Chameau de Bactriane
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Commande
Famille
Genre
ESPÈCES
Camelus bactrianus
Taille de la population
aBnove 1 mlnlnn
Durée de vie
20-50 years
Vitesse de pointe
64
40
km/hmph
km/h mph 
Poids
300-1000
660-2200
kglbs
kg lbs 
Hauteur
180-230
70.9-90.6
cminch
cm inch 
Longueur
225-350
88.6-137.8
cminch
cm inch 

Camelus bactrianus • Chameau à deux bosses, Chameau bactrien

Le chameau de Bactriane (Camelus bactrianus), appelé aussi chameau à deux bosses (par opposition au dromadaire ou chameau d'Arabie) ou simplement chameau, est une espèce d'artiodactyles de la famille des Camelidae. Il est natif des steppes et des régions arides de l'Asie centrale. L'épithète spécifique bactrianus évoque l'une des régions où les chameaux domestiques étaient autrefois communément élevés : la Bactriane. Sa femelle est dénommée la chamelle et le juvénile le chamelon. Ce mammifère ruminant diffère du dromadaire (encore appelé chameau d'Arabie) par ses deux bosses dorsales graisseuses (contre une chez le dromadaire), par son poids et sa taille plus élevés, et par une fourrure bien plus abondante. Le chameau et le dromadaire appartiennent tous deux au genre Camelus et peuvent produire des hybrides viables et fertiles.

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La constitution du chameau de Bactriane est bien adaptée aux conditions d'un climat continental extrêmement sec, avec des étés chauds et secs et des hivers rigoureux et enneigés. Ses particularités physiologiques et anatomiques lui permettent de vivre pendant un temps exceptionnellement long sans eau, et il se contente d'une nourriture grossière et pauvre en éléments nutritifs. Le chameau s'adapte très bien aux hivers rudes grâce à sa laine très épaisse. Cependant, il est très sensible à l'humidité, et ne se rencontre que dans les zones où le climat est sec.

Le chameau est depuis longtemps un animal domestique important dans beaucoup de régions d'Asie. Il est prédominant dans les steppes et les régions semi-désertiques d'Asie centrale, de Mongolie, et sur certains territoires avoisinant la Russie et la Chine. La population mondiale de chameaux domestiques serait de 670 000 à 2 millions de têtes. Différentes races de chameaux domestiques ont été développées. Le chameau peut être utilisé comme animal de bât ou de trait, il fournit aussi du lait, de la viande et de la laine.

Contrairement au dromadaire, le chameau existe encore à l'état sauvage, bien qu'en nombre très restreint : il s'agit du chameau sauvage de Tartarie. Le chameau domestique diffère un peu du chameau sauvage, ce qui a amené certains scientifiques à en faire deux espèces distinctes, Camelus bactrianus et Camelus ferus. Si les recherches génétiques du début des années 2000 sont plutôt en faveur d'une séparation entre le chameau sauvage et le chameau domestique, le niveau de séparation des deux taxons reste encore à préciser et la question de l'origine du chameau domestique et de son lien avec le chameau sauvage actuel reste encore ouverte.

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Apparence

L'apparence extérieure du chameau de Bactriane est bien connue, notamment du fait de ses deux bosses caractéristiques. Le chameau de Bactriane a un corps dense et arrondi, avec des pattes postérieures dépassant de sa silhouette. Au bout de jambes assez longues, ses larges pieds bifides terminés par des griffes reposent sur des coussinets adaptés à la marche dans le désert. Sa peau épaisse et dure au niveau des genoux et du torse le protège de la chaleur du désert une fois allongé. Son cou long et fortement courbé forme un « U » vers le bas, de sorte que sa tête se trouve au niveau de ses épaules. La queue est relativement courte par rapport au reste du corps, mesurant environ un demi-mètre, et terminée par un pinceau de longs poils fins. Son pelage épais et dense, de poils longs d'en moyenne 7 cm, n'a pas une longueur uniforme : les poils sous le cou sont plus longs, de même que ceux au sommet des bosses, de la tête, sous le menton (d'une apparence semblable à une barbe) et sur la nuque. Cette fourrure épaisse et laineuse le protège du froid nocturne et de la chaleur du jour. Le chameau de Bactriane, comme le dromadaire (Camelus dromedarius), a une double rangée de longs cils denses qui, lorsque l'œil est fermé, forment une barrière hermétique à la poussière et au sable. Lorsqu'il est bien nourri, les bosses graisseuses du chameau se tiennent bien droites, mais après une diète, elles peuvent partiellement ou complètement basculer sur le côté (parfois d'un côté et de l'autre), ballotant lors du mouvement de l'animal. Les bosses dressées et denses permettent d'identifier que le chameau est bien nourri. Les lèvres charnues et extrêmement dures leur permettent de manger les plantes épineuses du désert. La lèvre supérieure, comme chez les autres camélidés, est fendue. Les oreilles, petites, de forme ronde et garnies de longs poils protecteurs, sont presque impossibles à distinguer à distance. L'occiput comporte deux glandes, particulièrement développées chez le mâle, dont les sécrétions noires, visqueuses et odorantes permettent à l'animal de marquer son territoire. Les naseaux, qui peuvent s'ouvrir et se refermer, sont particulièrement adaptés pour se protéger de la chaleur du désert et du sable.

