Mésange bleue
Royaume
Phylum
Classe
Commande
Famille
Genre
ESPÈCES
Cyanistes caeruleus
Taille de la population
Unknown
Durée de vie
3-11 years
Poids
11
0
goz
g oz 
Longueur
12
5
cminch
cm inch 
Envergure
18
7
cminch
cm inch 

Cyanistes caeruleus

La Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) est une espèce de passereaux de la famille des paridés.

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Cette mésange commune est facilement identifiable grâce à sa petite taille, ses fines pattes, son bec fin, et son plumage à dominante de bleu cobalt sur la calotte, les ailes et le dessus de la queue, jaune sur le poitrail et le ventre.

Elle occupe préférentiellement les habitats pourvus de nombreux arbres et de verdure où elle trouve sa nourriture. Les forêts de feuillus et les bocages sont ses milieux de prédilection mais elle fréquente aussi les parcs et les jardins. Espèce européenne, elle partage son habitat avec d'autres espèces de mésanges (comme la mésange charbonnière) qui montrent des différences dans la distribution spatiale et dans la niche écologique exploitée. Oiseau essentiellement insectivore et sédentaire, il est familier aux hommes et fait preuve d'une certaine tendance anthropophile qui s'adapte le plus volontiers aux jardins des localités habitées, même dans les grandes villes.

Contrairement aux effectifs des mésanges spécialisées plus impactés par la fragmentation des habitats, ceux de cette mésange généraliste sont globalement stables, voire en légère progression dans la majorité de l'Europe.

Il découle de ces caractéristiques que cette mésange commune fait partie des espèces les plus emblématiques de l'avifaune européenne.

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Apparence

Plus petite que la mésange charbonnière, la Mésange bleue adulte a une taille moyenne de 10 à 12 cm pour un poids moyen de 11 g (variant de 9 à 14 g). Elle se caractérise par la couleur bleu cobalt de sa calotte, comme celle de ses ailes et le dessus de sa queue. Ses joues et son front sont blancs (jaunâtres chez les oisillons), un bandeau noir sur les yeux rejoint sa nuque bleu noir (sauf une tache blanc bleuâtre). Elle a un menton et le haut de la gorge noirs ; son collier auriculaire noirâtre, tel une « écharpe », contourne toute la tête, de la nuque jusqu'au-dessous du bec. La poitrine et le ventre sont jaunes, ce dernier étant marqué d'une zone médiane blanche autour d'une tache bleuâtre à noire qui se prolonge parfois en une très fine raie longitudinale. Son dos et son croupion sont d’une douce couleur vert-jaune amande. Le bec de 8–9 mm de longueur est noir et a une pointe brunâtre, les pattes ont une couleur bleu ardoisé foncé et sont munies de griffes grises. L'iris de l'œil est brun foncé.

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Au niveau du plumage, les sus-caudales sont bleues. Les rectrices médianes de la queue échancrée sont bleu vif, les autres sont plus grises, tandis que les rectrices externes sont liserées de blanc à l'extérieur. Le dessus des ailes porte une barre alaire blanche. Les rémiges sont brun noir et plus ou moins marquées de bleu au vexille externe, et liserées de blanc à l'interne.

La coloration blanche et bleue du plumage est une couleur structurelle, la coloration jaune une couleur pigmentaire due aux caroténoïdes, pigments organiques apportés par l'alimentation et qui induisent des colorations du jaune au rouge chez les oiseaux. Les caroténoïdes sont des précurseurs de la vitamine A qui joue un rôle important dans les défenses immunitaires. Chez la mésange, il existe ainsi un compromis dans l'allocation des ressources des caroténoïdes entre la réponse immunitaire et l'intensité de la coloration, ce qui a une incidence sur le choix du comportement reproducteur.

Les jeunes sont plus pâles et ternes, avec la calotte gris vert-foncé. Le dichromatisme sexuel entre oisillon mâle et femelle est déjà marqué dans le nid. Les sexes sont presque indiscernables dans la nature, la femelle étant seulement un peu plus terne que le mâle avec le vexille interne des rémiges secondaires teinté de vert, le bleu plus mat. Elle a également un collier auriculaire plus étroit. Le dimorphisme sexuel se révèle cependant plus élevé sous lumière ultraviolette, le système visuel aviaire percevant davantage cette longueur d'onde que le système visuel humain.

La Mésange bleue a une envergure comprise entre 12 et 14 cm et sa queue mesure de 44 à 57 mm de longueur.

