Scopelidé
Harpadon nehereus, communément appelé le Scopelidé, est une espèce de poissons de la famille des Synodontidae, couramment consommé en Asie.
Harpadon nehereus porte de très nombreux noms vernaculaires mais la FAO n'en retient que trois :
Son épithète spécifique, nehereus, est une latinisation de Nehare son nom commun à l'embouchure du Gange en Inde.
L'origine du nom vernaculaire anglais Bombay duck (littéralement « canard de Bombay ») est incertaine. Une fausse étymologie populaire prétend que l'odeur accablante du poisson séché lorsqu'il est transporté par train postal (le Bombay Daak) a donné lieu à l'expression « Vous sentez le Bombay Daak » à l'époque du Raj britannique. Cependant, cette expression est attestée dès 1815, soit 37 ans avant la construction du premier chemin de fer à Bombay, ce qui rend cette dérivation impossible,.
Dans son livre de poèmes et de « réminiscences indiennes » de 1829, Sir Toby Rendrag (pseudonyme) note « l'utilisation d'un poisson surnommé « canard de Bombay » » et l'expression est utilisée dans des textes dès 1815.
Harpadon nehereus peut mesurer jusqu'à 40 cm de longueur totale, mais sa taille habituelle est d'environ 25 cm.
Harpadon nehereus est une espèce marine ou d'eau saumâtre qui se rencontre dans les océans Indien et Pacifique ouest, depuis les côtes de la Somalie jusqu'à celles de la Nouvelle-Guinée et du Nord du Japon jusqu'en Indonésie. Elle est présente aux profondeurs supérieures à 50 m.
Cette espèce fait l'objet d'une surpêche dans plusieurs parties de son aire de répartition, notamment au Pakistan, en Inde occidentale, au Bangladesh et en Chine. Elle est également touchée par la dégradation des estuaires (pollution et développement côtier), qui se produit dans toute son aire de répartition. L'espèce a été trouvée vivant dans des eaux avec de fortes concentrations de métaux lourds à Digha, en Inde.
Aucune gestion officielle de la pêche pour cette espèce n'est en place au Pakistan ou en Inde. Selon l'UICN (28 octobre 2021), des actions de conservation sont nécessaires au Pakistan, en Inde et au Bangladesh pour réduire l'effort de pêche, notamment en réglementant les engins de pêche, en interdisant les prises pendant la période de frayage et en protégeant les zones de reproduction estuariennes. Des améliorations seraient également nécessaires dans la gestion de la pêche en Chine et en Indonésie, notamment en augmentant la taille des mailles des filets de pêche.