Montagne

Pyrénées

0 espèces

Les Pyrénées sont une chaîne montagneuse du sud-ouest de l'Europe. Elles s'étendent en longueur selon une direction est-ouest sur une distance approximative de 430 kilomètres depuis la mer Méditerranée (Cap de Creus) jusqu'au golfe de Gascogne (Cap Higuer). Barrière géographique résultant de la collision des plaques ibérique et eurasiatique, les Pyrénées culminent à 3 404 mètres d'altitude au pic d'Aneto et séparent la péninsule Ibérique au sud du reste de l'Europe continentale au nord. Elles marquent la frontière entre l'Espagne et la France et abritent aussi la principauté d’Andorre.

La chaîne des Pyrénées traverse deux régions et six départements français : d’est en ouest les régions Occitanie (Pyrénées-Orientales, Aude, Ariège, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées) et Nouvelle-Aquitaine (Pyrénées-Atlantiques). Côté espagnol, elle traverse quatre communautés autonomes et sept provinces d'Espagne : d’est en ouest la Catalogne (Gérone, Barcelone et Lérida), l'Aragon (Huesca et Saragosse), la Navarre (communauté composée d'une seule province du même nom) et la Communauté autonome basque (Guipuscoa).

Trois sentiers de grande randonnée traversent les Pyrénées d'ouest en est : le GR 10 côté français, le GR 11 côté espagnol et la Haute randonnée pyrénéenne.

Hydrographie

Le système hydrographique des Pyrénées est composé d'un très grand nombre de petits lacs et étangs (ibón en aragonais) jalonnant de non moins nombreux gaves et autres cours d'eau. Il n'y a pas de « grands lacs » dans les Pyrénées (contrairement aux Alpes) : les plus grands sont des retenues artificielles telles que la retenue de Yesa (Navarre) avec une superficie de 1 900 ha. Toutefois le nombre de lacs et étangs est impressionnant, environ 2 500, ainsi que leur profondeur qui peut être supérieure à 100 mètres.

On trouve de nombreux lacs artificiels et de nombreux barrages, dont les principaux côté français sont Puyvalador, Matemale, Bouillouses, Paset, Lanoux, Naguilhe, Orgeix, Grandes Patures, Bésines, Goulours, Laparan, Gnioure, Fourcat, Izourt, Bassies, Soulcem, Oô, Portillon, Cap de Long, Gloriettes, Gavarnie, Ossoue, Orédon, Escoubous, La Mongie, Laquets, Aumar, Aubert, Oule, Migouelou, Tech, Artouste, Bious Artigues, Fabrèges, etc.

Selon les régions, le nom générique des rivières diffère : depuis la vallée d'Argelès-Gazost, en Bigorre, jusqu'en Béarn, les rivières torrentielles sont appelées « gaves » et se rejoignent dans l'Adour. En revanche, depuis la vallée de Bagnères-de-Bigorre jusqu'en vallée d'Aure, on parle de « nestes ».

En milieu karstique, les cours d'eau forment souvent par de longues rivières souterraines comme celles de Bétharram avant de jaillir sous forme de petits torrents, pouvant donner place à des gorges très étroites et profondes comme les gorges de Galamus, ou des trouées impressionnantes comme celle de la grotte du Mas d'Azil. Par ailleurs, les cours d'eau les plus importants ont donné leur nom aux départements, provinces ou comarques qu'ils traversent : l'Aragon, l'Ariège, l'Aude, la Garonne, etc.

Climat et écosystèmes

Par leur latitude et leur orientation les Pyrénées séparent deux grands ensembles climatiques et végétaux : océanique à l'ouest et au nord, continental et méditerranéen au sud et à l'est. Seul le versant français présente des vallées glaciaires, typiques et impressionnantes comme la vallée d'Ossau ou celle d'Aspe par exemple. Les glaciers s'étendaient alors au nord jusqu'aux portes de Pau, les coteaux de Jurançon étant d'ailleurs d'anciennes moraines glaciaires.

L'influence océanique du nord-ouest, en provenance du golfe de Gascogne tout proche, est intense au Pays basque (cumuls pluviométriques de 150 à 250 cm/an, hivers relativement doux et étés frais : moyennes de +1 °C en janvier à +13 °C en juillet vers 1 200 m d'altitude). Elle se prolonge sur les quatre cinquièmes de la chaîne en versant nord (jusqu'au département de l'Aude), tandis qu'elle pénètre peu sur le versant sud (guère plus loin que les montagnes de Navarre puis à proximité immédiate des crêtes frontalières).

