Grèbe castagneux
Royaume
Phylum
Classe
Commande
Famille
Genre
ESPÈCES
Tachybaptus ruficollis
Taille de la population
610,000-3.5Mln
Durée de vie
10-15 years
Poids
130-236
4.6-8.3
goz
g oz 
Longueur
23-29
9.1-11.4
cminch
cm inch 
Envergure
40-45
15.7-17.7
cminch
cm inch 

Tachybaptus ruficollis

Le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) est une espèce d'oiseaux aquatiques de la famille des Podicipedidae. Cet oiseau est le plus petit des membres de la famille des grèbes, d'où son nom (qui le compare à la taille ou la couleur d'une châtaigne,) et son synonyme vernaculaire de Petit Grèbe. C'est aussi le seul grèbe d’Europe à pondre régulièrement deux fois par an. Oiseaux discrets, ils s’installent sur n’importe quel lac, étang, mare ou marais possédant une végétation assez dense sur ses rives.

Apparence

Ces oiseaux d'eau font partie de la famille des podicipédidés, famille qui regroupe les grèbes, et bien qu'aquicoles, ces oiseaux ne sont pas très proches des anatidés c'est-à-dire la famille qui compte notamment en son sein les oies, les canards ou les cygnes. Comme tous les membres des podicipédidés, il possède des orteils lobés et ses pattes, verdâtres, sont situées très en arrière du corps, ce qui lui confère de bonnes qualités de nageur et de plongeur, mais handicape ses mouvements au sol. Les anatidés ont eux des pattes palmées.

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Le Grèbe castagneux a une apparence replète due à son derrière arrondi, caractéristique renforcée par l’habitude qu’a ce grèbe d’ébouriffer les plumes de son croupion. Son aspect en « boule de duvet » donne souvent l’impression qu’il flotte comme un bouchon. De fait, à part lors de la nidification, cet oiseau est rarement vu à terre.

En été, son plumage est très sombre, presque noir (en particulier au niveau du menton), mais présente des taches châtain sur la gorge, les joues et les côtés du cou. Ses flancs peuvent parfois être d’un marron plus pâle. Le croupion est marron très clair. Le dessous du corps est noirâtre plus ou moins mêlé de blanc et de gris. Cet oiseau présente aux commissures du bec noir à pointe blanche, mince et pointu des marques jaunes en forme d’apostrophe. Les iris sont brun-rouge et les pattes gris verdâtre à bleuâtre.

La mue complète se déroule d'août à décembre avec la chute des rémiges entre août et octobre.

En hiver, le plumage est plus terne ; le dos prend une couleur gris brun sale, le croupion est presque blanc, tout comme le dessous du corps. Le cou prend une couleur marron mat. Les marques jaunes du bec s’estompent. On peut alors le confondre avec le Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), mais le Grèbe castagneux est plus petit, son cou est plus court et chamois (et non grisâtre), le bec plus droit et la calotte plus plate.

La mue partielle se déroule de février à juin-juillet.

Les poussins sont couverts de duvet gris, leur bec est jaune et ils ont la tête, le cou et le dos présentant des rayures jaunâtres à rousses.

Les jeunes ressemblent aux adultes en plumage internuptial mais les joues et les côtés du cou brun foncé sont rayés irrégulièrement de blanc. Leur mue partielle se déroule de juillet à décembre.

Il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce (à l'exception de quelques mensurations, bec en particulier), il est donc très difficile de distinguer mâles et femelles. C’est un petit oiseau aquatique de 21 à 29 cm et d’une envergure de 40 à 45 cm, pour un poids variant de 100 à 275 g (en moyenne 200 g). Les autres caractéristiques biométriques significatives sont une aile pliée de 93 à 104 mm, un bec de 18 à 21 mm (mâle) ou de 16 à 18 mm (femelle) et un tarse de 34 à 39 mm.

