Bubo bubo • Grand-duc d'Europe
Le Hibou grand-duc (Bubo bubo), également appelé Grand-duc d'Europe, est une espèce de rapaces nocturnes qui vit dans une bonne partie de l'Europe et de l'Asie.
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NocturneUn animal est dit nocturne lorsqu'il est actif principalement la nuit. Ce comportement est opposé au comportement diurne. Ces comportements sont n...
Cr
CrépusculaireLes animaux crépusculaires sont ceux qui sont actifs principalement au crépuscule. Cela se distingue des comportements diurnes et nocturnes, où ...
Ca
CarnivoreUn carnassier ou carnivore est un être vivant dont le régime alimentaire est principalement fondé sur la consommation de chairs ou de tissus d'a...
In
InsectivoreUn insectivore est un animal se nourrissant d'insectes ou d'autres arthropodes. Les animaux insectivores appartiennent à différents groupes syste...
Ar
ArboricoleArboricole désigne ce qui a trait aux arbres. Que ce soit la vie dans les arbres ou bien la culture des arbres, l’arboriculture.
Pr
PrédateurLa prédation est une interaction trophique directe, de nature antagoniste, entre deux organismes, par laquelle une espèce dénommée prédateur, ...
Oi
Oiseaux planeursNi
NidicolePl
PlaneurLe vol plané est, pour un animal, l'action de s'élancer des airs pour retomber sur un point en contrebas tout en parcourant une certaine distance...
Co
CosmopoliteUne répartition cosmopolite en biogéographie, caractérise l'aire de répartition géographique d'une catégorie d'êtres vivants si étendue qu'...
Te
TerrestreTe
TerritorialEn éthologie, le territoire est l'aire sociographique qu'un animal d'une espèce particulière défend systématiquement contre les individus de s...
Ov
OviparesL'oviparité est une stratégie de reproduction d'une espèce où l'ovule à maturation au sein de la femelle est ensuite pondu sous la forme d'un ...
Mo
MonogameLa monogamie, du grec monos, un seul, et gamos, mariage, est chez les humains un régime juridique n'autorisant à un homme de n'épouser par maria...
Gé
Généralement solitaireSo
SolitaireNo
Non migrateurE
commence avecAvec ses 75 cm de haut, le Grand-duc est le plus grand des rapaces nocturnes d'Europe : il mesure le double de son congénère le Hibou moyen-duc.
Qualifiée d'« aristocratique », sa silhouette est massive, sa tête, piquée de deux gros yeux rouge-orangé est surmontée d'aigrettes de 8 cm environ (normalement horizontales et un peu repliées vers l'arrière), que l'oiseau dresse verticalement s'il est excité ou dérangé. Rappelons que ces aigrettes ne jouent aucun rôle dans l'audition. Les sexes se distinguent par la taille du mâle (tiercelet), plus petit. Mimétique aux branchages, son plumage est brun-roussâtre dessus, taché et rayé de brun noir. Le dessous est plus clair, fauve avec des stries longitudinales et des zébrures transversales de couleur brun foncé.
Le poids du mâle varie de 2 à 2,5 kg, celui de la femelle de 2,5 à 3,3 kg. Long de 65 à 75 cm, le Grand-duc d'Europe possède une envergure allant de 160 à 188 cm. Il peut vivre plus de 20 ans.
Le Grand-duc d'Europe émet un « bouhou » ou un « ouhouhou-ou-ouhouhouhouhou » (d'où son nom latin, Bubo bubo) audible de loin, ainsi que toutes sortes d'autres bruits. Il a un vol agile et silencieux malgré sa grande taille, car il est doté comme la plupart des nocturnes d'un plumage duveteux, très flexible, qui lui permet de voler sans bruit. En vol, il est aisément reconnaissable à sa grande envergure, appuyé sur ses grandes ailes longues et larges, et détachant bien sa tête assez pointue, la queue courte.
Il est répandu dans une très large bande centrale de l'Eurasie, du Portugal à la Corée, mais est toutefois absent des toundras arctiques au nord et des forêts du sud-est asiatique au sud. En France, il vit dans les zones rocheuses de l'est, du centre et du sud. On le rencontre aussi bien dans les plaines que dans les montagnes.
On rencontre le Grand-duc d'Europe aussi bien dans les plaines que dans les montagnes. Il aime particulièrement les falaises, près des plans d'eau. Très discret, il s'installe sur des corniches rocheuses, sur les remparts d'un vieux château ou à même le sol ; parfois dans les régions du nord, dans un trou d'arbre mais sans aucun doute, sa préférence va aux grandes falaises proches d'un plan d'eau.