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Vidéo

Distribution

Géographie

Cette espèce de l'écozone paléarctique Ouest est présente dans toute l'Europe à l'exception du nord de la Scandinavie. Elle vit jusqu'à 3 500 mètres d'altitude en montagne (dans le Caucase). C'est une espèce ubiquiste, c'est-à-dire qui se plait sous tous les climats.

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Elle est sédentaire ou migratrice et occupe une grande variété d'habitats : forêts de feuillus à basse altitude (tout particulièrement celles composées de chênes), boisements mixtes de feuillus et de conifères, terres agricoles, berges de cours d'eau, haies, parcs et jardins, y compris ceux des centres urbains, si elle y trouve des cavités de nidification. Elle est rare dans les bois de conifères, étant désavantagée par la forme de son bec pour se nourrir parmi les aiguilles de résineux.

Elle peut s'hybrider avec la Mésange azurée (Cyanistes cyanus) sur les zones de sympatrie, c'est-à-dire à l'Est de son aire de répartition.

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Mésange bleue carte des habitats
Mésange bleue carte des habitats

Habitudes et mode de vie

L'espèce est familière, sociable et grégaire. L'adulte toujours très actif est sédentaire : il reste généralement toute l'année dans son environnement et ne change pas d'endroit comme le feraient, par exemple, une hirondelle ou une cigogne. La Mésange bleue vivant dans les montagnes ou venant d'Europe centrale est plus nomade, le nombre d'individus et les limites de leur distribution variant selon les saisons. Les individus subordonnés sont des migrateurs partiels, alors que les individus dominants sont plus volontiers sédentaires.

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Il existe plusieurs hypothèses d'explication de cette variation intraspécifique de comportement migratoire partiel corrélée au statut de l'individu dans la dominance et à son sexe : le bénéfice sélectif qui conduirait les mâles dominants à rester sédentaires pourrait être lié à leur meilleure résistance au froid (mortalité hivernale plus basse), mais aussi à la probabilité plus élevée — en restant sur place — de réussir à établir leur territoire reproductif au printemps dans la compétition qui existe à ce sujet, et qui est plus vive chez les mâles que chez les femelles.

Selon les saisons, le comportement des mésanges bleues diffère : au printemps, on les rencontre par paires (couples sur leur site de nidification) qui manifestent un comportement territorial et social caractéristique de la période de reproduction, le succès reproducteur étant plus conditionné par la qualité de leur territoire que par la qualité parentale ; en été, par clan familial comprenant généralement un couple dominant, des jeunes de l'année et quelques adultes « célibataires » ; en automne et en hiver, par bandes nombreuses qui entreprennent des voyages plus ou moins étendus à la recherche de sites de nourriture dont la distribution spatiale influe sur leur comportement agonistique.

La Mésange bleue aime s'ébrouer dans les mares peu profondes afin de rafraîchir son plumage, ou pratiquer le bain de fourmis qui permet d'éliminer les nombreux parasites colonisant le plumage.

On dit que la mésange titine, zinzinule ou zinzibule.

« Plus musical que celui de la mésange charbonnière », son chant « commence par un tsi-tsi-tsih tinté et aéré et culmine dans un trille doux et métallique ». Lors de la parade, les mâles émettent habituellement un « si-si-su ou un si-si-sé-du aigu ». En cas d'alarme, la Mésange bleue émet un « tserrretetetet tremblotant », cri strident qui avertit ses proches ou cherche à intimider ses adversaires, comme la mésange charbonnière.

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Comportement saisonnier
Appel d'oiseau

Régime et nutrition

En période de reproduction (printemps et été), la Mésange bleue a un régime alimentaire essentiellement insectivore : elle se nourrit majoritairement d'insectes, d'araignées et de larves vivant sur les arbres et arbustes hauts, principaux sites de nutrition de ces oiseaux. Ce sont les chenilles qui sont la principale source de caroténoïdes responsables de l'intensité de la couleur jaune vif du plumage ventral, mais cette intensité n'est pas corrélée au succès reproductif de la mésange. En dehors de la période de reproduction, son régime est majoritairement granivore (graines — préférentiellement d'aulnes et de bouleaux — complétées de baies, de bourgeons, de nectar, de pollen, voire de sève au printemps ou de noix et de suif l'hiver) et un peu insectivore (œufs d'insectes, araignées).

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Elle sait faire preuve d'astuce en perçant la tige des roseaux secs pour dénicher les petits animaux qui y ont trouvé refuge.

