Renard roux
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Commande
Sous-commande
Famille
Genre
ESPÈCES
Vulpes vulpes
Taille de la population
Unknown
Durée de vie
5-15 years
Vitesse de pointe
50
31
km/hmph
km/h mph 
Poids
3-14
6.6-30.8
kglbs
kg lbs 
Hauteur
35-50
13.8-19.7
cminch
cm inch 
Longueur
45-90
17.7-35.4
cminch
cm inch 

Vulpes vulpes • Renard commun, Renard rouge

Le Renard roux (Vulpes vulpes), appelé aussi Renard commun, Renard rouge ou, devenu rare, Goupil (son appellation au Moyen Âge, avant que le succès du Roman de Renart ne transforme ce prénom d'origine germanique en nom commun), est une espèce de Canidés de taille moyenne.

Montrer plus

Il s'agit du renard le plus répandu en Eurasie, en Amérique du Nord, en Afrique du Nord et en Australie. C'est un mammifère au pelage roux marqué de blanc sous le ventre et la gorge, au museau pointu, aux oreilles droites et à la queue touffue. L'espèce est classée dans l'ordre des Carnivora, mais il a un régime alimentaire omnivore à prédominance carnivore, et se nourrit surtout de rongeurs et de lapins, mais aussi d'insectes, de poissons ou de fruits. Il est ainsi très opportuniste, ce qui lui permet de s'adapter à des milieux très différents et de modifier son alimentation suivant le mois de l'année. Le Renard roux se reproduit, suivant la région, de décembre à février, pour une mise bas aux beaux jours (gestation d'environ cinquante jours). Celle-ci s'effectue à l'abri d'un terrier, alors que, le reste de l'année, le renard vit presque exclusivement au grand air. Les petits sont d'abord nourris par le lait de leur mère, puis, petit à petit, le couple de parents leur apporte de la viande. Ils commencent à sortir du terrier au bout de quatre semaines, sont sevrés à neuf semaines, et, après avoir passé l'été avec leurs parents, ils se dispersent à l'automne. L'ampleur de la dispersion et la taille des portées varient suivant les ressources alimentaires du milieu et la mortalité, permettant à l'espèce de maîtriser ses effectifs. Son opportunisme et sa grande faculté d'adaptation, qui lui ont permis de coloniser une grande partie de l'hémisphère nord, en font un des mammifères les plus répandus de la planète.

Le Renard roux est un animal considéré comme rusé, et souvent représenté ainsi dans les contes, comme dans les fables d'Ésope, que le fabuliste Jean de La Fontaine reprend plus tard, ou dans les légendes asiatiques, où il apparaît comme malicieux et doté de pouvoirs magiques. Il est chassé pour sa fourrure, pour le plaisir, pour ses déprédations sur les petits animaux d'élevage et aussi parce que le renard est un des vecteurs de la rage et de l'échinococcose alvéolaire, mais une campagne de vaccination anti-rabique a rapidement permis d'éradiquer la rage d'Europe de l'Ouest. En Europe les chasses à courre sont progressivement interdites depuis le XXe siècle. Le Renard roux investit, petit à petit, les villes, se nourrissant de déchets et se réfugiant dans les parcs et jardins des quartiers résidentiels. Des élevages ont été créés pour approvisionner le marché de la fourrure.

Montrer moins

Cr

Crépusculaire

No

Nocturne

Om

Omnivore

Ch

Charognard

Te

Terrestre

Ni

Nidicole

Te

Territorial

Vi

Vivipare

Te

Terrier ("a burrow" - not an adjective)

Pr

Prédateur

Au

Aux couleurs éclatantes

Mi

Mignon

Mo

Monogame

So

Social

Do

Dominant

No

Non migrateur

R

commence avec

An

Animaux de la province du Canada
(collection)

An

Animaux duveteux
(collection)

