Cyclura collei
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Cyclura collei

Cyclure terrestre de la Jamaïque

Le Cyclure terrestre de la Jamaïque (Cyclura collei), ou Iguane terrestre de la Jamaïque, est une espèce de sauriens de la famille des Iguanidae. Endémique de la Jamaïque où l'espèce était autrefois largement distribuée, on ne l'y trouve plus aujourd'hui que dans la région des Hellshire Hills. Ce grand iguane au corps massif du genre Cyclura est de couleur verte à vert-bleuâtre. Il présente une crête dorsale épineuse. C'est un animal herbivore qui se nourrit principalement de feuilles, de fleurs et de fruits. L'espèce a très fortement décliné au cours du XXe siècle, notamment du fait de la disparition de son habitat et de la prédation par la Mangouste indienne grise, introduite sur l'île pour contrôler les populations de serpents. On a même cru l'espèce disparue en 1948, avant qu'elle ne soit redécouverte en 1990.

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Réduite à quelques dizaines d'individus, la population est toujours en danger critique d'extinction – elle fait partie de la liste des 100 espèces les plus menacées au monde établie par l'UICN en 2012 – mais est désormais protégée, bien que l'industrie du charbon de bois menace les dernières zones qui l'abritent dans les Hellshire Hills. Le zoo de Hope dispose d'installations pour faire naître de jeunes iguanes qui sont ensuite relâchés dans la nature, afin de tenter de sauvegarder cette espèce.

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Apparence

Cyclura collei est un grand lézard au corps massif principalement de couleur verte à bleu verdâtre avec une coloration tendant plus vers le vert olive sur les épaules. Trois larges chevrons sombres s'étendent de la base du cou à la queue sur le dos de l'animal, avec des taches brun-olive foncé réparties en zigzag. Les écailles de la crête dorsale sont d'un bleu verdâtre plus clair que le reste du corps. La surface du corps est marbrée de marques jaunâtres apparaissant en petits groupes. Les individus sauvages, notamment les femelles pendant la nidification, présentent une couleur brun rougeâtre après avoir creusé dans les sols riches en fer de la région de Hellshire Hills, au sud-ouest de Kingston. Les mâles mesurent approximativement 428 mm de long tandis que les femelles sont légèrement plus petites, atteignant 378 mm de long. Les mâles présentent également de grands pores fémoraux sur la partie interne de leurs cuisses, utilisés pour relâcher des phéromones. Les pores de la femelle sont plus petits et elle présente une crête dorsale moins haute que le mâle, tout cela contribuant au dimorphisme sexuel de cette espèce.

Distribution

Géographie

Continents
Domaines biogéographiques

Selon Sir Hans Sloane, un médecin et botaniste qui a visité la Jamaïque en 1688, les iguanes étaient autrefois communs dans toute la Jamaïque. Cyclura collei a vu sa population diminuer de façon spectaculaire au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, après l'introduction de la Mangouste indienne grise (Herpestes edwardsii) en 1872 pour contrôler les populations de rats et de serpents. Son déclin a été tel qu'au bout d'un moment on pouvait seulement la trouver à Goat Island près des Hellshire Hills. Cette espèce se limite aujourd'hui à deux populations qui se composent d'individus dispersés,.

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On a pensé Cyclura collei éteint en 1948. La région de Hellshire Hills est le seul endroit de la Jamaïque où cet iguane vit encore. C'est un milieu de forêt tropicale sèche, avec un sol ferreux dur. Les Hellshire Hills offrent 114 km2 d'habitat pouvant convenir aux iguanes. Cependant, on trouve surtout l'iguane dans la partie centrale de cette région, là où les mangoustes sont peu nombreuses et où la forêt est la mieux préservée. Malgré sa proximité avec la zone densément peuplée de Kingston, cette région demeure sauvage du fait de son inhospitalité et de l'absence d'eaux de surface, ce qui en fait une zone ne convenant pas à l'agriculture et aux peuplements humains. Avant d'avoir été redécouvert en 1990, l'iguane avait été vu pour la dernière fois à Goat Island, au large des côtes de la Jamaïque, en 1940.