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L'anatomie interne du chameau de Bactriane est similaire à celle des autres tylopodes, à savoir un estomac à trois poches séparées (abomasum, panse, réticulum) sans feuillet. Le cæcum est court. La femelle a quatre mamelles, à l'instar de la vache.

Le cri du chameau de Bactriane (.mw-parser-output.prononciation>a{background:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8a/Loudspeaker.svg")center left no-repeat;background-size:11px 11px;padding-left:15px;font-size:smaller}Écouter) n'est pas très agréable à l'oreille humaine, rappelant un peu celui de l'Âne commun (Equus asinus). Lorsqu'il est chargé et qu'il doit se lever ou s'accroupir (baraquer), le chameau pousse souvent un cri. Le chameau pousse un cri particulier lors des phases de rut (il blatère).

Lorsqu'il est irrité, il est susceptible de cracher, comme le dromadaire, sauf qu'il ne rejette pas de la salive mais des sucs de rumination.

La robe du chameau domestique est très variable, le plus souvent brune, mais il existe d'autres nuances : gris, noir, blanc et même crème (la laine de cette couleur est plus chère que les autres). Les chameaux de couleur claire, en revanche, sont beaucoup plus rares ; chez les chameaux de Transbaïkalie, les spécimens marron dominent (78,6 %), les jaunes et jaune clair représentent 18,6 %, et les blancs 2,8 %.

La laine du chameau de Bactriane est beaucoup plus longue et drue que celle du dromadaire ; c'est l'une des caractéristiques qui permettent au chameau de vivre dans le froid intense, qui dans certaines parties de son habitat peut atteindre −40 °C ou plus froid encore. La laine sous le cou et au sommet des bosses peut être longue de 30 cm et plus, et sur les autres parties du corps, elle est également assez longue, en moyenne de 7 cm. La structure de la laine du chameau est remarquable : les poils sont creux à l'intérieur, ce qui contribue à la faible conductivité thermique du pelage. De plus, autour de chaque poil poussent de minces cheveux qui aident la robe à retenir l'air, de sorte que, quelle que soit la densité du pelage, il reste toujours beaucoup d'air, ce qui contribue à baisser la conductivité thermique,.

Le pelage du chameau de Bactriane devient spécialement long en automne, et il est déjà bien couvert quand arrive l'hiver. Puis, il change rapidement sa longue laine d'hiver contre un pelage court aux premiers temps chauds (mars - avril). Ce processus s'accompagne de la chute de grosses pelotes de laine de différentes parties de son corps. Durant cette période de mue, le chameau a un aspect lépreux et peu propre.

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Vidéo

Distribution

Géographie

Continents
Sous-continents
Domaines biogéographiques

L'aire de répartition du chameau domestique s'étend de la Turquie à la Chine. Le chameau domestique est inhérent à l'Asie centrale. C'est l'un des animaux domestiques de base en Mongolie et dans les régions voisines de Chine (en Mongolie-Intérieure, au Xinjiang et dans la province du Gansu). Il y a de nombreux chameaux au Kazakhstan, au Kirghizistan et dans d'autres états d'Asie Centrale, où il est en concurrence avec le dromadaire (le chameau représente près de 59 % du cheptel camelin du Kazakhstan). La Crimée a aussi une tradition d'élevage de chameaux datant du XIIIe siècle. Enfin, on trouve le chameau en divers points du globe, car c'est un animal de cirque populaire. On le retrouve dans des parcs zoologiques. Quelques troupeaux sont élevés en France.