La nourriture du Grand-duc d'Europe est des plus variées. Il se nourrit de toutes sortes de proies, depuis les scarabées jusqu'aux faons des cervidés. La majeure partie de son régime consiste en mammifères (campagnols, rats, souris, renardeaux, lièvres) également en oiseaux de toutes sortes. Il peut aussi consommer des serpents, lézards, anoures, poissons et crabes, ainsi que des rongeurs, lapins, lièvres, hérissons, oiseaux (corbeaux, pigeons, perdrix), oiseaux marins, chauves-souris, etc., et même d'autres rapaces diurnes et nocturnes. Les chats domestiques en ont une peur atavique. Cet animal n'a pas de prédateur naturel, sauf l'homme.
Fin mars, début avril, le Grand-duc d'Europe construit un nid simplement garni de restes de poils ou de plumes arrachés à ses proies. La femelle y pond 2 à 4 œufs qu'elle couve seule pendant 32 à 37 jours, tandis que le mâle lui apporte la nourriture. Une fois éclos, les petits sont protégés par la mère des intempéries et du soleil. Un mois et demi plus tard environ, les petits quittent le nid mais restent à proximité. À trois mois, ils savent parfaitement voler. La femelle n'hésite pas à attaquer, avec le bec et les serres, tout intrus susceptible de menacer ses jeunes, aidée en cela par le mâle.
En Europe, il a longtemps été utilisé afin de limiter certaines populations d'oiseaux qualifiés de « nuisibles » (pie, corneille, corbeau, etc.). Il a aussi été pourchassé comme oiseau de malheur, parce qu'on croyait se protéger en le clouant sur les portes de granges, avant qu'on ne s'aperçoive de sa grande utilité écologique et agronomique et qu'il soit protégé par la loi.
Les causes de sa disparition sont le recul, la dégradation ou la fragmentation écologique de son habitat, les tirs illégaux de braconniers (voir ci-dessous protection), les pesticides agricoles, les poisons utilisés contre les rongeurs (bromadiolone notamment), les accidents dus aux véhicules et la pollution lumineuse, car il est très sensible à l'éblouissement des phares de voitures. On note aussi une mortalité importante due aux collisions contre les câbles électriques aériens et les fils de fer. Les poisons utilisés pour détruire ses proies et les pesticides s'accumulent dans son organisme et peuvent entraîner sa mort.
Aussi, depuis les années 80, on a vu une chute de la population de hiboux grands-ducs en France à cause de maladies (myxomatose, VHD...) qui touchent leurs proies principales : les lapins.
En France, à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, la population augmente mais reste inférieure à ses niveaux historiques.
Le Grand-duc d'Europe bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, de le colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter. Toutefois depuis 2006 et surtout depuis l'arrêté d'octobre 2009, ces restrictions relatives à la cession et au transport ne s'appliquent plus qu'aux oiseaux sauvages vivant dans le milieu naturel. Les hiboux grands-ducs nés et élevés en captivité peuvent être cédés à condition d'être identifiés & accompagnés d'un CIC (certificat intracommunautaire pour l'application de la CITES dans l'Union Européenne).
Pour éviter la disparition de l'espèce, il existe désormais des élevages spécialisés dans la reproduction du Grand-duc en captivité. L'élevage en captivité est devenu très courant et la reproduction de cette espèce est très facile. Souvent la réussite, comme d'ailleurs pour la plupart des rapaces nocturnes, dépasse toutes les espérances. Il est même parfois nécessaire de limiter la reproduction. Pour ouvrir un élevage il faut, en plus des documents d'origine (CIC, attestation de provenance) en règle, avoir un certificat de capacité et une autorisation pour l'élevage. La réglementation prévoit le dépôt d'un dossier de demande à la Direction départementale de la Protection des populations (DDPP ), pour évaluation des capacités du candidat.
Les détenteurs des spécimens ainsi obtenus, apprivoisés, doivent avoir obtenu un diplôme adéquat. Ils reçoivent une formation et un traitement de l'administration pour entretenir leur grand-duc, le nourrir, le soigner et l'entraîner à la chasse au vol. L'autorisation de détention pour la chasse au vol est de nature différente et peut s'obtenir plus facilement auprès de la DDTM (ex DDA).