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Distribution

Géographie

Pays
Macao, Géorgie (pays), Hong Kong, Israël, Kazakhstan, Corée du Nord, Kirghizistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Russie, Sénégal, Montrer plus Singapour, Afrique du Sud, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan, Algérie, Angola, Bahreïn, Bangladesh, Biélorussie, Bhoutan, Botswana, Brunei, Burkina Faso, Burundi, Cambodge, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Chine, Comores (pays), République du Congo, République démocratique du Congo, Côte d'Ivoire, Danemark (pays constitutif), Djibouti, Égypte, Guinée équatoriale, Érythrée, Éthiopie, France, Gabon, Gambie, Allemagne, Ghana, Grèce, Guinée, Inde, Indonésie, Japon, Kenya, Corée du Sud, Koweït, Laos, Liban, Lesotho, Liberia, Libye, Madagascar, Malawi, Malaisie, Mali, Mauritanie, Monaco, Maroc, Mozambique, Birmanie, Namibie, Népal, Niger, Nigeria, Oman, Pakistan, Palestine (État), Philippines, Pologne, Roumanie, Rwanda, Saint-Marin, Sierra Leone, Slovaquie, Slovénie, Somalie, Sri Lanka, Soudan, Taïwan, Tanzanie, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Ouganda, Viêt Nam, Yémen, Zambie, Zimbabwe, Afghanistan, Albanie, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Bénin, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre (pays), Tchéquie, Estonie, Finlande, Hongrie, Iran, Irak, Irlande (île), Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Moldavie, Monténégro, Pays-Bas (pays constitutif), Macédoine du Nord, Norvège, Portugal, Qatar, Arabie saoudite, Serbie, Soudan du Sud, Espagne, Suède, Suisse, Syrie, Timor oriental, Ukraine, Émirats arabes unis, Royaume-Uni, Jordanie, Australie, Îles Féroé, Mongolie Montrer moins

Cette espèce de grèbe possède huit sous-espèces réparties comme suit:

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  • Tachybaptus ruficollis capensis ( Salvadori, 1884) : Afrique, Sud du Sahara, Madagascar, du Caucase à la Birmanie en passant par l’ Inde et le Sri Lanka ;
  • Tachybaptus ruficollis collaris (Mayr, 1945) : Nouvelle-Guinée, Îles Salomon ;
  • Tachybaptus ruficollis cotabato ( Rand, 1948) : sud-est des Philippines ;
  • Tachybaptus ruficollis philippensis ( Bonnaterre, 1791) : nord des Philippines ;
  • Tachybaptus ruficollis iraquensis ( Ticehurst, 1923) : Irak, Iran ;
  • Tachybaptus ruficollis poggei ( Reichenow, 1902) : sud-est et nord-est asiatiques, Hainan, Taïwan, Japon, sud des Îles Kouriles (aussi appelé Tachybaptus ruficollis kunikyonis) ;
  • Tachybaptus ruficollis ruficollis (Pallas, 1764) : Europe jusqu’à l’ Oural, nord-ouest africain ;
  • Tachybaptus ruficollis tricolor ( G.R. Gray, 1861) : Indonésie, Nouvelle-Guinée, Java, Timor (aussi appelé Tachybaptus ruficollis vulcanorum) et considéré comme espèce à part entière dans la classification du Congrès ornithologique international.

L'UICN estime que la population mondiale du Grèbe castagneux compte de 470 000 à 2,6 millions d'individus.

Le Grèbe castagneux niche dans 35 pays européens avec des effectifs estimés à 81 000 couples dont 2 500 à 3 000 en France (où 5 000 individus seraient présents en hiver), 650 à 800 couples en Belgique et 3 700 couples en Suisse (entre 1970 et 1980). Toutefois, cette espèce a fortement diminué sur le Léman en hiver avec plus de 6 000 individus vers 1967 et seulement 2 300 en 1987. 1 500 couples se reproduisent en Russie et 15 000 en Turquie.