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Il est difficile d'établir un recensement exact de la population mondiale de chameaux domestiques. On estime généralement leur nombre à environ 2 millions, mais certaines sources indiquent jusqu'à 8 millions de têtes, quand d'autres estiment que la population est inférieure à 670 000 individus en Asie,. Contrairement à l'Afrique, où le dromadaire est en plein développement, l'Asie a vu sa population de camélidés décliner entre 1994 et 2004 ; le chameau de Mongolie est particulièrement menacé, le nombre de ses représentants étant passé de 450 000 à 250 000 têtes depuis 1990.

La population la plus importante de chameaux domestiques se trouve en Chine, où l'on estime qu'il y avait en 2005 environ 270 000 têtes. Le chameau a depuis la nuit des temps une signification spéciale pour les mongols, pour qui il est l'une des « cinq figures », animaux élevés traditionnellement par les nomades (aux côtés du cheval, du yack, du mouton et de la chèvre). Encore de nos jours, en dépit des avancées techniques, le chameau assure environ un tiers des transports de marchandises à travers le désert de Gobi. En 2008, il y avait plus de 260 000 chameaux ; cette quantité est cependant en diminution constante à mesure que le nombre d'automobiles augmente (en 1954, il y avait près de 900 000 chameaux, et en 1985, un peu moins de 600 000).

Sous l'Union soviétique, l'élevage du chameau (comme l'élevage camelin) était un secteur de l'élevage assez développé en particulier dans les républiques socialistes soviétiques kazakhe et kirghize, ainsi que dans les régions de steppes de la RSFS de Russie (en RSSA, dans l'oblast autonome de Touva et les oblasts d'Astrakhan, de Volgograd et de Tchita). À la fin des années 1960, le chameau représentait 44 % des camélidés domestiques d'URSS, comptant 264 000 têtes (les dromadaires représentaient 34 %, et les turkomans 22 %). De nos jours, en Russie, l'élevage de chameaux le plus significatif se trouve en Bouriatie, où il se pratique jusqu'au 55e parallèle nord.

On compte environ 200 000 chameaux au Kazakhstan en 2009. La production de lait et de lait fermenté y est considérée comme un secteur extrêmement prometteur par les autorités, et fait l'objet de programmes gouvernementaux spéciaux.

Outre les pays où était traditionnellement élevé le chameau, on peut citer la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, où le chameau est présent dans certaines régions depuis longtemps ; en 1860, 15 chameaux ont été amenés aux États-Unis pour le transport du sel à travers les déserts. On peut noter la présence d'élevages au Pakistan et en Iran, même si le type de chameau caractéristique de ce dernier pays est en voie d'extinction.

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Chameau de Bactriane carte des habitats
Chameau de Bactriane carte des habitats
Chameau de Bactriane
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Habitudes et mode de vie

La constitution spécifique du chameau de Bactriane lui donne des capacités d'adaptation hors du commun aux biotopes pauvres en eau et en nourriture. Il peut supporter la privation d'eau à un point qui serait désastreux pour tout autre mammifère, capable de survivre à une perte de 40 % de son eau alors que les autres animaux à sang chaud meurent après une perte de 20 % de leur eau,. Les reins du chameau peuvent absorber une partie importante de l'eau des urines et la rendre à l'organisme. Ses érythrocytes ont une forme ovale (les autres mammifères ont des globules de forme ronde), qui permettent au sang de conserver une fluidité normale même en cas d'épaississement, parce que les globules minces continuent de passer sans entrave à travers les capillaires. De plus, les érythrocytes du chameau ont la capacité d'accumuler des fluides jusqu'à augmenter de 2,5 fois leur volume. Le fumier du chameau de Bactriane est plus concentré que celui du gros bétail, il contient entre 6 et 7 fois moins d'eau et consiste en un mélange de fibres végétales grossières presque sèches (les crottes de chameau bien formées se présentent sous la forme de boulettes allongées de 4 × 2 × 2 cm) ; le chameau a la capacité de réduire le taux d'humidité de ses excréments à 45 % de leur teneur normale. L'urine peut également être extrêmement concentrée. Après une privation d'eau de plusieurs jours, le chameau peut être considérablement amaigri, n'ayant plus que la peau sur les os. Cependant, une fois qu'il a à nouveau accès à l'eau, il récupère à vue d’œil : il est capable de boire une douzaine de seaux d'eau d'une traite, et retrouve son aspect normal dans la demi-heure qui suit.