En s'enfonçant dans les terres la pluviométrie se modère tout en restant régulière (100 à 150 cm/an en moyenne montagne, localement 200 cm sur les plus hauts massifs des Pyrénées Occidentales) et l'amplitude thermique augmente (à 1 200 m : −1 °C en janvier, +13 °C en juillet).

Les pâturages verdoyants alternent avec des forêts de chênes à feuilles caduques en vallée et piémont, de hêtres et sapins en moyenne montagne. La limite haute de la forêt se situe entre 2 000 et 2 500 m (pins à crochets), laissant place aux landes subalpines (bruyère, rhododendrons) puis, au-dessus de 2 500 à 3 000 m, aux pierriers, névés et petits glaciers.

Sur le versant sud (Aragon, Catalogne occidentale, Andorre, Cerdagne) le régime des précipitations est essentiellement alimenté par les perturbations de sud à sud-ouest d'origine atlantique, qui subissent une influence continentale lors de leur traversée de la péninsule ibérique et se réactivent au contact du relief pyrénéen. Les précipitations sont plus rares mais souvent plus intenses qu'en versant nord, ce qui explique que l'ensoleillement soit bien meilleur alors que les cumuls pluviométriques sont comparables (100 à 150 cm/an) si l'on excepte le piémont aride (environ 50 cm/an). L'air océanique tempéré étant repoussé par la haute chaîne, les hivers sont relativement froids et les étés chauds (à 1 200 m : 0 °C en janvier, +15 °C en juillet). La moyenne montagne présente une végétation typiquement méditerranéenne : garrigue pierreuse et buissonneuse, forêts de chênes verts, pins noirs, pins sylvestres. Les plus hautes vallées accueillent de vertes prairies, des forêts de hêtres, sapins, pins sylvestres et à crochets. L'étage altimontain ne serait guère différent de celui du versant nord si la prédominance des terrains calcaires au sud n'était une contrainte se superposant au climat et qui abaisse la limite du végétal. La frontière franco-espagnole est aussi une frontière climatique : alpin, frais et humide au nord, en France, méditerranéen, sec et plus chaud au sud en Espagne. En avion au-dessus de la chaîne, il n'est pas rare de voir les nuages se bloquer côté français au versant nord et d'admirer l'Espagne, juste derrière cette frontière, ensoleillée comme l'Afrique. Sur le versant nord, en Béarn, Comminges et Béarn, deux phénomènes sont courants : le blocage orographique, avec ses abondantes précipitations (jusqu'à 7 mètres de neige en quelques semaines), phénomène dû à la présence d'un anticyclone sur l'Atlantique et les dépressions anglaises et scandinaves qui basculent leurs fronts froids vers le sud, ces derniers se bloquant sur cette barrière montagneuse est-ouest ; et deuxième phénomène, le foehn, ce vent chaud qui dévale des montagnes vers les vallées françaises, lorsqu'un front froid et humide de sud se bloque sur le versant espagnol à cause d'une dépression sur le golfe de Gascogne, l'air froid qui remonte du sud vers les hauts sommets est aspiré par les basses pressions situées de l'autre côté de la barrière, au large de Biarritz, et se comprime et perd sa vapeur d'eau en s'échauffant brusquement. Il est possible de constater une température de 24 °C en plein mois de janvier à Luchon et seulement 0 °C à Saint-Gaudens, 45 km plus au nord, mais le foehn peut atteindre Pau, Tarbes, Lourdes et Foix. Quelques jours après, il peut neiger à basse altitude.

L'Hôspitalet-près-l'Andorre en Ariège est la dernière commune à l'est des Pyrénées françaises qui connaisse le climat alpin atlantico-continental avec tous les mois de l'année frais, nuageux et humides, particulièrement neigeux en hiver. Dès que l'on passe le col de Puymorens, on bascule dans la zone méditerranéenne, le contraste est saisissant : à Latour-de-Carol, à quelques kilomètres à vol d'oiseau plus à l'est, la sécheresse domine et le soleil brille plus de 3 000 heures par an.

Enfin, l'orient de la chaîne plus proche du versant sud par sa végétation mais qui diffère par son régime des précipitations : la Méditerranée génère des perturbations, rares mais parfois diluviennes sur les premiers versants montagneux rencontrés. La région transfrontalière située entre le Canigou et la ville d'Olot est particulièrement arrosée (100 à 150 cm/an) ainsi qu'en témoignent les nombreuses hêtraies. L'ensoleillement est cependant important, avec de longues périodes de beau temps et une sécheresse estivale atténuée sur les massifs par des orages.

