Poule domestique, Coq domestique
Gallus gallus domesticus, en français la Poule domestique (femelle), le coq domestique (mâle), est une sous-espèce de l'ordre des Galliformes. Cet oiseau, principalement issu de la domestication du Coq doré sauvage, est élevé à la fois pour sa chair, pour ses œufs, pour le combat, pour le chant, parfois pour ses plumes et plus rarement encore pour sa crête ou pour des utilisations rituelles. De nombreuses races issues de la sélection opérée par les paysans au fil des siècles ont disparu. Il s'agit de l'espèce d'oiseaux dont la population est la plus importante.
Le mâle de la poule est le coq. À la naissance le jeune oiseau de l'espèce, mâle ou femelle, est appelé poussin les premiers jours, puis poulet après quelques semaines avant d’atteindre la maturité sexuelle (mâle et femelle sont encore d’apparence similaire). Un jeune coq est appelé coquelet. Un chapon est un jeune coq châtré et engraissé pour que sa chair soit plus tendre. Il est destiné à la consommation. Une poularde est une jeune poule que l’on a engraissée dans le but de la manger.
En France métropolitaine, il arrive encore d'entendre les termes anciens geline (et ses variantes selon les régions : galine, galinette) pour la femelle et jal (au pluriel : jaux ; variante : gal et gaux) pour le mâle.
L'Évangile selon Saint Matthieu indique aussi: Je te le dis en vérité, cette nuit même avant que le coq chante, tu me renieras trois fois (paroles de Jésus à Pierre).
à cocktail, mélange de boissons de diverses couleurs.
L'Évangile selon Saint Matthieu indique aussi: Je te le dis en vérité, cette nuit même avant que le coq chante, tu me renieras trois fois (paroles de Jésus à Pierre).
Une espèce est dite omnivore — du latin omni et vorare — quand son appareil digestif lui permet d'absorber des aliments d'origines végétale et a...
L'oviparité est une stratégie de reproduction d'une espèce où l'ovule à maturation au sein de la femelle est ensuite pondu sous la forme d'un ...
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commence avecLe coq se distingue de la poule par sa taille plus importante, par une crête rouge vif sur la tête et ses barbillons plus développés, par ses ergots, par les coloris plus éclatants de son plumage et par sa queue en panache de plumes. Il se distingue aussi par son cri, le « cocorico » qu'il commence à pousser vers l'âge de quinze semaines (quatre mois) bien avant sa maturité sexuelle qui débute vers vingt-cinq semaines (six mois) avant d'être pleinement efficace vers 37 semaines (neuf mois). La fertilité du coq décline assez rapidement puisque le coq n'est pleinement fertile que de neuf à quinze mois.
Le coq tient un rôle spécifique dans le troupeau. Lorsqu'il trouve un point d'alimentation intéressant (vers, larves, insectes), il le signale aux poules et les laisse manger sa trouvaille. Lorsqu'un prédateur s'approche ou qu'un rapace survole le troupeau, il donne l'alerte en poussant un grondement particulier. Dès qu'elles l'entendent, toutes les poules se mettent à l'abri sous un arbre ou un buisson. En cas d'attaque, le coq est celui qui fera face aux prédateurs. Il se sacrifie souvent pour donner le temps aux poules de s'enfuir.
La combativité naturelle des coqs est mise à profit pour organiser des combats. Cette tradition fut très vivace dans le Nord de la France, où elle peut encore être observée, et en Belgique, où elle est désormais interdite. Elle perdure également dans le sud-est asiatique, en Amérique du Sud et centrale, ainsi qu'aux Antilles ou en Océanie.
À la suite de dérèglements hormonaux, une poule ménopausée peut prendre partiellement les caractères sexuels secondaires du coq.
La couleur d'une poule peut beaucoup évoluer entre le stade poussin et le stade mature. Par exemple, un poussin noir peut donner une poule barrée, un poussin jaune peut devenir blanc, etc. Il faut donc attendre la maturité (vers cinq à six mois) pour connaitre la couleur définitive d'une poule (sauf si on connait ses caractéristiques génétiques qui, dans certains cas, permettent d'être fixés au préalable).
La poule ne dispose que de deux pigments pour créer ses différentes couleurs de robe : un pigment roux appelé phéomélanine (qui donne toutes les nuances du rouge au jaune en passant par le brun, le beige et l'orangé) et un noir appelé eumélanine (qui donne toutes les nuances de gris clair, foncé ou bleuté).