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Sa constitution extérieure lui permet aussi d'économiser au maximum les ressources en eau de son organisme. La dissipation d'eau par les naseaux est minime grâce à sa capacité à les fermer, ne les ouvrant que pour inspirer ou expirer. La capacité de thermorégulation du chameau est bien connue. À la différence des autres mammifères, le chameau ne commence à transpirer que si la température de son corps atteint 41 °C (au-delà, sa vie est en danger). Lors des nuits froides, sa température corporelle peut descendre à 34 °C.

La graisse contenue dans les bosses ne se désagrège pas dans l'eau, comme on le pensait autrefois, mais joue un rôle de réserve de nourriture pour l'organisme. Elle sert également pour l'isolation thermique du corps du chameau, s'accumulant avant tout sur l'échine, qui est la partie la plus exposée au soleil. Si la graisse était également répartie sur le corps, elle gênerait la régulation thermique de l'organisme. À elles deux, les bosses peuvent représenter une masse de graisse allant jusqu'à 150 kg.

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Comportement saisonnier

Régime et nutrition

Le chameau est herbivore et, à l'instar du dromadaire, peut s'alimenter des nourritures les plus grossières et les moins nutritives. Il est capable de manger des plantes pourvues de telles épines qu'aucun autre animal ne peut les manger. L'alimentation du chameau comporte 33 types de plantes parmi les 50 de la flore désertique du Kazakhstan. Les principales plantes consommées par le chameau dans les pâturages naturels du Kazakhstan sont la stippe, la fétuque, la Folle avoine (Avena fatua), l'armoise, et en zone désertique, le Saxaoul (Haloxylon ammodendron) et les tamaris.

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Quand il n'y a pas d'autre source de nourriture, les chameaux peuvent manger des os ou de la peau d'animaux ainsi que des préparations à partir d'os et de peau, et même du poisson.

Au contraire du chameau sauvage,, le chameau domestique ne peut pas boire de l'eau salée. Le besoin en sel du chameau est très élevé, c'est pourquoi il est recommandé de fournir aux chameaux domestiques des blocs de sel. Les camélidés, et en particulier le chameau, sont connus pour leur capacité à boire de grandes quantités d'eau en une seule fois ; en cas de déshydratation importante, le chameau de Bactriane est capable de boire plus de 100 litres d'eau en une fois.

Le chameau de Bactriane est capable de supporter la privation de nourriture sur une longue durée. Il est tellement adapté à une nourriture pauvre que, pour la santé du chameau domestique, la sous-alimentation permanente peut s'avérer meilleure qu'une alimentation complète. Le chameau n'est pas très regardant sur sa nourriture, ce qui facilite l'élevage des chameaux domestiques en conditions difficiles. Au sujet de la nourriture du chameau, Mikhail Ivanin (ru) écrit :

S'il est bien nourri, le chameau commence à engraisser, spécialement en automne,. Mais le chameau souffre plus en hiver que le cheval de la profondeur de la neige et surtout de la glace, qu'il ne peut pas percer pour atteindre les plantes qui sont dessous, étant dépourvu de sabot. C'est pourquoi les peuples nomades, notamment les Kazakhs, envoyaient paître leur bétail en hiver par vagues : d'abord les chevaux, qui grattaient la neige et la glace, puis les chameaux et les vaches, qui se contentaient de ce qu'avaient laissé les chevaux, et enfin les moutons.

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Régime Omnivore

Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Le mâle comme la femelle devient sexuellement mature entre 3 et 5 ans. Les mâles sont en moyenne matures un peu plus tard que les femelles, parfois à 6 ans,. Quoi qu'il en soit, les premiers signes de dimorphisme sexuel chez le mâle apparaissent à partir de 3 ans.

