. Dans le détroit de Messine, une ligne joignant l'extrémité nord du cap Paci ( 38° 15′ 22″ N, 15° 42′ 51″ E) au cap Peloro ( 38° 16′ 02,8″ N, 15° 39′ 11,71″ E), l'extrémité est de la Sicile. La côte nord de la Sicile.
    • À l'est : Une ligne joignant le cap Boeo ( 37° 48′ 07″ N, 12° 25′ 28″ E), à l'extrémité ouest de la Sicile, à travers l'Adventure Bank jusqu'au cap Bon, en Tunisie.
  • Bassin oriental (environ deux tiers de la superficie) :
    • À l'ouest : Dans le détroit de Messine une ligne joignant le cap Paci ( 38° 15′ 22″ N, 15° 42′ 52″ E) au cap Peloro ( 38° 16′ 02,8″ N, 15° 39′ 11,71″ E), l'extrémité est de la Sicile. Les côtes orientales et méridionales de la Sicile. Une ligne joignant le cap Boeo, à l'extrémité ouest de la Sicile, à travers l'Adventure Bank jusqu'au cap Bon, en Tunisie.
    • Au nord-est : une ligne joignant Kumkale ( 40° 00′ 31″ N, 26° 11′ 54″ E) et le Mehmetçik Burnu (ex cap Helles) ( 40° 02′ 35″ N, 26° 10′ 31″ E), l'entrée occidentale des Dardanelles.
    • Au sud-est : l'entrée du canal de Suez.
    • À l'est : les côtes de Syrie, du Liban, d' Israël et de Palestine.

La Méditerranée est reliée à l’océan Atlantique, par le détroit de Gibraltar à l’ouest ; à la mer de Marmara et à la mer Noire, par les Dardanelles et le Bosphore, à l’est ; à la mer Rouge, par le canal de Suez, au sud-est. La mer de Marmara — mais pas la mer Noire — est parfois considérée (à tort) comme faisant partie de la Méditerranée. Il s'agit géographiquement d'une mer semi-fermée partagée par 23 États riverains même si certains États comme la Fédération de Russie utilisent une argumentation juridique pour refuser ce qualificatif, arguant du fait qu'il s'agit d'une mer très grande contenant beaucoup d'autres mers (comme la mer Adriatique à son tour semi-fermée) et utilisée pour la navigation internationale, comme s'il s'agissait d'un océan.

Le climat méditerranéen est caractérisé par un hiver humide et doux et par un été chaud et sec. Cependant, les inter saisons laissent place à une violence certaine du climat. Des pluies très importantes et très violentes s’abattent parfois alors que la terre asséchée par des périodes de sécheresse ne peut absorber ces précipitations (parfois équivalents à trois mois de pluie voire bien plus selon la latitude). Les inondations fréquentes en témoignent, comme à Vaison-la-Romaine en 1992 ou dans l’Aude en 1999.

Les marées sont de faible amplitude et l’évaporation (3 130 km3/an) y est plus importante que dans l’océan Atlantique, d’où un taux de salinité plus élevé et des températures d’eau plus chaudes qu’en Atlantique. L'humidité ainsi générée est redistribuée sur le bassin méditerranéen en automne et en hiver. Les précipitations (pluviométrie de 1 000 km3/an) et la quantité relativement faible d’eau apportée par les fleuves (apports fluviaux de 430 km3/an) qui s’y jettent sont largement insuffisantes pour combler cette évaporation. Les apports hydrologiques de la mer Noire (180 km3/an) et surtout de l’océan Atlantique (1 520 km3/an), via l’espace de communication du détroit de Gilbraltar, malgré sa dimension relativement modeste, permettent cependant de combler une partie du déficit d’environ 3 000 milliards de mètres cubes.À la faveur des flux d'ouest et du courant-jet une partie de l'humidité se trouve transportée vers le sous-continent Indien sous la forme de perturbations occidentales.

Quelques chiffres de géographie physique

  • Superficie : 2,51 millions de kilomètres carrés (soit 0,66 % de l’océan mondial) ;
  • Dimensions : 3 860 km de l'est à l'ouest et 1 600 km du nord au sud;
  • Périmètre : 46 000 km de littoral ;
  • Profondeur moyenne : 1 500 mètres
  • Profondeur maximale : 5 267 m
    • Deux de ses abysses, tous deux situés en mer Ionienne, rivalisent avec ceux des océans.
      • La fosse de Matapan atteint 5 121 mètres. Elle se situe au large du Péloponnèse à 56 km au sud-ouest de Methóni (Messénie)
      • La fosse Calypso (5 267 m) est située par 36° 34′ N, 21° 08′ E
    • La mer Tyrrhénienne est moins profonde à seulement (3 731 mètres) ;
  • Volume : 3,7 millions de kilomètres cubes ;
  • Marnage des marées : de 0 à 2 m environ, 40 cm en moyenne;
  • Renouvellement de l'eau : environ 90 ans ;
  • Salinité moyenne : aux alentours de 3,8 % ;
  • Fleuves les plus importants : Rhône, Èbre, Chelif, Medjerda, Nil, Nahr Al Assi (Oronte), Büyük Menderes (Méandre), Aliakmon, Pô, Adige.
  • Apport de la pêche : approximativement 2 % de la pêche mondiale.