Certains gènes affectent uniquement les zones de phéomélanine. Par exemple :
Certains gènes affectent uniquement les zones d'eumélanine. Par exemple si la poule dispose des gènes bleus Bl ou brun Id, l'eumélanine est diluée en ces couleurs.
D'autres gènes affectent à la fois l’eumélanine et la phéomélanine, par exemple, le gène Lavande -lav dilue l'eumélanine en lavande pâle et la phéomélanine en beige pâle.
Trois gènes différents peuvent être à l'origine d'un plumage blanc, ce qui rend plus complexe la gestion de cette couleur :
Cette sous-espèce, bien que d'origine tropicale, a une répartition géographique très large, due à l'action des humains. Elle s'adapte à une multitude de milieux, si l'on excepte les hautes latitudes, au-delà du cercle polaire, où les jours sont trop courts en hiver. Les yeux des poules ne leur permettent pas de voir la nuit (absence de bâtonnets), ce qui en fait un animal diurne exclusivement.
La poule est un animal terrestre et nidifuge.
C'est un animal adapté à la course, trois doigts posés au sol, et volant peu.
Dans une basse-cour, les poules sont clairement rangées par ordre de priorité pour la nourriture, les perchoirs, les partenaires sexuels ; généralement, la hiérarchie de dominance est linéaire : elle comporte un animal A qui domine tous les autres, un animal B qui les domine tous sauf l'animal A, etc. De la même manière, une hiérarchie de dominance règne au sein des coqs.
Les poules sont dotées d'une intelligence assez développée. Par exemple, elles sont capables de reconnaître individuellement chacune des poules du poulailler, même sur photographie.
Elles sont également dotées d'empathie. Une étude britannique en 2011 montre que les poules sont sensibles aux souffrances de leurs semblables (augmentation de leur rythme cardiaque et de leurs gloussements lorsqu'elles sont en présence de leurs poussins dont les plumes sont ébouriffées par des souffles d'air),.
La poule cagnette, caquette (quand elle pond), claquette, cloque (quand elle parle à ses poussins dans l'œuf), clousse (quand elle couve), crételle, glousse (quand elle converse avec ses congénères). Il lui arrive même, rarement, de chanter comme un coq. Son répertoire comporte autour de 24 cris différents, associés à des événements particuliers (différents types de menace, présence de nourriture, etc.).
Le poussin pépie, piaille, piaule. Son cri est appelé le pépiement.
Le coq se distingue aussi par son cri, le « cocorico » dont la transcription phonétique varie selon les langues (cock a doodle do en anglais, quiquiriqui en espagnol, kokeriko en espéranto, kukeleku en néerlandais, etc.). Le chant du coq est inné, il n'est pas appris. Des concours de chant de coq sont organisés. Le « cocorico » est aussi un des symboles du patriotisme français, le coq gaulois étant l'emblème du pays.
Les poules muent chaque année généralement en fin d'été ou en automne. La première mue intervient vers soixante-dix semaines soit seize mois. C'est pour cette raison que les producteurs d’œufs renouvellent leur cheptel tous les seize mois.
La mue s'effectue progressivement en démarrant par la tête pour finir par la queue. Elle peut durer de deux à six mois (selon les races). Les poules à mue longue muent dès l'été. Elles sont généralement écartées de la sélection car la période de mue est une période à ponte réduite voire nulle. Les poules à forte intensité de ponte ont toujours une période de mue réduite.
La perte de plumes n'est pas toujours due à la mue. Une attaque de parasites ou un coq trop entreprenant peuvent entraîner également la chute de plumes.
Lors de la mue, la poule a besoin d'un apport plus important en protéines. On pourra par exemple lui donner des vers de farine, des graines de tournesol, des œufs brouillés, de la nourriture pour chat ou du poisson.
Compte tenu de la fragilité des nouvelles plumes, mieux vaut ne pas porter une poule et ne pas tailler ses plumes des ailes lorsqu'elle mue. Il convient également de limiter les facteurs de stress pendant cette période. On évitera par exemple d'introduire de nouvelles poules dans le groupe à cette période.
Une mue peut être volontairement induite par un stress tel qu'une baisse de luminosité soudaine ou une privation de nourriture ou d'eau pendant sept à vingt-huit jours par exemple. Certains éleveurs américains (la pratique de la mue forcée est interdite dans de nombreux pays) induisent donc une mue après cinquante semaines de production de façon à avoir ensuite un second cycle de ponte intense de trente-cinq semaines.
Les particuliers propriétaires de poules se demandent souvent pourquoi leurs poules ne pondent plus, ou moins. Le phénomène est généralement dû à une période de mue en cours ou à un âge trop avancé de la poule.