Apparence

Le Renard roux est la plus grande espèce du genre Vulpes. Toutefois l'ossature du Renard roux est remarquable pour sa légèreté et l'animal est nettement plus léger qu'un chien ou un coyote de sa taille. Ses os moins denses lui donnent un avantage important pour courir ; ceux de ses membres, par exemple, pèsent 30 % de moins pour une même unité de volume que ceux d'un chien de taille similaire. Le Renard roux présente des variations importantes de taille suivant les individus, le sexe, l'âge et l'origine géographique. En moyenne, les adultes mesurent 35 à 40 cm de haut au garrot et 58 à 90 cm de long sans la queue qui mesure, elle, entre 32 et 49 cm. Les oreilles mesurent 7,7 à 12,5 cm et les pattes arrière 12 à 18,5 cm. Les Renards roux pèsent entre 2,2 et 14 kg, avec une moyenne de 7 kg pour un mâle adulte, les femelles étant généralement 15 à 20 % moins lourdes que les mâles. Le poids varie suivant les sous-espèces et suivant les individus, mais également pour un même animal suivant son âge et suivant la saison : le renard prend progressivement du poids au cours de ses cinq premières années, en perd en mars avril et atteint un maximum durant l'hiver. Les mâles adultes ont un crâne mesurant 129 à 167 mm, tandis que celui des femelles mesure entre 128 et 159 mm. Les empreintes des pattes avant mesurent 60 mm de long et 45 mm de large, tandis que celles des pattes arrière mesurent 55 mm de long pour 38 mm de large. Les Renards roux d'Amérique du Nord sont généralement plus légers, avec un corps très allongé par rapport à leur poids et présentent un haut degré de dimorphisme sexuel. Les Renards roux britanniques ont un corps plus ramassé et plus massif que les spécimens continentaux.

Montrer plus

Le Renard roux a un corps allongé avec des membres relativement courts par rapport à sa taille. Sa queue, qui est plus longue que la moitié de son corps (elle représente généralement 70 % de la taille de son corps), est longue, duveteuse et touche le sol lorsqu'il est debout. Elle se termine par une petite touffe de poils blancs. Elle sert à l'animal de balancier et lui tient chaud quand il dort et qu'il s'en enveloppe. Les pattes avant ont cinq doigts au sol quand les pattes arrière n'en ont que quatre, le cinquième étant situé plus en hauteur,. Ces doigts se terminent par des griffes semi-rétractiles. Ils sont entourés de poils interdigitaux, en plus grand nombre pendant la période hivernale.

Le Renard roux a un crâne étroit et allongé avec un museau fin se terminant par une truffe noire et une boîte crânienne peu développée. La gorge, le menton et le pourtour de la bouche sont blancs, et on distingue une tache sombre à l'arrière de la truffe, sur le côté du museau, et un larmier de même couleur, plus ou moins marqués. Il a une petite bouche, armée de 42 dents. Ses canines sont longues et pointues. Elles sont concaves, contrairement à celles du chien par exemple. Les canines de la mâchoire supérieure sont espacées de 3 cm et celles de la mâchoire inférieure de 2,6 cm. Les incisives sont légèrement inclinées vers l'intérieur, et permettent à l'animal de saisir ses proies et couper les petits morceaux de viande. Les prémolaires sont simples et pointues tandis que les molaires ont une forme plus aplatie et sont bien adaptées pour broyer les aliments, comme les os des petites proies par exemple. Les dents sont solides, avec un émail épais qui se renouvelle régulièrement. Elles sont bien aiguisées,. Les commissures des lèvres sont sombres et légèrement ascendantes, laissant un rictus sur la face de l'animal. Les yeux sont jaune ambre à verdâtres, et sont bordés de cils noirs sur la paupière supérieure. Leurs pupilles sont ovales et verticales. Elles comportent des membranes nictitantes, mais qui ne bougent que lorsque les yeux sont fermés. Les oreilles sont triangulaires et bien mobiles. Elles sont bordées de chaque côté par une rangée de poils.

L'aspect général du mâle et de la femelle diffère peu et il n'est pas aisé de les distinguer. La femelle est légèrement plus petite et plus légère. Son ossature est également plus fine. Elle a pareillement un crâne plus petit que celui du mâle, qui comporte aussi des régions nasales plus grandes et des canines plus longues. Les femelles sont plus faciles à repérer en période d'allaitement, quand les mamelles sont apparentes. Elles ont trois paires de mamelons, mais des individus en ayant sept, neuf ou dix paires ne sont pas rares. Les testicules des mâles sont moins grands que ceux du Renard arctique (Vulpes lagopus).

La fourrure du Renard roux est dense, douce, soyeuse et relativement longue, notamment en hiver. Elle lui permet de résister à des températures très basses, jusqu'à −13 °C. Elle est très longue, dense et duveteuse chez les renards du nord, mais plus courte, clairsemée et grossière chez les renards vivant plus au sud. Les renards vivant en altitude ont également un pelage plus long. Le pelage du renard est composé de deux couches de poils. Le poil de bourre constitue la couche inférieure. Il se compose de poils fins et courts d'environ 4 cm, très denses et de couleur sombre. La seconde couche de poils est composée de poils plus longs, environ 10 cm, et plus grossiers. Cette couche est nettement moins épaisse que la précédente. À la base des poils se trouvent des glandes pilo-sébacées, dont la sécrétion permet d'entretenir la fourrure de l'animal et donne à chaque individu une odeur propre.

