Myrmecia pilosula
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Myrmecia pilosula

Myrmecia pilosula, dont les noms vernaculaires sont hopper ant ou jumper ant ou encore Jack jumper, est une espèce de fourmi venimeuse originaire d'Australie, dont les plus fortes populations se situent dans le Sud-ouest de l'Australie et en Tasmanie. Elle fait partie du genre Myrmecia, genre dont les membres sont tous des fourmis géantes.

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L'espèce est décrite pour la première fois en 1858 par l'entomologiste britannique Frederick Smith. La femelle (reine) a une apparence semblable à celle des ouvrières, alors que les mâles sont facilement reconnaissables, notamment grâce à leurs mandibules plus petites. Il s'agit de grandes fourmis, dont la taille est similaire pour les ouvrières (12 à 14 mm) et les mâles (11 à 12 mm). La reine est plus grande (14 à 16 mm).

Principalement actives pendant la journée, les fourmis sauteuses vivent dans des nids construits dans des sols composés de gravillons et de sables fins, comme ceux que l'on trouve dans les forêts claires ou dans les zones urbaines. Elles tuent leurs proies, de petits insectes, en les piquant avec leur dard et en leur injectant du venin. D'autres espèces de fourmis, ainsi que certains invertébrés, s'attaquent aux fourmis sauteuses. L'espérance de vie d'une ouvrière est de plus d'une année. Les fourmis sauteuses possèdent le gène gamergate, c'est-à-dire des fourmis ouvrières capables de s'accoupler et de se reproduire, ce qui permet la survie de la colonie après la perte de la reine. Elles sont connues pour avoir le plus petit nombre de chromosomes du règne animal, une seule paire.

La piqûre de la fourmi sauteuse provoque généralement une réaction locale bénigne, cependant, comme pour les autres fourmis du genre Myrmecia, elle est l'une des rares pouvant être dangereuses pour l'homme. Leur venin, particulièrement immunogène pour un venin d'insecte, est la cause de 90 % des cas d'allergie aux piqûres de fourmis en Australie, et, dans les régions où elles sont endémiques, jusqu'à 3 % de la population humaine présente un risque allergique. Environ la moitié des personnes allergiques peuvent faire un choc anaphylactique, qui, dans de rares occasions, peut conduire à la mort. Entre 1980 et 2000, on a recensé quatre décès dus à un choc anaphylactique à la suite d'une piqûre de fourmi sauteuse, tous en Tasmanie, mais le nombre de morts pourrait se monter à six. Il existe un traitement par désensibilisation pour les personnes présentant un risque de fortes réactions allergiques.

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Apparence

Les ancêtres de la fourmi sauteuse possédaient de puissants dards et de larges mandibules, préfigurant les siens. La fourmi sauteuse peut être de couleur noire ou rouge noirâtre, les pattes, les antennes, les tibias, le tarse et les mandibules sont jaunes ou orange. Les poils sont grisâtres, courts et dressés, plus longs et abondants sur l'abdomen et assez long sur les mandibules. Il n'y en a pas sur les antennes et ils sont très courts et à demi dressés sur les pattes. Sur le mâle, les poils sont gris, très longs et abondants sur tout le corps, mais commencent à se raccourcir sur les pattes. Les poils sont blancs et jaunes sur l'abdomen du mâle.

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La reine a une apparence très similaire à celle des ouvrières, mais les dessins sur son corps sont plus irréguliers et grossiers. Les mâles sont différenciables des ouvrières et de la reine grâce à leurs mandibules plus petites et triangulaires. Les mandibules du mâle possèdent une large dent au centre entre l'apex et la base du bord intérieur. De petites cavités (petits points) sont visibles sur la tête, sur laquelle elles sont larges et peu profondes. Le thorax et l'abdomen sont également ponctués irrégulièrement de petites cavités.

L'ouvrière mesure entre 12 et 14 mm, les mâles entre 11 et 12 mm et la reine entre 14 et 16 mm. La fourmi sauteuse est de taille moyenne comparée aux autres espèces de Myrmecia.

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Distribution

Géographie

La fourmi sauteuse est abondante partout en Australie. On la trouve en Australie-Occidentale où elle a été observée à Albany, Mundaring, Denmark et dans les formations de type "sandhill" autour de la ville d'Esperance. La fourmi sauteuse est rarement observée dans les régions du Nord de l'État de l'Australie-Occidentale. Sa présence a également été signalée dans le Sud de l'Australie, y compris sur le Mont Lofty, à Normanville, Aldgate et à l'extrême ouest de l'Île Kangourou où il y en a de fortes populations. Elle est répandue dans l'État de Victoria, en Nouvelle-Galles du Sud où elle a été enregistrée dans la plupart des zones côtières, dans les Snowy Mountains et dans les Montagnes Bleues. Elle est également répandue dans le Territoire de la capitale australienne. Elle est présente sur les Monts Bunya, à Fletcher, Stanthorpe, sur le Mont Tamborine et à Millmerran dans le Queensland. Son aire de distribution va jusqu'au nord de Rockhampton. On trouve également des fourmis sauteuses en Tasmanie.