Si on la laisse en plein air, une poule passe la majeure partie de son temps à déambuler dans l'espace enherbé qu'on met à sa disposition. Elle picore quelques végétaux mais passe surtout beaucoup de temps à gratter le sol à la recherche d'invertébrés, d'insectes ou autres petits animaux (vers, fourmis, amphibiens, lézards, petits rongeurs, etc.) qui lui apportent les protéines dont elle a besoin. La poule est donc une solution idéale pour retourner régulièrement un tas de compost ou de fumier.
Si elle n'a pas accès à un lieu enherbé, une poule pondeuse adulte mange entre 100 et 150 grammes de provende par jour soit environ 45 kg/an, en sachant qu'elle mange plus en hiver qu'en été pour résister au froid, et que les besoins augmentent aussi pendant la période de mue. Lorsque les poules mangent moins à cause de la chaleur, il est conseillé de leur donner des aliments plus concentrés pour qu'elles aient un apport suffisant en éléments nutritifs malgré la diminution de leur consommation.
Idéalement, cette volaille doit avoir libre accès à la nourriture et à l'eau pour pouvoir en consommer à volonté. En général, elle se contente de la quantité nécessaire à la satisfaction de ses besoins nutritifs. À défaut, deux repas par jour sont recommandés.
L'oiseau est omnivore. Son alimentation varie selon qu'il s'agit d'un poulet en croissance (plus de protéines), d'une poule pondeuse industrielle (plus de calcaire) ou d'un reproducteur mais elle se compose généralement de :
Les minéraux peuvent être fournis de façon précise sous forme de granulés disponibles dans le commerce ou sous forme plus aléatoire à partir de divers fruits, légumes, feuilles et graines d'herbacées tels que :
L'apport de graines de lin à l'alimentation des poules permet d'augmenter la teneur en oméga 3 des œufs.
L'accès à la végétation d'un parcours permet à la poule d'avoir un fort apport en caroténoïdes (lutéine, zéaxanthine) qui donnent une couleur intense au jaune d’œuf (les capucines, les roses d'Inde, le chou kale et les pissenlits sont les aliments les plus riches en lutéine). Les poules élevées en cage reçoivent une alimentation enrichie en zéaxanthine de synthèse pour avoir un jaune de couleur soutenue.
On peut également préparer des pâtées. Ainsi la poule de Bresse (seule volaille dont l'appellation d'origine est préservée administrativement) est engraissée pendant les deux dernières semaines uniquement de farine de maïs blanc délayé dans du lait et elle est abreuvée au lait et petit lait, ce qui contribue à lui donner une chair blanche.
Les agriculteurs spécialisés (nommés « aviculteurs » par l'administration française) considèrent qu'il faut 4 kg de céréales pour produire 1 kg de poulet.
On trouve dans le commerce des mélanges de grains ou des granulés dont la composition correspond exactement aux besoins des volailles selon leur type (pondeuse, poulet de chair ou poussins). Les mélanges de grains sont appréciés des volailles mais, comme elles peuvent trier, il arrive que certaines graines ne soient pas consommées. Les granulés évitent ce genre de problème mais ils sont parfois boudés par les volailles.
Poules et coqs sont sexuellement matures à partir de l'âge de cinq à neuf mois selon les races et la quantité de lumière reçue pendant les premiers mois (plus on éclaire de jeunes poules, plus elles seront matures jeunes mais plus la taille de leurs œufs sera réduite).
La pleine maturité des poules et des coqs survient entre huit et quinze mois, ce sont donc des volailles de cet âge qu'il faut utiliser de préférence lorsqu'on cherche à faire de la reproduction. En effet, à partir de seize mois, les coqs sont moins fertiles et les poules pondent des œufs plus gros, plus fragiles et moins nombreux.
La taille et le poids des œufs évoluent avec l'âge de la poule. La poule pond (même en l'absence d'un coq) un œuf par jour ou un tous les deux jours (en moyenne un œuf tous les 26 heures, soit cent à trois cents œufs par an selon les races et l'âge). Ils sont de couleurs variées selon les races de poules pondeuses. Les consommateurs urbains achètent certaines couleurs : œufs roux en Europe, blancs aux États-Unis, par exemple ; cela procède d'un préjugé fortement ancré socialement.