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Cyclura collei carte des habitats

Biome

Cyclura collei carte des habitats

Habitudes et mode de vie

Cyclura collei est une espèce principalement terrestre, mais qui passe aussi beaucoup de temps dans les arbres, notamment les jeunes. C'est une espèce poïkilotherme qui doit prendre du temps pour assurer sa thermorégulation. Le cycle journalier de cet iguane varie cependant suivant l'âge : les jeunes se réchauffent au soleil en milieu de matinée, puis partent à la recherche de nourriture jusqu'en début d'après-midi, tandis que les adultes peuvent être actifs jusqu'au soir. Le reste du temps, les jeunes s'abritent dans des trous dans des arbres, situés entre 1 et 3 m de haut, et les adultes se réfugient dans des cavités situées dans les rochers.

Mode de vie

Régime et nutrition

Comme toutes les espèces de Cyclura, Cyclura collei est essentiellement herbivore, consommant des feuilles, des fleurs et des fruits de plus de 100 espèces de plantes différentes. Ce régime est très rarement complété par des insectes et des invertébrés tels que les escargots. Cependant, ces invertébrés sont peut-être consommés accidentellement quand l'animal mange les feuilles sur lesquelles ils vivent. Il a été observé qu’en captivité cet iguane se nourrit d’animaux et de végétaux. Une étude menée en 2000 par le docteur Allison Alberts au zoo de San Diego a révélé que ces animaux participent à la dissémination des graines de plusieurs plantes, et que les graines qui sont passées par leur tractus digestif germent plus rapidement que les autres,. Les graines contenues dans les fruits consommés par les iguanes ont donc un réel avantage adaptatif puisqu'elles parviennent à germer avant la fin de la très courte saison des pluies. Cyclura collei représente également un très bon moyen de dissémination de ces graines, notamment lorsque les femelles migrent vers les sites de nidification et, en tant que plus grand herbivore dans leur écosystème insulaire, ils sont essentiels pour maintenir un équilibre entre le climat et la végétation.

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Comme les autres lézards herbivores, Cyclura collei doit faire face à un problème d'osmorégulation : la matière végétale contient plus de potassium et moins d'éléments nutritionnels en proportion que de la viande, et les animaux doivent donc en consommer de plus grandes quantités pour satisfaire leurs besoins métaboliques. À la différence de ceux des mammifères, les reins des reptiles ne peuvent pas concentrer leur urine pour préserver l'eau corporelle. À la place les reptiles excrètent à travers leur cloaque de l'acide urique toxique. Dans le cas de Cyclura collei, qui consomme beaucoup de végétaux, l'excès d'ions salés est excrété via une glande à sel de la même manière que chez les oiseaux.

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Habitudes d’accouplement

Les iguanes femelles font leurs nids dans des terriers souterrains, obturés avec de la terre. Elles les creusent longtemps avant de pondre, et les gardent pendant plusieurs jours après la ponte. Cette dernière a lieu vers mi-juin, et les œufs éclosent environ 85 à 87 jours plus tard. La ponte comprend entre 6 et 20 œufs suivant la taille et l'âge de la femelle.

Population

Effectif de la population

Cyclura collei était considéré comme éteint en 1948. Un spécimen adulte a été trouvé en 1970 dans la région des Hellshire Hills. L'espèce a été redécouverte en août 1990, lorsqu'un iguane mâle adulte a été chassé dans un tronc d'arbre creux par le chien d'Edwin Duffus, un chasseur de sangliers des Hellshire Hills. Le chien avait blessé l'animal, qui a pu tout de même être porté au zoo Hope. Une population survivante a été découverte peu après,. Après sa redécouverte en 1990, une étude a montré qu'il n'y avait que 50 survivants du « lézard le plus rare du monde »,. En 2013, si on ne dispose pas d'estimation précise de la population, on l'évalue à entre 100 et 200 individus. L'UICN répertorie donc cette espèce comme « en danger critique d'extinction » et l'a inscrite dans la liste des 100 espèces les plus menacées au monde en 2012.

Références

1. Cyclura collei article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Cyclura_collei
2. Cyclura collei sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/6027/12337339

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