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Chez le chameau, le rut arrive en automne. Pendant cette période, le mâle se révèle très agressif. Il s'attaque aux autres mâles et tente même de s'accoupler avec eux, pousse constamment des cris bruyants et bave beaucoup. Il pousse des cris semblables au braiement et à des sifflements aigus tout en faisant sortir de sa bouche la peau de son palais pour intimider ses concurrents. Pendant le rut, le mâle dominant rassemble les femelles et ne les laisse pas se disperser. Dans cet état, le chameau mâle peut être dangereux pour l'homme et les animaux,. Dès l'apparition des signes de rut, les chameaux mâles sont souvent mis attachés ou isolés. En Mongolie, où les chameaux paissent souvent en liberté, on met sur le cou des mâles en rut un brassard rouge pour avertir les passants. Les mâles qui ne sont pas considérés comme aptes à la reproduction, ou destinés uniquement au labeur, sont habituellement castrés,. Il n'est pas recommandé de s'approcher sans précaution d'un chameau mâle non castré en période de rut, et le faire travailler peut s'avérer extrêmement difficile. Les mâles en rut se livrent fréquemment à des combats violents au cours desquels ils pressent leur adversaire au cou et essayent de le mettre au sol. Plus rarement, ils mordent leur adversaire (habituellement derrière la tête) ou le frappent avec leurs pattes ; il y a alors un grand risque que l'opposant reçoive une blessure grave, pouvant mener jusqu'à la mort. Dans les troupeaux de chameaux domestiques, seule l'intervention du berger peut sauver le chameau le plus faible. Il arrive que des chameaux sauvages attaquent un troupeau de chameaux domestiques, tuent les mâles et emportent les femelles, c'est pourquoi les bergers mongols du Gobi Trans-Altaï déplacent leurs troupeaux de chameaux dans les montagnes à distance du désert pour les protéger des chameaux sauvages.

Pendant le rut, les mâles utilisent leurs glandes du cou pour marqueur leur territoire, frottant leur nuque contre des pierres ou par terre. Ils aspergent aussi leurs pattes arrière et leur dos de leur propre urine en s'aidant de leur queue. La femelle fait de même. La femelle exprime qu'elle est prête à l'accouplement en fléchissant les genoux et en s'étendant devant le mâle (en décubitus). Immédiatement après le coït, qui dure 15 minutes en moyenne, le mâle se met en quête d'autres femelles ; un mâle suffit pour saillir entre 30 et 50 chamelles, voire jusqu'à 70. La chamelle présente une ovulation induite, c'est-à-dire que l'ovulation est provoquée par la présence de semence dans le vagin. C'est le sperme, et non les spermatozoïdes, qui déclenche l'ovulation. La quantité minimale requise de semence pour déclencher l'ovulation est d'environ 1,0 ml,.

La femelle peut mettre bas tous les deux ans. Elle donne naissance à un chamelon, parfois deux, mais très souvent la gestation de deux chamelons finit par une fausse couche. La gestation de la chamelle dure 13 mois,, des délais de 360 à 440 jours, sont aussi indiqués. Les chamelons naissent au printemps, le pic de naissances se situant entre mars et avril. La chamelle peut mettre bas debout comme accroupie. La mise bas dure cinq heures. Le chamelon pèse à la naissance environ 36 kg (selon d'autres sources, en moyenne 45 kg) pour une taille au garrot d'environ 90 cm. Il est capable au bout de deux heures de suivre sa mère. L'allaitement peut durer jusqu'à un an et demi, voire deux ans, mais l'allaitement exclusif ne dure que 6 mois ; on considère que le chameau peut être sevré à partir de 4 mois, mais dans la pratique, on laisse l'allaitement durer jusqu'à un an. Une particularité anatomique de la chamelle est que ses cornes utérines sont de longueurs différentes (la corne de droite est habituellement plus courte que celle de gauche de 8 à 14 cm), ce qui rend souvent difficile le diagnostic de la grossesse. Un gros fœtus, pouvant parfois peser 60 kg, ou un fœtus mal placé (notamment à cause de ses longues pattes) est souvent la cause de difficultés pendant la mise bas. Dans de telles conditions, il est parfois préférable d'intervenir (on cite des cas où quatre hommes tirant sur des cordes ont été nécessaires pour extirper un chamelon). Le chamelon est nettement plus petit que le bébé dromadaire, qui pèse environ 100 kg à la naissance.

Le chameau prend en général bien soin de sa progéniture, mais il existe des cas où la femelle rejette son petit et refuse de le nourrir. Le chamelon reste avec sa mère assez longtemps, jusqu'à sa puberté. Ce délai est plus long chez le chameau domestique que chez le chameau sauvage. Lorsque la puberté commence, les mâles commencent à se tenir à l'écart, formant des troupeaux de célibataires ; les femelles restent dans le troupeau de la mère.