Animal ovipare, les œufs de la poule correspondent à des ovules non fécondés. L'œuf ne peut bien sûr être fécondé que s'il y a présence d'un coq, ce qui permettra de donner naissance aux poussins. En aviculture, il est conseillé pour obtenir un bon résultat de fécondation d'avoir un cheptel équilibré entre mâles et femelles :
La poule ovule de nouveau quinze à vingt minutes après avoir pondu. On pense souvent que la poule caquette après la ponte pour manifester sa « joie » mais il s'agit en fait d'un appel au coq pour lui préciser que c'est le moment où elle est fécondable (environ trente minutes par jour). En effet, une fois qu'un nouveau jaune est engagé dans l'oviducte, le coq ne coche plus la poule car ses spermatozoïdes seraient rejetés par l’œuf cheminant en sens inverse. De fait, le premier œuf pondu après un coït est fécondé (si le coq produit un sperme de bonne qualité).
Après chaque coït, la poule conserve des spermatozoïdes utilisables sur les œufs qui seront pondus dans les une à trois semaines suivantes mais cela n'empêche pas le coq de la cocher quotidiennement.
Les poules sont dotées d'une intelligence assez développée. Par exemple, elles sont capables de reconnaître individuellement chacune des poules du poulailler, même sur photographie
L’appareil génital de la poule comprend un ovaire où sont emmagasinés et disposés en grappes un stock initial de 2 000 à 3 000 follicules de mêmes dimensions. Tous bien sûr ne donneront pas des œufs. Guide de la poule pondeuse publication relayée sur l'émission Mon Jardin Déconfiné France Inter.
Traditionnellement, l'élevage se faisait en basse-cour. Dès le Moyen Âge, chaque ferme ou même chaque maison villageoise avait un poulailler qui fournissait des œufs pour la consommation familiale et pour la vente au marché, ce qui permettait un revenu régulier même avec un effectif très réduit.La gestion du poulailler était le domaine des femmes et des enfants.
L'élevage industriel utilise le plus souvent des cages disposées en batteries ou au sol, dans des poulaillers. Le législateur a dû intervenir pour réglementer l'espace vital des poules en batterie. Pour sa part, le Conseil de l'Union européenne a pris la directive 1999/74/CE qui impose que les cages aménagées offrent une surface minimale de 750 cm2 par animal (contre 500 cm2 auparavant). Cette directive entre en application en novembre 2011.
Pour stimuler la ponte, l'accouveur joue sur l'éclairage dont la durée quotidienne est progressivement augmentée pour atteindre jusqu'à seize heures en période de ponte.
L'aviculture pose des problèmes de maltraitance animale. L'INRA constatait en 2004 que 75 à 90 % des poulets claudiquaient, dont 26 à 30 % « sévèrement ». Selon le Canard enchaîné du 26 juillet 2006, qui rapporte ces chiffres, ils passent près de 90 % du temps couchés faute d'espace (contre 60 à 70 % dans les années 1980), ce qui entraîne des déformations des pattes.
Différentes espèces de gallinacés sauvages sont apparues sur chaque continent : le tétras en Europe, la pintade en Afrique, la dinde en Amérique et le coq doré (Gallus gallus) en Asie. C'est cette dernière espèce qui a donné lieu à la première domestication dans plusieurs régions d'Asie du Sud-est vers -6 000 avant JC. Puis sa forme domestique s'est diffusée dans le monde entier pour la production de viande et d'œufs, si on se base sur le fait que le mot pour désigner le poulet domestique — *manuk — appartient à la langue reconstituée proto-austronésienne. Les poules, avec les chiens et les cochons, faisaient partie des animaux domestiques de la culture Lapita, la première culture néolithique de l'Océanie.
Grâce au commerce antique et aux mouvements de populations, les poules ont atteint tous les continents. En Égypte, en Grèce et en Italie, on les élevait pour l'alimentation, les combats, mais aussi comme animal d'ornement.
Les premières représentations de poules en Europe se trouvent sur les céramiques corinthiennes du VIIe siècle av. J.-C. Le premier élevage de poules retrouvé, était situé en Judée, pendant la période hellénistique.
Sur l'île de Pâques, les poules n'ont été introduites par les navigateurs polynésiens que vers le XIIe siècle, et elles y étaient le seul animal domestique. Elles étaient logées dans des poulaillers de pierre particulièrement solides.
De même, les poules Araucana qui pondent des œufs à coquille bleue-verte, sont arrivées en Amérique bien avant l'explorateur Christophe Colomb. Elles y ont été introduites par les Polynésiens, selon une étude génétique publiée dans les Annales de l'Académie nationale des Sciences.
Vers 1850, les premières poules asiatiques « géantes » comme la Cochin furent introduites en Europe et donnèrent lieu à ce qu'on appela alors la « Cochinmania ».