Flore

La flore des Pyrénées comporte environ 4 500 espèces, dont 160 espèces endémiques comme le saxifrage des Pyrénées (Saxifraga longifolia), l'ancolie des Pyrénées (Aquilegia pyrenaica), le chardon bleu des Pyrénées (Eryngium bourgatii), etc.

Les principales essences d'arbre sont le pin à crochets (Pinus uncinata) en altitude (étage subalpin) ; le hêtre commun (Fagus sylvatica) et le sapin blanc (Abies alba) en moyenne montagne (étage montagnard) ; puis le chêne et le châtaignier sur les basses pentes (étage collinéen).

L'agriculture est limitée dans les vallées aux céréales et aux arbres fruitiers.

L’influence méditerranéenne fait que les Pyrénées orientales, plus ensoleillées, ont une composition floristique différente du reste de la chaîne. L’orientation d’ouest en est de la chaîne a eu pour conséquence qu’un grand nombre d’espèces qui étaient présentes au nord de cette région durant l’ère tertiaire ont disparu en raison du froid pendant la dernière grande glaciation (maximum glaciaire vers -20 000 ans) : elles ont en effet buté en migrant vers des zones de basses latitudes plus clémentes contre la chaîne de montagnes, qu’elles n’ont pas pu franchir. Toutefois, quelques espèces ont pu subsister dans des vallées protégées des Pyrénées, devenant endémiques de la zone.

Faune

La faune des Pyrénées présente également quelques exemples saisissants d'endémisme : le desman des Pyrénées ou rat-trompette (Galemys pyrenaicus), mammifère aquatique dont l'aire de répartition s'étend aux deux versants des Pyrénées et aux massifs montagneux du nord-ouest de la Péninsule Ibérique (seule une espèce voisine appartenant au même genre est confinée aux fleuves du Caucase, en Russie méridionale). L'euprocte des Pyrénées (Euproctus asper), batracien urodèle proche de la salamandre, vivant dans les cours d'eau d'altitude, est également caractéristique. Le bouquetin des Pyrénées (Capra pyrenaica ssp. pyrenaica) s'est éteint dans les années 1998-2001. Dès 2014, la réintroduction du bouquetin ibérique a été opérée dans le parc national des Pyrénées et le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises.

D'autres espèces comme le gypaète barbu ou l'isard ont elles aussi été en voie d'extinction mais sont aujourd'hui protégées et commencent petit à petit à se repeupler. Quant à l'ours brun indigène des Pyrénées (voir ours des Pyrénées), il a été chassé jusqu'à sa quasi-extinction dans les années 1990. Des tentatives de renforcement de l'espèce ont lieu depuis 1996 en relâchant des ours apportés de Slovénie.

Une des particularités de la faune pyrénéenne est la richesse et la diversité de sa vie souterraine, ayant donné lieu à l'installation en 1948 du Laboratoire souterrain de Moulis. En particulier, toutes les espèces cavernicoles du genre Aphaenops (coléoptères) sont endémiques de la chaîne pyrénéenne (voir aussi René Jeannel).

Autres espèces :

Parcs nationaux et réserves naturelles

La faune et la flore de la partie centrale des Pyrénées sont protégées par le parc national des Pyrénées, versant français, et par deux parcs nationaux, le parc national d'Aigüestortes et lac Saint-Maurice en « Encantats » et le parc national d'Ordesa et du Mont-Perdu, versant espagnol. À cela, s'ajoute le parc naturel régional des Pyrénées catalanes, le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises et des réserves naturelles nationales comme celle du Néouvielle, du Soussouéou dans la vallée d'Ossau dans les Pyrénées occidentales, ou les nombreuses réserves naturelles catalanes (Prats-de-Mollo, Nohèdes, Py, Mantet, Vallée d'Eyne, Jujols, Conat, La Massane). Il existe enfin des réserves naturelles régionales en Ariège (Embeyre), dans les Pyrénées-Orientales (Nyer) et dans les Hautes-Pyrénées (Pibeste). Les nombreux sites naturels classés au titre de la loi sur la protection des paysages et les arrêtés préfectoraux de protection de biotope, les réserves biologiques et les réserves de faune sauvage témoignent également de l'intérêt écologique du massif pyrénéen.