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La fourmi sauteuse se rencontre dans les habitats ouverts, comprenant les pâturages, les jardins et les pelouses. Elles préfèrent les gravillons et un sol sablonneux. Elles peuvent être observées autour de buissons clairsemés. Leurs habitats naturels préférés sont les forêts claires, les forêts ouvertes et les aires urbaines. Les populations de fourmis sauteuses sont habituellement très denses dans les régions de haute montagne,,. Leurs nids peuvent être cachés discrètement sous un rocher ou peuvent être constitués d'un monticule de gravier fin de 20 à 60 cm de diamètre,. Leur aire de répartition dans le sud de l'Australie, comme celle d'autres espèces de fourmi de la région, semble être un reliquat de zones favorables, habituellement ou quelquefois humides, séparées par de larges étendues de terres arides intermédiaires. Des spécimens de fourmi sauteuse ont été retrouvés dans des forêts sclérophylles sèches à des altitudes variant de 121 à 1 432 mètres, mais la plupart du temps à 1 001 mètres de moyenne.

En Tasmanie, les fourmis sauteuses sont distribuées principalement dans les forêts ouvertes et sèches d'eucalyptus. Cet environnement ouvert, chaud et sec assure l'isolement des fourmis et fournit les ressources nécessaires en chaleur et en nourriture comme du nectar et des invertébrés. Les fourmis sauteuses utilisent la chaleur des rochers et du sol et décorent leurs nids avec des graines, de la terre, du charbon de bois, des pierres, des morceaux de bois, et même de petits cadavres d'invertébrés. Dans les banlieues, elles sont associées à la végétation indigène tout en utilisant des fissures dans les murs en béton, des rocailles, des déchets et des herbes secs pour construire des nids. Il a été prouvé que les banlieues possédant de larges espaces de végétation, telles Mount Nelson, Fern Tree et West Hobart ont des populations de fourmi sauteuse, alors qu'elles sont absentes des banlieues fortement construites comme North Hobart et Battery Point.

La meilleure prévention reste d'éviter les fourmis sauteuses, même si cela n'est pas toujours possible. Il faut préférer le port de chaussures ou de bottes fermées avec des chaussettes, plutôt que des tongs ou des sandales qui exposeraient la personne à un risque de piqûre Cependant, les fourmis sauteuses sont capables de piquer à travers le tissu et peuvent se faufiler dans les vêtements par n'importe quelle ouverture.

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Myrmecia pilosula carte des habitats

Zones climatiques

Myrmecia pilosula carte des habitats
Myrmecia pilosula
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Habitudes et mode de vie

Les fourmis sauteuses sont principalement diurnes, elles chassent pendant le jour,. Elles hibernent lorsque les températures sont basses. Les fourmis sauteuses sont extrêmement territoriales ; les combats entre fourmis sauteuses de différentes colonies, mais également entre fourmis sauteuses de la même colonie, ne sont pas rares. Elles sont connues pour être très agressives envers les intrus.

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Des fourmis sauteuses ont été observées sur les inflorescences de Prasophyllum alpinum (habituellement pollinisées par les guêpes de la sous-famille des Ichneumonidae). Les fourmis sauteuses ont l'habitude de nettoyer leurs mandibules lorsqu'elles se trouvent sur la partie végétative de la plante avant de se rendre sur d'autres plantes riches en nectar, ce qui empêche l'échange de pollen malgré la présence de ce dernier sur leurs mâchoires. Cependant, cela indique qu'elles peuvent être des pollinisatrices.

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Venin

Les fourmis sauteuses, ainsi que les autres fourmis apparentées du genre Myrmecia, sont parmi les fourmis les plus dangereuses à cause de leur grande agressivité et se sont elles-mêmes forgé une réputation redoutable. Le Livre Guinness des records a même déclaré Myrmecia pyriformis comme la fourmi la plus dangereuse du monde,. La fourmi sauteuse a été comparée à d'autres comme Pachycondyla sennaarensis, P. chinensis ou à la fourmi de feu (Solenopsis invicta).

