Alectoris rufa
La Perdrix rouge (Alectoris rufa) est une espèce d'oiseaux de la famille des phasianidés.
Cette espèce est en voie de régression depuis le XIXe siècle et a localement disparu d'une partie de son aire naturelle de répartition.
Cette perdrix mesure environ 32 cm (pour une envergure de 45 à 50 cm).
De loin, elle peut être confondue avec sa cousine, la perdrix bartavelle, mais de près, on peut noter un bandeau blanc au-dessus de l'œil. Les joues et la gorge sont blancs, bordés de noir. Le dessus du corps est rouille, la poitrine gris-bleu. Le bec et les pattes sont couleur de corail.
La Perdrix rouge se rencontre dans une grande partie de la France, en Italie, dans la péninsule Ibérique, en Algérie et au Maroc. Elle a été introduite dans les Balkans, les îles Britanniques, l'Algérie ainsi qu'en Nouvelle-Zélande. Elle a disparu de Suisse et se rencontre très rarement en Allemagne.
En France selon l'ONCFS, « depuis quatre siècles, la répartition de la Perdrix rouge se caractérise par un retrait vers le sud-ouest de plusieurs centaines de kilomètres, avec l’abandon des stations à climat continental situées en bordure NE de son aire de répartition. On n’observe pas de diminution importante de la distribution de l’espèce entre les deux enquêtes sur les oiseaux nicheurs en France. Elle ne niche plus à l’est des départements de la Côte d’Or et de l’Ain ni en Savoie, mais elle a progressé au nord et sa reproduction a été nouvellement prouvée dans la plupart de son aire de répartition continentale et en Corse », peut être en lien avec des problèmes de pollution génétique (introgression de gènes de la perdrix choukar, introduits dans les populations françaises via les repeuplements souvent faits avec des lignées de perdrix hybridées avec cette perdrix exotique).
Cette espèce fréquente les terrains rocailleux à la végétation buissonneuse, les plateaux arides et les collines sèches ainsi que les terrains incultes.
La perdrix rouge vit généralement en compagnie de six à dix oiseaux, mais des rassemblements plus importants, jusqu’à 70 individus et même plus, ont été observés, surtout à l’automne et durant les hivers froids. Les oiseaux non-reproducteurs se regroupent au printemps et en été. Bien que normalement sédentaires, les perdrix vivant en altitude migrent vers les vallées en hiver (Johnsgard 1988).
Le chant, plus audible le matin, est semblable à celui de la perdrix choukar, chak-chak- chakar-choukar. Le cri d’alerte rappelle un peu le rythme d’une machine à vapeur au démarrage go-chak-chak, go-chak-chak, go-chak-chak. Le cri de contact et de ralliement est beaucoup plus doux chik-chik-chik-chik.
L’alimentation est similaire à celle de la perdrix grise et de la perdrix choukar, graines, faînes, feuilles, bourgeons, petits invertébrés, dont des insectes si importants pour l’alimentation des jeunes. Mais elle est aussi capable de se nourrir de légumes, de racines et même de jeunes betteraves. La perdrix rouge fréquente les points d’eau le soir, à la tombée de la nuit.
La perdrix rouge est monogame. Le mâle marque son territoire en chantant, du haut d’un promontoire, corps dressé, plumes gonflées. Le nid est une simple cuvette délimitée par des herbes et placée sous un buisson ou une touffe d’herbes. Le mâle prépare plusieurs nids et la femelle choisit celui dans lequel elle va pondre. La ponte a lieu en mai-juin en France, avril-mai au Portugal. Il n’y a généralement qu’une ponte par an, parfois deux ; elles sont alors simultanées et les parents couvent chacun une ponte, le mâle se chargeant de la première. La femelle pond une dizaine d'œufs, au fond blanc taché de brun. L'incubation est de l'ordre de 24 jours. Les poussins, nidifuges, restent ensemble jusqu'à la saison de reproduction suivante. La femelle peut pondre deux couvées successives, dans deux nids différents. L'une d'elles est alors couvée par le mâle. En cas de destruction du nid, la femelle peut faire une deuxième ponte. Les jeunes atteignent leur taille adulte vers l’âge de deux mois. Toute la famille reste réunie jusqu’en hiver.
Bien qu’encore abondante en certaines régions, la perdrix rouge a entamé un déclin régulier depuis la fin des années 1970. Les changements de pratiques agricoles et la destruction des habitats qui s’est ensuivie en sont les causes principales, mais la chasse en est une autre. Une chasse irraisonnée a conduit à des lâchers de perdrix issues d’élevage, lesquelles se sont révélées souvent croisées avec la perdrix choukar ou, plus rarement, la perdrix bartavelle, entraînant ainsi une pollution génétique dans les populations locales de perdrix rouges. Cette introgression massive a été constatée en France, en Espagne et en Italie (Hennache & Ottaviani 2011).
En France, l'estimation de ses effectifs en 2007 est d'environ 300 000 couples.
Parmi les causes de sa régression on peut citer :