Son pelage est généralement roux, mais comporte des variations suivant les sous-espèces. Il peut varier du jaune-beige au marron foncé. Les parties latérales du museau, la gorge, le dessous du ventre, la face interne des membres et l'extrémité de la queue sont blancs ou du moins plus clairs que le reste de l'animal,. L'extrémité des pattes est généralement noire. Les oreilles ont des poils plus clairs à l'intérieur, et sont brun foncé à noir à l'extérieur. Les pattes sont noires. On observe aussi des colorations beaucoup plus sombres, comme chez les renards charbonniers d'Amérique du Nord qui sont de couleur sombre avec un dessous noir, ou certains renards argentés avec une fourrure noire parsemée de longs poils blancs. Il existe également des formes de coloration intermédiaires, appelés renards croisés, qui comportent un motif foncé en croix sur le dos et les épaules. Les cas d'albinisme sont rares chez le renard mais existent néanmoins, souvent ce sont plutôt des individus leucistisques. Dans ce cas l'animal a le bout des oreilles et la queue noirs. On trouve de tels spécimens dans les zones forestières du sud, et ils présentent souvent diverses malformations. Ils sont plus fréquents les années où la nourriture est rare.

La mue a lieu tout au long de l'année. Les poils de bourre sont les premiers concernés, au mois d'avril, puis ce sont les poils de jarre. Ainsi au printemps le pelage du renard peut prendre un aspect étrange, avec des poils de longueurs différentes. Les poils repoussent tout d'abord en bas des pattes, puis les parties supérieures du corps muent progressivement durant l'été, en commençant par les flancs, puis le dos et la queue. En automne, le renard commence à retrouver progressivement son poil d'hiver, dans le même ordre que pour le perdre. Son pelage s'épaissit ensuite au début de la saison froide.

Montrer moins

Vidéo

Distribution

Géographie

Le Renard roux est très commun car il s'adapte à des milieux très variés. On peut ainsi le rencontrer en bord de mer comme dans les landes d'altitude, dans les campagnes comme dans les villes, dans les forêts, les champs cultivés, les prairies, les savanes, les steppes et même dans le désert. Il affectionne néanmoins plus particulièrement les zones tempérées au paysage ouvert et varié comprenant forêts, champs cultivés, ruisseaux et collines. En général il réside à l'abri dans les forêts, et va se nourrir à la bordure des bois et des haies où il trouve une grande diversité de fruits, de baies et d'insectes, et dans les champs cultivés, comme les prairies fréquemment fauchées, où il lui est plus facile de chasser les rongeurs. L'été, la mère emmène fréquemment les jeunes dans les champs de céréales ou de maïs où ils sont à l'abri de la pluie et du soleil. Le Renard roux s'est bien adapté à la présence humaine et il fréquente divers habitats créés par l'Homme comme les champs cultivés, les lisières de bois, les vergers, les terrains militaires, les friches de déprise agricole, les aérodromes ou les bords de route et de chemin de fer, où il trouve de la nourriture. Il est de plus en plus fréquent en milieu urbain où il se nourrit des déchets laissés par les Hommes. La densité moyenne en France est d'un individu au km2, mais on peut trouver jusqu'à cinq groupes familiaux par km2 en zone urbaine. Cette densité est en effet très variable suivant la disponibilité en nourriture. Ainsi, il faut compter en moyenne en campagne entre 30 et 200 ha par individu et entre 150 et 600 ha pour un couple et sa progéniture. En montagne où la nourriture est nettement plus restreinte on peut avoir jusqu'à 4 000 ha par individu, tandis qu'en ville on trouve un individu pour 10 à 40 ha.

Renard roux carte des habitats
Renard roux carte des habitats
Renard roux
Attribution-ShareAlike License

Habitudes et mode de vie

Le Renard roux adulte semble souvent solitaire (hors période de reproduction) mais il peut parfois vivre en couple voire former des groupes sociaux de quelques individus, qui néanmoins continuent à chasser seuls.