Biodiversité

La Méditerranée étant un des derniers vestiges océaniques de la Téthys, la plupart de ses espèces étaient pantropicales (espèces présentes dans toutes les mers chaudes du globe : récifs coralliens à porites, mangroves) avant la crise de salinité messinienne. La fermeture de la communication avec l'océan Indien il y a 14-18 Ma et l’assèchement de la Méditerranée durant cette crise messinienne il y a 5,96 à 5,33 Ma ont eu pour conséquence que le biotope marin de la mer Méditerranée est depuis lors principalement issu de l’océan Atlantique. L’Atlantique Nord est beaucoup plus froid et plus riche en aliments que la Méditerranée, et la vie marine méditerranéenne s'est adaptée à des conditions changeantes au cours des cinq millions d’années qui ont suivi son remplissage.

La mer Méditerranée est plus salée et plus pauvre en nutriments que l’océan Atlantique, en particulier à cause du détroit de Gibraltar qui bloque les grands courants de l’Atlantique. En raison de l’aridité du climat et de l’effet des vents, l’évaporation est plus importante que les apports des pluies et des fleuves, ce qui concentre la teneur en sel ; un équilibre est globalement préservé grâce à deux écoulements contraires au niveau de Gibraltar : un flux d'eau Atlantique entrant en surface et un flux d’eau salée sortant en profondeur.

La Méditerranée représente 0,8 % de la surface de l’océan mondial et 8 à 9 % de la biodiversité marine (10 à 12 000 espèces). Le domaine continental de la Méditerranée représente 1,6 % de la surface des continents et 10 % de la biodiversité mondiale (notamment 20 000 plantes, dont 52 % d’endémiques). La faune et la flore méditerranéennes comportent environ 20-30 % d’endémiques, 3-10 % d’espèces pantropicales, 55-75 % d’espèces atlantiques et 5 % d’« espèces lessepsiennes ». Le taux d’endémisme y est de 18 % chez les crustacés et les poissons, 48 % chez les spongiaires, 20 % chez les algues, 50 % chez les ascidies, si bien que la Méditerranée occupe la deuxième place mondiale en termes de richesse d’espèces endémiques. Toutefois, 21% d'entre elles sont classées vulnérables, et 11% en voie de disparition.

La Méditerranée est cependant une mer relativement pauvre en termes de biomasse, notamment dans sa partie orientale en raison d'une limitation en phosphates qui réduit le développement du phytoplancton.

Les « espèces-phares » de Méditerranée sont les mérous (notamment Epinephelus marginatus, mais aussi Mycteroperca rubra, Epinephelus costae, Epinephelus caninus et Epinephelus aeneus), le corail rouge (et quelques autres gorgones et coraux abyssaux), la grande nacre, plusieurs espèces de requins et raies, le phoque moine de Méditerranée, les tortues caouanne et verte, les cétacés (rorqual commun, cachalot, orque, baleine de Cuvier, dauphin de Risso, Marsouin commun, globicéphale noir, dauphin commun, dauphin à bec étroit, Dauphin bleu et blanc, grand dauphin), et certains oiseaux marins comme le balbuzard pêcheur ou le puffin yelkouan. De nombreux invertébrés bénéficient aussi d'un grand succès populaire, notamment les nudibranches.

Les populations de vertébrés en Méditerranée ont baissé de 20% entre 1993 et 2016, pour des raisons diverses : surpêche, prolifération des barrages, surconsommation d’eau, pesticides et changement climatique qui prend la forme d’un réchauffement général, prolongé et accéléré des temps dans cette zone commeailleurs sur la planète.

Invasions biologiques

Le percement du canal de Suez en 1869 a créé le premier passage d’eau de mer entre la mer Méditerranée et la mer Rouge. Cette dernière étant plus haute que la partie orientale de la Méditerranée, le canal forma un fleuve d’eau salée de la mer Rouge dans la Méditerranée. Traversé par le canal, le Grand Lac Amer (très salé avant le percement) a bloqué la migration des espèces de la mer Rouge vers la Méditerranée pendant plusieurs décennies. Progressivement, la salinité de ce lac s’est égalisée avec celle de la mer Rouge, la barrière migratoire s’est levée, et les plantes et les animaux de la mer Rouge ont commencé à coloniser la Méditerranée orientale.

Les espèces animales et végétales de la mer Rouge prennent l’avantage sur les espèces de l’océan Atlantique dans l’environnement méditerranéen oriental salé et pauvre en aliments. La construction du barrage d'Assouan sur le Nil dans les années 1960 a réduit l’apport d’eau douce riche en nutriments dans la Méditerranée orientale, ce qui rend l’environnement de la Méditerranée proche de celui de la mer Rouge. Cet échange d’« espèces lessepsiennes » ou « érythréennes » (du grec eruthros signifiant « rouge ») est connu sous le nom de migration de Lesseps, d’après Ferdinand de Lesseps, l’ingénieur qui a surveillé la construction du canal. Ces espèces s'installent principalement dans le bassin oriental et s'y acclimatent, si bien que 15 % des poissons de la Méditerranée orientale sont exotiques en 2007 (en Turquie elles représentent 43 % des ressources halieutiques ; au Liban, 72 % des poissons sont des Siganus rivulatus). Certaines migrent dans le bassin occidental (Siganus luridus, Fistularia commersonii).

En 2008, 560 espèces exotiques (une majorité de poissons, arthropodes et mollusques) ont été recensées en Méditerranée. Leurs voies d'arrivée sont le Canal de Suez, le détroit de Gibraltar et la voie anthropique (notamment l'aquaculture, les eaux de ballasts ou le fouling). 220 proviennent du bassin Indo-Pacifique, 100 de l'océan Indien, 58 de la mer Rouge, 34 de l'océan Atlantique. L'UICN a établi une « Liste noire des espèces envahissantes dans le milieu marin » de Méditerranée, recensant 15 poissons, 4 crustacés, 11 mollusques, 10 végétaux et de nombreux autres invertébrés.

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