Le Grèbe castagneux s’installera sur n’importe quel lac, étang, mare ou marais possédant une végétation assez dense sur ses rives. D'ailleurs, il peut se reproduire sur les étangs des parcs publics de grandes villes comme Londres et Amsterdam et Paris (la Courneuve), ou dans des gravières ou fossés larges inondés, des réservoirs, voire dans des baies côtières abritées ou des estuaires. Il est cependant plus farouche et plus difficile à observer que le grèbe huppé, et sa présence peut facilement passer inaperçue.

Il niche essentiellement dans les zones humides des plaines et des plateaux mais aussi, localement, en moyenne montagne (jusqu'à 1 300 m en Autriche et 1 710 m en Suisse).

En été, il préfère les plans d’eau présentant une végétation suffisamment haute pour dissimuler son nid, mais en hiver, on peut le trouver dans des endroits plus dégagés. Les hivernants fréquentent en grand nombre les eaux libres des lacs et des cours d'eau. Ils se trouvent également sur les eaux saumâtres ou salées des estuaires, des golfes, des lagunes et des ports. Les plans d'eau urbains sont également utilisés. Du fait de son régime alimentaire moins piscivore que celui des autres grèbes, il se trouve assez fréquemment sur des plans d’eau de très petite taille. Les rassemblements hivernaux sont des dortoirs fréquentés d'année en année entre octobre et mars. Les oiseaux les rejoignent isolément ou en petits groupes. Le maximum connu est de 700 oiseaux sur un lac champenois.

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Grèbe castagneux carte des habitats
Grèbe castagneux carte des habitats
Grèbe castagneux
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Habitudes et mode de vie

Plus adapté à la nage qu’au vol ou plutôt qu'au décollage puisqu'il doit courir sur l'eau 15 à 30 m en battant des ailes pour prendre son essor, cet oiseau est assez rarement observé en vol bien qu'il puisse voler très vite et parcourir de grandes distances lors de ses migrations. À la moindre alerte, il plonge pour reparaître un peu plus loin ou se cache avec talent dans la végétation haute des rives. Il vole souvent très bas, parfois au contact de l’eau. Il tient alors son cou tendu et ses pattes un peu basses. Contrairement aux autres grèbes, il ne présente pas en vol de miroir blanc, ni à l'avant, ni à l'arrière des ailes.

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La présence du grèbe castagneux est souvent révélée en période nuptiale par ses trilles sonores un peu hennissantes émises lors de la saison de nidification, et par ses appels (bii-iip).

Cet oiseau produit aussi des gazouillis et des bruits un peu métalliques (ûit-ûit).

Il chante surtout de mars à fin juillet, pendant la période de reproduction. Plus silencieux en hiver, il peut cependant être entendu lors des beaux jours ensoleillés.

Les populations vivant en Europe de l’Ouest et en Afrique du Nord sont sédentaires. Celles de l’Europe du Nord migrent vers le sud à la fin de l’été. Elles passent l’hiver dans la partie ouest de l’Europe, se mêlant aux populations résidentes. Les Grèbes castagneux forment alors de petits groupes qui se mêlent avec d’autres espèces d’oiseaux hivernants. De façon plus générale, seules les populations nichant dans les zones où l’eau gèle en hiver sont migratrices.

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Comportement saisonnier
Appel d'oiseau

Régime et nutrition

Contrairement aux autres espèces de grèbes qui sont essentiellement piscivores, le Grèbe castagneux a un régime principalement insectivore composé aussi bien de larves que d’adultes d’insectes aquatiques (libellules, éphémères, perles, phryganes, dytiques, gyrins) ou non (mouches, scarabées).

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Il consomme aussi de petits crustacés (aselles et gammares) et des mollusques (limnées, physes, planorbes et bithynies) ainsi que des amphibiens (surtout des têtards, mais aussi de petites grenouilles ou des tritons) et des poissons dont la taille est le plus souvent comprise entre 5 et 7 cm et n’excède pas 11 cm (chabots, goujons, jeunes du genre Cyprinus comme des carpes, gardons, vairons, brèmes, ablettes, perches, vandoises, rotengles, épinoches, etc).

Ce régime alimentaire lui permet de s’établir sur des plans d’eau trop petits pour contenir de gros poissons.

