Calliphora vicina
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Calliphora vicina

Calliphora vicina est une espèce d'insectes diptères et de la famille des Calliphoridae. Elle est nommée en français Mouche bleue de la viande, nom qu'elle partage avec Calliphora vomitoria, une espèce proche tant en termes de morphologie que de comportement. Sa larve se nourrit de matière animale en décomposition. De par son cosmopolitisme et son activité tout au long de l'année, c'est l'une des espèces les plus utilisées dans le cadre de l'entomologie forensique pour dater les cadavres dans les enquêtes criminelles. Cette espèce fut décrite par l'entomologiste français Jean-Baptiste Robineau-Desvoidy en 1830. Son épithète dérive du latin vicinus signifiant « voisinage ».

Apparence

À l'instar de ses consœurs du genre Calliphora, C. vicina a un corps trapu bleu métallique. Son thorax est orné de bandes longitudinales bleu/gris métallique ; des taches de la même couleur mais plus sombres sont dessinées au niveau de l'abdomen. Ses antennes sont courtes, à trois articles, munies d'une arista velue. Ses yeux sont rougeâtres et ses pièces buccales sont de type lécheur. La larve, quant à elle, est blanche et mesure de 8 à 10 mm. Apode et acéphale, elle possède douze segments visibles entourés de très petites épines. L'avant est pointu et porte des crochets lui permettant de se déplacer,.

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L'imago C. vicina se distingue de C. vomitoria par une barbe noire sur des joues (gêne) orange à rouges contre une barbe rousse sur des joues noires pour C. vomitoria. De plus, chez C. vicina de petites tâches orange parent les flancs du thorax (écailles situées à la base des ailes (basicota) et stigmates antérieurs) alors qu'elles sont noires chez C. vomitoria. C. vicina est plus petite que C. vomitoria (6-12 mm contre 8,5-14 mm). Les stades larvaires et pupaux sont très difficiles à distinguer.

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Habitudes et mode de vie

Les adultes consomment du nectar, des fruits en décomposition ou toutes autres matières sucrées. Après son accouplement, la femelle recherche activement des lieux de ponte et est fortement attirée par l'odeur cadavérique. Cette espèce est souvent une des premières arrivées sur un cadavre. Les femelles y pondent autour des yeux, dans les narines, autour et dans la bouche, au niveau des organes génitaux ainsi que dans les plaies, s'il y en a. Elles pondent environ 300 œufs jusqu'à épuisement de leurs ovaires et meurent quelque temps plus tard. Un sac en papier hermétique ou une couche de sable de 2 cm suffisent à rendre la ponte impossible. Par contre, une étroite fissure dans la protection permet néanmoins une ponte. Tout type de cadavre est exploité : les mammifères (y compris les humains), les oiseaux, les poissons, les reptiles et les amphibiens. Seuls les insectes ne semblent pas les intéresser. Jean-Henri Fabre écrivait alors : « Loups et moutons sont au fond la même chose pour un estomac sans préjugé ».

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Au bout de 48 h, une fois sorties des œufs, les larves blanches se nourrissent de la chair en la liquéfiant grâce à la sécrétion de pepsine. Ainsi, elles prélèvent des gorgées fluidiques prédigérées, sans jamais découper ou arracher le moindre morceau de viande. Cette molécule est inactive sur l'épiderme ou la chitine. Au bout de 8 jours par temps chaud, leur développement terminé, elles abandonnent la carcasse pour migrer le plus souvent dans le sol à 2 cm de profondeur maximum. Elles s'y transforment en pupes, puis émergent sous forme d'adultes après 14 jours de développement (toujours par temps chaud). Elles hivernent sous la forme d'œuf ou de pupe ou d'imago,.

Calliphora vicina est très courante, cosmopolite et active toute l'année même dans des conditions particulièrement défavorables comme un névé à 1 800 m d'altitude en Suisse au mois de décembre. Néanmoins, le printemps et l'été lui sont plus favorables. Son seuil inférieur de croissance est de 2°C, ce qui est assez peu. La somme des températures pour un cycle complet est de 388°C et de 191°C de l'œuf à la pupe. Une température annuelle de 27 °C et une hygrométrie de 50% lui permettent jusqu'à cinq générations par an, ce qui est relativement peu en comparaison à d'autres espèces. Par exemple, dans les mêmes conditions, Sarcophaga cooley peut avoir jusqu'à 29 générations annuelles. Les conditions climatiques de l'archipel des Lofoten, en Norvège, permettent à C. vicina d'effectuer uniquement deux générations. Les facteurs climatiques tels que la température ou l'hygrométrie influencent non seulement la ponte mais également le développement des œufs, et des larves. Connaître ces changements dans les cycles de développement est tout l'objet de l'entomologie forensique.

Elle est présente sur l'ensemble de l'Europe, du continent asiatique, de l'Amérique du Nord et de l'Amérique du Sud. Elle est considérée comme exotique en Australie et Nouvelle-Zélande, et comme invasive sur les îles proches de l'Antarctique comme les îles Kerguelen. Arrivée en Afrique du Sud par bateau et avion, elle fut déterminée pour la première fois en 1965 près de Johannesburg. Les spécimens collectés depuis cette date restent rares.

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Régime et nutrition

Population

Références

1. Calliphora vicina article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Calliphora_vicina

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