Threskiornis aethiopicus
L'Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) est une espèce d'oiseaux de la famille des Threskiornithidae (qui comprend les ibis et les spatules) qui vit en Afrique sub-saharienne, en Irak et autrefois en Égypte, où il était vénéré et souvent momifié comme symbole du dieu Thot. Pour les Égyptiens, il était le symbole du savoir et de la religion ainsi que l'un des douze animaux sacrés associé aux douze heures du jour et de la nuit.
Il a été également introduit involontairement en France depuis le début des années 1990 à partir du parc de Branféré. Des populations férales (issues d'échappés de captivité) de cet oiseau sont présentes en Bretagne, notamment dans le golfe du Morbihan, dans le Sud-Finistère (Pays Bigouden et région de Quimper), en Ille-et-Vilaine, dans l'estuaire de la Loire et les marais de Guérande et les Marais de Goulaine, mais aussi sur l'île de Ré. Des oiseaux sont également observés dans l'estuaire de la Gironde et aussi dans l'Aude.
L'ibis sacré est un oiseau de taille moyenne, de 65 à 75 cm, d'une envergure de 112 à 124 cm et d'une masse allant de 1 250 à 1 500 g. Son plumage est blanc, à l'exception de l'extrémité des ailes et du bas du dos, de couleur noire. Sa tête nue est également noire, comme ses pattes. Il possède un long bec recourbé très caractéristique. Le dimorphisme sexuel est absent. En revanche, les jeunes sont très facilement reconnaissables par la présence de plumes sur la tête et sur le cou, lesquelles ils perdront entre l'âge de deux et trois ans.
L'ibis sacré est natif de l'Afrique subsasharienne, ainsi que d'une petite partie du sud-est de l'Irak. Il était autrefois présent dans le nord de l'Afrique, en particulier en Égypte, mais a disparu de cette région aux alentours de 1850 (le dernier spécimen aurait été vu en 1864, bien que ce témoignage soit remis en doute).
Son aire de répartition s'est étendue vers le sud de l'Afrique durant le 20e siècle, avec des premières colonies d'ibis au Zimbabwe et en Afrique du Sud dans les années 1970. Il y est maintenant plutôt commun.
Initialement répandu en Irak, il a largement décliné au 20e siècle, et s'est réduit à une unique colonie de 27 individus en 2008. Il a également être pu observé très rarement au Koweït et en Iran.
L'espèce a également été introduite dans de nombreuses régions du monde, en particulier dans plusieurs pays d'Europe où il est maintenant considéré comme envahissant, ainsi qu'en Floride, à Taïwan, aux Émirats arabes unis et aux Îles Canaries.
L'ibis sacré apprécie les marécages, que ce soit sur les côtes ou à l'intérieur des terres. Il niche généralement dans les arbres proches de l'eau.
Cette espèce se nourrit de mollusques, de grenouilles, de lézards et de poissons mais aussi d'œufs et de poussins d'oiseaux. Il peut se nourrir aussi bien sur terre que dans l'eau, et est capable de fouiller la vase à l'aide de son bec recourbé pour trouver de la nourriture.
L'ibis sacré niche en colonies, occasionnellement mixtes avec d'autres oiseaux comme les cigognes, les aigrettes ou les cormorans. Son nid est composé de branches et réutilisé d'année en année. La femelle peut pondre entre deux et quatre œufs, qui mettent en moyenne 28 jours à éclore. Les jeunes ibis quittent le nid entre deux et trois semaines après l'éclosion et la colonie après quarante jours.