Numenius borealis
Le Courlis esquimau (Numenius borealis) est une espèce d'oiseaux de la famille des scolopacidés.
L’aire de nidification connue est une région restreinte située dans le Territoire du Nord-Ouest au Canada. On estime probable que le Courlis esquimau avait une aire de reproduction un peu plus étendue dans cette même région et il est possible qu’il ait pu nicher aussi en Alaska. Il hiverne dans le sud de l’Amérique du Sud, dans le sud et l’est de la Pampa argentine, mais les aires sont très mal connues. L’aire de répartition du Courlis esquimau s’est beaucoup réduite vers la fin du XIXe siècle avec le déclin de sa population.
Le Courlis esquimau niche dans la Toundra où on retrouve notamment Arctagrostis latifolia, Poa arctica, Poa glauca, du Bouleau glanduleux, des Carex, de l’Eriophorum et du Dryas. Les habitats qu’il fréquente en Amérique du Sud se caractérisent par l’absence d’arbres, une abondance d’herbacées et de nombreux plans d’eau peu profonds.
Migrateur de longue distance, le Courlis esquimau parcourt annuellement les Amériques du nord au sud pour atteindre ses aires de nidification et d’hivernage. La route migratoire printanière suit un parcours qui va de la côte ouest de l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et le centre de l’Amérique du Nord jusqu’au Territoire du Nord-Ouest. À l’automne, les oiseaux atteignent la côte est du Canada et des États-Unis pour survoler l’Atlantique et arriver directement sur la côte est de l’Amérique du Sud. En migration, il est souvent observé en compagnie du Pluvier doré avec lequel il partage les mêmes routes migratoires.
Le Courlis esquimau se nourrit d’insectes, de gastéropodes et de crustacés (par exemple Uca spp.). Il se nourrit au sol, capturant ce qu’il y trouve en surface ou dans la vase ou la boue qu’il sonde avec son bec. Il est capable de se percher dans les buissons, ce qui l'aide, pendant la migration automnale, à se nourrir des fruits des éricacées dont il est friand. Lors de la migration printanière, il fréquente les champs cultivés et les pâturages, capturant les invertébrés qui s’y trouvent.
Le Courlis esquimau se reproduit dans le nord de l'Amérique du Nord et hiverne en Amérique du Sud. Sa population a subi un déclin radical vers la fin du XIXe siècle. Au XXe siècle, seules quelques observations sporadiques témoignent de la présence de l’espèce. Pour cette raison, on a relativement peu d'information sur la biologie et l'écologie de cette espèce.
Aujourd’hui, on ne sait trop s’il faut en parler au présent ou au passé, car les dernières observations datent de 1987 et le Courlis esquimau est peut-être déjà une espèce éteinte.
Le nid consiste en une dépression du sol tapissée de quelques feuilles mortes. La couvée contient généralement quatre œufs.
Si le Courlis esquimau n’est pas encore éteint, sa population ne dépasse probablement pas la centaine d’individus. La population a subi une chute radicale entre les années 1870 et 1890 et il est impossible d’en estimer avec précision la taille avant ce déclin. Certaines estimées de sa population l’évaluent à plusieurs millions, mais ce chiffre est sans doute exagéré. Le comportement très grégaire de cette espèce a probablement contribué à en surévaluer la population par les observateurs de cette époque.
Il est rarement observé au cours de la première moitié du XXe siècle. Entre 1945 et 1985, il est observé 23 années différentes pour un total de 80 individus. La dernière observation fiable date de 1987 au Texas où 4 individus furent rapportés. Des efforts importants ont été déployés en Argentine et en Uruguay en 1992 et 1993 pour trouver des Courlis esquimau, mais ces efforts ne donnèrent aucun résultat.