Dans les régions où se développe l'élevage du chameau, ces derniers ont une valeur économique importante comme montures, bêtes de somme et de trait, mais aussi comme source de lait, de viande, et de cuir. Il était considéré comme un présent de valeur importante, et pouvait faire partie d'une dot. Dans le cadre des économies nomades ou semi-nomades, le chameau est laissé toute l'année en pâturage libre ; pour les sociétés sédentaires, dans les endroits où l'hiver est rude, on le protège dans une étable, ou sous un auvent (dans les régions du Sud). L'étable doit impérativement être sèche, et la litière (foin, herbes et joncs) changée régulièrement. En hiver, en cas de fort gel, on couvre parfois le chameau de couvertures de feutre.

Le chameau employé pour le travail est estimé pour son endurance et son adaptation aux conditions extrêmes. Lors de long voyages, il peut parcourir 30 à 40 km par jour en portant un bât de 250 à 300 kg, c'est-à-dire pas loin de la moitié de son propre poids. En tant que monture, le chameau peut parcourir plus de 100 km par jour, entretenant une vitesse de 10 à 12 km/h. Un chameau de Bactriane chargé d'un bât marche à une vitesse d'environ 5 km/h, sensiblement moins vite qu'un équidé moyen, mais avec une endurance et une frugalité excédant de loin celles de n'importe quel cheval ou âne. Prjevalski avait noté que, là où un cheval tomberait d'inanition, le chameau se trouve encore assez nourri et ne souffre pas de la faim. Cette remarque concerne également l'adaptation du chameau aux basses températures. Un bon exemple en est l'utilisation du chameau par le passé pour le transport de marchandises destinées à l'industrie minière en Yakoutie. Le chameau est beaucoup plus souvent utilisé comme animal de bât que pour le trait, même si lorsqu'on l'attelle à une araba, il peut tracter une charge trois ou quatre fois supérieure à son poids propre. Le problème vient du fait que sur une mauvaise route, le chameau peut rapidement tomber et se blesser les coussinets. Sur une route humide, au contraire du cheval, il peut facilement déraper.

Diriger un chameau de Bactriane, selon certains auteurs, est substantiellement plus ardu que pour un cheval parce que le chameau est plus entêté et peut se cabrer sans raison apparente. L'entretien du chameau est également extrêmement délicat et requiert en moyenne plus d'attention et de minutie que celui du cheval. Il faut attendre que le chameau ait quatre ans pour le faire travailler constamment en tant que bête de trait.

La présence de deux bosses facilite beaucoup la pose du bât, et permet également à un cavalier de se tenir sans difficulté dans le creux entre elles. Pour cette raison, il n'est pas obligatoire d'utiliser une selle pour monter un chameau, même si le harnachement habituel en comprend une. Les peuples qui se servent du chameau utilisent différents types de selles. Poser un bât sur un chameau requiert un savoir-faire solide, parce qu'un bât mal ajusté peut blesser les bosses et le dos du chameau, au point que ce dernier devienne incapable de porter à nouveau un bât.

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Population

Domestication

Les plus anciennes traces archéologiques d'élevage de chameaux remonteraient au VIe ou VIIe millénaire avant notre ère. Quoi qu'il en soit, la domestication du chameau est survenue avant le Ier millénaire avant notre ère. D'autres sources prouvent que la domestication s'est produite il y a environ 4500 ans. Les découvertes faites au cours de campagnes de fouilles sur les sites d'anciennes colonies à l'Ouest de l'Iran comprenant des vases contenant du fumier de chameaux de Bactriane et des restes de ses poils remontent à 2500 ans avant notre ère. L'une des plus anciennes illustrations de la domestication du chameau est un bas-relief de l'Obélisque noir du roi assyrien Salmanazar III (IXe siècle av. J.-C.) qui représente l'animal conduit par la bride par un homme. D'autres illustrations ont été mises en évidence dans les ruines de la salle apadana du palais des Achéménides à Persépolis, et remontent au Ve siècle av. J.-C.

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Le chameau de Bactriane était le principal moyen de locomotion le long de la route de la soie.

À la différence du dromadaire, le chameau est longtemps resté presque inconnu en Europe occidentale. Des témoignages relatent que les empereurs romains Néron et Héliogabale ont attelé des chameaux à leur char en tant qu'animaux rares et exotiques, mais dans l'ensemble, les Européens n'ont pas été confrontés au chameau avant le Moyen Âge. Différentes tentatives infructueuses d'acclimatation en Europe ont été menées, notamment en Espagne ; des chameaux ont pu être introduits en Toscane sous Léopold II.

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STATUT DE DOMESTICATION Domestiqué

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Références

1. Chameau de Bactriane article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Chameau_de_Bactriane

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