Gorilla beringei beringei

Apparence

Le gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei) mesure entre 1,40 et 2 m. Les mâles pèsent entre 140 et 300 kg et les femelles entre 70 et 110 kg.

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C'est un animal d'une taille impressionnante, mais il est cependant sociable et pacifique. Les gorilles de montagne vivent en familles polygames, et chaque famille est guidée par un mâle à dos argenté : c'est le mâle du groupe, qui est censé protéger toute la famille contre les dangers éventuels. Quand le dos argenté meurt, un autre gorille assez âgé pour supporter cette tâche le remplace ; sinon le groupe se dissout. Dans ce dernier cas, les femelles vont rejoindre d'autres groupes et d'autres mâles.

Les gorilles des montagnes sont des herbivores qui mangent des lobélies géantes, des bambous, plantes les plus présentes dans les forêts de montagne mais aussi des céleris sauvages, des orties géantes, des chardons, des séneçons, des fleurs, de l'écorce de vernonias… Ils ont besoin d'une végétation dense pour se nourrir : jusqu'à 38 kg par jour pour les mâles et 25 kg pour les femelles.

Ils vivent dans la région des Grands Lacs Africains, c’est-à-dire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda et au Rwanda.

Quelques parcs nationaux forment un réseau transfrontalier de protection : le PN de Mgahinga (Ouganda), le Parc national des Volcans (Rwanda) et le Parc national des Virunga en RDC ainsi que dans le PN de la forêt impénétrable de Bwindi (Ouganda). La population du parc de Kahuzi Biega, bien que très proche, appartient à la sous-espèce des gorilles de l'Est (Gorilla beringei graueri).

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Vidéo

Distribution

Géographie

Les régions qui bordent les parcs nationaux du massif des Virunga et du parc de Bwindi dans lesquels sont trouvés les gorilles de montagne se retrouvent parmi les régions rurales les plus densément peuplées d’Afrique. En 2003, la densité se chiffrait autour de 400 à 600 personnes par km2. Il y a donc eu une pression très forte sur l’habitat du gorille, ce qui peut avoir une incidence directe sur la conservation. Les deux populations ont donc en commun le fait de subir comme pression la perte d’habitat. Dans le passé, au parc de Bwindi, des activités minières et forestières étaient notamment au cœur de la problématique de perte d’habitat. De plus, même la création du parc national n’a pas tout à fait empêché la réalisation de ces activités,.

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En raison de la problématique du partage de l’habitat entre les humains pour des activités économiques humaines et les gorilles dans leur habitat naturel, il est possible qu’il y ait des conflits pour le partage de l’espace et des ressources. D’un côté, les parcs nationaux peuvent en effet freiner le développement de communautés rurales en manque d’espace, mais d’un autre côté, ne limitent pas le déplacement des humains et animaux puisque les frontières sont fluides. Plus particulièrement, les gorilles peuvent causer des dommages dans les champs agricoles, entre autres lors des saisons sèches, alors que la ressource alimentaire se raréfie. Ces intrusions sont la cause de pertes financières dans des zones où la possibilité d’accumuler des fonds est limitée, ce qui cause des problèmes pour les communautés locales.

Par la suite, les gorilles de montagne sont la cible de braconnage, même s’ils ne sont pas chassés pour leur viande. Ils sont souvent des prises accidentelles ou accessoires dans la chasse aux antilopes, par exemple. De plus, les pièges qui sont installés pour plusieurs espèces peuvent s’avérer létaux pour les gorilles.

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Gorilla beringei beringei carte des habitats

Biome

Gorilla beringei beringei carte des habitats
Gorilla beringei beringei

Habitudes et mode de vie

Mode de vie
Comportement saisonnier

Régime et nutrition

Population

Menaces démographiques

Le gorille des montagnes, le gorille des plaines orientales et le gorille de la rivière Cross sont 3 des 16 espèces de primates d'Afrique qui ont été incluses entre 2000 et 2020 dans la liste des 25 espèces de primates les plus menacées au monde : le gorille des montagnes est présent dans la liste des 25 primates les plus menacés de la planète de 2000, 2002 et 2004.

Effectif de la population

En 2018, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature, la population totale des gorilles de montagne atteindrait 1 004 individus contre 880 en 2010 et 680 en 2008.

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Le premier recensement de la population de gorilles de montagne dans les Virunga (regroupant les parcs nationaux de Mgahinga, le parc national des Volcans et le parc national des Virunga, respectivement en Ouganda, au Rwanda et en République Démocratique du Congo) a été réalisé au début des années 1970. Il faisait état d’environ 274 individus, ce qui en catégorisait la population comme étant stable ou dans un léger déclin. Jusqu’en 1990, la croissance de la population était considérée faible avec un taux de croissance total de 3 %. Cette hausse était attribuable aux baisses des perturbations humaines et aux efforts de conservation et d’éducation. Dans les années 1990, le taux de croissance a diminué en raison d’une dégradation de la qualité de l’habitat et de l’interruption des patrouilles associées à des instabilités politiques dans la région. Il n’y a heureusement pas eu de déclins majeurs des effectifs pendant cette période, puisque l’inventaire réalisé en 2003 faisait état d’une population entre 359 et 395 gorilles aux Virunga, soit une augmentation de 0,9 à 1,8 % sur dix ans. Cette augmentation peut cependant être attribuée à la forte croissance d’un large groupe au sein duquel se retrouvent plusieurs mâles. Ce groupe est situé dans un habitat de qualité et surtout est habitué aux humains dans le cadre de la recherche. Des groupes habitués aux humains pour les activités touristiques auraient quant à eux présenté de hauts taux de mortalité.

