Campagnol amphibie, Campagnol aquatique gallo-ibérique, Arvicola occidentale
Le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) est une espèce de rongeurs de la famille des Cricetidae. Cette espèce aquatique se distingue de l'espèce voisine, le Campagnol terrestre (Arvicola amphibius, syn. Arvicola terrestris), par un mode de vie très différent.
Contrairement à l'espèce fouisseuse, le Campagnol terrestre, ce campagnol aquatique ne présente pas de phases de pullulations, et du fait de ses faibles effectifs et de son mode de vie complètement lié à l'eau, ne cause jamais de dommages aux parcelles agricoles. Communément nommés « rat d'eau », ces deux campagnols de grande taille sont souvent confondus également avec les rats.
Autrefois commun sur les berges de tous les petits cours d'eau calmes et propres en Europe, cette espèce menacée de disparition est inscrite en 2008 comme vulnérable (VU) sur la liste rouge de l'UICN.
C'est un animal de 150 à 280 grammes au corps arrondi et aux petites oreilles peu visibles dans le pelage.
Son corps mesure entre 16 et 23 cm auquel il faut rajouter une queue de 10 cm en moyenne.
Le pelage est brun foncé sur le dos tirant sur le gris sur le ventre et les flancs. Il est plus épais que la fourrure des autres campagnols..On le distingue notamment du campagnol terrestre par ;
Longévité : 2 ans. Il laisse souvent des végétaux (par ex. joncs) coupés. L'empreinte des incisives a une forme de biseau.
Confusion possible : De loin, il peut être confondu avec un jeune rat musqué ou avec un campagnol terrestre.
Cette espèce est encore localement présente en France, Espagne et au Portugal.
Indice de présence/absence : les traces de pas ressemblent beaucoup à celles du surmulot. Les crottes sont typiques (en dehors de la confusion avec celles du campagnol terrestre) mais leur identification certaine nécessite une bonne connaissance de la part des observateurs, en raison de confusions courantes avec d'autres espèces. Elles sont fermes et en forme de noyau de datte, vertes (ou noires) quand elles sont fraiches, vert foncé puis brunes ensuite, et longues d'environ 1 cm. Elles sont disposées en « crottiers » où l'on trouve des crottes plus fraîches posées sur d'autres plus anciennes en train de se déliter sous l'action des passages répétés).La présence de crânes dans les pelotes de réjection de rapaces trouvées localement est un autre indice de présence. On le trouve aussi parfois empoisonné ou pris dans les pièges destinés aux rats musqués.Dans les mares riches en végétaux, des « traces » en « coulées aquatiques » convergentes vers son terrier et une eau plus trouble à l'entrée de ce dernier sont des indices, mais il peut aussi s'agir d'un rat musqué. Il mange sur des « réfectoires » (plateforme de végétaux accumulés) qui constituent un indice supplémentaire.
Cet animal est relativement discret (il supporte une apnée de plusieurs minutes), bien qu'étant actif de jour comme de nuit. C'est une espèce active toute l'année, qui se nourrit surtout dans l'eau et sur la berge.
Habitat : berges et cours d'eau, berges de zones humides.
Il creuse un terrier dans les berges avec une entrée immergée et une autre au-dessus du niveau de l'eau. Il construit parfois un nid dans les herbes de la berge.
Alimentation : essentiellement végétarien, il apprécie particulièrement les joncs, roseaux, graminées des berges, le cresson (racines et feuilles).. mais il ne dédaigne pas de manger quelques organismes aquatiques (invertébrés dont écrevisses, insectes, alevins, amphibiens) voire de goûter à l'occasion aux charognes localement présentes.
La maturité sexuelle est atteinte en un peu plus d'un mois. L'accouplement a lieu dans l'eau ou près de l'eau après que les membres du couple se sont poursuivis dans l'eau et sur la berge.
Les femelles mettent bas jusqu'à 5 portées de 2 à 7 petits par an (de mars à octobre), allaités par 8 mamelles après la naissance qui suit une gestation de 21 à 22 jours.