La Mésange bleue est réputée pour chasser de manière acrobatique dans la végétation, souvent suspendue aux branches, tête en bas, avec agilité pour surprendre ses proies sous les feuilles et rameaux. Lorsqu'elle en a terminé avec une brindille, elle s'installe sur la suivante avec des mouvements de balancier caractéristiques.

C'est une visiteuse habituelle des mangeoires en hiver, se suspendant volontiers aux boules de suif. Il s'établit au niveau des mangeoires une hiérarchie de dominance : les troupes de plusieurs individus qui viennent aux mangeoires comprennent généralement un couple dominant, des jeunes de l'année et quelques adultes « célibataires ».

Alors que certains passereaux (principalement la Fauvette à tête noire et la Grive draine) participent à la dissémination du gui, la Mésange bleue limite la prolifération de cette plante hémiparasite en absorbant les graines (processus d'ornithochorie et d'endozoochorie) laissées par ces oiseaux sur les arbres.

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Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

En automne et en hiver, la Mésange bleue anime les rondes d'une dizaine d'oiseaux qui parcourent les branchages en quête de nourriture, et dort dans des cavités naturelles ou artificielles, que chaque individu occupe généralement seul et qui peut varier chaque soir. Dès la saison automnale, elle inspecte d'autres cavités, sites de nidification potentiels. Espèce généralement monogame (monogamie sociale et non monogamie sexuelle, les taux de paternité hors-couple s'élevant de 11 à 14 % des poussins dans 31 à 47 % des nids), mâle et femelle se retrouvent après la rupture de l'été. À la fin de l'hiver, les inspections de cavités se font plus fréquentes, car les derniers couples achèvent de se former ou resserrent leur union.

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La saison de reproduction d'avril à juin débute par les comportements sexuels de parade et d'offrande nuptiale du mâle. La réflectance dans les ultraviolets informant sur la qualité phénotypique, les femelles les plus colorées sélectionnent préférentiellement pour s'accoupler les mâles qui ont des bleus électriques (phénomène d'homogamie positive). Le vol de pariade du mâle ressemble à celui d'un papillon.

Cavernicole et donc plus à l'abri de la prédation, la Mésange bleue niche de préférence dans un trou d’arbre de vieux feuillu, voire dans un trou de mur ou dans tout objet humain pourvu d'orifices étroits (vieille voiture, gouttière, fissure dans une charpente, boîte aux lettres abandonnée, nichoir). Il lui suffit d'un trou de vingt-six millimètres de diamètre pour accéder à une cavité.

Elle entrelace fibres d'écorce, crins, mousses et brindilles de son nid avec de la lavande, de la menthe, des immortelles, et une demi-douzaine d'autres herbes odorantes, plantes connues pour contenir des composés terpéniques tels le camphre ou l'eucalyptol, et qui possèdent des qualités antiseptiques, insecticides ou fongicides. Malgré cette action, les nids hébergent très souvent des ectoparasites, les puces de l'espèce Ceratophyllus gallinae (en) qui se nourrissent du sang des oiseaux, ce qui peut avoir un effet négatif sur le succès reproductif des mésanges. Pour repérer ces herbes très spéciales, les mésanges sont donc capables de se servir de leur odorat, ce dont la communauté scientifique doutait pour de si petits oiseaux, en raison de la taille très réduite de leur bulbe olfactif.

Une expérience sur la collecte et le dépôt d'herbes aromatiques dans les nids a montré que les mésanges savent repérer les odeurs. Jusqu'ici, les scientifiques pensaient que seuls les gros volatiles, comme les pétrels, les pigeons, ou les oiseaux charognards, disposaient de bulbes olfactifs assez développés pour utiliser leur odorat, en plus de la vue ou de l'ouïe,. Cette aptitude olfactive prouverait que les capacités des mésanges, et probablement d'autres petits oiseaux, sont beaucoup plus étendues que la communauté scientifique ne le pensait, les mésanges aussi bien mâles que femelles mettant également à profit cette capacité lors de leurs stratégies de fourrageage en dehors du contexte reproductif. L'expérience a aussi mis en évidence le comportement de la mésange pour protéger son nid contre les parasites, à l'aide de plantes utilisées par l'homme dans le même but.

La femelle pond environ deux à quatre jours après l'accouplement. La date et la grandeur de la ponte reflètent un ajustement pour répondre aux différentes contraintes de son environnement : elles semblent conditionnées par le besoin maximal en nourriture (abondance de chenilles) pour les besoins du poussin dix jours après l'éclosion.