Le recensement de 2010 a fait état d’une population de gorilles dans les Virunga d’environ 480 individus. Ils sont répartis de la façon suivante : 349 individus dans des groupes habitués aux humains et 101 individus dans des groupes non habitués, en plus des mâles solitaires et jeunes qui n’auraient pas été identifiés. Cet inventaire est le premier à avoir utilisé des analyses génétiques pour réaliser les estimations. Le taux de croissance relatif aux effectifs de 2003 se chiffre à 3,7 % par année, ou 26 % sur toute la période. Tout comme pour les cinq recensements précédents, la croissance est plus importante dans les groupes qui ont été habitués aux humains que dans ceux qui n’y ont pas été habitués. On a observé une croissance respective de 4,7 et de 0,9 %. Les résultats du recensement de 2010 viennent donc renforcer la théorie selon laquelle les effectifs des populations de gorille du massif des Virunga sont sous la capacité de support du milieu. Pour une population de gorilles, la proportion de jeunes peut être un indicateur de la bonne santé. Dans les groupes habitués aux humains, cette proportion est de 40 %, ce qui en fait des groupes en bonne santé.

Le Parc National Impénétrable de Bwindi, en Ouganda, abrite une des deux populations de la sous-espèce Gorilla beringei beringei. La petite taille de la forêt au sein du parc et la pression des populations qui l’avoisinent présentent des défis aux gestionnaires du parc. En 1997, le premier recensement complet estimait une population totale de 300 individus. L’inventaire de 2002 estimait une population de 320 individus, soit une hausse de 6,7 % par rapport à 1997. Leur patron de distribution démontre une corrélation négative entre le niveau de perturbations humaines et le nombre de groupes de gorilles par secteur du parc.

Le recensement de 2006 au parc de Bwindi faisait état d’environ 336 individus, mais des analyses génétiques ont réduit cette estimation à 302 individus. Dans le dernier inventaire du parc de Bwindi en 2011, l’utilisation d’un double balayage sur le terrain et d’analyses génétiques a permis d’estimer la population totale du parc à environ 430 individus. Le double balayage sur le terrain a permis d’estimer qu’environ le tiers des gorilles était manqué à chacune des visites. La population serait séparée entre environ 260 individus qui ne sont pas habitués aux humains et environ 165 qui le sont. La grande augmentation du nombre de gorilles par rapport à 2006 serait probablement associée à la plus grande identification des individus qu’à une réelle augmentation du taux de croissance, qui est d’environ 2 % dans les groupes habitués à la présence humaine.

La population des gorilles de montagne au parc de Bwindi affiche un taux reproductif plus faible que celle des Virunga. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la population s’approche de la limite de support du milieu, ou bien parce que les gorilles de Bwindi ont un rythme de vie plus lent, celui-ci étant dicté par un régime alimentaire comportant plus de fruits. Cela avait aussi été démontré pour d’autres espèces de primates et autres sous-espèces de gorilles.

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Conservation

Il existe deux types de classes lorsque vient le temps de distinguer les mesures de conservation. Il y a les mesures dites conventionnelles, qui comprennent l’application des lois et règlements ainsi que le développement de projets communautaires. Toutes ces initiatives ont pour but de réduire l’impact négatif de la présence humaine sur une espèce, un habitat ou un écosystème. L’autre classe de mesures, regroupée sous le terme de conservation extrême, comprend des actions dont le but est d’accroître les effets positifs des humains sur les individus d’une population ou d’une espèce en danger. Ces actions peuvent être des soins vétérinaires, ou un suivi régulier des individus.

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Dans le cas des gorilles de montagne, la conservation aux Virunga se fait selon ces deux catégories. Sur le terrain, il y a plus de 50 employés par 100 km2, ce qui est plus de vingt fois supérieur à la moyenne des mondiale des parcs nationaux. Le rôle de ces employés est entre autres de s’occuper du retrait de pièges potentiellement dangereux pour les gorilles. 1 500 pièges seraient ainsi enlevés par année. D’ailleurs, des gardes suivent les groupes de gorilles habitués aux humains durant les heures d’ensoleillement. La conservation extrême est surtout dirigée vers le suivi de la santé des gorilles et le traitement des maladies. Aux Virunga, le suivi extrême sur le plan médical aurait une très grande influence sur les taux de croissance des populations habituées. En effet, ces populations démontreraient une croissance six fois supérieure à celle des groupes non habitués, et de cette différence, 40 % pourrait être attribuée aux soins médicaux. Pour la conservation des gorilles, il se pourrait que l’augmentation du taux de survie soit plus importante que l’augmentation du taux de fertilité, en raison son impact supérieur sur la croissance des populations. C’est une des raisons qui favorise la continuité des programmes de conservation extrême. Pour qu’il y ait une optimisation des efforts de conservation pour le gorille de montagne, un mélange de conservation conventionnelle et extrême devrait être déployé. Le recensement de 2013 vient confirmer cette affirmation puisque les populations sont en croissance à la suite d’une application des deux méthodes de conservation.

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Références

1. Gorilla beringei beringei article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Gorilla_beringei_beringei
2. Gorilla beringei beringei sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/39999/176396749

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