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Les Pyrénées sont une chaîne montagneuse du sud-ouest de l'Europe. Elles s'étendent en longueur selon une direction est-ouest sur une distance approximative de 430 kilomètres depuis la mer Méditerranée (Cap de Creus) jusqu'au golfe de Gascogne (Cap Higuer). Barrière géographique résultant de la collision des plaques ibérique et eurasiatique, les Pyrénées culminent à 3 404 mètres d'altitude au pic d'Aneto et séparent la péninsule Ibérique au sud du reste de l'Europe continentale au nord. Elles marquent la frontière entre l'Espagne et la France et abritent aussi la principauté d’Andorre.

La chaîne des Pyrénées traverse deux régions et six départements français : d’est en ouest les régions Occitanie (Pyrénées-Orientales, Aude, Ariège, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées) et Nouvelle-Aquitaine (Pyrénées-Atlantiques). Côté espagnol, elle traverse quatre communautés autonomes et sept provinces d'Espagne : d’est en ouest la Catalogne (Gérone, Barcelone et Lérida), l'Aragon (Huesca et Saragosse), la Navarre (communauté composée d'une seule province du même nom) et la Communauté autonome basque (Guipuscoa).

Trois sentiers de grande randonnée traversent les Pyrénées d'ouest en est : le GR 10 côté français, le GR 11 côté espagnol et la Haute randonnée pyrénéenne.

Hydrographie

Le système hydrographique des Pyrénées est composé d'un très grand nombre de petits lacs et étangs (ibón en aragonais) jalonnant de non moins nombreux gaves et autres cours d'eau. Il n'y a pas de « grands lacs » dans les Pyrénées (contrairement aux Alpes) : les plus grands sont des retenues artificielles telles que la retenue de Yesa (Navarre) avec une superficie de 1 900 ha. Toutefois le nombre de lacs et étangs est impressionnant, environ 2 500, ainsi que leur profondeur qui peut être supérieure à 100 mètres.

On trouve de nombreux lacs artificiels et de nombreux barrages, dont les principaux côté français sont Puyvalador, Matemale, Bouillouses, Paset, Lanoux, Naguilhe, Orgeix, Grandes Patures, Bésines, Goulours, Laparan, Gnioure, Fourcat, Izourt, Bassies, Soulcem, Oô, Portillon, Cap de Long, Gloriettes, Gavarnie, Ossoue, Orédon, Escoubous, La Mongie, Laquets, Aumar, Aubert, Oule, Migouelou, Tech, Artouste, Bious Artigues, Fabrèges, etc.

Selon les régions, le nom générique des rivières diffère : depuis la vallée d'Argelès-Gazost, en Bigorre, jusqu'en Béarn, les rivières torrentielles sont appelées « gaves » et se rejoignent dans l'Adour. En revanche, depuis la vallée de Bagnères-de-Bigorre jusqu'en vallée d'Aure, on parle de « nestes ».

En milieu karstique, les cours d'eau forment souvent par de longues rivières souterraines comme celles de Bétharram avant de jaillir sous forme de petits torrents, pouvant donner place à des gorges très étroites et profondes comme les gorges de Galamus, ou des trouées impressionnantes comme celle de la grotte du Mas d'Azil. Par ailleurs, les cours d'eau les plus importants ont donné leur nom aux départements, provinces ou comarques qu'ils traversent : l'Aragon, l'Ariège, l'Aude, la Garonne, etc.

Climat et écosystèmes

Par leur latitude et leur orientation les Pyrénées séparent deux grands ensembles climatiques et végétaux : océanique à l'ouest et au nord, continental et méditerranéen au sud et à l'est. Seul le versant français présente des vallées glaciaires, typiques et impressionnantes comme la vallée d'Ossau ou celle d'Aspe par exemple. Les glaciers s'étendaient alors au nord jusqu'aux portes de Pau, les coteaux de Jurançon étant d'ailleurs d'anciennes moraines glaciaires.

L'influence océanique du nord-ouest, en provenance du golfe de Gascogne tout proche, est intense au Pays basque (cumuls pluviométriques de 150 à 250 cm/an, hivers relativement doux et étés frais : moyennes de +1 °C en janvier à +13 °C en juillet vers 1 200 m d'altitude). Elle se prolonge sur les quatre cinquièmes de la chaîne en versant nord (jusqu'au département de l'Aude), tandis qu'elle pénètre peu sur le versant sud (guère plus loin que les montagnes de Navarre puis à proximité immédiate des crêtes frontalières).