Montrer plus

La formation de tels « groupes spatiaux » semble dépendre de la ressource alimentaire disponible dans le biotope et de sa distribution, sa fluctuation et son renouvellement, ainsi que de la disponibilité en gîtes diurnes. Dans des milieux aux ressources alimentaires limitées, le renard vit solitaire, formant des couples uniquement en période de reproduction. Dans des milieux plus riches, il vivrait en couple toute l'année. Enfin dans des milieux exceptionnellement riches, et où il évolue en toute quiétude, il peut former de petits groupes atteignant sept animaux, dont des femelles nées l'année précédente et pas encore dispersées. Dans ce cas, seul le couple dominant se reproduit, et il existe une forte hiérarchie dans le groupe. Les femelles subordonnées participent au ravitaillement et à l'élevage des petits et occupent généralement un territoire périphérique à celui du couple dominant. Leur statut peut changer au fil du temps, et elles peuvent être incitées à partir par le couple dominant.

Le Renard roux marque son territoire et communique avec ses congénères via diverses glandes libérant des substances olfactives. À la sortie de l'intestin il dispose ainsi d'une paire de glandes anales qui lui servent à marquer son territoire, en déposant son arrière-train sur le sol par exemple,. Elles libèrent un mélange de molécules chimiques volatiles comprenant des acides gras, des indoles et des cholestérols qui donnent au renard son odeur forte typique. D'autres glandes sont utilisées par les renards pour communiquer entre eux. La glande supra-caudale, située sur la queue à environ 75 mm de la base de celle-ci, est également appelée « glande à violette » et sécrète une substance très volatile à l'odeur de violette. Elle est surtout active pendant la période de reproduction, mais on connaît encore mal son rôle exact. On trouve également des glandes entre les orteils dont les sécrétions marquent le passage de l'animal pendant vingt à quarante minutes, et d'autres à la commissure des lèvres.

Le Renard roux est un animal territorial, et le mâle comme la femelle marquent leur territoire. En plus de l'odeur qu'il laisse par le biais de ses glandes anales, très actives en période de reproduction, il utilise son urine, et s'en imprègne en se roulant dedans pour marquer par la suite divers objets. Il marque notamment les pierres, les buissons, les touffes d'herbe et les souches d'arbre, laissant son odeur sur une centaine d'objets au sein de son espace vital ainsi délimité, espaçant ses marquages d'une centaine de mètres. Il renouvelle ce marquage sur les mêmes objets tous les deux à trois jours. On peut noter que c'est également pendant la période de reproduction que cette urine est la plus odorante. Par ailleurs le renard urine très fréquemment et en très petites quantités. Il laisse aussi des crottes bien visibles montrant sa présence à ses congénères,. Bien qu'il délimite avec de grandes précautions son territoire, le Renard roux ne le défend pas avec trop de fermeté et d'autres renards peuvent ponctuellement le traverser sans trop de risques.

Les Renards roux ont un assez large panel de vocalisations, et produisent des sons dans cinq octaves, avec des intermédiaires entre chacun d'eux,. Une étude de 2008 a observé douze types de cri chez l'adulte et huit chez le jeune. Ces cris sont utilisés pour communiquer entre deux animaux, et peuvent être scindés en deux catégories, les appels amicaux et les cris employés lors de conflits :

  • appels : le cri le plus fréquent du renard est un aboiement wow wow wow de trois à cinq syllabes et devenant de plus en plus aigu. Ce cri est appelé glapissement. Il est émis par deux renards s'approchant l'un de l'autre. On entend principalement ce cri de décembre à février, et il peut être confondu avec le chuintement de la chouette hulotte. Cet appel varie d'un individu à l'autre et le renard semble avoir une sorte de « carte d'identité vocale » lui permettant de se faire reconnaître de ses congénères. Les jeunes l'emploient dès l'âge de 19 jours, pour indiquer qu'ils ont faim. Quand les renards s'approchent plus près l'un de l'autre, ils émettent un petit gazouillis en trois syllabes similaire au gloussement d'une poule ;
  • cris de contact : quand ils se saluent, les Renards roux émettent un couinement, notamment les animaux soumis. Un renard soumis approché par un animal dominant émet un cri semblable à une sirène. Lors d'une rencontre entre deux congénères agressifs, ils émettent un bruit de crécelle rauque. C'est surtout le cas durant la période de reproduction, quand les mâles se battent pour les femelles, ou voient leurs avances rejetées.