L'estomac du Grèbe castagneux contient parfois des végétaux, probablement ingérés par erreur. Il contient aussi généralement quelques plumes, mais n'a pas besoin d'en ingérer de grandes quantités comme les grèbes plus strictement piscivores.

Il capture ses proies en plongeant pendant 10 à 25 secondes (maximum 33 s, seulement 8 plongées comprises entre 25 et 33 s sur 240 chronométrées) jusqu’à 1 voire 2 m de profondeur (maximum 6,3 m). Il peut aussi nager le cou et la tête immergés et attraper en les piquant du bec des proies posées à la surface ou sur des végétaux flottants. Contrairement au Grèbe à cou noir, le Grèbe castagneux fait surface avant d'avaler ses proies.

Il se nourrit assez fréquemment en association avec d'autres espèces (Grèbe malgache et Grèbe roussâtre à Madagascar) ou en profitant des déplacements de proies occasionnés par d'autres espèces s'alimentant. De tels comportements commensaux ont été observés en Europe, notamment en France vis-à-vis du Cygne tuberculé et du Canard chipeau, et à Madagascar vis-à-vis de l'Erismature à dos blanc, du Dendrocygne veuf, de l'Anserelle naine et du Canard à bec rouge.

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Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Comme tous les grèbes, cet oiseau niche au bord de l’eau parmi les joncs et les roseaux clairsemés, parfois même à découvert sur certains sites (gravières et lagunes). Le nid flottant est constitué de végétaux aquatiques, algues, brindilles et roseaux plus ou moins décomposés, accrochés à des végétaux submergés. il est construit par les deux partenaires. La femelle pond d’avril (parfois dès fin mars) à juillet de 4 à 7 œufs (dans les régions tempérées mais 2 à 4 à Madagascar) blanchâtres assez brillants (dimensions moyennes : 35 à 37 × 26 mm ; extrêmes : 33 à 43 × 24 à 28 mm ; poids frais : 14 à 16 g) qui bruniront au contact des végétaux en décomposition. L'incubation commence avant que la ponte soit complète. Les œufs sont couvés par les deux parents pendant 20 à 23 jours (parfois jusqu'à 27). Lors des relais sur le nid, les deux adultes apportent fréquemment de nouveaux matériaux sous forme de végétaux aquatiques.

Population

Effectif de la population

Oiseau discret, le Grèbe castagneux est facilement dérangé par la présence humaine. Outre la pression humaine, les principales menaces pour cet oiseau sont l’assèchement des marais, le bétonnage des rives, le curage excessif des rivières et l’urbanisation, qui limitent ses sites de nidification. Il peut aussi être atteint par la pollution des eaux via son alimentation. Dans la région méditerranéenne, il peut être victime de la chasse à la sauvagine.

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Malgré cela, l’espèce est pour le moment commune. L’UICN estime les dimensions de son aire de répartition à 10 millions de km², et sa population entre 470 000 et 2,6 millions d’individus. Cette organisation a donc classé l’espèce dans la catégorie « préoccupation mineure ».

De même, l’Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie a classé l’espèce dans la catégorie C1, c’est-à-dire comme une population non menacée, comptant plus de 100 000 individus, mais susceptible de bénéficier, dans une large mesure, d’une coopération internationale.

BirdLife International estime sa population européenne à plus de 99 000 couples, avec une évolution stable ou en hausse dans la majorité des pays (sauf en Turquie), et le place dans la catégorie des oiseaux non menacés. Cette espèce est aussi considérée depuis 1994 comme sécurisée par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), mais a été déclarée vulnérable en Suisse et aux Pays-Bas.

Bien qu’absent de la liste de la Commission européenne des oiseaux les plus menacés d’Europe, ce grèbe est tout de même protégé par la Convention de Berne (2002).

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Références

1. Grèbe castagneux article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8be_castagneux
2. Grèbe castagneux sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/22696545/155540155
3. Xeno-canto le chant des oiseaux - https://xeno-canto.org/705911

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