En s'enfonçant dans les terres la pluviométrie se modère tout en restant régulière (100 à 150 cm/an en moyenne montagne, localement 200 cm sur les plus hauts massifs des Pyrénées Occidentales) et l'amplitude thermique augmente (à 1 200 m : −1 °C en janvier, +13 °C en juillet).

Les pâturages verdoyants alternent avec des forêts de chênes à feuilles caduques en vallée et piémont, de hêtres et sapins en moyenne montagne. La limite haute de la forêt se situe entre 2 000 et 2 500 m (pins à crochets), laissant place aux landes subalpines (bruyère, rhododendrons) puis, au-dessus de 2 500 à 3 000 m, aux pierriers, névés et petits glaciers.

Sur le versant sud (Aragon, Catalogne occidentale, Andorre, Cerdagne) le régime des précipitations est essentiellement alimenté par les perturbations de sud à sud-ouest d'origine atlantique, qui subissent une influence continentale lors de leur traversée de la péninsule ibérique et se réactivent au contact du relief pyrénéen. Les précipitations sont plus rares mais souvent plus intenses qu'en versant nord, ce qui explique que l'ensoleillement soit bien meilleur alors que les cumuls pluviométriques sont comparables (100 à 150 cm/an) si l'on excepte le piémont aride (environ 50 cm/an). L'air océanique tempéré étant repoussé par la haute chaîne, les hivers sont relativement froids et les étés chauds (à 1 200 m : 0 °C en janvier, +15 °C en juillet). La moyenne montagne présente une végétation typiquement méditerranéenne : garrigue pierreuse et buissonneuse, forêts de chênes verts, pins noirs, pins sylvestres. Les plus hautes vallées accueillent de vertes prairies, des forêts de hêtres, sapins, pins sylvestres et à crochets. L'étage altimontain ne serait guère différent de celui du versant nord si la prédominance des terrains calcaires au sud n'était une contrainte se superposant au climat et qui abaisse la limite du végétal. La frontière franco-espagnole est aussi une frontière climatique : alpin, frais et humide au nord, en France, méditerranéen, sec et plus chaud au sud en Espagne. En avion au-dessus de la chaîne, il n'est pas rare de voir les nuages se bloquer côté français au versant nord et d'admirer l'Espagne, juste derrière cette frontière, ensoleillée comme l'Afrique. Sur le versant nord, en Béarn, Comminges et Béarn, deux phénomènes sont courants : le blocage orographique, avec ses abondantes précipitations (jusqu'à 7 mètres de neige en quelques semaines), phénomène dû à la présence d'un anticyclone sur l'Atlantique et les dépressions anglaises et scandinaves qui basculent leurs fronts froids vers le sud, ces derniers se bloquant sur cette barrière montagneuse est-ouest ; et deuxième phénomène, le foehn, ce vent chaud qui dévale des montagnes vers les vallées françaises, lorsqu'un front froid et humide de sud se bloque sur le versant espagnol à cause d'une dépression sur le golfe de Gascogne, l'air froid qui remonte du sud vers les hauts sommets est aspiré par les basses pressions situées de l'autre côté de la barrière, au large de Biarritz, et se comprime et perd sa vapeur d'eau en s'échauffant brusquement. Il est possible de constater une température de 24 °C en plein mois de janvier à Luchon et seulement 0 °C à Saint-Gaudens, 45 km plus au nord, mais le foehn peut atteindre Pau, Tarbes, Lourdes et Foix. Quelques jours après, il peut neiger à basse altitude.

L'Hôspitalet-près-l'Andorre en Ariège est la dernière commune à l'est des Pyrénées françaises qui connaisse le climat alpin atlantico-continental avec tous les mois de l'année frais, nuageux et humides, particulièrement neigeux en hiver. Dès que l'on passe le col de Puymorens, on bascule dans la zone méditerranéenne, le contraste est saisissant : à Latour-de-Carol, à quelques kilomètres à vol d'oiseau plus à l'est, la sécheresse domine et le soleil brille plus de 3 000 heures par an.

Enfin, l'orient de la chaîne plus proche du versant sud par sa végétation mais qui diffère par son régime des précipitations : la Méditerranée génère des perturbations, rares mais parfois diluviennes sur les premiers versants montagneux rencontrés. La région transfrontalière située entre le Canigou et la ville d'Olot est particulièrement arrosée (100 à 150 cm/an) ainsi qu'en témoignent les nombreuses hêtraies. L'ensoleillement est cependant important, avec de longues périodes de beau temps et une sécheresse estivale atténuée sur les massifs par des orages.