Il existe un autre type d'appel constitué d'un long waaaaah. On l'entend principalement pendant la saison de reproduction, et on pense donc qu'il s'agit d'un cri des femelles appelant un mâle. Quand il a détecté un danger, le renard émet un aboiement fort et bref pour avertir ses petits. La communication vocale avec les petits est assez complexe, et outre ce cri d'alerte elle comprend divers gloussements gaoo gaoo les faisant accourir hors de leur terrier, et un doux humpf qui les rassure et les met en confiance. De nuit, il emploie plutôt un aboiement rauque répété deux fois pour alerter ses congénères. Pendant l'allaitement les renardeaux pleurnichent, notamment lorsqu'ils ne sont pas satisfaits.

Le Renard roux est souvent considéré comme un animal nocturne. En réalité il s'agit surtout d'un animal méfiant qui préfère la tranquillité et la quiétude de la nuit pour sortir. Dans des régions où il n'est pas dérangé, il peut néanmoins tout à fait adopter un mode de vie plus diurne. Au contraire, les renards urbains sont exclusivement nocturnes, leur milieu de vie étant trop perturbé durant la journée. Le rythme de vie varie selon la période de l'année. L'été, pendant la période d'élevage des jeunes il est notamment possible de voir chasser des renards à toute heure de la journée. Quand arrive l'automne, le renard devient plus nocturne, effectuant environ 69 % de son activité la nuit, et étant particulièrement actif à l'aube. L'hiver, le renard sort essentiellement la nuit, à l'exception de la période de rut (vue plus haut) durant laquelle on peut le voir en plein jour sillonner de larges plaines dans la quête d'un accouplement. D'une façon générale, il est particulièrement actif les premières heures de la nuit et à l'aurore.

Le Renard roux est un digitigrade, c'est-à-dire qu'il se déplace sur les doigts. Il laisse au sol une empreinte caractéristique, où les doigts apparaissent plus éloignés du talon que sur l'empreinte d'un chien. Sur l'empreinte du talon, on aperçoit la marque d'une callosité en forme de chevron que l'on trouve uniquement chez les renards. Du fait de la présence de poils sur ses orteils, ses empreintes sont toutefois un peu moins marquées que celles d'autres animaux. Elles sont parfaitement alignées, et chez un animal qui marche les empreintes entre les pattes antérieures sont espacées de 30 cm,. Cette distance s'élève à 45 à 60 cm quand l'animal est au trot, et atteint 1,8 à 3 m quand l'animal court. Lorsqu'il marche, le renard a trois points d'appui au sol. Il adopte souvent une marche sinueuse et il lui arrive de poser ses pattes arrière dans l'empreinte de ses pattes avant. Sa démarche alterne marche lente, petit trot, pause et volte-face. Il porte la tête légèrement inclinée vers le bas, et tient tous ses sens en alerte.

C'est un animal très agile, qui peut réaliser des bonds de deux mètres au-dessus de clôtures. Il est bon marcheur, et quand il chasse la nuit il parcourt fréquemment une dizaine de kilomètres. Il est capable de ramper sur de courtes distances, et de se faufiler dans des passages étroits grâce à son corps fuselé. C'est aussi un bon nageur. Il court à une vitesse de 6 à 13 km/h, et peut atteindre au maximum 50 à 60 km/h sur de courtes distances. Il dépasse ainsi le loup en vitesse, mais est nettement moins endurant. Son faible poids lui permet de s'aventurer sur des sols très peu portants, comme de la boue, de la vase ou de la neige. C'est aussi un bon grimpeur, même s'il n'égale pas le Renard gris dans ce domaine.

Le Renard roux a une forte capacité d'adaptation aux conditions du milieu dans lequel il vit. Ainsi, la population se maintient à un niveau stable. En revanche, en cas de surpopulation passagère, on observe un réajustement des effectifs par une plus grande dispersion des animaux à l'automne, et par une plus grande mortalité par le biais de l'arrivée d'épizooties. En cas de manque de nourriture, la population s'autorégule de différentes manières : les animaux subalternes du groupe sont moins bien tolérés et forcés à se disperser, le nombre de femelles gravides est moins important et les portées sont moins nombreuses. La taille des portées est un élément important de la régulation des populations. En effet le nombre d'embryons peut varier entre un et quatorze suivant les conditions. Ce phénomène est bien visible lorsqu'on l'observe en parallèle de l'évolution de la population de campagnols par exemple, une proie très appréciée des renards. Lors d'une saison de reproduction qui suit une « bonne année à campagnols », les portées sont de taille très importante, alors qu'elles sont réduites de moitié les années où les campagnols sont moins présents,. Par sa capacité à rebondir face à une importante mortalité, il est très difficile de réguler la population de renards et les tentatives de l'Homme sont souvent vaines. Le territoire du renard éliminé est en effet très rapidement réapproprié par un rôdeur, et les renardes compensent les disparitions de leurs congénères par une plus grande prolificité.