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Le venin des fourmis sauteuses contient de l'histamine, des hémolytiques et des eicosanoïdes, ainsi que toute une gamme de substances actives et d'enzymes dont les phospholipases A2 et B, des hyaluronidases et des phosphatases acides et alcalines,. Le venin contient également deux peptides ; le pilosuline 1, qui a des effets cytotoxiques et le pilosuline 2, qui a des propriétés hypotensives,. Ces deux peptides pourraient intervenir dans le traitement de certaines maladies, en chimiothérapie pour le pilosuline 1 grâce à sa capacité à détruire les cellules humaines et, pour le pilosuline 2, dans le traitement de maladies cardiaques grâce à ses effets anti-hypertensifs.

Le peptide pilosuline 1 présent dans le venin de la fourmi sauteuse inhibe l'incorporation de la méthyl-thymidine dans les lymphocytes B transformés par le virus d'Epstein-Barr. La DL50 est plus petite en concentration que celle de la mélittine, un peptide présent dans le venin d'abeille. Des reines en quête de nourriture collectées à Hobart possédaient un dard muni d'une glande en forme de bulbe, mais une série incomplète de prélèvements n'a pas permis de démontrer sa présence chez les ouvrières.

La mesure de la perte de viabilité des cellules dans le venin de la fourmi sauteuse a été effectuée par cytométrie en mesurant la proportion de cellules fluorescentes sans ajout de marqueur fluorescent et de 7-Aminoactinomycine D. Les examens des lymphocytes B transformés par le virus d'Epstein-Barr ont montré que les cellules perdent leur viabilité en quelques minutes quand elles sont exposées au peptide pilosuline 1. Il en va de même pour les globules blancs normaux. Cependant, la perte de viabilité des cellules est moindre en présence de peptides partiels du pilosuline 1. On suppose également que l'extrémité N-terminale est essentielle à l'activité cytotoxique du pilosuline 1.

Vingt pour cent des fourmis sauteuses ont un sac à venin vide, par conséquent, une réaction négative à la piqûre de fourmi sauteuse, spécialement après une réaction allergique, ne doit pas être considérée comme une perte de sensibilité, en dépit du fait que la gravité des réactions allergiques tend à fluctuer quand il s'agit de piqûre d'insecte. D'importantes quantités de venin de fourmis, principalement celui de la fourmi sauteuse, ont été analysées pour en caractériser les composants. Une étude conduite par l'East Carolina University, qui portait et résumait les connaissances sur les piqûres de fourmis et leur venin, a montré que seules la fourmi de feu et la fourmi sauteuse ont subi des études approfondies en ce qui concerne les composants allergènes de leur venin. Ces composants allergènes comprennent des peptides qui se trouvent sous la forme d'hétérodimères, d'homodimères et de pilosuline 3.

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Régime et nutrition

Habitudes d’accouplement

Les ouvrières ont une espérance de vie comprise entre 401 et 584 jours pour une moyenne de 474 jours. La reine vit beaucoup plus longtemps que les ouvrières,.

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George C. et Jeanette Wheeler (1971) décrivent de très jeunes larves de 2,4 mm de long, avec deux types de poils, de jeunes larves (stade juste après celui de très jeunes larves) de 2,7 mm, mais avec des similitudes avec les larves matures de 12,5 mm.

Lors du vol nuptial, les reines s'accouplent avec de 1 à 9 mâles et le nombre effectif d'accouplement par reine varie de 1,0 à 11,4. La fréquence relative du nombre d'accouplements par reine et le nombre effectif d'accouplements diminuent s'il y a plusieurs mâles partenaires. Les colonies de fourmis sauteuses sont polygynes, ce qui signifie qu'il peut y avoir plusieurs reines par colonies. Lorsque la reine établit un nid après l'accouplement, elle va chasser pour nourrir ses petits, ce qui signifie qu'elle est semi-cloîtrée. Le nid est grand et peut contenir entre 500 et plus de 1 000 individus,. En utilisant la méthode de mesure des allozymes, il a été prouvé que certaines colonies sont polygynes et polyandres. Dans une étude sur la structure génétique des colonies de fourmis sauteuses, le nombre de reine par colonie varie de 1 à 4 et 11 des 14 colonies testées étaient polygynes (78,6 %), indiquant que c'est assez courant. La fourmi sauteuse possède le gène gamergate, grâce auquel les ouvrières sont capables de se reproduire aussi bien dans des colonies avec que sans reine. Dans les colonies avec de multiples reines, les reines pondeuses, généralement, ne sont pas en relation les unes avec les autres.

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Population

Références

1. Myrmecia pilosula article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Myrmecia_pilosula

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