La Mésange bleue réalise une couvée de 7 à 16 œufs par an (d'avril à mai), parfois une deuxième en juin-juillet, la ponte durant autant de jours qu'il y a d'œufs pondus. La taille de la ponte varie selon l’altitude, la qualité de l’habitat ou le volume de la cavité. La couvaison (incubation des œufs), qui dure de 12 à 14 jours, est assurée par la femelle seule. Les œufs d'un ovale plus ou moins allongé, sont blancs ou d'un blanc légèrement jaunâtre, avec des petites taches rousses assez éparses et souvent plus denses vers le gros bout. Les fréquences de nourrissage des poussins sont assez élevées pour une telle progéniture : le poids de la ponte étant proche du poids de la femelle, le nourrissage impose aux parents jusqu'à quinze apports d'aliments par heure (chaque poussin recevant en moyenne cinquante becquées par jour pendant deux semaines), ce qui explique la reproduction printanière, au moment où la nourriture est la plus abondante. Les études physiologiques de l'ornithologue Eugene Odum montrent que les parents sont à la limite de la résistance physique en fin d'élevage, un couple devant chasser de 6 000 à 9 000 chenilles par nichée (soit près de 75 à 90 % de son alimentation à cette époque).

La femelle commence l'incubation à la ponte du dernier œuf ou dès la ponte du premier. Ce dernier cas entraîne une absence de synchronisation dans les éclosions et la présence simultanée dans le nid d'oisillons de tailles différentes.

La femelle est capable de modifier le sex-ratio de sa progéniture. Si elle s'accouple avec un mâle plus attirant qu'elle repère grâce aux rayons UV émis par sa calotte bleue, les oisillons sont à 70 % mâles, mais s’il est moins séduisant, ils sont à 70 % femelles.

Les femelles nourrissent moins fréquemment les jeunes quand les mâles sont pâles. Inversement, les mâles s'accouplant avec les femelles les plus colorées montrent un investissement parental plus important. Le succès de l'investissement a donc un coût car chacun est entièrement dépendant de la qualité de l'autre et la femelle, immobilisée pendant la couvaison, doit compter sur la loyauté du mâle pour l'aider à l'élevage.

Les oisillons nidicoles séjournent 18 jours au nid, période très sensible car ils sont dépendants de conditions climatiques défavorables et des risques de prédation. Lors de leur première sortie, ils restent près du nid puis suivent leurs parents, apprenant graduellement à se déplacer de branche en branche par petits bonds d'abord, par de courtes envolées ensuite, pour acquérir ainsi la maîtrise du vol. Ils s'émancipent environ quatre semaines après la sortie du nid et atteignent leur maturité sexuelle avant l'âge d'un an. Ils sont alors devenus suffisamment indépendants pour avoir quitté leurs parents et trouvé un lieu pour se reproduire, phase appelée par les éthologues la dispersion natale ou dispersion de naissance.

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Population

Menaces démographiques

Les mésanges spécialistes (espèces inféodées aux forêts telles que la mésange huppée, la mésange noire et la mésange boréale) subissent un certain déclin lié à des facteurs anthropiques (fragmentation et perte de l'habitat dans les aires de reproduction, de migration et d'hivernage) et des facteurs naturels (météorologiques avec les vagues de froid ou de sécheresse, prédateurs sauvages spécialisés avec les rapaces ou opportunistes).

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Les effectifs de Mésange bleue, espèce très généraliste, varient également en réponse à des variations anthropogéniques (collisions avec véhicules et infrastructures humaines, empoisonnement par les pesticides, prédation par le chat domestique, principal prédateur des oiseaux et responsable de la mort annuelle de 1,3 à 4 milliards d'oiseaux aux États-Unis) ou naturelles mais, contrairement aux mésanges spécialisées, ils sont globalement stables, voire en légère progression dans la majorité de l’Europe (effectifs européens estimés entre 20 et 44 millions de couples) excepté en France (effectifs estimés entre 2 et 10 millions de couples) et en Suède (entre 750 000 à 1,2 million de couples) où la Mésange bleue est en déclin.

La Mésange bleue bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter s'il s'agit d'oiseaux prélevés dans le milieu naturel.Depuis l'arrêté de mars 2006 et pour respecter la réglementation européenne, ces interdictions ne s'appliquent plus aux oiseaux nés et élevés en captivité.

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Références

1. Mésange bleue article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9sange_bleue
2. Mésange bleue sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/103761667/118689415
3. Xeno-canto le chant des oiseaux - https://xeno-canto.org/707390

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