Le Renard roux n'effectue pas de migrations massives comme d'autres espèces, mais on peut noter un phénomène de dispersion des jeunes très marqué puisque ceux-ci peuvent s'éloigner de plusieurs dizaines de kilomètres de leur point de naissance, participant à la colonisation de nouveaux milieux. Les adultes quant à eux s'éloignent très rarement de leur territoire. Le phénomène de dispersion, à l'automne, concerne surtout les jeunes mâles qui quittent quasiment tous le groupe familial. Le jeune s'en va sans jamais faire demi-tour ni faire trop de crochets. Seuls les obstacles que constituent les autoroutes, les lacs et les fleuves le détournent de sa trajectoire linéaire. Suivant la région, certaines directions semblent privilégiées, et on note par exemple que les renards du Jutland au Danemark ont tendance à partir vers l'est, tandis que ceux du Midwest américain se dirigent prioritairement vers le Nord. La distance qu'il parcourt est d'autant plus grande que le territoire de base du groupe familial est étendu. Le renard ne s'arrête que lorsqu'il a trouvé un territoire à coloniser, où il n'y a pas de congénères déjà installés. Il peut aussi se mettre en attente à proximité d'un territoire et s'en emparer une fois qu'il sera laissé vacant.

Montrer moins
Comportement saisonnier
Prédateurs

Régime et nutrition

Le Renard roux, contrairement à de nombreux canidés qui chassent en meute, part en quête de nourriture en solitaire. Il chasse tôt le matin, avant que le soleil se lève, et tard le soir. L'hiver, il chasse également de jour quand les rongeurs sont en activité. Quand il chasse de petits rongeurs, il emploie une technique bien particulière appelée mulotage. Il repère tout d'abord sa proie au bruit et s'en approche lentement, sans faire le moindre bruit. Une fois la proie bien repérée et à portée, il se met en position, pattes antérieures tendues et pattes postérieures fléchies et oreilles orientées vers la proie, puis bondit en l'air pour retomber sur sa proie, pouvant être située jusqu'à 5 m de lui,. Celle-ci est alors tuée sur le coup d'une morsure à la nuque. Seul un saut sur cinq est couronné de succès. Pour ses autres proies, il utilise la technique de chasse à l'affût. Ainsi quand il chasse le lapin il s'en approche lentement, arrêtant son avancée lorsque la proie cesse son activité ou regarde en sa direction, avant de lancer la course poursuite dès qu'il se trouve suffisamment près. La victime est tuée d'une morsure à la nuque et est dépecée avant d'être consommée. Pour les oiseaux, il attend patiemment, après avoir repéré une proie potentielle, que celle-ci se pose au sol pour bondir dessus et s'en saisir. Cette technique est très aléatoire et le taux de réussite est faible. S'il parvient à attraper un oiseau, il le plume soigneusement. Le renard peut également employer la ruse pour arriver à ses fins, en faisant le mort pour attraper un corbeau par exemple. Au printemps il lui est facile de capturer des femelles nichant au sol comme les canes ou les perdrix. En bord de mer il recherche les couvées juste écloses pour se délecter des poussins. Il chasse les lombrics dans les prairies fauchées peu de temps après une averse, examinant avec attention le sol et tirant le ver de terre avec ses incisives une fois qu'il l'a repéré. Il peut ainsi attraper 2,5 lombrics à la minute. Pour les insectes, il chasse l'été dans les prairies aux herbes hautes, attrapant ceux qu'il trouve sur son passage, ou dans les sous-bois, cherchant sous les feuilles et repérant ses proies grâce à son ouïe. Il creuse également de petits trous coniques pour déterrer certains du sol. Le Renard roux est aussi bon pêcheur et peut capturer des truites de bonne taille, bondissant sur des groupes de poissons en eau peu profonde. Au cours de sa chasse, il collecte également des végétaux, ramassant les fruits tombés au sol ou les cueillant même sur les branches les plus basses.