Flore

La flore des Pyrénées comporte environ 4 500 espèces, dont 160 espèces endémiques comme le saxifrage des Pyrénées (Saxifraga longifolia), l'ancolie des Pyrénées (Aquilegia pyrenaica), le chardon bleu des Pyrénées (Eryngium bourgatii), etc.

Les principales essences d'arbre sont le pin à crochets (Pinus uncinata) en altitude (étage subalpin) ; le hêtre commun (Fagus sylvatica) et le sapin blanc (Abies alba) en moyenne montagne (étage montagnard) ; puis le chêne et le châtaignier sur les basses pentes (étage collinéen).

L'agriculture est limitée dans les vallées aux céréales et aux arbres fruitiers.

L’influence méditerranéenne fait que les Pyrénées orientales, plus ensoleillées, ont une composition floristique différente du reste de la chaîne. L’orientation d’ouest en est de la chaîne a eu pour conséquence qu’un grand nombre d’espèces qui étaient présentes au nord de cette région durant l’ère tertiaire ont disparu en raison du froid pendant la dernière grande glaciation (maximum glaciaire vers -20 000 ans) : elles ont en effet buté en migrant vers des zones de basses latitudes plus clémentes contre la chaîne de montagnes, qu’elles n’ont pas pu franchir. Toutefois, quelques espèces ont pu subsister dans des vallées protégées des Pyrénées, devenant endémiques de la zone.

Faune

La faune des Pyrénées présente également quelques exemples saisissants d'endémisme : le desman des Pyrénées ou rat-trompette (Galemys pyrenaicus), mammifère aquatique dont l'aire de répartition s'étend aux deux versants des Pyrénées et aux massifs montagneux du nord-ouest de la Péninsule Ibérique (seule une espèce voisine appartenant au même genre est confinée aux fleuves du Caucase, en Russie méridionale). L'euprocte des Pyrénées (Euproctus asper), batracien urodèle proche de la salamandre, vivant dans les cours d'eau d'altitude, est également caractéristique. Le bouquetin des Pyrénées (Capra pyrenaica ssp. pyrenaica) s'est éteint dans les années 1998-2001. Dès 2014, la réintroduction du bouquetin ibérique a été opérée dans le parc national des Pyrénées et le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises.

D'autres espèces comme le gypaète barbu ou l'isard ont elles aussi été en voie d'extinction mais sont aujourd'hui protégées et commencent petit à petit à se repeupler. Quant à l'ours brun indigène des Pyrénées (voir ours des Pyrénées), il a été chassé jusqu'à sa quasi-extinction dans les années 1990. Des tentatives de renforcement de l'espèce ont lieu depuis 1996 en relâchant des ours apportés de Slovénie.

Une des particularités de la faune pyrénéenne est la richesse et la diversité de sa vie souterraine, ayant donné lieu à l'installation en 1948 du Laboratoire souterrain de Moulis. En particulier, toutes les espèces cavernicoles du genre Aphaenops (coléoptères) sont endémiques de la chaîne pyrénéenne (voir aussi René Jeannel).

Autres espèces :

Parcs nationaux et réserves naturelles

La faune et la flore de la partie centrale des Pyrénées sont protégées par le parc national des Pyrénées, versant français, et par deux parcs nationaux, le parc national d'Aigüestortes et lac Saint-Maurice en « Encantats » et le parc national d'Ordesa et du Mont-Perdu, versant espagnol. À cela, s'ajoute le parc naturel régional des Pyrénées catalanes, le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises et des réserves naturelles nationales comme celle du Néouvielle, du Soussouéou dans la vallée d'Ossau dans les Pyrénées occidentales, ou les nombreuses réserves naturelles catalanes (Prats-de-Mollo, Nohèdes, Py, Mantet, Vallée d'Eyne, Jujols, Conat, La Massane). Il existe enfin des réserves naturelles régionales en Ariège (Embeyre), dans les Pyrénées-Orientales (Nyer) et dans les Hautes-Pyrénées (Pibeste). Les nombreux sites naturels classés au titre de la loi sur la protection des paysages et les arrêtés préfectoraux de protection de biotope, les réserves biologiques et les réserves de faune sauvage témoignent également de l'intérêt écologique du massif pyrénéen.

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