Montrer plus

Généralement il se nourrit de charognes uniquement tard le soir et dans la nuit. Il profite fréquemment de carcasses d'animaux victimes du trafic routier (oiseaux, rongeurs, chevreuils, etc.) Pour des proies de cette taille il commence généralement son repas par les orifices naturels, avant d'élargir progressivement au reste de la carcasse. Il lui arrive aussi de s'attaquer aux volailles d'élevage qui constituent des proies faciles et en abondance, profitant d'un enclos mal fermé. Il ne laisse aucun autre renard toucher à la proie qu'il vient d'attraper, et la défend même face à un mâle dominant. Il lui arrive de cacher de la nourriture pour faire des réserves en prévision de jours plus difficiles. Pour cela il creuse de petits trous d'une dizaine de centimètres de profondeur, pour y déposer sa proie et la tasser au fond avec ses pattes antérieures avant de repousser la terre sur le trou avec son museau et recouvrir le tout de quelques feuilles et branchages. Il multiplie les caches en des lieux différents au sein de son territoire, afin d'éviter de se les faire piller trop souvent par ses congénères ou d'autres carnivores ou corvidés (pies, corneilles, corbeaux, etc.) Il retrouve ensuite ses caches grâce à sa mémoire, son odorat et le marquage olfactif qu'il laisse à proximité. Il peut parfois chasser pour le plaisir, sans consommer toutes ses proies. Ainsi, au cours de la saison de reproduction, quatre renards ont été observés tuant environ 200 mouettes rieuses chacun, principalement durant la nuit, lorsque les conditions de vol étaient peu favorables. Il peut donc causer des pertes très préjudiciables dans les élevages de volailles et au gibier,. Comme le chat, il peut aussi jouer avec une proie sans la tuer directement avant de l'abandonner.

La chasse au renard en France est réglementée La chasse est interdite dans certains départements comme la Savoie et réglementée par les préfets dans les autres.

Elle peut se pratiquer au fusil (nécessite un permis de chasse), au piège (mais nécessite un permis de piégeage) ou à courre (équipage de vénerie). Le Renard roux peut également être déterré. Cette pratique consiste à acculer l'animal dans son terrier avec de petits chiens dits chiens de terrier comme le Jack Russell terrier ou le Fox terrier. On creuse alors à la verticale du renard pour finalement l'attraper avec des pinces et le tuer, ainsi que sa progéniture. On peut également le faire sortir de son terrier par l'intervention de chiens de terrier avant de le tirer au fusil à sa sortie. Le Renard roux étant classé nuisible, cette pratique est autorisée toute l'année en France. Le piégeage fut longtemps la méthode de chasse privilégiée, avec des outils comme le piège à mâchoires, qui fait l'objet d'une réglementation de plus en plus restrictive (progressivement interdit dans l'Union européenne depuis 1984), et divers autres types de pièges à appâts ou de faux terriers à la réussite plus ou moins aléatoire. Le gazage a également fait partie de la panoplie des armes qui ont été utilisées pour chasser le renard. Les produits employés étaient l'acide cyanhydrique, que l'on introduisait dans le terrier une fois toutes les issues de celui-ci bouchées pour en exterminer les occupants, et la chloropicrine qui permettait de faire sortir le renard du terrier pour le tuer au fusil une fois sorti. Le gazage faisait beaucoup de victimes collatérales, comme les chats forestiers et les blaireaux qui occupent le même type de terrier que les renards. En France, le décret no 2016-115 du 4 février 2016 confirme l'interdiction de 2012 de l’usage des produits toxiques pour la destruction d’animaux d’espèces nuisibles.

La chasse à courre, très prisée dans les pays anglo-saxons, a une réglementation très stricte fixée au XVIIIe siècle. Le renard est chassé par des chiens courants, la meute de chiens elle-même suivie par les chasseurs à cheval. Cette pratique nécessite des chevaux habiles et de bons cavaliers car les obstacles sont nombreux. Le renard est ainsi chassé pendant une à plusieurs heures. S'il se terre dans une garenne, sous un arbre ou dans des buissons denses, il en est sorti par l'emploi de chiens de terrier, et la poursuite recommence jusqu'à l'épuisement de l'animal qui est alors rattrapé par la meute de chiens qui le tue. La chasse au chien courant et au fusil classique est également pratiquée. Elle peut être organisée en battue avec plusieurs chasseurs, des rabatteurs avec des chiens qui dénichent le renard de son refuge, et des tireurs qui l'attendent sur son passage. Quelques chasseurs expérimentés pratiquent la chasse à l'affût, en particulier en Europe centrale. Le chasseur peut utiliser des appeaux pour attirer l'animal, et doit parfois attendre longtemps avant d'apercevoir sa cible.

Montrer moins

Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Le Renard roux atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de dix mois. Les mâles et les femelles sont habituellement monogames. La période de reproduction a principalement lieu entre la mi-janvier et la mi-février. Les couples se forment ainsi au début de l'hiver, alors que mâles et femelles chassent en solitaire le restant de l'année. À cette période, les mâles parcourent de longues distances (jusqu'à 6 km) à la recherche des femelles, qu'ils trouvent grâce à leur cri et aux marques olfactives qu'elles laissent derrière elles. Les mâles s'affrontent régulièrement pour une femelle. Ils se battent tête-bêche en tournant sur eux-mêmes ou face à face, les pattes posées sur les épaules de l'adversaire et la gueule ouverte. Mâles et femelles se chamaillent également dans des luttes fictives à cette période.

Montrer plus

À l'approche de l'ovulation, le mâle suit la femelle tout au long de la journée. Il attend le moment de l'œstrus, propice à la fécondation et qui dure seulement trois jours. Pendant la période de fécondation, les testicules du mâle voient leur volume multiplié par six. Chez la femelle, ce moment particulier du cycle œstral se traduit par une vulve rose et enflée. Le couple s'accouple généralement plusieurs fois durant la période d'œstrus de la femelle. La copulation est semblable à celle des chiens, et se termine également par un verrouillage du pénis du mâle gorgé de sang dans le vagin de la femelle, qui peut durer jusqu'à 90 minutes. Il peut arriver que la femelle s'accouple avec plusieurs mâles (système d'appariement de type polygynandres). Dans ce cas, elle choisit lequel nourrira la famille et chasse l'autre de son territoire. En dehors de la période d'œstrus, la femelle repousse le mâle s'il s'approche trop près d'elle.

L'élevage du Renard roux est apparu à la fin du XIXe siècle en Amérique du Nord et en Scandinavie, afin d'approvisionner en masse le marché de la fourrure alors florissant. Il se développe rapidement au début du XXe siècle, et de nombreuses fermes voient le jour. Le contrôle des accouplements dans ces fermes d'élevage permet de sélectionner les animaux sur la qualité et la couleur de la fourrure. Ainsi, ce sont les animaux de type argenté qui sont prioritairement élevés dans ces fermes, car ce sont les fourrures les mieux valorisées, et diverses autres mutations apparaissent dans les élevages comme l'argenté clair, le platine, l'ambre, le perle et bien d'autres variantes. Aujourd'hui la Finlande est le premier producteur de fourrures de renard issues d'élevage, devant la Chine, la Russie, la Norvège et la Pologne. La production mondiale est de plus de cinq millions de peaux par an en 2003, y compris les peaux de Renard arctique, l'autre espèce concernée par l'élevage. Ces fermes sont régulièrement pointées du doigt par les associations militant pour le bien-être animal, qui dénoncent les conditions d'élevage de ces animaux.

Montrer moins

Population

Domestication

L'adoption de renards et fennecs comme animaux de compagnie semble avoir existé de longue date et ponctuellement, mais elle est déconseillée dans la plupart des pays, hors élevage, eu égard à la mauvaise réputation sanitaire de l'animal sauvage qui était vecteur de la rage (avant les campagnes de vaccination), et est fréquemment parasité par des tiques ou des puces et véhicule des parasites qu'il peut transmettre à l'Homme, notamment par ses excréments (parasites tels que l'échinococcose qui est également véhiculée par les chiens et parfois par les chats). Les marques odorantes du renard ont aussi été un frein à une grande proximité avec l'Homme. Par ailleurs c'est un animal qui a besoin de beaucoup d'espace, et ne peut pas se contenter d'un appartement ou d'un enclos dans le jardin, et il peut faire des dégâts aux meubles ou creuser des trous dans le jardin.

Montrer plus

Dimitri Konstantinovich Belyaev a passé plusieurs années à sélectionner des Renards roux sur des critères de docilité afin d'étudier le processus de domestication d'animaux sauvages. Mort en 1985, il transmet la responsabilité de cette expérience lancée en 1957 à Ludmila Trut, qui la reprend avec le même objectif, obtenir des animaux capables d'obéir à des ordres donnés par l'Homme, à la manière des chiens. Au début des années 2010, cette expérience de longue date est menacée par le manque de financements disponibles. Après plus de 50 générations de renards, l'expérience a conduit à obtenir une population stabilisée d'animaux assez dociles avec des particularités physiques différentes des Renards roux sauvages.

Montrer moins

Coloring Pages

Références

1. Renard roux article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Renard_roux
2. Renard roux sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - http://www.iucnredlist.org/details/23062/0

Plus d'animaux fascinants à découvrir